J’ai lu Haikyu : les as du volley, de Haruichi Furudate

2 06 2022

Haikyu : Les as du volley

Haruichi Furudate

Résumé : Shôyô Hinata est fan de volley-ball. Problème : son petit 1,63 m peut être considéré comme un handicap. En effet, avoir une grande taille est un atout au volley-ball. Pourtant, grâce à sa volonté et malgré le fait qu’il ne trouve aucun partenaire pour s’entraîner, Shôyô a développé un don : il est doté d’une détente exceptionnelle. Fort de cet atout, il participe avec ses amis au tournoi inter-collège, mais il se fait humilier par celui que tout le monde surnomme « le roi du terrain », Tobio Kageyama. Shôyô rêve de prendre sa revanche. Mais, en voulant intégrer le club de volley du lycée Karasuno, il découvre que son ennemi juré est son futur coéquipier. Shôyô et Tobio parviendront-ils à dépasser leurs différents et s’entraider pour redorer le blason du club de volley du lycée ?

Mon avis : Je ne connaissais pas du tout ce manga, c’est une élève, complètement fan, qui m’a demandé de l’acheter pour le CDI. Excellente idée car j’ai bien aimé cette histoire qui change un peu des mangas pleins de magie et de héros surnaturels. Les deux personnages sont très différents : d’un côté, Tobio est un formidable passeur avec une incroyable technique de jeu, de l’autre, Shôyô n’a pas la technique mais il est d’une volonté à toute épreuve. Mais Tobio est arrogant, et persuadé qu’il n’a pas besoin de ses coéquipiers. Il joue d’une façon égoïste et Shôyô est impulsif et joue en fonction de ses émotions, il est incapable de mettre en valeur ses atouts. J’ai hâte de lire la suite pour savoir comment ces deux-là arriveront à combiner leurs forces et devenir vraiment complémentaires.




J’ai lu : L’enfant multiple d’Andrée Chedid

22 03 2022

L’enfant multiple

Andrée Chedid

Résumé : Omar-Jo est est un jeune garçon qui vient d’un pays ravagé par la guerre. Il y a perdu ses parents, Omar et Annette et l’un de ses bras. Pourtant, malgré cela, c’est un enfant heureux, qui prend les bons côtés de la vie et les transforme en véritable bonheur. Il vit avec Joseph, son grand-père troubadour qu’il aime beaucoup. Pourtant, pour l’éloigner de la guerre et des souvenirs trop lourds à porter pour un enfant de cet âge, Joseph décide d’envoyer Omar-Jo chez des cousins, à Paris. Le jeune garçon croisera ainsi la route de Maxime, un forain désargenté, qui a misé toute sa fortune dans un manège qui décline. Omar-Jo se prend d’affection pour Maxime et son manège et décide de les sauver, tous les deux ! Sa force de conviction et sa joie communicative auront-elles raison du cœur fermé et déçu de Maxime ?

Mon avis : ça fait un moment que j’entends parler de ce livre et qu’il trône sur les étagères du CDI, pourtant la 4ème de couverture ne m’avait guère séduite. Mais le conseil d’une collègue qui l’a lu m’a donné envie de découvrir cet ouvrage. Et là… ça a été une merveilleuse surprise. C’est l’un des plus beaux livres qu’il m’a été donné de lire jusqu’à présent. Loin de la littérature fantasy bourrée de héros aux pouvoirs surnaturels ou de mondes parallèles, L’enfant multiple va droit au cœur. Andrée Chedid a une plume légère mais tellement incisive à la fois, une plume qui pénètre l’esprit et sème les graines de l’imagination. Vraiment, le personnage d’Omar-Jo est tout simplement fascinant. Éprouvé… je dirais même plus que durement éprouvé par la vie, c’est lui qui aide les autres à retrouver une joie de vivre perdue. C’est un rayon de soleil, candide mais pugnace, qui refuse le fatum qui peut parfois assombrir les jours qui pourraient être heureux. J’ai aimé la poésie de cet ouvrage, son optimisme dénué de leçon de morale, sa douceur qui bouleverse. Je vous conseille de le lire. Moi, il m’a enchantée.

Extrait : « Lorsqu’il sentait son public avec lui, applaudissant et riant de ses loufoqueries, Omar-Jo changeait brusquement de répertoire. D’abord, il faisait taire la musique ; ses pitreries se fracassaient contre un mur invisible. Ensuite, il laissait un silence opaque planer au-dessus des spectateurs. D’un seul geste, il arrachait alors les rubans ou les feuillages qui dissimulaient son moignon. Puis, il présentait celui-ci au public, dans toute sa crudité. Il ôtait son faux nez. En se frottant avec un pan de sa chemise, il se débarbouillait de son maquillage. Sa face apparaissait d’un pâleur extrême ; enfoncés dans leurs orbites, ses yeux étaient d’un noir infini. Il s’était également dépouillé de ses déguisements qui s’entassaient à ses pieds. Il les piétina avant de grimper sur leurs dépouilles comme sur un monticule, d’où il se remit à parler.

Ce furent d’autres paroles.

Elles s’élevaient du tréfonds, extirpant Omar-Jo de l’ambiance qu’il avait lui-même créée. Oubliant ses jongleries, il laissait monter cette voix du dedans. Cette voix âpre, cette voix nue qui, pour l’instant, recouvrait toutes ses autres voix. L’enfant multiple n’était plus là pour divertir. Il était là aussi pour évoquer d’autres images. Toutes ces douloureuses images qui peuplent le monde. »




J’ai lu : L’île du crâne, d’Anthony Horowitz

17 02 2022

L’île du crâne

Anthony Horowitz

Résumé : David Eliot, 12 ans, vient d’être renvoyé de son collège. Son père, Edward Eliot est véritablement furieux ! Il ne sait pas quoi faire de son fils. De son temps, les choses ne se passaient pas ainsi… Mais ne voilà-t-il pas que, comme par hasard, il reçoit un courrier d’une école particulière : Groosham Grange, située sur l’île du crâne, au large de l’Angleterre. David n’a aucune envie d’y aller, mais il n’a pas vraiment le choix. Le voici donc expédié dans cette école plus qu’étrange : le directeur adjoint, M. Kilgraw est blafard et ne présente aucun reflet dans les miroirs, les cours n’ont rien de classique et les professeurs sont extrêmement déconcertants… Heureusement, David rencontre Jill et Jeffrey, avec lesquels il se lie d’amitié. Pourtant, il ne se sent pas à l’aise dans cet établissement. Et si jamais il courait un réel danger ? Pourrait-il seulement s’échapper ?

Mon avis : J’ai regardé une vidé Youtube dans laquelle l’animateur disait que Harry Potter à l’école des sorciers était le plagiat de L’île du crâne. Du coup, ça m’a tout de suite intriguée et j’ai décidé de me faire ma propre idée. Ce que je peux en dire, c’est qu’il ne fait nul doute que J. K. Rowling s’est inspirée de L’île du crâne pour écrire Harry Potter, mais ça s’arrête là, selon moi. De là à dire qu’il s’agit d’un plagiat, je ne suis pas d’accord. En toute franchise, j’ai été déçue par cet ouvrage. Il m’a été difficile d’entrer dans l’histoire. Je trouve que l’auteur n’a pas assez développé ses personnages, ce qui fait qu’on a du mal à s’y attacher. L’histoire en elle-même n’est pas mal, mais tout ça reste trop superficiel à mon goût… Lisez-le et faites-vous votre propre idée, pour ma part, je n’ai pas aimé plus que ça.

Extrait : « David recula vers la porte, mais M. Kilgraw l’arrêta.

« Je veux que tu sois heureux ici, David. A Groosham Grange, nous prenons vos intérêts à cœur. Nous sommes là pour vous aider. une fois que tu l’auras admis, je te promets que tu ne regarderas plus jamais en arrière. Crois-moi. »

David n’avait pas la moindre intention d’en discuter maintenant. Il gagna la porte aussi vite que possible, en se retentant pour ne pas courir. Car il avait vu ce qui clochait avec le miroir. Il l’avait vu après avoir signé son nom en lettres de sang, au moment où il se détournait du bureau.

Le miroir renvoyait l’image de tout ce qui se trouvait dans la pièce. Le bureau, les livres, les rideaux, le mobilier, le tapis, et David lui-même. Tout, sauf M. Kilgraw. »




J’ai lu : Week-end mortel de jean-Paul Nozière

9 06 2021

Week-end mortel

Jean-Paul Nozière

Résumé : Irma Cole est invitée par sa meilleure amie, Angéline Cosma, à passer un week-end au Moulin du Bief, la maison de campagne d’un ami d’Angéline. Si au début Irma se montre très enthousiaste à cette idée, elle déchante rapidement : pour partir en week-end, elle doit mentir à ses parents, elle leur  dit qu’il n’y aura qu’elle et Angéline au moulin, alors qu’en réalité, trois autres garçons seront présents. De plus, tous les autres sont des gosses de riches, ce qui n’est pas le cas d’Irma… Mais, tout est déjà décidé et voilà qu’elle prend le train, direction le Moulin du Bief. Ce week-end, qui s’annonçait radieux ne se déroule pas comme prévu. En effet, Irma, quoique très impressionnée par le luxe environnant, perçoit très vite une atmosphère tendue entre les autres adolescents. Jean-Alain Ménétrier, le fils des propriétaires de la maison, passe son temps à l’humilier et semble avoir une emprise très forte sur les trois autres. L’ambiance malsaine qui pèse dans le Moulin du Bief laisse à penser qu’un secret lie les adolescents, un secret peu reluisant. Irma ne se sent pas à l’aise. Elle veut rentrer chez elle. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?

Mon avis : ça fait un moment que ce livre est au CDI et j’avoue que la première de couverture ne m’attirait pas énormément. Mais bon, c’est la fin de l’année et je me suis dit, pourquoi ne pas tenter la lecture. Je n’ai pas été déçue du tout, bien au contraire. Franchement, l’écriture est fluide, limpide et l’auteur a su avec brio créer une atmosphère angoissante dans son roman de seulement 146 pages ! Le personnage d’Irma dénote totalement avec les autres. Il s’agit d’une fille réfléchie et responsable (quand elle ne ment pas à ses parents pour aller se détendre pendant un week-end), qui ne se laisse pas facilement impressionner par l’argent des autres. Elle connaît la valeur des choses. Sa meilleure amie, Angéline, paraissait être une fille intéressante au début du roman : garçon manqué qui s’habille toujours en noir, elle donnait l’impression d’être un peu rebelle sur les bords. Mais on final, on découvre au fil de l’histoire que c’est juste une façade, c’est une nunuche prête à tout pour plaire à Jean-Alan Ménétrier. ce dernier, que peut-on en dire, à part qu’il s’agit d’un fils à papa gâté pourri, auquel on passe tous les caprices. Il a une emprise malsaine sur Angéline, Alphonse et Luc, les deux autres personnages. Luc est du genre anxieux, il semble vouloir se rebeller, mais ne le fait jamais vraiment. Irma est attiré par lui, mais en même temps, la violence sous-jacente qu’elle perçoit en lui l’effraie un peu. Franchement, je ne pourrai vous dire qu’une chose : LISEZ-LE !

Extrait : « Alphonse se colla au grillage du court. Jean-Alain apparut dans l’allée. il tenait un radiocassette sur l’épaule et marchait du pas chaloupé des frimeurs. C’est du moins ce qu’estima Irma, mais son envie de rire s’étrangla quand elle découvrit la tension des autres. Ils suivaient l’approche du garçon sans prononcer un mot. Jean-Alain s’arrêta assez loin de la clôture.

_Tu joues avec moi ? Luc est fatigué. Irma le remplacera, annonça Angéline.

Elle ne manquait pas de culot. Luc ne contesta pas cette décision prise sans son accord. Jean-Alain sourit.

_Je vous entends brailler depuis la maison.

« Pas un vrai sourire, pensa Irma, une gesticulation des lèvres dissimulant sa colère ».

Alphonse s’empressa.

_Excuse-nous, on ne se rendait pas compte. Si tu remplaces Luc, le jeu sera plus équilibré et on criera moins.

Jean-Alain montra le tuyau d’arrosage.

_Et vous mettrez moins de flotte sur le court ? Je ne joue pas. Je vous regarderai, comme ça je comprendrai pourquoi vous beuglez comme des veaux à l’abattoir.

Les mots humiliants s’accompagnaient du sourire.

_Allez, joue avec moi ! insista Alphonse.

_Non, avec moi ! s’écria Angéline.

Le regarde de Jean-Alain passa de l’un à l’autre. Le sourire disparut. un soupir.

_Vous êtes sourds ? J’écoute de la musique, on verra après !

J’ai une cassette super, mets-là ! proposa Angéline.

Elle courut vers la chaise d’arbitre, fourragea dans son sac. Pendant ce temps, Luc ramassait les balles. Jean-Alain l’interpella.

_Eh Luc, il y en a trois dans l’herbe, dehors. c’est toi le pro qui confond tennis et badminton ?

Luc continua tranquillement à rassembler  les balles. Il attendit qu’Angéline revienne vers le groupe pour dire :

_J’en ai marre du tennis? Je ne joue plus.

_Du rap, annonça Angéline.

Jean-Alain s’approcha de la clôture et tendit la main à travers un trou du grillage.

Du rap ? La musique des banlieues ! Tu écoutes ces connards ? Tu trouves qu’ils ne nous font pas assez chier comme ça !

Les mâchoires du garçon se soudèrent l’une à l’autre. Les fossettes s’ouvrirent aussi profondément que s’il riait.

_Voilà ce que j’en fais de ta musique de singe !

Son bras décrivit une courbe. La cassette monta haut, passa par-dessus la haie de résineux et disparut de leur vue.

Plus un bruit, à part le roucoulement d’un pigeon qu’ils ne voyaient pas. le sourire de Jean-Alain était revenu. Son regard se posa sur leurs visages. L’un après l’autre. Longtemps. Il les défiait. Leur disait : « Râlez, je vous écoute. » Irma attendit son tour.

_Tu n’es qu’un sale con, dit-elle, sans hausser la voix. Je vais jusqu’à la ferme, ça me donnera l’occasion de respirer l’air pur.

_Je t’accompagne, annonça Luc.

Jean-Alain éclata de rire.

_Bonne idée ! Rapportez donc une douzaine d’œufs, au moins vous rendrez service. Irma, surveille Luc : il a un air de chien battu, mais ne t’y fie pas, c’est un dragueur ! »




J’ai lu : Le photographe, d’Irina Drozd

20 01 2021

Le photographe

Irina Drozd

Résumé : Vivien Claret est un jeune garçon qui vit à Tignes avec ses parents depuis un an. Même si Paris lui manque, il est tout de même heureux d’avoir déménagé, car ça lui a permis de se faire deux bons amis, Luc et sa jumelle Annie, dont Vivien est secrètement amoureux. Un jour, il rencontre Lucien Mortagne, un photographe qui désire faire de lui son modèle. Vivien accepte et se prête volontiers aux séances du Lucien. Cependant, il est de plus mal à l’aise par les demandes excentriques de l’homme. Pourquoi veut-il toujours que Vivien prenne un air effrayé sur les photos. Et pourquoi, depuis qu’il a commencé les séances, Vivien se sent-il si fatigué et effrayé ? Il y a visiblement quelque chose qui cloche, mais quoi ?

Mon avis : Alors j’avais déjà lu « Un tueur à ma porte » de la même auteure et j’avais beaucoup aimé. Par contre, pour Le photographe, je l’ai trouvé assez moyen. L’intrigue est originale, il y a certes un petit côté surnaturel qui rappelle un peu celui du roman Le miniaturiste de Virginie Lou, mais j’ai eu du mal à accrocher. C’est peut-être parce que le livre a moins de 100 pages et que les personnages ne sont pas assez développés à mon goût. Je n’ai pas réussi à avoir de connexion avec les personnages : Lucien est rebutant dès le début, Vivien continue à accepter les séances photos malgré le fait qu’il sente bien qu’il y a un problème et Luc et Annie prennent bien part à l’action, mais en même temps, ils sont tellement effacés dans l’histoire que ça n’est pas crédible. C’est dommage, parce que ça aurait pu donner quelque chose de vraiment pas mal. Lisez-le et faîtes-vous votre propre idée.

Extrait : « Vivien se retourna dans son lit. Il se sentait très fatigué et pourtant ne parvenait pas à trouver le sommeil. Dès qu’il laissait vagabonder son esprit, les séances de pose lui revenaient en tête. il se revoyait adossé à un arbre, le visage livide, imaginant un monstre à sa poursuite, ou bien recroquevillé dans un fauteuils de Lucien, attendant qu’une hideuse sorcière s’empare de lui. Il avait essayé de demander à Lucien d’abandonner pour quelques séances son thème fantastique, mais le photographe avait fait la sourde oreille, arguant qu’il avait presque fini la série, refusant de l’écouter.

Vivien poussa un profond soupir. il avait promis au photographe de faire toute la série mais, à présent, il regrettait sa promesse tout en n’envisageant pas une seconde de ne pas la tenir. Il se jura d’essayer encore de convaincre Lucien de faire des photos « normales » au moins le temps de le laisser se remettre un peu. Pour une fois, Vivien se reprocha d’avoir trop d’imagination.« 




J’ai lu : Nox : Ici-bas, d’Yves Grevet

23 11 2020

Nox : ici-bas (tome 1)

Yves Grevet

Résumé : Nox. C’est ainsi qu’on appelle l’épais brouillard qui recouvre la ville basse, celle qui ne voit jamais la lumière du soleil. Les habitants de la ville basse sont régis par un système d’ascension géographique : il existe plusieurs niveaux et plus on habite vers le haut, plus on est côté. Cela va des Moincents aux habitants de la ville haute. Pour ces derniers, tout est normal, ils mènent une vie parfaite dont sont exclus les « sauvages de la ville basse ». Lucen appartient à cette dernière catégorie, la catégorie de ceux qui ne voient jamais la lumière du soleil, qui ne mangent que des produits reconstitués et qui doivent s’alimenter eux-même en électricité par un système de chenillettes aux pieds et de pédalage derrière les murs. Il est amoureux de Firmie, une amie d’enfance qu’il rêve d’épouser, malgré le désaccord de ses parents. Sans compter que ses relations avec ses meilleurs amis se dégrade de plus en plus : Gerges, le fils du chef des miliciens violents et arbitraires, marche sur les pas de son père, tandis que Maurce et Jéa rejoignent des groupuscules terroristes, qui veulent l’égalité entre les gens d’en bas et ceux d’en haut. Tout change, la tension monte et atteint son summum quand Ludmilla, une jeune fille riche de la ville haute fait irruption dans la vie de Lucen

Mon avis : Je l’ai dévoré ! Si vous avez lu mes posts sur la saga Méto, vous devez savoir que je suis fan d’Yves Grevet. Il a l’art et la manière de nous plonger dans des univers clos, plein de mystères et de rebondissements. L’univers de la ville basse est très bien dépeint et on arrive sans peine à nous imaginer la vie des personnages qui y vivent. Ce système d’élévation sociale par rapport au lieu d’habitation est très bien expliqué par l’auteur : les moincents, ceux qui vivent au dessous du niveau cent, sont vraiment considérés comme les moins que rien, alors que plus on monte, 600, 700, 800 et 900, mieux on est perçu. On respire mieux la-haut, la Nox y est moins présente. Ainsi, la mère de Lucen refuse que son fils épouse Firmie qui est d’un niveau social inférieur au sien, verrait plus son fils avec Mihele, qui habite au niveau 400. L’auteur aborde aussi le thème de l’amitié qui se brise : finie l’innocence de l’enfance, quand on restait ami même si les parents se détestaient. Là, en grandissant, les enfants reproduisent les actes de leurs parents, tout comme Gerges qui intègre la milice et commet des actes que Maurce et Jéa réprouvent. Même Lucen, qui est souvent neutre, a du mal à fermer les yeux sur les exactions commises tous les jours. Quant à ceux qui vivent dans la ville haute, ils s’encombrent facilement des mensonges véhiculés sur ceux d’en bas : sauvages, sales, violents… Sauf Ludmilla, dont la gouvernante, Martha, lui a parlé de tout ça. Elle sait qu’elle n’a pas le droit de les côtoyer, mais elle veut les aider.

Ce sont plusieurs histoires imbriquées en une seule qu’Yves Grevet nous donne à lire. Je vous recommande fortement d’emprunter ce livre.

Extrait : »Je pédale en écrivant pour alimenter la plaque chauffante et la petite ampoule qui éclaire les casseroles. Ici, dans la ville basse, la seule énergie dépensée est celle que nous produisons nous-mêmes à la force de nos muscles. La-haut, chez les riches, les lampes s’allument quand on appuie sur un bouton et brillent sans qu’on s’en occupe. On nous l’a expliqué à l’école professionnelle. Y en a qui ont de la chance.

Ici les rues sont obscures même dans la journée car un brouillard noir et opaque enveloppe la ville basse en permanence. On appelle ça la nox. Depuis qu’on sait marcher, on est tous équipé de chenillettes sous les chaussures. Leur frottement sur le sol entraîne un mécanisme qui conduit l’énergie produite jusqu’à une dynamo qui elle-même convertit notre force motrice en éclairage. C’est le fonctionnement en mode lumière. On peut aussi, quand on sait se diriger dans le noir, se mettre en mode stockage et remplir des piles-réserves que l’on utilisera par exemple pour alimenter le frigo familial. Nos muscles des jambes, travaillant sans arrêt sans qu’on y fasse d’ailleurs attention, se développent excessivement et sous la peau apparaissent de grosses veines violettes et disgracieuses. Les mollets sont donc la partie du corps dont tout le monde a honte ici.« 




J’ai lu : Cherub Mission 01 : 100 jours en enfer, de Robert Muchamore

23 11 2020

Cherub Mission 01 : 100 jours en enfer

Robert Muchamore

Résumé : James Choke est un garçon un peu mal dans sa peau. Sa mère, obèse et alcoolique, vit de revente d’objets volés. Elle a eu un autre enfant avec Ron, une fille, Lauren, que James adore. Mais Ron est un moins que rien, qui passe son temps à soutirer de l’argent à sa mère. Concernant la scolarité de James, ce n’est guère brillant : l’école l’ennuie. Suite à un accrochage avec une peste de sa classe, il se fait exclure. Voilà sa vie, une vie médiocre dont il ne sait que faire. A la mort de sa mère, il se retrouve dans un orphelinat minable, le Centre Nebraska, dans lequel il ne tarde pas à se lier d’amitié avec les mauvaises personnes. Il tombe dans la délinquance. Heureusement, il est recruté par CHERUB, une organisation qui vise à former des espions. Mais pas n’importe lesquels : ce sont tous des enfants et des adolescents. Afin de devenir un espion de premier ordre et rejoindre les rangs de CHERUB, il va devoir suivre un entraînement infernal de 100 jours, entrainement durant lequel ses nerfs et son corps seront mis à rude épreuve. James parviendra-t-il à le suivre jusqu’au bout ? Et Lauren qui a été vivre chez son père Ron, pourra-t-il la retrouver ?

Mon avis : J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, parce que franchement, bien que le récit soit fluide et l’intrigue haletante, ça reste un peu tiré par les cheveux pour moi. James a 11 ans et la plupart de ses « collègues » aussi. Pourtant, quand on lit le récit de l’entraînement qu’ils doivent subir, leurs aptitudes et même certaines de leurs réactions, on a l’impression de faire face à des adultes. C’est déconcertant et peu crédible parfois. Si James avait eu 15 ans, ça serait mieux passé. Mis à part ça, c’est un roman qui se lit facilement, l’histoire est prenante et on a envie de lire les autres tomes, évidemment. Alors, n’hésitez pas à l’emprunter, il vous attend au CDI !

Extrait : « James pénétra dans une pièce dont les murs, à l’exception de deux hautes fenêtres et d’une cheminée, étaient entièrement recouverts de livres reliés de cuir. Un homme au crâne dégarni, grand et mince, d’une soixantaine d’années, se leva de son bureau pour lui serrer la main avec énergie.

_Bienvenue au campus de CHERUB, James. Je suis le docteur McAfferty, directeur de cet établissement. Mais tout le monde m’appelle Mac. Assieds-toi, s’il te plaît.

James tira l’une des chaises placées devant le bureau.

_Non, pas ici. installons-nous près de la cheminée. Nous avons beaucoup de choses à nous dire. Ils s’installèrent dans de profonds fauteuils de cuir. James ne s’attendait pas à un tel traitement. Il se demandait si son hôte n’allait pas lui poser une couverture sur les genoux et lui offrir une tasse de thé.

_Je sais que ça peut paraître dingue, mais je vous avoue que je n’ai pas la moindre idée de la façon dont je suis arrivé ici.

Mac sourit.

_La personne qui t’a conduit jusqu’à nous t’a administré une piqûre sédative pour t’aider à dormir. C’était plutôt agréable, non ? Je suppose que tu ne ressens aucun effet secondaire.« 




J’ai lu : Les chats, de Marie-Hélène Delval

13 10 2020

Les chats

Marie-Hélène Delval

Résumé : Sébastien est un jeune garçon de 12 ans. Depuis qu’il est petit, il s’est lié d’amitié avec Damascène, un vieil homme surnommé Da. Avec le temps, il est devenu le grand-père adoptif du jeune garçon. Les parents de Sébastien traversent une situation financière difficile et ils ne peuvent pas partir en vacances au bord de la mer cette année-là. Mais Sébastien n’en est pas triste pour autant, au contraire : il pourra passer ses journées avec Da à manger des crêpes, discuter et pêcher à la rivière. Mais, un jour, alors qu’il se rend chez le vieil homme, il trouve un énigmatique chat noir au yeux vif-argent devant la maison. Alors qu’il aime beaucoup les chats, celui-là le met particulièrement mal à l’aise. Quelques jours plus tard, un deuxième chat, identique au premier, fait son apparition. Des phénomènes étranges commencent à se passer, des phénomènes qui pèsent comme une menace sur Da et Sébastien

Mon avis : Moi qui aime les chats, une chose est sûre, je ne les regarderai plus de la même façon dorénavant, après avoir lu ce livre ! L’auteure a su créer une ambiance particulière, à la fois touchante et angoissante.  Touchante à travers la relation d’amour entre Sébastien et Da, cette façon si attachante qu’ils ont de se lier, alors qu’ils n’ont aucun lien de parenté. Mais, univers angoissant aussi, car en plein cœur d’un été qui aurait pu être radieux, des tâches noires assombrissent l’atmosphère. Ces chats noirs qui semblent se multiplier au fur et à mesure que des phénomènes dérangeants apparaissent laissent planer comme étrange malédiction. Ce roman est sympa. Je vous le recommande.

Extrait : « C’était un très beau chat, un chat noir, avec un pelage si lisse et si luisant qu’on l’aurait cru peint à la laque. il était assis au milieu de l’allée, le dos droit, ses deux pattes avant jointes et sa longue queue ramenée soigneusement par devant. Les moustaches raides, les oreilles dressées, il me regardait venir sans bouger un cil. En m’approchant, j’ai vu qu’il était totalement noir, sans le moindre poil blanc. J’aime bien les chats. mais en passant près de lui, je ne me suis pas penché pour le caresser. Ce chat-là m’intimidait. il avait l’air si… comment dire ? Si sûr de lui !« 




J’ai lu : Alice, de David Moitet

13 10 2020

Alice

David Moitet

Résumé : Samantha O’Donnel a un problème. Son ami Arnaud — en fait, son seul et unique ami — a changé d’école. Il a intégré le prestigieux institut Alice, qui recrute les meilleurs élèves, les surdoués. Samantha, surdouée elle aussi, a été très heureuse pour Arnaud, mais sa joie a été de courte durée : depuis qu’il a intégré l’institut, Arnaud ne lui donne plus signe de vie. il reste sourd à tous les messages qu’elle lui envie. Pour Sam, il y a forcément un problème… Elle décide à son tour d’intégrer cet institut pour savoir ce qui s’y passe. Elle est loin d’imaginer tout ce qu’elle va découvrir !

Mon avis : Un petit roman de SF assez sympa, quoique assez prévisible sur la fin. L’histoire est tout de même prenante. Toutefois, je suis restée sur ma fin. J’ai trouvé que l’idée de départ était très intéressante, mais pas assez fouillée. Tout va très vite et en deux temps trois mouvements, tout est plié. Le dénouement est trop vite expédié et c’est dommage. Ce qui m’ aussi un peu dérangée, c’est que les personnages, qui sont des ados, réussissent là où des adultes, experts dans leur domaine, ont lamentablement échoué. je veux bien qu’ils soient surdoués, mais tout de même, je n’ai pas trouvé ça très crédible. N’empêche que l’histoire reste sympathique.

Extrait : « Ma messagerie est ouverte sur un mail que j’ai envoyé à Arnaud. Le premier d’une longue série restée sans réponse. C’était la veille dans on entrée dans sa nouvelle école, l’institut Alice, un établissement pour surdoués, sans aucune limite d’âge, spécialisé dans l’informatique de pointe et le codage d’algorithmes complexes. Pour y être admis, une seule solution : passer leur test et obtenir cent pour cent de bonnes réponses. Arnaud avait réussi. j’étais si heureuse pour lui… J’étais alors loin d’imaginer que notre amitié n’y survivrait pas. Ma sœur émerge enfin de la salle de bains.Le reste de sa chevelure est lissé. J’en déduis qu’il est l’heure de partir.

_Te bile pas Samantha, dit-elle pour me réconforter. Y a des tas de garçons qui seront à tes pieds, quand tu décideras de mettre un peu d’ordre dans cette tignasse et quand tu accepteras de troquer tes pulls informes contre un petit top bien classe.

Encore une fois, je préfère me taire. Comment lui dire que ma relation avec >Arnaud est différente de ce qu’elle peut connaître avec ses mecs ? Que nous avons tellement parlé que je le connais mieux que personne ? Que son silence est tout sauf normal ? et qu’il est vital que je comprenne pourquoi il ne me répond pas…« 




J’ai lu : Je suis un Hikikomori, de Florence Aubry

15 09 2020

Je suis un Hikikomori

Florence Aubry

Résumé : Hugo, un ado de 16 ans et sa mère, ont déménagé. Ils habitent maintenant à Paris. Le jeune garçon souffre de ce changement, car il perd ses repères et tous ses amis. Dans son nouveau collège, il n’arrive pas à nouer de liens avec ses camarades. Il se sent seul et abandonné. Sa mère, elle-même assez instable, ne lui est pas d’un grand secours. Son père, il ne le voit plus depuis des années, depuis que ses parents se sont séparés. Hugo se sent désemparé par la solitude, rejeté par tout le monde, abandonné par la société. Pourtant, tout change quand Jules, un nouvel élève, arrive dans sa classe. Ils se rapprochent, deviennent amis. Mais, Hugo, épris de reconnaissance commet l’irréparable et perd l’amitié de Jules. Il sombre alors dans une profonde dépression et se cloître dans sa chambre. il se coupe de toute relation sociale, même avec sa mère. Sa vie est rythmée par son ordinateur, son lit, sa télévision et la fenêtre de sa chambre qu’il n’ouvre même pas. Comment va-t-il se sortir du gouffre dans lequel il s’est jeté ?

Mon avis : Ce roman se lit très rapidement, il ne possède que 155 pages. Il traite d’un sujet de société, les hikikomori, qu’on retrouve souvent au Japon et traduit le mal-être des adolescents, qui se coupent d’une société dans laquelle ils ne se retrouvent plus et qui les opprime. Le ton employé par l’auteure est sec, détaché et l’histoire s’articule entre des flashbacks qui relatent comment Hugo en est arrivé à se couper du monde et des passages au présent, qui traduisent le mal-être profond que vit le personnage. J’ai apprécié ce livre parce qu’on y entre tout de suite, on veut comprendre, savoir pourquoi le personnage agit de la sorte. On veut savoir ce qu’il s’est réellement passé, on veut savoir s’il réussira à s’en sortir. On se rend compte, au fil de la lecture, que la mère d’Hugo, qui devrait le soutenir, ne l’aide pas vraiment. Oui, elle s’inquiète pour lui quand elle se rend compte qu’il y a un problème, mais elle agit comme une adolescente, elle ne prend rien au sérieux, elle s’enflamme pour des projets qu’elle ne mène pas à terme et au final, c’est Hugo qui s’inquiète pour elle, qui s’inquiète pour eux et pour leur avenir. C’est un roman bien mené, sans fioritures et qui vaut la peine d’être lu. Je vous le recommande.

Extrait : « Il s’était très vite trouvé dans l’obligation de revoir à la baisse ses ambitions en matière de vie sociale. Il s’était bientôt contenté de ce qu’il avait : des camarades, auquel il se joignait quand ils étaient en groupe, qui ignoraient la plupart du temps sa présence mais qui ne le repoussaient pas, dont il arrivait, avec beaucoup d’effort à capter ponctuellement l’attention par une histoire cochonne bien sentie qu’il avait dénichée sur internet ou entendue à la radio.Il aurait pu s’en contenter, il y en a tellement qui s’en contentent ! Des isolés. Des qui marchent dans la cour seuls, à chaque récré. Il y en a parmi eux qui s’étaient fait une raison, en attendant de plus jolis jours !

Lui, non.

Lui souffrait. Lui perdait ses repères tout doucement. Lui ne cessait de mesurer, de comparer, de se souvenir. Il avait besoin d’être entouré, il avait besoin de partager et de briller un peu, quelquefois. D’être quelqu’un. Que chacun soit capable de prononcer son nom sans l’écorcher, comme à l’école primaire. De quoi ça pouvait bien venir, ça n’était quand même pas l’histoire d’avoir grandi à la ville et d’avoir grandi à la campagne ? ça devait venir d’autre chose ? Un handicap qu’il aurait en lui, et qui se serait révélé tardivement.

Surtout, il avait peur que ça continue, il était terrorisé de laisser cet état de fait s’installer et de se retrouver le même dans dix ans. Sans amis. A s’épuiser à rechercher des trucs pour se faire aimer. »