J’ai lu : La boîte, d’Anne-Gaëlle Balpe
9 11 2018La boîte
Anne-Gaëlle Balpe
Résumé : Malt vit à Edens, un trou paumé. Il passe son temps à squatter un banc dans un parc avec son meilleur pote Jonas, ou Jen, sa petite amie. Il s’ennuie et son plus grand rêve, c’est de quitter ce trou pourri. Un jour, alors qu’il traîne sur son habituelle parcelle de banc avec Jen, celle-ci remarque une boîte métallique, négligemment posée sur le banc. Intrigués, les deux amoureux ouvrent la boîte et y trouve de l’argent, un billet de 20 dollars et un feuillet sur lequel est noté un numéro de portable. Malt est dubitatif et aimerait jouer la carte de la prudence, mais Jen est tellement excitée par l’argent que sur ses conseils, Malt récupère le billet, sans s’occuper du numéro de téléphone. Le lendemain, rebelote : une nouvelle boîte l’attend sur le banc, avec deux billets de 20, cette fois. Et en plus du numéro de téléphone, un autre message : « Dernière boîte. Dernière chance. Un coup de fil et vous êtes riche. » Jen réussit à convaincre son petit ami d’appeler et Malt s’exécute. Le message qu’il entend au bout du fil est très clair : « Dix-mille demain. A huit heures sous le banc. Moyennant un petit service. Si tu acceptes, envoie un SMS à ce même numéro. Garde ton portable sur toi. On te fera signe« . Malt et Jen ont deux points de vue différents sur la marche à suivre. Jen rêve de partir d’Edens, elle veut cet argent ; Malt, lui, est plus prudent, il sent venir l’embrouille. Cette boîte ne serait-elle pas celle de Pandore ? Il aura tôt fait de s’en rendre compte.
Mon avis : Un roman haletant. L’auteure sait bien ménager le suspense et les rebondissements tout au long de l’histoire. Elle met en scène deux personnages bien différents. Malt est un jeune garçon blessé par la vie. Sa mère alcoolique, est gravement malade et il ne s’entend pas avec son père. Son meilleur ami, Jonas, vit dans un quartier dans lequel la misère règne en maître. Malt ne rêve que de sortir de cette gangue, voir ailleurs, aller plus loin. Mais c’est tout de même un garçon qui garde les pieds sur terre. Il se méfie tout de suite, quand il voit la boîte et il pressent que les choses risquent de mal tourner. Jen, au contraire, est d’une naïveté et d’une superficialité effarantes ! Elle ne voit pas plus loin que le bout de son nez et elle ne pense qu’à ce que l’argent pourra lui apporter. Elle a toujours de bons arguments pour convaincre Malt et même quand celui-ci s’inquiète, avec raison, elle a du mal à comprendre qu’ils se sont mis dans de sales draps. Pour ceux qui aiment l’aventure, les courses-poursuites et le suspense, vous pouvez lire ce roman. Seul bémol pour moi : le langage utilisé par l’auteure pour faire parler ses personnages. On a l’impression que tous les jeunes ont un langage ordurier. C’est peut-être le cas, mais bon, moi ça m’a un peu dérangée tout de même.
Extrait : « Réveillé à 7 heures par la vibration du portable :
« Amour, on fé quoi ? On y va ?!! »
Jen. Le banc. Rendez-vous à 8 heures. Dix-mille. J’ai tenté d’émerger en me secouant la tête… J’avais les yeux explosés, pas le courage de taper une réponse, alors j’ai appelé.
_C’est moi, Jen. J’y ai pas mal pensé hier soir. Vaudrait mieux laisser tomber.
_ Quoi ?! Mais attend, on en a déjà parlé ! On risque rien tant qu’on a pas pris l’argent de toute façon, t’es d’accord ? Alors je vois pas ce qui peut se passer, non, moi je crois qu’on d…
_ Bon, on va jeter un œil. Juste un œil.
_ On dit dans un demi-heure devant chez Pat ?
_ ça marche.
_ Malt, tu te rends compte que notre vie va peut-être changer, là, dans quelques minutes ? Putain, j’ai pas dormi de la nuit !
_ A tout à l’heure, princesse.
Je suis retombé sur mon oreiller. Ouais… Notre vie allait peut-être bien changer, là, dans quelques minutes. ça, c’était même à peu près sûr. Mais pour aller dans quelle direction ?
En tout cas, Jen avait l’air en forme, pour quelqu’un qui n’avait pas dormi de la nuit. En forme et excitée comme un gosse à Disneyland. Encore un truc que j’aimais bien chez elle, ce côté gamine.
J’ai traversé le couloir. La porte de ma mère était fermée. Après un rapide passage sous la douche, je suis descendue dans la cuisine. Mon père avait laissé un mot : « Parti à l’épicerie. Je reviens. »
C’est bizarre, mais au moment de sortir, j’ai pensé que c’était le dernier souvenir que j’aurais de lui. Fallait vraiment que j’arrête de m’imaginer des trucs. C’était qu’une boîte, après tout ! Dedans, il n’y aurait rien, et on passerait à autre chose. »
Tags : amour, argent, aventure, crime, danger, fuite, mystère, peur, risque, suspense