J’ai lu : La mémoire kidnappée, de Thierry Robberecht

25 04 2022

La mémoire kidnappée

Thierry Robberecht

Résumé : Quand il ouvre les yeux, le jeune personnage de l’histoire se rend bien compte que quelque chose ne va pas. Il est dans une chambre d’hôpital. Comment est-il arrivé là ? Il ne se souvient pas. Pire encore, il ne se souvient de rien, même pas de son nom. Plus tard, quand ses parents viennent lui rendre visite, il apprend qu’il s’appelle Walter. Étrange… ce prénom-là ne lui dit rien. Et puis, le personnel même de l’hôpital est étrange : son médecin, le docteur Delas tente bien de le rassurer, mais rien n’y fait ; quant à son infirmière, elle est très antipathique et la seule chose qui l’importe, est que Walter prenne bien ses pilules. Le jeune garçon aimerait bien faire confiance au sourire de sa mère, mais même là, il sent que quelque chose cloche. A la fin de son hospitalisation, il s’en va avec ses parents, mais un incident lui laissera une étrange impression. Et s’il était en danger ? 

Mon avis : Un petit roman bien sympathique qu’on lit très rapidement. L’auteur met bien l’intrigue en place. On sent dès le départ qu’il y a quelque chose qui cloche et on ne peut s’empêcher d’émettre des hypothèses, parfois un peu folles. C’est ce que j’ai fait en tout cas, j’ai imaginé plein d’alternatives (comme je l’avais fait en lisant Un hiver en enfer, de Jo Witek), dont je ne vous ferai pas part. Faites-vous les vôtres en lisant ce roman. Vous ne regretterez pas.

Extrait : « Soudain, j’ai ouvert les yeux. J’étais couché dans un lit. J’ignore pourquoi, mais j’ai su tout de suite que j’étais resté longtemps inconscient. Il s’était passé quelque chose, mais quoi ? Je ne me souvenais de rien. Quelque chose de grave, c’était certain. Mon corps était sans forces. J’ai voulu rassembler mes souvenirs, mais il n’y avait rien à rassembler. J’avais tout oublié. Même mon nom. J’avais beau tenter de revenir en arrière, je ne pouvais aller nulle part. je butais contre un mur, toujours le même : le moment précis où j’avais repris conscience. Mon cerveau tournait en rond comme un ordinateur affolé. J’avais perdu la mémoire ! Cette idée m’a tellement paniqué que mon corps a retrouvé des forces et que je me suis assis sur le lit. J’ai regardé autour de moi comme un animal inquiet. Pas de doute, j’étais dans une chambre d’hôpital. »

 




J’ai lu : La boîte, d’Anne-Gaëlle Balpe

9 11 2018

La boîte

Anne-Gaëlle Balpe

Résumé : Malt vit à Edens, un trou paumé. Il passe son temps à squatter un banc dans un parc avec son meilleur pote Jonas, ou Jen, sa petite amie. Il s’ennuie et son plus grand rêve, c’est de quitter ce trou pourri. Un jour, alors qu’il traîne sur son habituelle parcelle de banc avec Jen, celle-ci remarque une boîte métallique, négligemment posée sur le banc. Intrigués, les deux amoureux ouvrent la boîte et y trouve de l’argent, un billet de 20 dollars et un feuillet sur lequel est noté un numéro de portable. Malt est dubitatif et aimerait jouer la carte de la prudence, mais Jen est tellement excitée par l’argent que sur ses conseils, Malt récupère le billet, sans s’occuper du numéro de téléphone. Le lendemain, rebelote : une nouvelle boîte l’attend sur le banc, avec deux billets de 20, cette fois. Et en plus du numéro de téléphone, un autre message : « Dernière boîte. Dernière chance. Un coup de fil et vous êtes riche. » Jen réussit à convaincre son petit ami d’appeler et Malt s’exécute. Le message qu’il entend au bout du fil est très clair : « Dix-mille demain. A huit heures sous le banc. Moyennant un petit service. Si tu acceptes, envoie un SMS à ce même numéro. Garde ton portable sur toi. On te fera signe« . Malt et Jen ont deux points de vue différents sur la marche à suivre. Jen rêve de partir d’Edens, elle veut cet argent ; Malt, lui, est plus prudent, il sent venir l’embrouille. Cette boîte ne serait-elle pas celle de Pandore ? Il aura tôt fait de s’en rendre compte.

Mon avis : Un roman haletant. L’auteure sait bien ménager le suspense et les rebondissements tout au long de l’histoire. Elle met en scène deux personnages bien différents. Malt est un jeune garçon blessé par la vie. Sa mère alcoolique, est gravement malade et il ne s’entend pas avec son père. Son meilleur ami, Jonas, vit dans un quartier dans lequel la misère règne en maître. Malt ne rêve que de sortir de cette gangue, voir ailleurs, aller plus loin. Mais c’est tout de même un garçon qui garde les pieds sur terre. Il se méfie tout de suite, quand il voit la boîte et il pressent que les choses risquent de mal tourner. Jen, au contraire, est d’une naïveté et d’une superficialité effarantes ! Elle ne voit pas plus loin que le bout de son nez et elle ne pense qu’à ce que l’argent pourra lui apporter. Elle a toujours de bons arguments pour convaincre Malt et même quand celui-ci s’inquiète, avec raison, elle a du mal à comprendre qu’ils se sont mis dans de sales draps. Pour ceux qui aiment l’aventure, les courses-poursuites et le suspense, vous pouvez lire ce roman. Seul bémol pour moi : le langage utilisé par l’auteure pour faire parler ses personnages. On a l’impression que tous les jeunes ont un langage ordurier. C’est peut-être le cas, mais bon, moi ça m’a un peu dérangée tout de même.

Extrait : « Réveillé à 7 heures par la vibration du portable :

« Amour, on fé quoi ? On y va ?!! »

Jen. Le banc. Rendez-vous à 8 heures. Dix-mille. J’ai tenté d’émerger en me secouant la tête… J’avais les yeux explosés, pas le courage de taper une réponse, alors j’ai appelé.

_C’est moi, Jen. J’y ai pas mal pensé hier soir. Vaudrait mieux laisser tomber.

_ Quoi ?! Mais attend, on en a déjà parlé ! On risque rien tant qu’on a pas pris l’argent de toute façon, t’es d’accord ? Alors je vois pas ce qui peut se passer, non, moi je crois qu’on d…

_ Bon, on va jeter un œil. Juste un œil.

_ On dit dans un demi-heure devant chez Pat ?

_ ça marche.

_ Malt, tu te rends compte que notre vie va peut-être changer, là, dans quelques minutes ? Putain, j’ai pas dormi de la nuit !

_ A tout à l’heure, princesse.

Je suis retombé sur mon oreiller. Ouais… Notre vie allait peut-être bien changer, là, dans quelques minutes. ça, c’était même à peu près sûr. Mais pour aller dans quelle direction ?

En tout cas, Jen avait l’air en forme, pour quelqu’un qui n’avait pas dormi de la nuit. En forme et excitée comme un gosse à Disneyland. Encore un truc que j’aimais bien chez elle, ce côté gamine.

J’ai traversé le couloir. La porte de ma mère était fermée. Après un rapide passage sous la douche, je suis descendue dans la cuisine. Mon père avait laissé un mot : « Parti à l’épicerie. Je reviens. »

C’est bizarre, mais au moment de sortir, j’ai pensé que c’était le dernier souvenir que j’aurais de lui. Fallait vraiment que j’arrête de m’imaginer des trucs. C’était qu’une boîte, après tout ! Dedans, il n’y aurait rien, et on passerait à autre chose. »




J’ai lu : Traces, de Florence Hinckel

12 10 2018

Traces

Florence Hinckel

Résumé : Thomas Codislo, 13 ans, vit un véritable cauchemar. Le nouveau logiciel de détection des crimes, Traces, a prédit qu’il commettrait un meurtre, le 13 août, à 15 heures. Thomas tombe des nues, quand la police vient l’interpeller chez lui, devant tout le monde. Heureusement, il peut s’enfuir. Sa cavale commence alors. Entre les détracteurs de Traces qui croient en l’innocence du jeune garçon et le Préfet de police qui ne veut pas perdre la face, Thomas aura fort à faire pour prouver son innocence. Y parviendra-t-il ?

Mon avis : Pour ceux qui ont vu le film Minority Report, ils ne seront pas du tout impressionnés par ce roman. C’est exactement le même principe. Un système prédit les délits avant qu’ils ne se produise et ce, pour faire diminuer la criminalité. Un personnage accusé à tort est traqué à travers toute la ville (connectée de partout, bien évidemment, sinon ce n’est pas drôle) et doit prouver son innocence. Voilà. Du coup, rien d’original. Néanmoins, l’histoire est prenante, le suspense, bien présent. L’auteure fait référence à des organismes français bien connus (CNIL, Médiapart, Anonymous…) et donne un caractère réel à sa fiction. Alors franchement, cet ouvrage ne changera sans doute pas votre vie, mais vous ne vous ennuierez pas en le lisant.

Extrait : « C’est alors qu’une agitation inhabituelle se manifeste dans la cage d’escalier. Est-ce encore le couple du troisième étage qui se dispute ? Lorsque cela arrive, ma mère entrouvre la porte de l’appartement, tout en chuchotant :

_Si ça dégénère, je cours protéger le petit Léo.

Léo est le fils de ces voisins agités. Il a quatre ans, une bouille d’ange, un sourire à tomber raide… sauf quand il pleure, bien sûr, la plupart du temps à cause de ces disputes parentales.

Ma mère est au boulot et je suis seul dans l’appartement. C’est mon devoir de m’assurer que Léo va bien. Mais il ne s’agit pas du tout des parents de Léo. J’entends d’autres voix inconnues, sèches et autoritaires. Puis celle de monsieur Foch, le voisin du premier, le type le plus râleur et le plus avide des commérages de la cité, qui leur répond :

_Thomas Codislo ? Oui, il habite au deuxième. Il a fait une connerie ? Les jeunes, de nos jours, tous des délinquants ! Oui, par là, porte 203.

Mon sang se glace dans mes veines. Thomas Codislo, c’est moi ! Et… des flics me recherchent ? POURQUOI ? Je fouille dans mes souvenirs récents. Avec les copains, quand on s’ennuie dans la cité, il arrive qu’on fasse une bêtise ou deux… mais jamais rien de très grave. Rien qui nécessite qu’on vienne me cueillir chez moi comme ça. Peut-être que c’est juste pour que je témoigne à cause d’un pote qui aurait dérapé ? Si ça se trouve, c’est Steven. Je dois toujours lui conseiller de s’arrête avant qu’il n’aille trop loin. Il se croit parfois dans un jeu sur son ordinateur, où les limites de la vraie vie sont repoussées, parfois même abolies. Pas le temps de réfléchir davantage : les flics reprennent leur ascension dans l’escalier, et monsieur Foch leur crie :

_ Il a fait quoi comme connerie ?

Une demi-seconde de silence, puis une voix grave et sans émotion lui répond :

_Rentrez chez vous, monsieur… Votre jeune voisin va commettre un meurtre. Nous sommes là pour l’en empêcher. »




J’ai lu : Quand la banlieue dort, de Benjamin et Julien Guérif

12 10 2018

Quand la banlieue dort

Benjamin et Julien Guérif

Résumé : Matthieu s’ennuie ferme dans sa banlieue chic. Ses parents ont acheté un pavillon à Pré-Fleuri, un lieu sans surprise pour l’adolescent. Tous les pavillons sont les mêmes, sans exception. Alors, pour tromper son ennui, le jeune garçon pratique un jeu pour le moins dangereux : entrer par effraction chez ses voisins. Il ne s’est jamais fait prendre. En jeune homme prudent, il observe ses voisins et leurs habitudes, et il pénètre chez eux, en leur absence. Matthieu ne vole jamais rien, il se contente d’observer, de fouiller l’intimité des autres. Il se sert de ce qu’il a découvert contre eux, parfois, comme avec Kévin, ce camarade de classe qu’il déteste cordialement. Tout roule comme des roulettes, ou presque… Matthieu a commis une erreur : il a parlé de son petit jeu à Tristan, son seul pote. Et Tristan, en plus d’être un vrai looser, est entêté. Il veut à tout prix que Matthieu l’emmène dans l’une de ses expéditions. Il ne lâche pas l’affaire, Matthieu n’a pas le choix. Leur prochaine victime, ils l’ont déjà choisie. Ce sera Lucas Bartin, le fils d’un célèbre avocat. Matthieu hésite un peu, car Lucas n’habite pas au Pré-Fleuri. Il ne connaît pas l’intérieur de sa maison. Mais, il se laisse tenter par Tristan et l’emmène avec lui. Au début, tout va bien, mais rapidement, la « visite » ne va pas se dérouler comme prévu… Et c’est le début de la descente aux enfers pour les deux adolescents…

Mon avis : C’est un livre que j’ai emprunté à la BDP, il m’a paru sympa. Deux élèves l’ont lu avant moi et ont littéralement adoré. Du coup, je l’ai lu. Alors, je ne dirai pas que j’ai adoré, mais l’histoire reste prenante. Elle est loin d’être aussi haletante que celle d’A plein tube ! de Librini, mais elle reste très cohérente. Surtout la fin, que j’ai trouvé très réaliste et que, bien entendu, je ne vous raconterai pas ! Par contre, j’ai eu du mal à apprécier pleinement Matthieu, le personnage principal. C’est un garçon solitaire certes, mais qui regarde un peu tout le monde de haut. Je trouve qu’il se donne un petit air supérieur. Lors de l’expédition chez les Bartin, certes, l’inexpérience, voire la bêtise de Tristan les met à mal, mais l’histoire aurait pu s’arrêter sans encombre, si Matthieu n’avait pas commis une bourde monumentale ! Du coup… le personnage ne m’a pas vraiment accroché le cœur. Et Tristan ne m’a pas davantage fait bonne impression : c’est un fanfaron, mais qui perd trop facilement ses moyens. C’est un gamin, sans plus. Mis à part ça, vous pouvez lire cet ouvrage, sans aucune hésitation (sauf peut-être le langage très familier qu’utilisent leurs auteurs, mais bon… on ferme les yeux là-dessus, hein…), je vous assure que vous passerez un bon moment.

Extrait : « Dong ! Tristan sursaute. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Minuit et demi. On ne va pas s’éterniser. J’ai cru entendre un bruit, mais ça doit être un coup de vent. Ou une voiture qui passe, là-bas. Ou mon imagination.

_Bon, on ferait mieux de se tirer, maintenant.

_Attends, on n’a pas tout exploré.

Je ne suis pas tranquille. on ne va pas fouiller chaque pièce, on n’a pas le temps et, de toute façon, on ne veut rien voler.

_Viens, on bouge.

_Attends…

Tristan semble soudain plus à l’aise. Typique de l’abruti qui se sent en sécurité alors qu’il ne devrait pas.

_Attends quoi ? Tu te souviens de ce qu’on avait décidé !

_Ouais, je sais, c’est chacun pour soi. En cas de problème, on balance pas l’autre. Mais ça risque pas d’arriv…

_Non, abruti. On rentre, on visite et on trace !

_Mec, arrête de flipper, tu vois bien qu’y a pas de problème. En plus…

Mon estomac se noue brutalement. Le silence se fait pesant. J’ai l’impression d’avoir entendu un truc grincer. Tristan me dévisage.

_Matthieu, qu’est-ce qu’il y a ?

Mon index sur mes lèvres, je tends l’oreille.

_Arrête d’essayer de me faire f…

_Merde, tais-toi !

Là, j’en suis sûr, j’ai entendu quelque chose. Des voix en bas. C’est pas vrai, on n’était pas tout seuls, alors qu’il n’y avait ni lumière ni caisses !

_Y a quelqu’un, on se tire !

Tristan se pétrifie. Je le pousse vers le salon.

_Grouille.

A la porte du bureau, je me fige. Quelqu’un a allumé la lumière en bas. L’étage est toujours plongé dans les ténèbres, mais le chemin de la sortie me paraît soudain bien risqué. On quitte la pièce à quatre pattes. Ne reste plus qu’à traverser le palier et grimper l’escalier jusqu’à la chambre de Lucas. Des rires éclatent en bas.

Ils sont plusieurs !

_Bon c’est parfait. on boit un verre ?

Merde ! J’agrippe la manche de Tristan et le traîne derrière moi dans un recoin sombre. Je n’entends pas de bruit de pas sur les marches. Je me faufile vers l’escalier et risque un oeil au rez-de-chaussée. Trois types, six mètres plus bas, devant la porte entrouverte. Je reconnais le père de Lucas, mais pas les deux autre (…) Soudain, le père de Lucas leur fait signe de se taire. Il tend l’oreille, regarde autour de lui, lève les yeux. il a entendu quelque chose. Je me retourne pour dire à Tristan qu’on se tire, mais il n’est plus là. Pris de panique, je scrute le palier et le salon plongés dans les ténèbres. il n’est nulle part. Le con. »




J’ai lu : Pleins feux sur scène, de Hubert Ben Kemoun

8 10 2018

Pleins feux sur scène

Hubert Ben Kemoun

Résumé : Sabine, élève de 3ème est dans tous ses états ! Le célèbre metteur en scène Jean Corrèze lui offre la chance de sa vie. Elle, mordue de théâtre, incarnera Chimène, le personnage dramatique du Cid, l’une des pièces de Corneille. Et la représentation sera filmée et diffusée dans tout le pays ! Elle ne pense qu’à ça, elle ne vit que pour ça, au point de souler ses amis et plus particulièrement Max, son petit ami depuis toujours. Le problème de Max, c’est que depuis cette histoire de pièce, il ne voit plus Sabine, elle est devenue distante. Elle est toujours en répétition. Mais ce qui lui fait le plus peur, c’est surtout qu’elle doit jouer des scènes d’amour avec Romain, qui interprétera Rodrigue, l’amoureux de Chimène. Pourra-t-il supporter cela, saura-t-il contrôler sa jalousie ? Et Romain dans tout ça, aura-t-il la patience de supporter le caractériel Jean Corrèze, qui pousse des gueulantes pour tout et pour rien ? Et qui est de la mystérieuse Stéphanie, qui ne cesse de rôder dans l’ombre ?

Mon avis : Quand j’ai choisi ce livre à la BDP ( Bibliothèque Départementale de Prêt), je dois avouer que j’étais pleine d’espoir. La 4ème de couverture m’avait franchement emballée. Eh bien… finalement, j’ai été déçue. Le problème c’est que je m’attendais à une toute autre histoire : j’avais vraiment imaginé un récit dans lequel les élèves seraient en compétition pour obtenir les rôles principaux, enfin quelque chose du genre. Mais finalement, ce n’était pas du tout ça. En même temps, me direz-vous, c’est aussi de ma faute, je n’aurais pas dû construire des châteaux en Espagne en imaginant l’histoire que JE voulais lire. Les personnages ne m’ont pas non plus transcendée, à part peut-être Romain, qui, quand il ne part pas dans ses envolées lyriques, est tout de même intéressant. Par contre, Sabine, je ne l’ai pas du tout aimée. Elle n’est pas présentée sous son meilleur jour par l’auteur… Bref. J’ai été déçue, mais ça ne veut pas dire que ce sera votre cas. Donc, le livre est au CDI, faîtes-vous votre propre idée.

Extrait : « Avec Sabine, nous étions dans la même classe de troisième et faisions du théâtre ensemble depuis plusieurs années. Au départ — j’entrais alors en sixième –, mes parents m’avaient inscrit dans un cours amateur de notre quartier sur les conseils d’amis versés dans la psychologie et les conseils à trois balles et des poussières. On me trouvait trop timide, trop réservé. Travailler des textes et les déclamer sur une scène ne pouvait que m’aider à m’exprimer plus aisément dans tous les domaines. Pour Sabine, l’affaire était différente. Son père et sa mère rêvaient pour elle d’une vraie carrière de comédienne. ils lui avaient tatoué ça dans la tête avec une foi inébranlable. C’était tout juste s’ils n’avaient pas déjà rédigé son futur discours de remerciements pour le Molière de la meilleure actrice, prévu la robe qu’elle porterait pour gravir les marches du Palais des festivals, à Canne… Mais après tout, Sabine avait du talent, une rage de jouer impressionnante et une capacité assez époustouflante à mémoriser ses textes qui nous laissait ébahis. Si, pour moi, le théâtre était surtout une activité plaisante — mes copains de collège transpiraient bien sur des terrains de foot, des tatamis de judo ou de karaté, des pistes d’escrime –, pour Sabine, la voie était déjà tracée. D’ailleurs, tout semblait tracé pour elle. Sa relation avec Max par exemple. ils sortaient ensemble depuis le début de la cinquième et avançaient côte à côte comme un bon vieux petit couple qui nous amusait autant qu’il nous intriguait. A l’heure où, en classe, les histoires d’amour se nouaient et se dénouaient plus vite que se rendaient nos contrôles d’anglais, cette relation qui durait avait quelque chose d’extraterrestre et de touchant. Mais, j’avoue que j’avais parfois pensé que, si Sabine restait avec Max, c’était par facilité et pour ne pas perdre de temps à se chercher un autre copain. Elle savait parfaitement ce qu’elle voulait, et cela se résumait en un verbe de cinq lettres : jouer. Moi, je prenais simplement goût à tenir les rôles de personnages qui ne me ressemblaient en rien; elle, elle visait une vraie carrière et la gloire qui parfois allait avec. Aussi, dès que le projet avec Corrèze avait été évoqué au collège, elle avait sauté sur l’occasion. L’opportunité était trop « merveilleueueueuse », avait-elle répété. Elle s’enivrait de ce genre de certitude et nous saoulait à la répéter sans arrêt. Si Corrèze m’énervait avec son insupportable caractère, Sabine, elle, lui vouait une adoration sans bornes. »




J’ai lu : Kuma-Ka – L’île démoniaque, d’Yves-Marie Clément

17 05 2017

Kuma-Ka, l’île démoniaque

Yves-Marie Clément

Résumé : Benjamin a décidé de renouer les ponts avec ses anciens amis : Aléna, Fred, Fabrice, Clélia et Virginie. Pour ce faire, il leur propose à tous de participer à un jeu d’aventure sur l’île mystérieuse de Kuma-Ka, île volcanique qui regorge de serpents et d’animaux en tous genres. La règle du jeu est simple : survivre sur une île, sans aide et sans confort. Celui qui résistera jusqu’à la fin gagnera plus de 10000 euros. Benjamin veut ressouder l’amitié qui existait entre eux, mais y parviendra-t-il ? D’autant plus qu’une fois arrivés sur l’île, la production les informe que l’un d’entre eux est un traître, surnommé le chasseur, qui devra progressivement éliminer les autres. L’isolement, les épreuves et les manigances n’auront-ils pas raison de leur ancienne alliance ?

Mon avis : Il s’agit d’un ouvrage que j’ai récupéré à la BDP (Bibliothèque Départementale de Prêt), parce que le titre m’avait emballée. Je m’étais imaginé une île maudite contre laquelle se serait battus des jeunes gens pleins de fougue et de ressources. En lisant l’histoire, j’ai découvert cette histoire de traître et je me suis dit que le récit n’en serait que plus palpitant. Eh bien, je me suis trompée : si le début était prometteur, la fin m’a profondément déçue. La seule chose que j’ai aimée, c’est que l’auteur laisse la parole à chacun des personnages, version télé-réalité.

Extrait : « Fabrice

Le soleil est déjà haut sur l’horizon. La brise marine ne parvient pas à rafraîchir l’air. Aléna s’installe à l’ombre des palmiers pour démarrer une sieste. C’est bien le moment ! Elle a une notion plutôt molle de l’aventure.

Je lui dis :

« Si tu commences comme ça, le chasseur aura ta peau.

_T’inquiète pas pour moi ! »

En la frappant sur la crête d’un rocher, Fred parvient à ouvrir une noix de coco. Doué. A l’aide d’un coquillage, il gratte la pulpe molle et transparente. Belle faculté d’adaptation. Notre Fred est donc taillé pour l’aventure. Qui craquera le premier ? Je ne donne pas cher des nerfs de Virginie. Ni de ceux de Clélia, d’ailleurs…

Moi, j’ai hâte de décoller de cette foutue plage. Nous devons nous installer avant la nuit. On ne sait pas ce qui nous attend là-haut !

Je tape dans mes mains.

« Ne traînons pas ! »

J’ajuste les sangles de mon sac à dos et prends d’emblée la direction du groupe. »




J’ai lu : Le souffle du dragon, de Jean-Luc Bizien

16 05 2017

Le souffle du dragon

Jean-Luc Bizien

Résumé : La ville de Selenae est dans une situation critique. Elle sera bientôt envahie par les armées du Mal et l’Empereur-Mage, qui vieillit, ne pourra bientôt plus les repousser. Il lui faut quelqu’un pour lui succéder, un élu fort et vaillant, qui protégera et défendra la ville. Une sélection est donc organisée pour trouver cet élu. Le but de l’épreuve, traverser un labyrinthe souterrain rempli de monstres et d’obstacles plus difficiles les uns que les autres. Celui qui en sortira vivant deviendra le nouvel Empereur-Mage. Kaylan le guerrier, Sheelba la magicienne et Shaar-Lun le vagabond tentent leur chance. Mais, au cours de l’épreuve, ils se rendront compte que quelque chose cloche : le labyrinthe semble vivant. Plusieurs de leurs compagnons qui s’étaient lancés dans l’aventure disparaissent petit à petit. Cette épreuve est-elle bien destinée à remplacer l’Empereur-Mage ? Leur a-t-on vraiment dit la vérité ?

Mon avis : J’ai bien apprécié ce roman, il se lit vite, l’histoire est prenante, mais sans plus. J’ai eu du mal à accrocher avec le personnage du héros, Kaylan, qui m’a vite agacée. Par contre, le personnage de Shaar-Lun, mystérieux et plein d’ombres est beaucoup plus intéressant. Concernant l’histoire, elle est bien écrite car elle ménage bien le suspense. On se pose des questions en même temps que les personnages et ça, c’est très intéressant.

Extrait : « Le chemin qui menait à l’entrée des souterrains était long et tortueux. La gueule du Dragon s’ouvrait à l’extérieur de Selenae, au pied d’une petite colline cernée de hautes murailles et gardée par la milice impériale.

Arh’En Dal s’arrêta brusquement :

_Nous y sommes !

Il désigna une brèche ténébreuse dans la roche grise.

Les gorges se nouèrent.

Devant eux s’ouvrait la gueule du Dragon.

C’était un boyau humide, un puits horizontal, qui paraissait plonger dans un autre univers — l’antichambre des Enfers, qui aurait pu le dire ? Un frisson parcourut l’assemblée. Les champions s’approchèrent prudemment, le front barré de rides soucieuses. Chacun faisait des efforts pour percer l’obscurité opaque de la caverne. Peine perdue : la gueule du Dragon gardait jalousement son secret.

Sheelba siffla entre ses dents, admirative :

_Un sort d’absorption de la lumière… Inutile d’insister : il faudra progresser à tâtons. Même nos torches seront sans effet au sein de cette zone.

Elle interrogea Perlae du regard. La jeune femme hocha la tête. Elle pensait la même chose.

Arh’En Dal s’adressa aux jeunes gens d’une voix sourde:

_Vous voici devant la porte qui mène à l’ultime épreuve. Il est encore temps de faire demi-tour. Ceux qui entreront ici ne pourront en ressortir qu’au terme du parcours. il vous sera impossible de revenir sur vos pas…

Il attendit patiemment que chacun se décide. »




J’ai lu : Oniria, le Royaume des Rêves, de B. F PARRY

16 05 2017

Oniria : le Royaume des Rêves

B. F. Parry

Résumé : Elliot est âgé de douze ans et a une particularité. La journée, c’est un collégien on ne peut plus ordinaire, mais la nuit, il devient un Créateur, c’est à dire qu’il a la possibilité de voyager dans le monde d’Oniria. C’est le royaume des rêves, où tout est possible. Elliot, contrairement aux autres rêveurs, peut agir selon sa propre volonté dans le royaume des rêves, grâce à un étrange sablier que lui a remis Mamilou, sa grand-mère, ancienne créatrice elle-aussi. Et Elliot aura bien besoin de courage pour la mission qui l’attend. Son père est plongé dans un étrange sommeil dont il n’arrive plus à sortir et selon Mamilou, seul Elliot est capable de le sauver. Il doit à tout prix rencontrer le Marchand de Sable, à Oniria et ainsi sauver son père. Mais ce que Mamilou ne sait pas, c’est que l’Oniria qu’elle a connu a bien changé : les Cauchemars qui peuplent le monde des rêves, ont décidé de faire la révolution ! Elliot réussira-t-il à accomplir sa mission, sans se faire piéger ?

Mon avis : Un gros coup de cœur pour cet ouvrage ! Histoire pleine de suspense et de rebondissements qui nous tiennent en haleine tout au long du récit. J’ai particulièrement aimé la façon dont l’auteur a décrit le monde d’Oniria et j’aimerais bien m’y retrouver. Pourtant, même si ce monde paraît très sympathique pour les simples rêveurs, pour Elliot, c’est un monde rempli de dangers qu’il devra affronter coûte que coûte pour sauver son père. Heureusement que dans sa quête, il rencontre des amis, plutôt farfelus, qui vont l’accompagner dans son aventure. Lisez-le, vous ne le regretterez pas. Moi, j’attends de pouvoir lire la suite, en rêvant d’une rivière de chocolat…

Extrait : « Il avait beau s’y attendre, il fut ébahi par le spectacle qui s’offrit à lui quelques minutes plus tard. Des centaines d’arbres fruitiers, tous magnifiques ; un parfum de fruits mûrs et de chocolat ; des enfants se pressant autour d’un énorme distributeur de crème Chantilly… Tous les détails étaient là. C’était bien son verger, tel qu’il l’avait imaginé cinq ans plus tôt.

Elliot n’en croyait pas ses yeux.

Il s’approcha d’un cerisier et tendit la main. Aussitôt, l’arbre abaissa l’une de ses branches, invitant Elliot à y monter. Il hésita. Et si tout ceci n’était qu’illusion ? Mais la branche sur laquelle il grimpa était aussi réelle et solide que celles du gros marronnier qu’il escaladait autrefois, dans le jardin de ses grands-parents maternels. Il goûta une cerise. Elle était plus rouge, plus juteuse, plus savoureuse que toutes celles qu’il avait mangées dans le monde terrestre. Elliot se frappa les joues, se pinça, se mordit même le bras pour vérifier qu’il ne se trouvait pas au milieu d’un rêve ordinaire. Mais ces arbres, leurs fruits et les cris des enfants qui jouaient dans leurs branches étaient bien réels. Il n’y avait plus de doute possible. Mamilou avait dit la vérité : Oniria existait bel et bien. (…) Elliot se dirigea vers la rivière d’un pas décidé. Plus il avançait, plus le parfum du chocolat devenait enivrant. Arrivé à la rivière, il était devenu irrésistible. Elliot trempa un doigt dans le liquide chaud et onctueux. Ce chocolat était aussi délicieux  que dans ses rêves, et il ne peut s’empêcher de s’allonger à plat ventre pour le laper à même le ruisseau. Lorsqu’il se releva, Elliot avait du chocolat jusqu’au menton. »




J’ai lu : Mathieu Hidalf et le sortilège de Ronces, de Christophe Mauri

24 05 2016

Mathieu Hidalf et le sortilège de Ronces

Christophe Mauri

Résumé : Il s’agit du troisième tome des aventures de Mathieu Hidalf. Il a onze ans et tout le monde le craint, particulièrement le roi et son père. Il faut dire que Mathieu, malgré son jeune âge, est un génie des complots : doué d’une grande intelligence, il ne cesse de manigancer, d’intriguer, au grand dam de Rigor Hidalf, son père. Pour se venger, ce dernier, poussé par le roi, tend un piège à Mathieu et veut le forcer à se marier. Se marier oui, mais pas avec n’importe qui : avec Marie-Marie du Château Boisé, sa pire ennemie ! Mathieu n’a qu’une semaine pour se sortir de cette situation. Pour cela, aidé de sa mère, avec la complicité de la comtesse Dacourt (la directrice adjointe), il se cache dans l’Ecole de l’élite, lieu auquel son père n’a pas accès. Mais, il se passe des choses étranges dans l’école. Un élitien noir rôde et met la vie de tous en danger. Le serment des quatre ordres a été prononcé et l’école se retrouve isolée de tous, avec un traître à l’intérieur ! Mathieu pourra-t-il sauver sa chère école ? Et qu’en sera-t-il de son futur mariage avec Marie-Marie ?

Mon avis : J’ai passé un excellent moment en lisant ce livre. Un pur moment de bonheur. Le personnage demathieu hidalf Mathieu est très attachant. C’est un anti-héros, un peu à l’image d’Artemis Fowl. Mathieu n’est pas forcément un gentil garçon : il est menteur, double et chacune de ses actions ne vise qu’à servir ses intérêts. Il est imbu de sa personne et connaît ses capacités, qu’il surestime quelque fois, car après tout, ce n’est qu’un enfant de onze ans ! L’auteur a une très belle plume, la lecture du livre est fluide et plaisante. Même si cet ouvrage entre dans la mouvance des « Harry Potter », je trouve qu’il arrive toutefois à s’en démarquer, grâce à un personnage attachant, un humour désopilant et une ambiance prenante. C’est un coup de cœur de mon côté, j’espère qu’il en sera de même pour vous.

Extrait : « Mathieu réalisa alors que son supplice ne faisait que commencer. Il connaissait sa sentence, mais non pas son bourreau. Qui son père avait-il choisi de lui donner pour épouse ? Les pires hypothèses se bousculèrent dans son esprit. Une sorcière ? Une ogresse ? Une jeune fille innocente qui n’entendrait rien à son génie ? Tout l’opéra est suspendu aux lèvres de M. Rigor Hidalf, qui venait de se lever. A la fois pâle et rougissant, il paraissait à deux doigts de perdre connaissance. Mais lorsque le roi posa la main sur son épaule, sa pâleur disparut, les étincelles de son regard s’éteignirent, et Mathieu reconnut enfin son père.

_A tous ceux qui se sont réjouis pendant des années des scandales provoqués par mon fils, commença M. Hidalf, je déclare que ce mariage unira deux des familles les plus prestigieuses de la noblesse darnoise… J’ai l’immense honneur et la joie financière de vous annoncer que l’heureuse élue est… Marie-Marie du Château Boisé

Un coup de tonnerre ébranla l’opéra. Les trois sœurs de Mathieu Hidalf se prirent les mains, tandis que leur mère, qui ne se doutait de rien, s’évanouissait dans son fauteuil. Chacun se leva en même temps que son voisin. Dans leur loge, Pierre Chapelier et Octave Jurençon avaient laissé pendre leurs longues-vues au bout de leurs bras, stupéfaits, tandis que Roméo Pompous riait nerveusement. Seul Mathieu était resté figé, pâle, muet, démuni. Il n’avait jamais tant ressemblé à l’enfant de onze ans qu’il était malgré lui.

_Marie-Marie ? dit-il comme s’il y avait une erreur. Mais… mais je déteste Marie-Marie… »