Le roi est mort ! Vive le roi ! (par Quentin M.)
04/03/2012
6 commentaires
Voici un nouvel article de Quentin M., aujourd’hui en classes préparatoires au lycée Carnot. Il nous y fait part de réflexions sur quelques-unes de ses dernières lectures. Les liens qu’il propose avec l’actualité politique seront propices, je l’espère, à l’ouverture d’une discussion.
—
–
Parfums d’élections, relents de changements politiques dans les pays constituant le quart de l’économie mondiale… Le pouvoir sent fort le renouvellement en ce moment. Or, à de nombreuses reprises dans l’histoire, les périodes de mutation politique ont été favorables aux troubles en tout genre et notamment aux coups d’États. Dès lors surgit une question fondamentale : comment assurer la stabilité de l’État malgré les changements de dirigeants (pour cause d’élections ou plus encore de décès) ? comment ne pas sombrer dans le chaos dès que le pouvoir change de tête ou de mains ?
–

–
Comme l’a montré de manière magistrale l’historien Ernst Kantorowicz dans son maître-ouvrage Les deux corps du roi, publié en 1957, cette maxime élabore en six mots les fondements de l’État moderne, notamment monarchique. Selon cette théorie, l’individu incarnant le pouvoir a deux corps : un corps terrestre, car il est homme, né et prompt à mourir ; mais aussi un corps politique et immortel, car il incarne le pouvoir, l’État. Ainsi, le corps politique du roi survit à la mort de son corps terrestre. Autrement dit, le roi meurt mais le Roi ne meurt jamais.
–
Toute cette logique d’incarnation et de continuité du pouvoir n’a pas disparu : d’après-vous, que symbolise la rupture vie privée/vie publique des Présidents de la République en France aujourd’hui, si ce n’est une survivance des deux corps au roi ? Pour poursuivre la réflexion, observez les obsèques, dédoublées en quelque sorte, de l’ancien président François Mitterrand sur cette vidéo de l’INA. Regardez bien le drapeau… Intrigant ? Déstabilisant ? Inquiétant ?
–
–
Commentaires récents