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Archives pour la catégorie ‘Anecdotes’

L’anecdote du dimanche – ou alors il regarde

Voici le texte tant attendu de Clément F., élève de Seconde (et bientôt de Première ES), par ailleurs brillant membre de l’équipe de la classe « euro-espagnol ». Bravo Clément !

En 1932, une grande guerre se déroula en Australie. 12 hommes en armes menés par le général Lewis Mark affrontèrent 20 000 émeus. Les soldats furent vaincus.

Tout d’abord rappelons ce qu’est un émeu. Le Larousse nous apprend qu’il s’agit d’un « Grand oiseau ratite végétarien des plaines d’Australie, aux ailes rudimentaires ». Dit plus clairement, ce n’est rien de plus qu’une autruche en plus grand et plus stupide.

Or, en 1932, dans la localité australienne de Campion, la population demanda l’aide de l’armée pour gérer un conflit avec certains représentants prétendument nuisibles de la faune locale. Ces « nuisibles » étaient un groupe de 20 000 émeus que les habitants de la ville disaient pris de folie. L’armée répondit favorablement à cette demande et envoya 12 hommes avec 2 mitrailleuses dirigés par le général Lewis Mark pour régler le problème ! Vous appelleriez l’armée, vous, pour éliminer des poules que vous croyez folles ?

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Un émeu (de face) – Photographie de Carlos Delgado

La guerre commença le 2 Novembre 1932 et prit fin le 10 décembre de la même année. Elle a donc duré un peu plus d’un mois. Et à la plus grande surprise des habitants de Campion, les émeus remportèrent la victoire. Pourquoi et comment me direz-vous ?

Et bien parce que l’armée a battu en retraite. En effet, les soldats se sont vite rendu compte qu’en un mois, ils avaient utilisé 10 000 balles pour seulement 1 000 émeus tués (ce qui fait une moyenne de 10 balles par émeu, moyenne élevée pour atteindre un aussi gros piaf). L’armée a donc jugé inutile de continuer cette guerre, calculant qu’à ce rythme, il faudrait 200 000 balles pour les 20 000 émeus. Les soldats sont ainsi rentrés chez eux.

Finalement, les émeus perdirent 1 000 des leurs mais ressortirent victorieux alors que l’armée australienne perdit 10 000 balles et sa dignité. Par la suite l’armée mit une prime sur la tête des oiseaux et les paysans du coin tentèrent par eux-mêmes d’éliminer le reste des émeus dissidents. Mais vingt ans plus tard, les paysans et les habitants de Campion se dirent que c’était mieux de mettre des clôtures électriques infranchissables plutôt que de massacrer en masse des émeus. Malins ces Australiens.

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Anecdote du dimanche (40) – Sur les traces de Louvois (par Jérémy E.)

Un élève non-bourguignon, Jérémy E., visiteur régulier de ce site, a réagi il y a peu à un texte de Quentin. Depuis, sa participation s’est faite plus active encore, puisqu’il vient de rédiger l’anecdote suivante. Merci à lui !

Comme l’indique le titre de cette anecdote, nous allons nous intéresser à Louvois, de son vrai nom François Michel Le Tellier, marquis de Louvois et sécrétaire d’Etat à la guerre sous Louis XIV.

Ce dernier lui confia les travaux d’un bâtiment censé accueillir les anciens soldats, blessés ou trop âgés pour servir, autrement dit les Invalides. Louvois choisit l’architecte Libéral (c’est un prénom !) Bruant, qui fut par la suite remplacé par son élève, bien connu des Bourguignons, Jules Hardouin Mansart(à qui l’on doit notamment la galerie des Glaces de Versailles, mais aussi l’agrandissement et le restructuration du Palais des Ducs de Bourgogne et de la place d’armes qui lui fait face, connue aujourd’hui sous le nom de Place de la Libération).

La plan choisi, comme vous l’aurez tous remarqué, rappelle celui de l’Escurial (chef-d’oeuvre de l’architecture espagnole du XVIe siècle). C’est la cour d’honneur qui est le centre de cet ensemble monumental. Ainsi s’y déroule la cérémonie de la Prise d’Armes du Président de la République.

Une statue de l’empereur Napoléon Ier dans son habit de chasseur de la Garde nous contemple. Mais on y trouve aussi un détail architectural amusant, un « œil-de-bœuf » dû à Bruant, véritable hommage de l’architecte à celui qui l’avait choisi. Il a fait sculpter au décor un loup qui observe la cour d’un regard fixe… vous aurez compris : « le loup voit » !


sources : Métronome, l’histoire de France au rythme du métro parisien de Lorant Deutsch, un livre contesté mais rempli d’anecdotes ; le site de l’Hôtel national des Invalides : www.invalides.org ainsi que Wikipédia.

sources des images : Licence Creative Commons, http://fr.wikipedia.org/wiki/ Fichier:Invalides_aerial_view.jpg ; et image personnelle.

Anecdote du dimanche (39) – La Croisade des Enfants de 1212

Voici encore un texte du vaillant Fabien. Il s’est lancé dans l’histoire médiévale sans frémir.


La croisade des enfants, que l’on devrait plutôt mettre au pluriel, désigne deux mouvements populaires qui se sont créés en France et en Allemagne durant l’année 1212. Elles avaient pour but, comme toute croisade qui se respecte,  de « délivrer Jérusalem ». Nous ne les connaissons qu’à travers des sources si incertaines que leur récit s’apparente bien souvent au légendaire.

En Allemagne, le leader du groupe aurait été un jeune (entre 12 et 14 ans) prénommé Nicolas. Il réunit à Cologne une foule de 20 000 personnes environ (dont beaucoup d’enfants, mais pas uniquement) et les mena ensuite le long du Rhin, puis à travers les Alpes jusqu’à Gênes. Bien que la croisade ait été rejointe par de nombreux pèlerins, le passage par les Alpes décima leur rang et ils ne furent que 7 000 à réellement atteindre l’Italie. A Gênes ils s’attendaient à voir la mer s’ouvrir devant eux, comme l’avait promis leur meneur. Mais rien ne se produisit et devant l’absence de miracle, la foule se dissipa, retourna chez elle, et la croisade prit ainsi fin, assez piteusement.

Du coté français, la réalité est difficile à cerner tans les nombreuses versions des faits sont différentes ! En mai-juin 1212, un peu moins de 30 000 enfants se seraient réunis dans le bassin parisien pour partir en croisade. Étienne, leur leader, les aurait d’abord menés à Paris pour parler au roi Philippe Auguste, et recevoir sa bénédiction. Mais le roi la leur refusa catégoriquement !

Selon plusieurs sources, la croisade se serait ainsi arrêtée avant même d’avoir commencé. Mais d’après un certain Albéric, moine à l’abbaye des Trois-Fontaines (en Champagne) ayant vécu au XIIIe siècle, les enfants seraient descendus jusqu’à Avignon puis Marseille, pillant tout sur leur passage. Mais ici encore la mer ne s’ouvrit pas pour eux et la déception fut au rendez-vous. Mais une opportunité s’offrit alors à eux : deux commerçant leur proposèrent de les emmener sur leurs bateaux jusqu’à Jérusalem. Les enfants s’empressèrent d’accepter et d’embarquer… Mais une fois en mer, les marchands les enfermèrent dans les cales et les conduisirent… en Algérie, où ils furent vendus comme esclaves. Une fin bien ironique pour ces enfants persuadés d’être chargés d’une mission divine !

Malgré les diversités des versions laissées par les sources trop peu nombreuses, contradictoires et lacunaires, il est certain qu’aucune de ces croisades n’arriva jusqu’à la Ville Sainte. Il est donc impropre, finalement, de les appeler croisades…


Sources : L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu de Bernard Werber; Wikipédia ; http://beaujarret.fiftiz.fr/blog/4684,les-croisades-des-enfants.html

image : La Croisade des enfants vue par Gustave Doré, illustrateur et graveur du XIXe siècle.

Anecdote du dimanche (32) – Mythe à l’eau

Encore un texte de Denis D., que je place cette fois en « Anecdote du dimanche ». L’épisode est connu, mais Denis a su nous en faire un brillant récit. Merci à lui ! (en attendant le texte de Mélanie R. qui sera publié dimanche prochain)

« Dieu lui-même ne pourrait pas couler ce navire »,

« Dire qu’un navire est insubmersible, c’est lancer un défi à Dieu ».

Ces phrases prononcées par des membres d’équipage ou des passagers du célèbre bateau semblent bien malheureuses pour ceux qui comme nous connaissent la suite des événements. Tout se profile pourtant à merveille quand, le 10 avril 1912, le Titanic appareille de la ville de Southampton (Angleterre) et commence sa longue traversée. Il met le cap sur Cherbourg (France), puis le 11 avril sur Queenstown (Irlande); il y a alors plus de 2 200 passagers sur le navire.

Titanic - dessin de StowerDepuis l’Irlande, il met enfin le cap sur New York. Du 13 au 14 avril, le commandant reçoit des messages disant qu’il y a de la banquise et d’énormes icebergs. Au soir du 14 avril plusieurs bateaux disent avoir croisé d’immenses blocs de glace. A 23h40 alors que le Titanic avance à 22,5 noeuds (41,7 km/h) et se trouve au large de Terre-Neuve les veilleurs Frederick Fleet et Reginald Lee aperçoivent droit devant, à moins de 500 mètres, un iceberg d’environ 30 mètres de haut. Ils s’empressent de sonner la cloche pour annoncer le danger. Aussitôt, le 6ème officier James Pool Moody transmet le message au 1er officier William Murdoch et essaie de virer vers bâbord (à gauche). Puis un officier demande d’arrêter les moteurs et de les faire tourner dans le sens inverse pour que le navire recule, mais faire reculer un monstre de 269 mètres de long et de 52 250 tonnes en quelques dizaines de secondes est quasiment impossible. C’est ainsi que 37 secondes plus tard, malgré les efforts de tout l’équipage, le Titanic percute l’iceberg. Le choc engendré fait sauter les rivets, ouvre une voie d’eau dans la coque. Les cinq premiers compartiments se remplissent d’eau et le navire commence à couler. A 0h15 le premier signal de détresse est envoyé sous l’ordre du commandant Edward Smith.

A 0h25 les premiers canaux de sauvetage sont mis à l’eau. Mais il y a un énorme problème : les canaux ne sont pas assez nombreux (1 178 places contre 2 200 passagers). A 2h18 un énorme grondement se fait entendre, le géant des mers se casse en deux. Puis à 2h20, la partie arrière bascule et s’enfonce dans l’océan. Les personnes tombées à l’eau sont confrontées à des températures extrêmes (jusqu’à -3°C) et meurent en grand nombre. Quelques-unes malgré tout ont la chance de se faire récupérer sur les canaux. Le bilan est très lourd : sur les 2 200 passagers, on dénombre environ 1500 morts. Soit 700 rescapés

Denis D., ex-5e3.

source de l’image : Dessin de Willy Stöwer, artiste allemand (1864-1931).

Anecdote du dimanche (14) – l’armée de terre cuite

Et encore une anecdote rédigée par un élève ! Il s’agit de Fabien C., le célèbre Chalonnais.

La Chine est un pays qui attire ou impressionne surtout par son immensité : celle de son territoire, de sa population, mais aussi celle de ses œuvres telles la Grande Muraille (pas moins de 6 259,6 km de murs) ou la Cité interdite (8 704 pièces).

Aujourd’hui, je voudrais parler d’une de ces œuvres, un peu moins connue mais tout aussi spectaculaire : l’armée de terre cuite. armee de terre cuiteIl s’agit de figures de soldats de terre cuite à 900 degrés d’environ 2m de haut, entourant le mystérieux mausolée de Xi’an.

Sa réalisation est attribuée à l’empereur Qin Shi Haungdi, au IIIe s. av JC (mais il ne faudrait pas oublier les 700 000 personnes qui ont travaillé à l’édification et qui furent ensuite enterrées vivantes dans le mausolée pour que tout ceci soit gardé secret…).

Et en effet, le secret persista longtemps car ce n’est qu’en 1974 (soit plus de 2 000 ans après) que des paysans retrouvèrent par hasard cette armée, censée représenter celle de l’empereur. Elle est constituée d’environ 6 000 soldats (archers, arbalétriers, cavaliers…) avec une arme en bronze, mais aussi de chevaux, de musiciens, de scribes et de notables. Les historiens pensent que l’empereur voulait s’entourer de toutes les choses qu’il avait aimées durant sa vie pour le protéger dans l’au-delà !

La tombe quant à elle, enfouie sous plus de 100 mètres de terre et de pierre, reste encore inviolée ! On n’en connaît le contenu qu’à travers une légende qui raconte que l’empereur se serait entouré de tout ce qu’il avait de plus précieux : de bijoux, de femmes et même d’une reproduction de son empire avec des rivières de mercures censées couler éternellement… Chine

Si cet endroit n’a pas encore été fouillé, c’est que l’Etat chinois juge imprudent d’y pénétrer car on pourrait abîmer ce qui s’y trouve. De plus, les historiens préfèrent attendre une évolution de la technologie pour pouvoir sonder et éviter les différents pièges (flèches empoisonnées…) mentionnés dans la légende !

Je ne doute pas que tout cela soit vrai et une partie de la légende a été confirmée par ce qu’on trouve autour du tombeau mais je me pose encore une question : comment la légende est-elle née si l’empereur avait fait enterrer tous les témoins avec lui ?

sources : article de Wikipedia ainsi que http://abreuvdesdragons.canalblog.com/archives/2009/04/29/13368003.html et  http://www.lefigaro.fr/medias/2007/11/26/cfe91d82-9be1-11dc-9f8b-77f10336c059.jpg

sources des images : http://www.arc-en-terre.org/ et http://www.moto-autour-du-monde.net/photo-france-chine-route-soie/; http://www.chine-informations.com/