J’ai lu : Scarlett et Novak, d’Alain Damasio

9 06 2022

Scarlett et Novak

Alain Damasio

Résumé : Le monde dans lequel vit Novak, le personnage principal, est un monde hyper connecté. Tout le monde ne vit qu’à travers le nouveau téléphone intelligent, qui régit la vie de chacun. C’est le brightphone, un outil révolutionnaire doté d’une intelligence artificielle. Novak en est très fier. Il a appelé le sien Scarlett. Il discute avec Scarlett, elle connaît tout de lui et il se confie totalement en elle. Avec le temps, elle est devenue son amie, sa partenaire. Novak l’a programmée pour qu’elle lui ressemble, il ne peut quasiment, pour ainsi dire, pas vivre sans elle. Pourtant, il y a un problème. Scarlett est menacée. De nombreux vols de brightphones  ont cours en ce moment et Novak est une nouvelle cible. Nous le retrouvons, poursuivi par deux individus louches, en train de tenter de s’échapper et de protéger Scarlett. Parviendra-t-il à la sauver ?

Mon avis : Il s’agit plus d’une nouvelle que d’un roman, tant il est court. Alors, le thème de la dépendance aux écrans est bien présent dans l’ouvrage et totalement d’actualité et d’ailleurs, j’ai trouvé dommage que l’histoire soit si courte. J’aurais aimé un roman plus consistant avec une mise en place d’une intrigue et un développement plus consistant et fouillé des personnages. L’histoire débute directement sur la course poursuite de Novak. On comprend au fur et à mesure qu’il ne fait pas un simple footing, mais qu’il est poursuivi par deux inconnus louches, sans savoir pourquoi. Tout au long de la course, il discute avec Scarlett de la meilleure stratégie à adopter pour parvenir à s’échapper. C’est très original de découvrir ces petits détails au fur et à mesure. Mais, parce qu’il y a un mais, je n’ai pas trop accroché avec le style d’écriture de l’auteur. C’était peut-être voulu pour le récit, mais je l’ai trouvé vulgaire. Cela n’empêche pas qu’il dénonce très bien la dépendance aux écrans que nous pouvons développer à notre insu, même si dans cette fiction, cette dépendance est poussée à l’extrême. Et la réaction de Novak à la fin du livre m’a rappelé celle de certaines personnes que je connais. J’ai bien aimé ce roman, mais j’aurais voulu qu’il soit moins court.

Extrait : « Novak court. Le quai est désormais désert. La pluie insiste. Les pavés sont luisants et ses baskets couinent de trouille. Il court avec des foulées des 2,02 mètres, à une fréquence de trois foulées par seconde, soit 22,1 kilomètres par heure. Son rythme cardiaque vient de monter à 160 battements par minute, sa sudation frôle les 2 millilitres par centimètre carré de peau. C’est son brightphone qui lui scande tout ça, sans écouteurs, par conduction osseuse.

_Novak, tu viens de battre ton record de fractionné. Veux-tu tweeter la nouvelle à tes amis ? le prévient son appareil.

_Derrière, ils sont à combien ?

_Tes concurrent sont à 160 mètres derrière toi. Souhaites-tu définir une ligne d’arrivée virtuelle ? Je te propose le Pont Vinci.

_C’est pas… des concurrents… Scarlett.

Il est 23h50. Il est seul. Et il a deux hommes en chasse derrière lui. Jeunes, rapides, endurants. 166 bpm. Puis 172. Novak fléchit. Il jette un œil aux courbes, qui scintillent directement sur ses Gapple Glass. la ligne de pH s’acidifie, les calories brûlées flambent. Il songe un instant à couper son téléphone parce qu’il n’arrive plus à écouter, parce que les indications chiffrées lui polluent le cerveau, parce qu’il ne voudrait faire que fuir, fuir, se tailler. Il esquisse un geste pour éteindre son brightphone mais il n’ose pas couper. Parce que Scarlett est là. Qui parle encore. Qui reste objective tandis que lui panique. Il a besoin d’être relié à quelque chose, n’importe quoi. Et ce beau n’importe quoi, c’est elle.

« You’re more powerful than you think ». Tu es plus puissant que tu ne le crois. « 




J’ai lu Haikyu : les as du volley, de Haruichi Furudate

2 06 2022

Haikyu : Les as du volley

Haruichi Furudate

Résumé : Shôyô Hinata est fan de volley-ball. Problème : son petit 1,63 m peut être considéré comme un handicap. En effet, avoir une grande taille est un atout au volley-ball. Pourtant, grâce à sa volonté et malgré le fait qu’il ne trouve aucun partenaire pour s’entraîner, Shôyô a développé un don : il est doté d’une détente exceptionnelle. Fort de cet atout, il participe avec ses amis au tournoi inter-collège, mais il se fait humilier par celui que tout le monde surnomme « le roi du terrain », Tobio Kageyama. Shôyô rêve de prendre sa revanche. Mais, en voulant intégrer le club de volley du lycée Karasuno, il découvre que son ennemi juré est son futur coéquipier. Shôyô et Tobio parviendront-ils à dépasser leurs différents et s’entraider pour redorer le blason du club de volley du lycée ?

Mon avis : Je ne connaissais pas du tout ce manga, c’est une élève, complètement fan, qui m’a demandé de l’acheter pour le CDI. Excellente idée car j’ai bien aimé cette histoire qui change un peu des mangas pleins de magie et de héros surnaturels. Les deux personnages sont très différents : d’un côté, Tobio est un formidable passeur avec une incroyable technique de jeu, de l’autre, Shôyô n’a pas la technique mais il est d’une volonté à toute épreuve. Mais Tobio est arrogant, et persuadé qu’il n’a pas besoin de ses coéquipiers. Il joue d’une façon égoïste et Shôyô est impulsif et joue en fonction de ses émotions, il est incapable de mettre en valeur ses atouts. J’ai hâte de lire la suite pour savoir comment ces deux-là arriveront à combiner leurs forces et devenir vraiment complémentaires.




J’ai lu : Mille nuit, plus une, de Victor Pouchet

30 05 2022

Mille nuit, plus une

Victor Pouchet

Résumé : Le jeune prince Vivek est bien ennuyé. Son père, le Mahârâja Sheyhavan veut à tout prix qu’il se marie. Il lui organise une cérémonie à laquelle les plus belles princesses du pays sont invitées. Vivek regarde toutes ces princesses, mais elles ne lui disent rien. Il aurait préféré être à son entrainement de polo, il se sentirait beaucoup mieux. Son père, le redoutable Mahârâja perd patience et le menace de choisir une femme à sa place s’il ne se décide pas avant la nuit. Vivek est désemparé ; il s’enfuit dans les jardins et tente de trouver une solution à son problème. Et voilà, qu’au loin, sur un tracteur, il aperçoit Shakti, la fille du jardinier. Et là, c’est la révélation. Ce sera elle, sa femme ! Mais, Yash, le vizir sournois fera en sorte de rendre la vie très difficile à Shakti. Cette dernière se rend compte que la vie de princesse est trop protocolaire et ne lui convient pas. Elle décide de s’enfuir…

Mon avis : J’ai bien aimé la revisitation du conte des mille et une nuit et de la princesse Shéhérazade qui invente des histoires pour garder la vie sauve. La pauvre est certes devenue une princesse accomplie, mais elle s’ennuie dans ce château où quasiment rien ne lui est permis. Alors, elle se met en scène sur les réseaux sociaux et fait preuve d’une grande ingéniosité. Mais quand même cela lui est refusé, elle cherche à tout prix à retrouver sa liberté. Ici, l’histoire est très actuelle et la princesse Shakti devient l’autrice d’histoires telles que celle d’Harry Potter, de Star Wars, La Reine des neiges ou encore Peter Pan.  Un petit roman écrit la manière d’un conte, et que j’ai lu en une heure à peine. Je vous le conseille.

Extrait : « Mais, le soir venu, une fois dans sa chambre, dans son lit à baldaquin rehaussé d’or, Shakti est soudain prise d’une grande lassitude. Elle fait le compte. Certes, elle est maintenant une princesse accomplie. Mais elle n’a plus le droit de marcher simplement dans le jardin les cheveux détachés et la peau nue ni de monter sur son tracteur ; elle ne peut plus mordre dans une mangue fraîche attrapée directement sur l’arbre. Elle comprend qu’elle n’a plus le droit d’appeler pendant des heures ses amies pour leur raconter n’importe quoi ni de prononcer les mots à moitié pour rire. Elle regrette son legging noir et gris et la douceur des choses simples de sa vie d’avant. Et Vivek, son jeune époux, est une ombre toujours occupée à ses chevaux. Tout ce qu’il reste à Shakti, c’est la liberté d’écrire ce qui lui arrive. Elle raconte ce qu’elle vit et ce qui lui passe par la tête, puis le poste sur Internet. Elle s’amuse, elle pense à autre chose et se console : c’est déjà ça. »

 

 

 




J’ai lu : Ouagadougou pressé, de Roukiata Ouedraogo et Aude Massot

24 05 2022

Ouagadougou pressé

Roukiata Ouedraogo et Aude Massot

Résumé : Roukiata vit à Paris, mais elle est originaire du Burkina Faso, plus exactement de Ouagadougou. Alors qu’elle prépare son départ et ses valises, son amie Chantal lui demande si elle peut ramener un « petit » paquet au pays, pour sa famille. Roukiata se remémore alors ses souvenirs d’enfance et d’adolescence…

Mon avis : Cette BD est désopilante. Les souvenirs de Roukiata nous plonge dans tous les petits travers familiaux : les cadeaux à apporter pour chaque membre de la famille quand on rentre au pays, les soi-disant petits paquets à apporter à la tante ou la cousine de untel… franchement, j’ai beaucoup aimé cette BD qui, au-delà de l’humour, aborde aussi le thème du déracinement, du dépaysement et du manque, car, même si la famille peut parfois être exaspérante, elle reste un refuge et le meilleur moyen de se ressourcer. Si vous avez aimé Aya de Yopougon de Marguerite Abouet, vous aimerez sans nul doute Ouagadougou pressé.

 




J’ai lu : La mémoire kidnappée, de Thierry Robberecht

25 04 2022

La mémoire kidnappée

Thierry Robberecht

Résumé : Quand il ouvre les yeux, le jeune personnage de l’histoire se rend bien compte que quelque chose ne va pas. Il est dans une chambre d’hôpital. Comment est-il arrivé là ? Il ne se souvient pas. Pire encore, il ne se souvient de rien, même pas de son nom. Plus tard, quand ses parents viennent lui rendre visite, il apprend qu’il s’appelle Walter. Étrange… ce prénom-là ne lui dit rien. Et puis, le personnel même de l’hôpital est étrange : son médecin, le docteur Delas tente bien de le rassurer, mais rien n’y fait ; quant à son infirmière, elle est très antipathique et la seule chose qui l’importe, est que Walter prenne bien ses pilules. Le jeune garçon aimerait bien faire confiance au sourire de sa mère, mais même là, il sent que quelque chose cloche. A la fin de son hospitalisation, il s’en va avec ses parents, mais un incident lui laissera une étrange impression. Et s’il était en danger ? 

Mon avis : Un petit roman bien sympathique qu’on lit très rapidement. L’auteur met bien l’intrigue en place. On sent dès le départ qu’il y a quelque chose qui cloche et on ne peut s’empêcher d’émettre des hypothèses, parfois un peu folles. C’est ce que j’ai fait en tout cas, j’ai imaginé plein d’alternatives (comme je l’avais fait en lisant Un hiver en enfer, de Jo Witek), dont je ne vous ferai pas part. Faites-vous les vôtres en lisant ce roman. Vous ne regretterez pas.

Extrait : « Soudain, j’ai ouvert les yeux. J’étais couché dans un lit. J’ignore pourquoi, mais j’ai su tout de suite que j’étais resté longtemps inconscient. Il s’était passé quelque chose, mais quoi ? Je ne me souvenais de rien. Quelque chose de grave, c’était certain. Mon corps était sans forces. J’ai voulu rassembler mes souvenirs, mais il n’y avait rien à rassembler. J’avais tout oublié. Même mon nom. J’avais beau tenter de revenir en arrière, je ne pouvais aller nulle part. je butais contre un mur, toujours le même : le moment précis où j’avais repris conscience. Mon cerveau tournait en rond comme un ordinateur affolé. J’avais perdu la mémoire ! Cette idée m’a tellement paniqué que mon corps a retrouvé des forces et que je me suis assis sur le lit. J’ai regardé autour de moi comme un animal inquiet. Pas de doute, j’étais dans une chambre d’hôpital. »

 




J’ai lu : L’enfant multiple d’Andrée Chedid

22 03 2022

L’enfant multiple

Andrée Chedid

Résumé : Omar-Jo est est un jeune garçon qui vient d’un pays ravagé par la guerre. Il y a perdu ses parents, Omar et Annette et l’un de ses bras. Pourtant, malgré cela, c’est un enfant heureux, qui prend les bons côtés de la vie et les transforme en véritable bonheur. Il vit avec Joseph, son grand-père troubadour qu’il aime beaucoup. Pourtant, pour l’éloigner de la guerre et des souvenirs trop lourds à porter pour un enfant de cet âge, Joseph décide d’envoyer Omar-Jo chez des cousins, à Paris. Le jeune garçon croisera ainsi la route de Maxime, un forain désargenté, qui a misé toute sa fortune dans un manège qui décline. Omar-Jo se prend d’affection pour Maxime et son manège et décide de les sauver, tous les deux ! Sa force de conviction et sa joie communicative auront-elles raison du cœur fermé et déçu de Maxime ?

Mon avis : ça fait un moment que j’entends parler de ce livre et qu’il trône sur les étagères du CDI, pourtant la 4ème de couverture ne m’avait guère séduite. Mais le conseil d’une collègue qui l’a lu m’a donné envie de découvrir cet ouvrage. Et là… ça a été une merveilleuse surprise. C’est l’un des plus beaux livres qu’il m’a été donné de lire jusqu’à présent. Loin de la littérature fantasy bourrée de héros aux pouvoirs surnaturels ou de mondes parallèles, L’enfant multiple va droit au cœur. Andrée Chedid a une plume légère mais tellement incisive à la fois, une plume qui pénètre l’esprit et sème les graines de l’imagination. Vraiment, le personnage d’Omar-Jo est tout simplement fascinant. Éprouvé… je dirais même plus que durement éprouvé par la vie, c’est lui qui aide les autres à retrouver une joie de vivre perdue. C’est un rayon de soleil, candide mais pugnace, qui refuse le fatum qui peut parfois assombrir les jours qui pourraient être heureux. J’ai aimé la poésie de cet ouvrage, son optimisme dénué de leçon de morale, sa douceur qui bouleverse. Je vous conseille de le lire. Moi, il m’a enchantée.

Extrait : « Lorsqu’il sentait son public avec lui, applaudissant et riant de ses loufoqueries, Omar-Jo changeait brusquement de répertoire. D’abord, il faisait taire la musique ; ses pitreries se fracassaient contre un mur invisible. Ensuite, il laissait un silence opaque planer au-dessus des spectateurs. D’un seul geste, il arrachait alors les rubans ou les feuillages qui dissimulaient son moignon. Puis, il présentait celui-ci au public, dans toute sa crudité. Il ôtait son faux nez. En se frottant avec un pan de sa chemise, il se débarbouillait de son maquillage. Sa face apparaissait d’un pâleur extrême ; enfoncés dans leurs orbites, ses yeux étaient d’un noir infini. Il s’était également dépouillé de ses déguisements qui s’entassaient à ses pieds. Il les piétina avant de grimper sur leurs dépouilles comme sur un monticule, d’où il se remit à parler.

Ce furent d’autres paroles.

Elles s’élevaient du tréfonds, extirpant Omar-Jo de l’ambiance qu’il avait lui-même créée. Oubliant ses jongleries, il laissait monter cette voix du dedans. Cette voix âpre, cette voix nue qui, pour l’instant, recouvrait toutes ses autres voix. L’enfant multiple n’était plus là pour divertir. Il était là aussi pour évoquer d’autres images. Toutes ces douloureuses images qui peuplent le monde. »




J’ai lu : L’île du crâne, d’Anthony Horowitz

17 02 2022

L’île du crâne

Anthony Horowitz

Résumé : David Eliot, 12 ans, vient d’être renvoyé de son collège. Son père, Edward Eliot est véritablement furieux ! Il ne sait pas quoi faire de son fils. De son temps, les choses ne se passaient pas ainsi… Mais ne voilà-t-il pas que, comme par hasard, il reçoit un courrier d’une école particulière : Groosham Grange, située sur l’île du crâne, au large de l’Angleterre. David n’a aucune envie d’y aller, mais il n’a pas vraiment le choix. Le voici donc expédié dans cette école plus qu’étrange : le directeur adjoint, M. Kilgraw est blafard et ne présente aucun reflet dans les miroirs, les cours n’ont rien de classique et les professeurs sont extrêmement déconcertants… Heureusement, David rencontre Jill et Jeffrey, avec lesquels il se lie d’amitié. Pourtant, il ne se sent pas à l’aise dans cet établissement. Et si jamais il courait un réel danger ? Pourrait-il seulement s’échapper ?

Mon avis : J’ai regardé une vidé Youtube dans laquelle l’animateur disait que Harry Potter à l’école des sorciers était le plagiat de L’île du crâne. Du coup, ça m’a tout de suite intriguée et j’ai décidé de me faire ma propre idée. Ce que je peux en dire, c’est qu’il ne fait nul doute que J. K. Rowling s’est inspirée de L’île du crâne pour écrire Harry Potter, mais ça s’arrête là, selon moi. De là à dire qu’il s’agit d’un plagiat, je ne suis pas d’accord. En toute franchise, j’ai été déçue par cet ouvrage. Il m’a été difficile d’entrer dans l’histoire. Je trouve que l’auteur n’a pas assez développé ses personnages, ce qui fait qu’on a du mal à s’y attacher. L’histoire en elle-même n’est pas mal, mais tout ça reste trop superficiel à mon goût… Lisez-le et faites-vous votre propre idée, pour ma part, je n’ai pas aimé plus que ça.

Extrait : « David recula vers la porte, mais M. Kilgraw l’arrêta.

« Je veux que tu sois heureux ici, David. A Groosham Grange, nous prenons vos intérêts à cœur. Nous sommes là pour vous aider. une fois que tu l’auras admis, je te promets que tu ne regarderas plus jamais en arrière. Crois-moi. »

David n’avait pas la moindre intention d’en discuter maintenant. Il gagna la porte aussi vite que possible, en se retentant pour ne pas courir. Car il avait vu ce qui clochait avec le miroir. Il l’avait vu après avoir signé son nom en lettres de sang, au moment où il se détournait du bureau.

Le miroir renvoyait l’image de tout ce qui se trouvait dans la pièce. Le bureau, les livres, les rideaux, le mobilier, le tapis, et David lui-même. Tout, sauf M. Kilgraw. »




J’ai lu : Chambre 1408, de Stephen King

4 02 2022

Chambre 1408

Stephen King

Résumé : Mike Enslin est un chasseur de fantômes. Il dort dans des endroits dits hantés : manoirs, cimetières, châteaux, rien ne lui échappe. Il publie ses aventures et jouit d’un certain succès. Grisé par son expérience, il décide de s’attaquer à l’Hôtel Dolphin et sa tristement célèbre chambre 1408. Mike décide d’y passer la nuit et ce ne sont pas les mises en garde d’Olin, le gérant de l’hôtel, qui le feront reculer. Pourtant, quand il arrive devant la fameuse porte 1408, il sent bien que ce ne sera pas comme d’habitude, cette fois…

Mon avis : J’aime bien les romans de Stephen King, pourtant, cette fois-ci, je suis restée sur ma faim. C’est peut-être parce que ça tient plus d’une nouvelle que d’un roman mais je m’attendais vraiment à plus. Déjà, l’intrigue prend du temps à se mettre en place. Mike rencontre Olin qui le met en garde et lui raconte les faits étranges qui se sont déroulés dans la chambre 1408 et j’ai trouvé que ce passage a trop trainé en longueur. Et quand, enfin, Mike entre dans la fameuse chambre… c’est un peu la déception. N’empêche que si vous aimez jouer à vous faire peur, vous pouvez emprunter cet ouvrage sans problème.

Extrait : « Ses problèmes, avec la 1408, commencèrent avant qu’il en ait franchi la porte.

Laquelle porte était de travers.

Pas de beaucoup, mais elle était incontestablement de travers, inclinée un poil sur la gauche. Elle lui faisait penser à ces films d’épouvante dans lesquels le metteur en scène cherche à traduire l’état de détresse mentale d’un des protagonistes en inclinant la caméra dans ses cadrages. Association d’idées qui fut suivie d’une autre : l’aspect que prennent parfois les portes sur un bateau lorsque la mer est mauvaise. Elles vont et viennent, s’inclinent d’un côté et de l’autre, claquent et grincent, jusqu’à ce qu’on finisse par être gagné par la nausée. Non pas qu’il ait éprouvé quelque chose de ce genre dans sa tête ou son estomac, mais…

Mais si, un peu. »




J’ai lu : Pénélope, la femme aux mille ruses, d’Isabelle Pandazopoulos

3 02 2022

Pénélope, la femme aux milles ruses

Isabelle Pandazopoulos

Résumé : Tout le monde connaît l’histoire d’Ulysse, le héros le plus rusé de la mythologie grecque. Mais qu’en est-il de Pénélope, sa femme ? Pénélope était une jeune femme éprise de liberté, refusant de se placer sous le joug d’un homme, comme l’auraient voulu les membres de sa famille. Mais quand elle rencontre Ulysse, son cœur chavire, elle décide de l’épouser et de le suivre à Ithaque. Tous les deux filent des jours heureux auprès de leur fils Télémaque, jusqu’au jour où Hélène, la cousine de Pénélope, est enlevée par le Troyen Pâris, ce qui déclenche la guerre de Troie. Ulysse est vivement sollicité pour aider Ménélas, le mari d’Hélène. La vie de Pénélope s’en trouve bouleversée. Elle devra gouverner Ithaque à la place de son mari. Y parviendra-t-elle ? Et Ulysse, reviendra-t-il auprès des siens ?

Mon avis : J’ai toujours aimé les récits mythologiques, surtout les réécritures comme celles-ci. Il est intéressant de voir le point de vue du personnage de Pénélope, la femme d’Ulysse qui se contentait de l’attendre désespérément et qui défilait la nuit ce qu’elle filait le jour. Cet ouvrage se lit très facilement, l’écriture est fluide et agréable. Mon seul bémol, c’est le côté un peu gnangnan qui décrit l’amour entre Ulysse et Pénélope, car, il ne faudrait pas non plus oublier qu’en réalité, pendant que Pénélope l’attendait, Ulysse s’endormait dans les bras de Circé ou d’une nymphe de passage… mais bon, le personnage de Pénélope est bien décrit, intéressant et oui, pourquoi pas, limite féministe.

Extrait : « Peut-être les dieux entendirent-ils ses prières. ou peut-être décidèrent-ils de se moquer de lui. Périboéa, sa femme, tomba bientôt enceinte. Ensemble, ils allèrent consulter un oracle après que le roi eut fait un rêve étrange : il s’était vu poursuivi par une oie sauvage qu’il avait adoptée. La devineresse, touchant le ventre de la reine, tordit la bouche, hésita, et finit par marmonner :

-Ta fille gouvernera longtemps un peuple sans tête.

Icarios laissa éclater sa joie, n’ayant entendu qu’un seul mot de ce que venait d’annoncer la femme à la bouche tordue. Il allait avoir une fille, sa fille, et il était certain qu’elle comblerait toutes ses attentes. Seule Périboa se demanda, inquiète, quel sens avait la prédiction de l’oracle. une fille, gouverner ? Un grand malheur assurément !

Icarios la rassura.

_Tu sais bien, Périboa, qu’une femme est incapable de gouverner ! Ce que veut sans doute signifier l’oracle, c’est qu’elle aura du pouvoir sur les cœurs…

Périboa haussa les épaules, pas complètement convaincue, mais elle se garda bien de le dire à voix haute, par peur de contrarier son époux. »




J’ai lu : La famille Frappadingue, de Sylvaine Jaoui

18 01 2022

La famille Frappadingue

Sylvaine Jaoui

Jeanne est une enfant de divorcés. Elle vit à New-York avec sa mère et son père vit à Paris. Ses parents passent leur temps à se disputer. Ils se détestent.  Jeanne voit rarement son père, d’ailleurs, elle n’a rien à lui dire. C’est comme s’il était un étranger. Les rares fois où il vient la voir, ils se côtoient sans vraiment se voir. C’est pourquoi Jeanne est plus que contrariée, quand sa mère lui annonce qu’elle lui a pris un billet pour aller passer des vacances chez son père, en France. Parce qu’en fait, il n’y a pas que son père, c’est toute la famille de son père qu’il va lui falloir supporter. Et rien qu’à cette idée,  elle a la chair de poule. Parce que cette famille, c’est une vraie tragédie grecque !

Mon avis : Un petit roman sympa à lire. Mais il est vrai que je ne m’attendais pas à cette histoire-là. Je m’étais vraiment imaginée tout autre chose en lisant le titre et le résumé. Pourtant, je n’ai pas été déçue, même si je m’attendais à rire davantage. Mais, je dois avouer que les non-dits, la peur de dire ce que l’on ressent vraiment, tous ces sentiments confus et profonds sont bien décrits dans le personnage de Jeanne. Elle ne comprend pas comment agir avec ce père qu’elle aime mais qu’elle ne sait pas aborder. Elle ne comprend pas pourquoi ses parents n’osent pas lui dire pourquoi ils se sont séparés. C’est vraiment touchant. Mon seul regret : que l’histoire et les autres personnages de la famille n’aient pas été plus approfondis. Sinon, j’ai passé un bon moment à lire ce livre. Je vous le recommande.

Extrait : « A un moment, je me suis même demandée si la Vérité existait. S’il n’y avait pas plutôt les histoires de chacun qui forment un truc qu’on appelle la vie. Comme ça, c’est plus simple : il n’y a plus à hurler pour convaincre les autres qu’on a raison. Chacun propose sa version. Ensuite, j’ai eu droit à ma naissance, à ma première tétée, à mon premier rot, à mon premier mot (ma mère m’avait dit que c’était « maman », lui m’a soutenu que c’était « papa »), à mes premiers pas (je croyais que c’était un matin dans la chambre avec ma mère, là c’était un après-midi, au bois avec mon père), à ma rentrée à la maternelle (officiellement ma mère avait pleuré en me laissant, là, c’est papa que la directrice avait jeté dans la rue parce qu’il ne voulait pas me quitter)… Bref, soit j’avais une sœur jumelle cosmique, soit ma théorie sur la vie était la découverte philosophique du siècle : la Vérité n’existe pas. »