J’ai lu : Pleins feux sur scène, de Hubert Ben Kemoun

8 10 2018

Pleins feux sur scène

Hubert Ben Kemoun

Résumé : Sabine, élève de 3ème est dans tous ses états ! Le célèbre metteur en scène Jean Corrèze lui offre la chance de sa vie. Elle, mordue de théâtre, incarnera Chimène, le personnage dramatique du Cid, l’une des pièces de Corneille. Et la représentation sera filmée et diffusée dans tout le pays ! Elle ne pense qu’à ça, elle ne vit que pour ça, au point de souler ses amis et plus particulièrement Max, son petit ami depuis toujours. Le problème de Max, c’est que depuis cette histoire de pièce, il ne voit plus Sabine, elle est devenue distante. Elle est toujours en répétition. Mais ce qui lui fait le plus peur, c’est surtout qu’elle doit jouer des scènes d’amour avec Romain, qui interprétera Rodrigue, l’amoureux de Chimène. Pourra-t-il supporter cela, saura-t-il contrôler sa jalousie ? Et Romain dans tout ça, aura-t-il la patience de supporter le caractériel Jean Corrèze, qui pousse des gueulantes pour tout et pour rien ? Et qui est de la mystérieuse Stéphanie, qui ne cesse de rôder dans l’ombre ?

Mon avis : Quand j’ai choisi ce livre à la BDP ( Bibliothèque Départementale de Prêt), je dois avouer que j’étais pleine d’espoir. La 4ème de couverture m’avait franchement emballée. Eh bien… finalement, j’ai été déçue. Le problème c’est que je m’attendais à une toute autre histoire : j’avais vraiment imaginé un récit dans lequel les élèves seraient en compétition pour obtenir les rôles principaux, enfin quelque chose du genre. Mais finalement, ce n’était pas du tout ça. En même temps, me direz-vous, c’est aussi de ma faute, je n’aurais pas dû construire des châteaux en Espagne en imaginant l’histoire que JE voulais lire. Les personnages ne m’ont pas non plus transcendée, à part peut-être Romain, qui, quand il ne part pas dans ses envolées lyriques, est tout de même intéressant. Par contre, Sabine, je ne l’ai pas du tout aimée. Elle n’est pas présentée sous son meilleur jour par l’auteur… Bref. J’ai été déçue, mais ça ne veut pas dire que ce sera votre cas. Donc, le livre est au CDI, faîtes-vous votre propre idée.

Extrait : « Avec Sabine, nous étions dans la même classe de troisième et faisions du théâtre ensemble depuis plusieurs années. Au départ — j’entrais alors en sixième –, mes parents m’avaient inscrit dans un cours amateur de notre quartier sur les conseils d’amis versés dans la psychologie et les conseils à trois balles et des poussières. On me trouvait trop timide, trop réservé. Travailler des textes et les déclamer sur une scène ne pouvait que m’aider à m’exprimer plus aisément dans tous les domaines. Pour Sabine, l’affaire était différente. Son père et sa mère rêvaient pour elle d’une vraie carrière de comédienne. ils lui avaient tatoué ça dans la tête avec une foi inébranlable. C’était tout juste s’ils n’avaient pas déjà rédigé son futur discours de remerciements pour le Molière de la meilleure actrice, prévu la robe qu’elle porterait pour gravir les marches du Palais des festivals, à Canne… Mais après tout, Sabine avait du talent, une rage de jouer impressionnante et une capacité assez époustouflante à mémoriser ses textes qui nous laissait ébahis. Si, pour moi, le théâtre était surtout une activité plaisante — mes copains de collège transpiraient bien sur des terrains de foot, des tatamis de judo ou de karaté, des pistes d’escrime –, pour Sabine, la voie était déjà tracée. D’ailleurs, tout semblait tracé pour elle. Sa relation avec Max par exemple. ils sortaient ensemble depuis le début de la cinquième et avançaient côte à côte comme un bon vieux petit couple qui nous amusait autant qu’il nous intriguait. A l’heure où, en classe, les histoires d’amour se nouaient et se dénouaient plus vite que se rendaient nos contrôles d’anglais, cette relation qui durait avait quelque chose d’extraterrestre et de touchant. Mais, j’avoue que j’avais parfois pensé que, si Sabine restait avec Max, c’était par facilité et pour ne pas perdre de temps à se chercher un autre copain. Elle savait parfaitement ce qu’elle voulait, et cela se résumait en un verbe de cinq lettres : jouer. Moi, je prenais simplement goût à tenir les rôles de personnages qui ne me ressemblaient en rien; elle, elle visait une vraie carrière et la gloire qui parfois allait avec. Aussi, dès que le projet avec Corrèze avait été évoqué au collège, elle avait sauté sur l’occasion. L’opportunité était trop « merveilleueueueuse », avait-elle répété. Elle s’enivrait de ce genre de certitude et nous saoulait à la répéter sans arrêt. Si Corrèze m’énervait avec son insupportable caractère, Sabine, elle, lui vouait une adoration sans bornes. »

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