J’ai lu : Vango, un prince sans royaume, de Timothée de Fombelle
19 11 2019Vango : Un prince sans royaume
Timothée de Fombelle
Résumé : Vango est toujours à la recherche de son passé. Voloï Viktor, son ennemi invisible ne cesse de le traquer et pour cela, tous les moyens sont bons. Il s’attaque à ceux qui sont chers à Vango : Mademoiselle, Ethel, Zefiro. Mademoiselle est enlevée, Zefiro, poursuivi lui aussi par Viktor, doit sortir de sa cachette et cherche à se venger. Ethel, qui essaie de retrouver Vango, est utilisée comme appât. l’étau se resserre de plus en plus autour du jeune homme, tandis que gronde la fureur de la Seconde Guerre Mondiale. Dans une Europe occupée, Vango est en plein dilemme : abandonner tout espoir de découvrir la vérité sur son identité, protéger ses proches en restant caché ou chercher à savoir, au risque de faire couler plus de sang… Que va-t-il choisir ? Connaîtrons-nous enfin le fin mot de l’histoire ?
Mon avis : Tout simplement MA-GIS-TRAL ! L’auteur mêle suspense, humour et poésie avec brio. On suit les pérégrinations des personnages, on respire avec eux, on sursaute avec eux, on pleure avec eux, on s’énerve avec eux ! On a envie que ça avance, mais l’auteur, par la magie de sa plume, nous freine, nous frustre, limite nous agace, tant il arrive à retourner les situations, à déjouer les plans, à échafauder des rebondissements… Cette histoire est haletante et elle fait frissonner jusqu’au bout. Qui est vraiment Vango et pourquoi veut-on le tuer ? Ethel arrivera-t-elle enfin à le retrouver ? Zefiro pourra-t-il finalement se venger de l’odieux Voloï Viktor ? Vous n’aurez toutes ces réponses qu’en lisant ce deuxième tome de la saga Vango ! Moi, j’en frissonne encore…
Extrait : « Vango ferma brièvement les yeux et les rouvrit. Son regard caressa ce mystérieux avion blanc. Et là, sous l’appareil, blotti contre la roue, il vit quelqu’un.
Il la vit mais son esprit refusa de la reconnaître.
Pourtant, Ethel le regardait de ses yeux verts qui le transperçaient.
L’homme à la mitraillette tendit l’oreille. il espérait entendre approcher l’automobile du lieutenant. Ses bras se fatiguaient sous le poids de l’arme. Il n’avait jamais demandé à être là, à mille kilomètres de chez lui, avec ce costume et cette ferraille. Dans sa ville, il était cordonnier (…)
Ethel laissa la terreur la quitter lentement. Elle était entrée dans la grange, avant d’aller détacher un cheval sous les arbres, pour vérifier que son avion était toujours là. Elle ne savait pas qu’en passant la tête entre ces planches, elle franchissait une ligne sacrée. Vango était mort depuis six ans mais il était assis dans la paille devant elle. Vango était mort mais il tenait ses genoux dans le creux de ses coudes.En passant la tête dans le trou de cette palissade, elle retrouvait la vie. Elle avait donc rampé jusqu’à l’avion et, là, il l’avait vue, lui aussi.
Pendant ces instants, quelques secondes à peine, il passa entre eux un flot agité. Un désordre de vie, de peurs, de souvenirs se promena sur cet étroit chemin. On se serait cru sur une route nationale dans la marée humaine de l’exode de juin 1940. Mais cela, sans un bruit, sans un cri, sans un coup de Klaxon, comme dans un film muet.
Ce face à face retourna le cœur de Vango. Sa vie était là à le regarder, sa vie recroquevillée sous une aile blanche d’avion. Il ressentit l’évidence de ce qu’il désirait. Ethel avait frappé à la porte, le 8 août 1929, en entrant dans la cuisine du Graf Zeppelin, suspendue dans le ciel de New York. Des années plus tard, il lui ouvrait enfin. Une force puissante envahit aussi Ethel. Elle avait ressenti le basculement de Vango. »
cdieugenemona
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