Bertholon, Delphine. Twist. Lattes, 2008
Twist, c’est le surnom de Madison, onze ans, enlevée au retour de l’école. Dès ce jour, son ravisseur la retient séquestrée dans une cave. Il lui dit s’appeler Raphaël, du même prénom que son père, et pour cette raison, elle ne l’appelera jamais autrement que R. Les jours, passent, les mois, les années… Madison grandit et, du fond de sa cave, fait entendre sa voix au lecteur à travers son journal, un cahier qu’à force de négociation elle a obtenu de son geolier et dans lequel elle raconte sa survie. Parallèlement, on lit les lettres que sa mère lui écrit inlassablement, pour survivre, elle aussi, sans jamais se résoudre à la croire perdue à jamais. Enfin, il y a Stanislas, un jeune homme de vingt-cinq ans, professeur de tennis et grand amour de Madison, amour fantasmé qui va aussi l’aider à tenir et à grandir. Stanislas raconte sa vie de jeune célibataire faussement insouciant, que la disparition de Madison continue de hanter…
Delphine de Vigan croise habilement ces trois voix pour nous raconter avec beaucoup de pudeur une histoire sensible et dramatique, sur un sujet d’actualité.
I.G.
Je participe au Prix littéraire et donc je laisse mes notes de lectures ici. J’ai lu Twist et je crois que pour le moment c’est celui qui m’a le plus plu. Il est tout simplement génial !! L’histoire peut paraître banale car des livres sur des enlèvements de jeune fille il doit y en avoir pas mal mais là c’est différent. Déjà il y a 3 points de vue, celui de la mère , de l’enfant bien sûr mais aussi celui de son prof de tennis dont elle est amoureuse, et je trouve ça intéressant parce qu’en général il n’y a qu’un seul narrateur. Là on voit ce que ressentent les trois personnages, et tout est différent.
Pour le moment Twist est vraiment le ivre que je prefère =)
(Excusez les fautes d’orthographes s’il y en a 😉 )
Sans doute le sujet le plus d’actualité aujourd’hui. La structure du livre, avec à la fois le journal de la victime + les lettres de ses parents + la vie d’un proche de la famille, permet un très grand réalisme. Au début, le lien entre les différents personnages est un peu difficile à suivre, mais on rentre très rapidement dans l’histoire, et on s’ émeut avec les personnages.
J’ai beaucoup aimé la fin : le temps, qui semblait arrêté depuis le « jour de la Volvo Noire », redémarre d’un coup. En même temps, en faisant mourir Rémy, l’auteur choisit une fin à mi-chemin entre le happy-end un peu lassant et le tout noir, ce qui change un peu… L’histoire délivre d’ailleurs un message important : les coupables sont souvent victimes… Seul petit bémol : j’aurais bien aimé avoir aussi le PDV de Rémy, par exemple en journal.
Voilà, dernier livre lu du prix littéraire! Gros coup de coeur, histoire très captivante, et pas du tout ennuyante, quelques passages drôles, et les 3 points de vues sont très intéressants. Un de mes livres préférés.
« Twist » est un excellent livre, plein de fantaisie malgré la rudesse de l’histoire. On ne s’ennuie absolument pas, et cela est du en grande partie à l’originalité de Delphine Bertholon, qui a eu l’idée ingénieuse de faire apparaître trois points de vue dans le roman. Juste un détail tout de même assez important qui m’a dérangée : Madison, alias Twist, ne paraît pas suffisament triste, désespérée, alors que sa situation au cours du livre est réellement dramatique. Un très bon livre néammoins.
Twist est un roman bouleversant. Autant par son sujet que par son contenu. En effet, Madison, après son évasion, est âgée de seize ans, c’est l’âge que nous avons. Des images de mon évolution au fil des âges ont défilé pendant la lecture de ce livre.. Le personnage de Madison est en lui-même très troublant du fait qu’elle arrive à mettre les mots sur ce qu’elle ressent. Par ailleurs, elle n’utilise pas un vocabulaire sommaire mais très précis et très axé. R. constitue un personnage qui nous égare. En effet, nous sommes partagés entre deux sentiments : la compréhension et la haine. Contrairement aux kidnappeurs d’aujourd’hui, R. ne s’intéresse pas (ou feint s’intéresser) au sexe. Apparemment, il en serait même dégoûté et aurait un penchant plutôt chaste. Puis, il faut avouer qu’outre le fait qu’il séquestre Madison, il a des qualités protectrices que l’on pourrait attribuer à un frère ou à un père de Madison ! Les discours qu’il tient sont très sincères et justes, ce qui m’égare un peu. Nous savons tous qu’il ne voulait pas faire de mal à la petite. Il voulait juste un peu d’amour, mais il n’a jamais su comment s’y prendre. Il a donc en quelque sorte perdu la raison. Par ailleurs, je trouve dommage que l’auteur n’ait pas développé la vie de Rémy. Dans Twist, Rémy « déballe » à Madison quelles ont été les recherches, investigations ou espionnages entrepris jusqu’au kidnapping. Malheureusement, la vraie nature des sentiments de Rémy n’est pas connue, car elle reste somme toute assez vague. Peut-être que cela constitue en quelque sorte une certaine forme de suspense, afin d’amener le lecteur à réfléchir ? Je reste partagée quant à l’envie de connaître la vie de Rémy, alors. Par contre, je remarque une petite incohérence dans le « journal » de Madi, je ne sais plus si elle se situe dans le Livre I ou dans le Livre II… Peut-être le III. En fait, Madi écrit qu’elle ne peut pas entendre R. arriver, et donc elle explique qu’elle lui demande de frapper avant d’entrer afin de respecter son intimité. Or, quelques lignes ou pages plus tard, Madison est en train d’écrire et nous voyons « (Il arrive.) ». Cela est incohérent car nous savons que les cahiers de Madison se trouvent sous une plinthe, et qu’il est un peu fastidieux d’y glisser les cahiers. De plus, nous savons qu’elle retire impérativement son cahier de la vue de R, surtout depuis qu’il en a lu un. Donc, Madi n’a pas le temps de glisser le dit cahier sous la plinthe avant son arrivée. A moins que lorsque Rémy frappe, il attende qu’elle dise « entrez » pour faire son apparition ? Ou alors est-ce moi qui m’invente des histoires ? Pour conclure, je veux juste dire que je m’en veux de ne pas avoir lu ce livre plus tôt. Il y a un moment à tout. En tous cas, le récit est très bien mené, il est très rythmé par les différentes interventions (Madison, sa mère, Stanislas) et les 400 pages défilent à une vitesse… Je dis bravo à Delphine Bertholon !