J’ai lu : Mots rumeurs, mots cutter, de Charlotte Bousquet

23 01 2017

Mots rumeurs, mots cutter

Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini

Résumé : Léa est au collège et comme tous les collégiens, elle est entourée d’amies, dont Solveig qu’elle connaît depuis le primaire. Cette année, elle se retrouve dans la classe de Mattéo, un redoublant qui fait craquer les filles. Mais, visiblement, il n’y a que Léa qui l’intéresse. Cette dernière est aux anges, elle est même amoureuse. Un jour, lors d’une soirée pyjama entre filles, Léa délire lors du jeu « action ou vérité » et est sommée de faire un streap tease. Elle ne se rend pas compte que l’une des filles la prend en photo, alors qu’elle est buste nu. Le lendemain, la photo a circulé, et le harcèlement commence pour Léa, qui apprend à ses dépens que les mots sont aussi blessants que des poignards.

Mon avis : J’ai beaucoup aimé cette BD car elle aborde sans détour la notion du harcèlement scolaire. Bien que les dessins soient très colorés, ils ne parviennent pas à cacher la noirceur des actes des élèves envers leur camarade Léa. Cette histoire démontre bien à quel point les causes du harcèlement scolaire sont inconsistantes : tout part de la jalousie d’une des camarades de Léa, qui lui en veut de sortir avec Mattéo. La vie de la jeune fille se retrouve alors gâchée, pour une simple histoire d’amourette. L’auteure, Charlotte Bousquet, transcrit bien la souffrance morale subie par Léa et Stéphanie Rubini, l’illustratrice, rend bien toutes les émotions à travers ses dessins. Le seul bémol pour moi, c’est que, contrairement à Ma réputation de Gaël Aymon, on n’a pas une fin dans laquelle les auteurs du harcèlement paient pour leurs méfaits. Mais, l’auteure laisse tout de même entrevoir une lueur d’espoir pour Léa.

Extrait : « Je me suis levée, les mains tremblantes. J’entendais des chuchotements, des rires dans mon dos. J’ai pris le morceau de craie, regardé les chiffres inscrits sur le tableau. Des fractions qui auraient dû être faciles, des fractions qui se délitaient devant moi, des chiffres bizarres, monstrueux, qui me frappaient comme les insultes et les ricanements, comme la vérité qui me sautait au visage. Je suis retournée à ma place sans regarder personne. Je ne sais pas comment j’ai réussi à tenir sans m’effondrer. Cela ne faisait que commencer. »




J’ai lu : Une mer si froide, de Linda Huber

16 01 2017

Une mer si froide

Linda Huber

Résumé : La famille Granger passe d’agréables vacances à Newquay, en Cornouailles. Un jour, alors qu’ils sont sur la plage, Olivia, leur petite fille de quatre ans, disparaît sans laisser de traces. La mer l’a-t-elle emportée sans que ses parents ne s’en aperçoivent ? Le cauchemar de l’attente commence alors pour cette famille. Bientôt, Olivia est déclarée morte noyée, mais son corps n’est pas retrouvé. Et pour cause, la petite fille a été kidnappée par Jennifer Marshall, une femme qui est persuadée qu’Olivia est Hailey, sa fille morte noyée deux ans auparavant ! Jennifer Marshall, enceinte de jumeaux, déséquilibrée, part avec l’enfant et la séquestre. Olivia parviendra-t-elle à s’en sortir ? Retrouvera-t-elle sa vraie famille ?

 

Mon avis : C’est une élève qui m’a prêté ce livre et je dois avouer que j’ai commencé à le lire sans grande conviction. Mais au final, je me suis laissée prendre par l’histoire au suspense intense. Bizarrement, je n’ai pas totalement réussi à détester le personnage de Jennifer Marshall, malgré sa maltraitance envers la petite Olivia, parce qu’on sent bien qu’elle est psychologiquement déséquilibrée. La douleur qu’elle a ressentie à la mort de sa propre fille l’a brisée au point qu’elle en a perdu la raison. Elle s’évertue à transformer Olivia en Hailey, et use de violence parfois, pour y parvenir. Par contre, j’ai éprouvé moins de compassion à l’égard de son mari, Phillip. Absent au moment de l’enlèvement d’Olivia par Jennifer, il n’était au courant de rien. Il savait bien que sa femme allait mal, mais sa grand-mère qui l’avait élevé à la mort de ses parents, était mourante. Il voulait la soutenir jusqu’au bout et rester avec elle Aux Etats-Unis, jusqu’à sa mort. Par contre, à son retour chez lui, il se rend bien compte que sa femme a totalement perdu la tête : il découvre non seulement qu’elle est enceinte et sur le point d’accoucher, mais encore pire, qu’elle a enlevé une enfant qu’elle prend pour la sienne. Par lâcheté, il n’intervient pas. Bref, tout ça pour vous dire que si vous aimez les thrillers et le suspense, ce livre est fait pour vous.

 

Extrait : « Phillip s’élança dans l’escalier. Mon Dieu, pensa-t-il, tout cela était sa faute, il n’aurait jamais dû l’abandonner si longtemps. Mais elle semblait aller tellement mieux cette année. Pourquoi personne n’avait remarqué ce qui se passait et qu’elle interrompait sa thérapie (…) ? S’il était arrivé ne serait qu’une demi-heure plus tard… Ces bébés, ses bébés à lui… Jennifer prenait des traitements lourds, alors allaient-ils bien ?

Il ouvrit la porte de gauche. Il fallait simplement qu’il l’emmène à la maternité, ils aviseraient après. Phillip saisit la valise de Jennifer, puis se tourna vers la petite chambre, ainsi qu’elle le lui avait demandé. Il ouvrit, jeta un coup d’œil rapide à l’intérieur.

Pendant un instant, il crut voir un fantôme. Il recula en titubant, son esprit refusant d’appréhender ce qu’il avait devant lui. Mais ce n’était pas un fantôme, c’était une enfant. Une petite fille était assise sur le lit, un poupon dans les bras. Ce petit visage… Le visage Hailey. D’abord, ni l’un ni l’autre ne dit mot.

_Qui… Qui es-tu ? demanda-t-il d’une voix qu’il ne reconnut pas.

Elle le dévisagea avec de grands yeux noirs.

_Hailey Marshall, répondit-elle tristement.

Le vertige s’empara de tous les sens de Phillip.

_Oh, mon Dieu, murmura-t-il, avant d’entendre Jennifer qui gémissait au rez-de-chaussée. Et la dame en bas, c’est… ?

_Maman. C’est toi, papa ?

Phillip suffoquait. Il fut soudain pris de tremblements incontrôlables. (…) Il redescendit en courant. Jennifer, pliée en deux, s’agrippait à la desserte de l’entrée.

_Jennifer, commença-t-il avant de se rendre compte que ce n’était pas le moment d’exiger des explications.

Il fallait partir. Immédiatement.

_Est-ce qu’on peut laisser… Hailey… chez un voisin ? demanda-t-il en aidant sa femme à enfiler sa veste. Elle le prit par le bras et ils se dirigèrent doucement vers la voiture.

_Oh non voyons, elle peut venir avec nous, n’est-ce pas Hailey ? Elle voudra voir les bébés dès qu’ils seront nés ! Nos deux petits bébés chéris, Phillip. Nous allons former une jolie petite famille. Toi, moi, et trois beaux enfants. (…)

Trois beaux enfants, pensa-t-il en défaillant. Toute l’horreur de la situation le frappait de plein fouet. Un cri d’effroi, d’incrédulité résonnait dans sa tête. Avait-elle oublié ? Les larmes, l’impuissance, l’insoutenable douleur, durant des mois et des mois. Comment avait-elle pu oublier une chose pareille ? Elle se souvenait, sûrement… Hailey était morte… »




J’ai lu : Le miniaturiste, de Virginie Lou

5 12 2016

Le miniaturiste

Virginie Lou

MiniaturisteRésumé : Lei Chang, un miniaturiste chinois, ouvre sa petite boutique, rue Ambrosen, à Londres. Ses miniatures sont tellement bien réalisées, qu’elles paraissent vivantes. Alicia, bien qu’elle n’aime pas les miniatures, accepte d’accompagner Edmund, son meilleur ami, dans la boutique de Lei Chang. Edmund, dont Alicia est secrètement amoureuse, est passionné par ce que fait Lei Chang et jette son dévolu sur un modèle d’avion particulier, un Phantom. Il ne parle que de ça, et selon Alicia, cela vire à l’obsession. Mais, elle tient à Edmund et à son regard si particulier, alors, elle ne lui en parle pas. Alicia ne sait pas vraiment quoi penser de Lei Chang, qui derrière une amabilité sans borne, semble cacher une violence inassouvie. Edmund réussit à acquérir son Phantom et le montre à ses camarades de classe, émerveillés. Du coup, tout le monde se bouscule dans la boutique du miniaturiste. Alicia sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche : Edmund a changé, son regard a changé. Et il en est de même pour Lil, la plus jolie fille de l’école, qui est tellement prête à tout pour obtenir une miniature, qu’elle pourrait peut-être vendre son âme.  Un jour qu’elle passe à la boutique, Alicia est interloquée : l’une des miniatures de Lei Chang a exactement le même sourire que celui de Lil. Elle commence à se poser des questions. Quand elle voit le vieil homme couper les ongles de ses miniatures et les traiter comme si elles étaient vivantes, elle se pose des questions et décide de mener son enquête.

Mon avis : Il est vrai que quand j’ai pris ce livre, je m’attendais à plus d’action. Mais je n’ai pas été déçue pour autant. L’auteure a su insuffler une ambiance angoissante à son roman. Le cadre même de l’histoire a de quoi faire peur. Nous sommes à Londres, mais dans un Londres brumeux, rempli par un épais brouillard. Quant aux personnages, ils ne sont pas en reste. Commençons avec le mystérieux Lei Chang, ce vieil homme si affable. Personnellement, il me mettait assez mal à l’aise. L’auteur le dépeint comme quelqu’un qui rebute, mais qui fascine à la fois. On le voit bien avec Alicia, qui sent bien que cet homme est malfaisant, mais qui cherche tout de même son approbation et son affection. L’auteure a aussi bien montré l’évolution des personnages : Edmund, auparavant si affectueux avec Alicia, devient petit à petit distant et froid. Son regard métallique si caractéristique perd subitement de son charme. Et Lil, qui était si jolie, qui charmait tout le monde d’un simple sourire, a subitement perdu sa joie de vivre. On se doute de quelque chose, mais on n’arrive pas tout à fait à mettre le doigt dessus. Vraiment, je vous conseille de lire ce roman qui ne m’a pas laissée indifférente.




J’ai lu : Un présent imparfait, de Jean-Marie DEFOSSEZ

9 11 2016

Un présent imparfait

Jean-Marie DEFOSSEZ

Résumé : Isabelle en a marre du monde dans lequel elle vit : la misère, l’injustice, le mensonge, ses parents qui ne se parlent plus, voire qui ne s’aiment plus… Elle se sent mal de vivre dans un monde qu’elle qualifie d’hypocrite. Alors, à quoi bon vivre ? Sa détresse est si grande qu’elle tombe dans l’anorexie et ne mange quasiment plus. Pour l’aider à aller mieux, ses parents lui promettent l’appartement dont elle rêve depuis si longtemps. Enfin, elle pourra vivre seule, loin d’eux. Mais, il y a une condition : elle doit accepter de passer deux mois dans un centre de soin. Cette thérapie l’aidera-t-elle à sortir de son enfer ?

Mon avis : Cet ouvrage aborde le thème de l’anorexie avec une certaine douceur. Il est facile à lire puisqu’il se présente comme le journal d’Isabelle. La jeune fille se livre jour après jour, dans quelques paragraphes plus ou moins longs, qui n’étouffent pas le lecteur. Cependant, le revers, c’est que le thème n’est peut-être pas abordé avec toute la profondeur à laquelle on s’attendrait. Mais après tout, est-ce si grave ? Car l’auteur fait preuve d’une telle poésie dans ses mots qu’on s’identifie presque immédiatement au personnage d’Isabelle. Vraiment, je vous en conseille la lecture.

Extrait : « Je ne vomis pas pour souffrir. Je vomis pour me soulager d’un mal de vivre si violent que les spasmes d’estomac et le goût de bile ne sont, à côté, croyez-moi, que des broutilles…

L’anorexie n’est pas le problème d’être trop maigre ou de refuser de grossir. C’est d’abord une douleur de l’esprit, un mal dont personne ne sort seul et qui tue. Je l’ai lu : un tiers des filles qui sont atteintes s’y enfonceront lentement jusqu’à la mort. Un tiers ! Un autre tiers traînera ça toute sa vie. Seul le dernier tiers en réchappe. J’ignore comment elles y parviennent. »present-imparfait-jean-marie-defossez-L-1-175x130




J’ai lu : Un jeu interdit : Le chasseur, de L. J. Smith

22 03 2016

Un jeu interdit : Le chasseur

L. J. Smith

Résumé : Jenny veut à tout prix impressionner ses amis en organisant la fête d’anniversaire de son petit ami, Tommy. Elle veut vraiment que la fête soit mémorable. Pour cela, elle désire acheter un jeu de société dont tout le monde se souviendra. Par hasard (mais est-ce vraiment le cas ?), elle se retrouve dans un magasin de jouets un peu particulier. Le vendeur, habillé tout de noir et aux grands yeux d’un bleu peu commun, la fascine et la repousse à la fois. Il lui propose une boîte blanche, sans aucune inscription, un jeu parfait selon lui. Jenny hésite, mais pas longtemps. Elle l’achète, malgré l’angoisse qui lui étreint peu à peu le cœur. Lors de la fameuse soirée, ses amis Dee, Audrey, Summer, Tommy, Zach, Mickael ont envie de s’amuser. Mais Jenny répugne à utiliser le jeu qu’elle a acheté. Finalement, Tommy ouvre la boîte et ils découvrent tous une maison en carton à monter. Le but du jeu est de gravir les différents étages de la maison en passant toutes les pièces. Mais pour cela, il faudra d’abord être capable de vaincre ses cauchemars les plus horribles et ainsi vaincre l’homme de l’Ombre. Les règles du jeu précise bien que les joueurs jouent à leurs risques et périls et peuvent y laisser la vie. Avant même qu’ils ne le comprennent, les jeunes se retrouvent prisonniers d’un jeu mortel. Réussiront-ils à s’en sortir ?

Mon avis : J’ai trouvé l’intrigue de l’histoire très intéressante. Cette idée d’enfermer les personnages dans un jeu m’a rappelé le film « Jumanji« , avec Robin Williams. Mais là, l’ambiance est beaucoup plus angoissante. Vous avez sans doute déjà deviné que le vendeur du magasin est le fameux homme de l’Ombre. J’ai bien aimé cette atmosphère hostile, pesante, parsemée ça et là, de brefs moments d’humour pour un peu relâcher la pression. Concernant les personnages, j’ai apprécié celui de Jenny. Elle est très réaliste : elle a peur, elle tente de protéger ses amis, mais elle a aussi ses faiblesses. L’homme de l’Ombre aussi, Julian, est un bon personnage. Il est plein de contradictions : il attire et effraie à la fois. J’ai eu du mal à le détester. Par contre, il n’en est pas de même pour les amis de Jenny. Je dois dire que je ne les ai pas particulièrement appréciés, surtout Dee, qui ne cadrait pas vraiment avec l’histoire. Alors que quasiment tous les autres personnages sont morts de peur, elle prend tout à la légère et au bout d’un moment, ça énerve un peu. Bref, cette histoire est sympathique à lire. Ne vous en privez surtout pas.un-jeu-interdit---l-integrale-195863-250-400 




J’ai lu : La maison aux 52 portes, d’Evelyne Brisou-Pellen

22 03 2016

La maison aux 52 portes

Evelyne Brisou-Pellen

Résumé : Les parents de Maïlys héritent d’un vieux manoir. Ils sont heureux de pouvoir le rénover et de s’y installer. Mais avant même leur arrivée dans leur nouveau lieu de vie, Maïlys ressent de drôles de sensations. Elle a de drôles de visions du temps passé. Une fois arrivée dans sa nouvelle demeure, elle en profite pour chercher des informations sur ses ancêtres. Mais peu à peu, elle croit devenir folle : elle entend des voix, croise d’étranges silhouettes et surtout, elle a l’impression de bien connaître le manoir, alors qu’elle n’y avait jamais mis les pieds auparavant. Et puis, qui est cette Céleste qui peuple ses visions ? Et surtout, pourquoi ce manoir, surnommé « la maison aux 52 portes« , n’en possède-t-il que 51 ? maison 52 portes

Mon avis : Ce roman est super ! Il ne s’agit pas simplement d’une banale histoire de manoir hanté. L’auteure a su habilement mêlé présent et passé. Le passé ressurgit dans la vie de la petite Maïlys et à travers tous les phénomènes paranormaux qui se déroulent dans la maison, elle parviendra à en apprendre plus sur sa famille et sur elle-même. Je vous invite vraiment à faire la lecture de cet ouvrage passionnant et facile à lire, tant on se plonge dans l’histoire.

Extrait : » Si je n’eus aucun mal à m’endormir, mon sommeil fut de courte durée. Quand je m’éveillai, il faisait nuit noire. C’est un bruit, qui m’avait réveillée. Un bruit sourd. Comme si quelqu’un cognait à une porte. Je me redressai sur mon lit. Le bruit avait cessé. Un peu rassurée, je me rallongeai. J’allais m’endormir de nouveau lorsque les coups reprirent, et puis… un gémissement. Cette fois, je n’osai même pas m’asseoir. Je tentai de me raisonner : les mots sont très trompeurs, ils suffit de dire « gémissement » et on voit tout de suite le pire. Je tentai de choisir un autre mot et, pour ça, je m’appliquai à écouter de nouveau sans me laisser impressionner. Non, ce que j’entendais, c’était seulement un…

Gémissement.

Je remontai mes draps sur ma figure. On aurait dit… que quelqu’un pleurait, ou criait. On aurait dit des lamentations. Je ne trouvais pas les bons mots pour l’exprimer, mais je sentais dans mon cœur que cela résonnait comme du désespoir. Et c’est alors que j’entendis autre chose. Un mot. Un nom, qui semblait crié de très loin, étouffé par la distance :

_Céleste… ! Céleste… !

J’en demeurai abasourdie. La voix était celle d’un homme. La peur commençait à me tordre les entrailles. Mon prénom, mon vrai prénom, c’était celui-là. Même si tout le monde m’appelait Maïlys, celui qui était inscrit en tête sur les registres de l’état civil, était « Céleste ». Personne ne le savait, sauf mes parents, évidemment.

Céleste ! »