J’ai lu : L’assassin est au collège, de Marie-Aude Murail
20 05 2016L’assassin est au collège
Marie-Aude Murail
Résumé : Il se passe des choses étranges au collège de Saint-Prix. Le principal, M. Agnelle reçoit d’étranges lettres anonymes, les copies du professeur d’histoire-géographie ont été volées et barbouillées de sang, une élève de 6ème raconte dans une rédaction qu’elle se fait toujours assassiner et quelques jours plus tard, elle se défenestre… Mais que se passe-t-il réellement dans cet établissement. Afin d’éclaircir ce mystère, l’inspecteur Berthier fait appel à Nils Hazard, étruscologue et Catherine Roque, sa charmante secrétaire. Nils remplacera le professeur d’histoire-géographie, en pleine dépression nerveuse. Malheureusement pour lui, il déteste les élèves. Mais ce n’est pas le pire : il risque sa vie, plus qu’il ne pourrait le croire…
Mon avis : Franchement, je ne m’attendais pas du tout à ce genre d’histoire. J’avais imaginé, un peu naïvement peut-être, que l’enquête aurait été menée par des élèves. Pas du tout, les élèves ne tiennent pas de place particulière dans le roman, à part peut-être le rôle de chahuteurs. Toutefois, j’ai beaucoup apprécié le personnage de Nils Hazard, cet homme fasciné par les étrusques, maladroit, sarcastique et amoureux de sa belle secrétaire. Le tandem qu’il forme avec Catherine est détonnant. N’empêche que je suis tout de même restée sur ma fin. L’histoire était un peu précipitée par moments et la fin, prévisible.
Extrait : « Quelques ricanements me rappelèrent à moi. C’était les 4es1. Cherchant d’un regard en biais le défaut dans ma cuirasse, ils étaient déjà en train de m’inventer un surnom grotesque.
_La porte est fermée, claironna un rouquin.
J’avais la clef de la salle 401 qui devait être ma salle principale. Les élèves s’écartèrent sur mon passage. J’avançai la clef vers la serrure. Un gloussement m’avertit que j’allais me rendre ridicule. Je palpai mon blouson et je sortis de la poche intérieure le coupe-papier effilé de Catherine. Grâce à lui, je pus faire tomber de la serrure le plâtras qui l’obstruait. Je regardai le rouquin :
_15-0.
Et je tournai la clef. Je m’imaginais un peu vite les avoir impressionnés.
_Où en êtes-vous dans le programme de géographie ? demandai-je à une jeune fille du premier rang.
Elle était très brune de teint et de cheveux. J’appris par la suite qu’elle était iranienne et qu’elle s’appelait Naéma.
Elle baissa les yeux en marmonnant :
_Je ne sais pas.
La consigne avait été donnée : aucun contact avec l’ennemi. Les bons élèves, dont elle était, s’y pliaient par crainte de se faire traiter de lèche-bottes.
_Eh bien, nous allons étudier la démographie des pays d’Europe de l’Ouest, dis-je en soupirant malgré moi. (…)
_Vous ne prenez jamais de notes ? demandai-je à Naéma.
_On ne sait pas.
_Alors vous allez copier sous ma dictée, dis-je, m’étranglant de fureur.
La classe s’ébroua au son de « T’as un stylo ? T’as une copie ? File-moi une cartouche ! » Cinq minutes plus tard, je dictai mon cours, me retournant parfois vers le tableau pour y inscrire des chiffres. Dans mon dos, j’entendis soudain un « banzaï ! » nettement claironné puis les néons s’éteignirent et quelques filles poussèrent un cri aigu.
_Y a plus de lumière, m’sieu !
_Merci. Je m’en suis rendu compte.
Je terminai mon cours dans le noir et au milieu du brouhaha. La haine, comme un fer chaud, me brûlait la nuque.
J’avais envie d’attraper un élève, n’importe lequel et d’aller lui cogner la tête contre celle de Sampan. La sonnerie vint me délivrer. Sans un regard, sans un salut, les 4es1 se ruèrent vers la sortie. Jules passant devant moi lança à la cantonnade :
_15-30 ! »
Tags : collège, énigme, enquête, meurtre, suspense