Pénélope, la femme aux milles ruses
Isabelle Pandazopoulos
Résumé : Tout le monde connaît l’histoire d’Ulysse, le héros le plus rusé de la mythologie grecque. Mais qu’en est-il de Pénélope, sa femme ? Pénélope était une jeune femme éprise de liberté, refusant de se placer sous le joug d’un homme, comme l’auraient voulu les membres de sa famille. Mais quand elle rencontre Ulysse, son cœur chavire, elle décide de l’épouser et de le suivre à Ithaque. Tous les deux filent des jours heureux auprès de leur fils Télémaque, jusqu’au jour où Hélène, la cousine de Pénélope, est enlevée par le Troyen Pâris, ce qui déclenche la guerre de Troie. Ulysse est vivement sollicité pour aider Ménélas, le mari d’Hélène. La vie de Pénélope s’en trouve bouleversée. Elle devra gouverner Ithaque à la place de son mari. Y parviendra-t-elle ? Et Ulysse, reviendra-t-il auprès des siens ?
Mon avis : J’ai toujours aimé les récits mythologiques, surtout les réécritures comme celles-ci. Il est intéressant de voir le point de vue du personnage de Pénélope, la femme d’Ulysse qui se contentait de l’attendre désespérément et qui défilait la nuit ce qu’elle filait le jour. Cet ouvrage se lit très facilement, l’écriture est fluide et agréable. Mon seul bémol, c’est le côté un peu gnangnan qui décrit l’amour entre Ulysse et Pénélope, car, il ne faudrait pas non plus oublier qu’en réalité, pendant que Pénélope l’attendait, Ulysse s’endormait dans les bras de Circé ou d’une nymphe de passage… mais bon, le personnage de Pénélope est bien décrit, intéressant et oui, pourquoi pas, limite féministe.
Extrait : « Peut-être les dieux entendirent-ils ses prières. ou peut-être décidèrent-ils de se moquer de lui. Périboéa, sa femme, tomba bientôt enceinte. Ensemble, ils allèrent consulter un oracle après que le roi eut fait un rêve étrange : il s’était vu poursuivi par une oie sauvage qu’il avait adoptée. La devineresse, touchant le ventre de la reine, tordit la bouche, hésita, et finit par marmonner :
-Ta fille gouvernera longtemps un peuple sans tête.
Icarios laissa éclater sa joie, n’ayant entendu qu’un seul mot de ce que venait d’annoncer la femme à la bouche tordue. Il allait avoir une fille, sa fille, et il était certain qu’elle comblerait toutes ses attentes. Seule Périboa se demanda, inquiète, quel sens avait la prédiction de l’oracle. une fille, gouverner ? Un grand malheur assurément !
Icarios la rassura.
_Tu sais bien, Périboa, qu’une femme est incapable de gouverner ! Ce que veut sans doute signifier l’oracle, c’est qu’elle aura du pouvoir sur les cœurs…
Périboa haussa les épaules, pas complètement convaincue, mais elle se garda bien de le dire à voix haute, par peur de contrarier son époux. »