J’ai lu : La famille Frappadingue, de Sylvaine Jaoui

18 01 2022

La famille Frappadingue

Sylvaine Jaoui

Jeanne est une enfant de divorcés. Elle vit à New-York avec sa mère et son père vit à Paris. Ses parents passent leur temps à se disputer. Ils se détestent.  Jeanne voit rarement son père, d’ailleurs, elle n’a rien à lui dire. C’est comme s’il était un étranger. Les rares fois où il vient la voir, ils se côtoient sans vraiment se voir. C’est pourquoi Jeanne est plus que contrariée, quand sa mère lui annonce qu’elle lui a pris un billet pour aller passer des vacances chez son père, en France. Parce qu’en fait, il n’y a pas que son père, c’est toute la famille de son père qu’il va lui falloir supporter. Et rien qu’à cette idée,  elle a la chair de poule. Parce que cette famille, c’est une vraie tragédie grecque !

Mon avis : Un petit roman sympa à lire. Mais il est vrai que je ne m’attendais pas à cette histoire-là. Je m’étais vraiment imaginée tout autre chose en lisant le titre et le résumé. Pourtant, je n’ai pas été déçue, même si je m’attendais à rire davantage. Mais, je dois avouer que les non-dits, la peur de dire ce que l’on ressent vraiment, tous ces sentiments confus et profonds sont bien décrits dans le personnage de Jeanne. Elle ne comprend pas comment agir avec ce père qu’elle aime mais qu’elle ne sait pas aborder. Elle ne comprend pas pourquoi ses parents n’osent pas lui dire pourquoi ils se sont séparés. C’est vraiment touchant. Mon seul regret : que l’histoire et les autres personnages de la famille n’aient pas été plus approfondis. Sinon, j’ai passé un bon moment à lire ce livre. Je vous le recommande.

Extrait : « A un moment, je me suis même demandée si la Vérité existait. S’il n’y avait pas plutôt les histoires de chacun qui forment un truc qu’on appelle la vie. Comme ça, c’est plus simple : il n’y a plus à hurler pour convaincre les autres qu’on a raison. Chacun propose sa version. Ensuite, j’ai eu droit à ma naissance, à ma première tétée, à mon premier rot, à mon premier mot (ma mère m’avait dit que c’était « maman », lui m’a soutenu que c’était « papa »), à mes premiers pas (je croyais que c’était un matin dans la chambre avec ma mère, là c’était un après-midi, au bois avec mon père), à ma rentrée à la maternelle (officiellement ma mère avait pleuré en me laissant, là, c’est papa que la directrice avait jeté dans la rue parce qu’il ne voulait pas me quitter)… Bref, soit j’avais une sœur jumelle cosmique, soit ma théorie sur la vie était la découverte philosophique du siècle : la Vérité n’existe pas. »




J’ai lu : Le photographe, d’Irina Drozd

20 01 2021

Le photographe

Irina Drozd

Résumé : Vivien Claret est un jeune garçon qui vit à Tignes avec ses parents depuis un an. Même si Paris lui manque, il est tout de même heureux d’avoir déménagé, car ça lui a permis de se faire deux bons amis, Luc et sa jumelle Annie, dont Vivien est secrètement amoureux. Un jour, il rencontre Lucien Mortagne, un photographe qui désire faire de lui son modèle. Vivien accepte et se prête volontiers aux séances du Lucien. Cependant, il est de plus mal à l’aise par les demandes excentriques de l’homme. Pourquoi veut-il toujours que Vivien prenne un air effrayé sur les photos. Et pourquoi, depuis qu’il a commencé les séances, Vivien se sent-il si fatigué et effrayé ? Il y a visiblement quelque chose qui cloche, mais quoi ?

Mon avis : Alors j’avais déjà lu « Un tueur à ma porte » de la même auteure et j’avais beaucoup aimé. Par contre, pour Le photographe, je l’ai trouvé assez moyen. L’intrigue est originale, il y a certes un petit côté surnaturel qui rappelle un peu celui du roman Le miniaturiste de Virginie Lou, mais j’ai eu du mal à accrocher. C’est peut-être parce que le livre a moins de 100 pages et que les personnages ne sont pas assez développés à mon goût. Je n’ai pas réussi à avoir de connexion avec les personnages : Lucien est rebutant dès le début, Vivien continue à accepter les séances photos malgré le fait qu’il sente bien qu’il y a un problème et Luc et Annie prennent bien part à l’action, mais en même temps, ils sont tellement effacés dans l’histoire que ça n’est pas crédible. C’est dommage, parce que ça aurait pu donner quelque chose de vraiment pas mal. Lisez-le et faîtes-vous votre propre idée.

Extrait : « Vivien se retourna dans son lit. Il se sentait très fatigué et pourtant ne parvenait pas à trouver le sommeil. Dès qu’il laissait vagabonder son esprit, les séances de pose lui revenaient en tête. il se revoyait adossé à un arbre, le visage livide, imaginant un monstre à sa poursuite, ou bien recroquevillé dans un fauteuils de Lucien, attendant qu’une hideuse sorcière s’empare de lui. Il avait essayé de demander à Lucien d’abandonner pour quelques séances son thème fantastique, mais le photographe avait fait la sourde oreille, arguant qu’il avait presque fini la série, refusant de l’écouter.

Vivien poussa un profond soupir. il avait promis au photographe de faire toute la série mais, à présent, il regrettait sa promesse tout en n’envisageant pas une seconde de ne pas la tenir. Il se jura d’essayer encore de convaincre Lucien de faire des photos « normales » au moins le temps de le laisser se remettre un peu. Pour une fois, Vivien se reprocha d’avoir trop d’imagination.« 




J’ai lu : Deux roues de travers, de Jean-Christophe Tixier

6 01 2021

Deux roues de travers

Jean-Christophe Tixier

Résumé : Eva rêve d’être comme toutes les autres adolescentes ; malheureusement pour elle, elle n’a jamais pu marcher et passe sa vie dans un fauteuil. A cause de cela, sa mère la surprotège et l’étouffe. C’est pourquoi, quand Mika, son grand-frère de 20 ans, l’emmène en vacances à Hendaye, elle est heureuse comme jamais. C’est enfin la liberté ! En plus, elle adore son grand-frère, car il est le seul à ne pas la regarder comme une handicapée et à comprendre son besoin d’autonomie et d’indépendance. Eva se fait une joie de ce voyage. Pourtant, quand Mika vient la chercher, elle se rend bien compte qu’il y a un problème. Il paraît plus soucieux et secret que d’habitude. D’où vient cette décapotable qu’il conduit ? Comment se l’est-il procurée ? Et puis, c’est quoi cette obstination à vouloir exhiber le fauteuil roulant de sa sœur sur le siège arrière, alors qu’il pourrait très bien le ranger dans le coffre ? Eva se pose mille et une questions auxquelles Mika n’est pas enclin à répondre. Elle se rendra vite compte que ce voyage synonyme de liberté qu’elle attendait tant se transformera en un cauchemar angoissant.

Mon avis : Petit ouvrage certes, mais intrigue bien menée. L’histoire se déroule à travers les yeux d’Eva. L’auteur dépeint bien ses émotions, ses peurs, son besoin d’émancipation. Eva est en fauteuil roulant oui, mais elle a surtout beaucoup de caractère. Elle ne veut pas de la pitié des autres, elle ne veut pas obtenir de privilège à cause de son handicap, elle veut vivre comme tout le monde. Même si elle est consciente de tout ce qu’elle doit à sa mère, elle ne supporte plus que cette dernière décide de tout à sa place et la considère comme une petite fille fragile. L’aventure haletante qu’elle vivra avec son frère à Hendaye lui montrera que même si elle est forte, elle a aussi besoin des autres et que l’aide qu’ils peuvent lui apporter n’est pas toujours synonyme de pitié. Je vous invite vraiment à lire cette ouvrage qui traite du thème du handicap d’une façon assez originale et qui propose une intrigue prenante. Je l’ai lu en un pu moins de deux heures, tant je me suis laissée prendre par le flot du suspense. je voulais à tout prix savoir ce qui allait arriver aux personnages. Pour ceux qui ont peur des gros livres, ce petit roman d’une centaine de pages est fait pour vous !

Extrait : « _ça va ? interrogea Eva alors que son frère vidait un des sacs pour en vérifier le contenu. A ces mots, Michael suspendit son geste.

_Pourquoi tu me demandes ça ? s’étonna-t-il en la fixant dans les yeux.

Eva sentit une légère pointe d’agacement dans sa question.

_Je voulais m’assurer que tu tiendrais mon rythme, plaisanta-t-elle pour se redonner un peu de contenance. Le visage de son frère aussitôt se détendit et s’illumina d’un sourire.

_Plus endurant que moi, tu meurs, plaisanta-t-il à son tour. En fin de semaine prochaine, tu imploreras ma pitié et tu ne rêveras que d’une seule chose, retrouver ta mère.

_Il n’y a pas de risque, grogna Eva en accompagnant sa remarque d’une grimace.

_Tu es dure avec elle, tempéra son frère. Elle ne le mérite pas.2

_Et si on s’occupait de mes affaires ? se déroba Eva, qui refusait d’entrer dans un débat sans fin. J’ai décidé que cette semaine à Hendaye serait la plus belle de ma vie, lança-t-elle dans une effusion de joie.

_Ce ne sont que des vacances, rétorqua Michael en évitant son regard.

Elle sentit que quelque chose le préoccupait. Quelque chose d’intense, de grave, qui fit glisser une ombre dans ses yeux. Elle se remémora ses paroles sur la terrasse, juste avant le repas. « Si je vous dis que dans huit jours tout sera réglé, vous pouvez me croire. » Ce n’était pas tant les mots qui avaient surpris Eva, que le ton employé. Un mélange d’impatience et d’anxiété. Comme si son frère appréhendait un péril imminent. Alors que Michael sortait un à un les vêtements du premier sac, Eva détailla les traits de son visage. Que lui cachait-il ? »




J’ai lu : Nox : Ici-bas, d’Yves Grevet

23 11 2020

Nox : ici-bas (tome 1)

Yves Grevet

Résumé : Nox. C’est ainsi qu’on appelle l’épais brouillard qui recouvre la ville basse, celle qui ne voit jamais la lumière du soleil. Les habitants de la ville basse sont régis par un système d’ascension géographique : il existe plusieurs niveaux et plus on habite vers le haut, plus on est côté. Cela va des Moincents aux habitants de la ville haute. Pour ces derniers, tout est normal, ils mènent une vie parfaite dont sont exclus les « sauvages de la ville basse ». Lucen appartient à cette dernière catégorie, la catégorie de ceux qui ne voient jamais la lumière du soleil, qui ne mangent que des produits reconstitués et qui doivent s’alimenter eux-même en électricité par un système de chenillettes aux pieds et de pédalage derrière les murs. Il est amoureux de Firmie, une amie d’enfance qu’il rêve d’épouser, malgré le désaccord de ses parents. Sans compter que ses relations avec ses meilleurs amis se dégrade de plus en plus : Gerges, le fils du chef des miliciens violents et arbitraires, marche sur les pas de son père, tandis que Maurce et Jéa rejoignent des groupuscules terroristes, qui veulent l’égalité entre les gens d’en bas et ceux d’en haut. Tout change, la tension monte et atteint son summum quand Ludmilla, une jeune fille riche de la ville haute fait irruption dans la vie de Lucen

Mon avis : Je l’ai dévoré ! Si vous avez lu mes posts sur la saga Méto, vous devez savoir que je suis fan d’Yves Grevet. Il a l’art et la manière de nous plonger dans des univers clos, plein de mystères et de rebondissements. L’univers de la ville basse est très bien dépeint et on arrive sans peine à nous imaginer la vie des personnages qui y vivent. Ce système d’élévation sociale par rapport au lieu d’habitation est très bien expliqué par l’auteur : les moincents, ceux qui vivent au dessous du niveau cent, sont vraiment considérés comme les moins que rien, alors que plus on monte, 600, 700, 800 et 900, mieux on est perçu. On respire mieux la-haut, la Nox y est moins présente. Ainsi, la mère de Lucen refuse que son fils épouse Firmie qui est d’un niveau social inférieur au sien, verrait plus son fils avec Mihele, qui habite au niveau 400. L’auteur aborde aussi le thème de l’amitié qui se brise : finie l’innocence de l’enfance, quand on restait ami même si les parents se détestaient. Là, en grandissant, les enfants reproduisent les actes de leurs parents, tout comme Gerges qui intègre la milice et commet des actes que Maurce et Jéa réprouvent. Même Lucen, qui est souvent neutre, a du mal à fermer les yeux sur les exactions commises tous les jours. Quant à ceux qui vivent dans la ville haute, ils s’encombrent facilement des mensonges véhiculés sur ceux d’en bas : sauvages, sales, violents… Sauf Ludmilla, dont la gouvernante, Martha, lui a parlé de tout ça. Elle sait qu’elle n’a pas le droit de les côtoyer, mais elle veut les aider.

Ce sont plusieurs histoires imbriquées en une seule qu’Yves Grevet nous donne à lire. Je vous recommande fortement d’emprunter ce livre.

Extrait : »Je pédale en écrivant pour alimenter la plaque chauffante et la petite ampoule qui éclaire les casseroles. Ici, dans la ville basse, la seule énergie dépensée est celle que nous produisons nous-mêmes à la force de nos muscles. La-haut, chez les riches, les lampes s’allument quand on appuie sur un bouton et brillent sans qu’on s’en occupe. On nous l’a expliqué à l’école professionnelle. Y en a qui ont de la chance.

Ici les rues sont obscures même dans la journée car un brouillard noir et opaque enveloppe la ville basse en permanence. On appelle ça la nox. Depuis qu’on sait marcher, on est tous équipé de chenillettes sous les chaussures. Leur frottement sur le sol entraîne un mécanisme qui conduit l’énergie produite jusqu’à une dynamo qui elle-même convertit notre force motrice en éclairage. C’est le fonctionnement en mode lumière. On peut aussi, quand on sait se diriger dans le noir, se mettre en mode stockage et remplir des piles-réserves que l’on utilisera par exemple pour alimenter le frigo familial. Nos muscles des jambes, travaillant sans arrêt sans qu’on y fasse d’ailleurs attention, se développent excessivement et sous la peau apparaissent de grosses veines violettes et disgracieuses. Les mollets sont donc la partie du corps dont tout le monde a honte ici.« 




J’ai lu : Les chats, de Marie-Hélène Delval

13 10 2020

Les chats

Marie-Hélène Delval

Résumé : Sébastien est un jeune garçon de 12 ans. Depuis qu’il est petit, il s’est lié d’amitié avec Damascène, un vieil homme surnommé Da. Avec le temps, il est devenu le grand-père adoptif du jeune garçon. Les parents de Sébastien traversent une situation financière difficile et ils ne peuvent pas partir en vacances au bord de la mer cette année-là. Mais Sébastien n’en est pas triste pour autant, au contraire : il pourra passer ses journées avec Da à manger des crêpes, discuter et pêcher à la rivière. Mais, un jour, alors qu’il se rend chez le vieil homme, il trouve un énigmatique chat noir au yeux vif-argent devant la maison. Alors qu’il aime beaucoup les chats, celui-là le met particulièrement mal à l’aise. Quelques jours plus tard, un deuxième chat, identique au premier, fait son apparition. Des phénomènes étranges commencent à se passer, des phénomènes qui pèsent comme une menace sur Da et Sébastien

Mon avis : Moi qui aime les chats, une chose est sûre, je ne les regarderai plus de la même façon dorénavant, après avoir lu ce livre ! L’auteure a su créer une ambiance particulière, à la fois touchante et angoissante.  Touchante à travers la relation d’amour entre Sébastien et Da, cette façon si attachante qu’ils ont de se lier, alors qu’ils n’ont aucun lien de parenté. Mais, univers angoissant aussi, car en plein cœur d’un été qui aurait pu être radieux, des tâches noires assombrissent l’atmosphère. Ces chats noirs qui semblent se multiplier au fur et à mesure que des phénomènes dérangeants apparaissent laissent planer comme étrange malédiction. Ce roman est sympa. Je vous le recommande.

Extrait : « C’était un très beau chat, un chat noir, avec un pelage si lisse et si luisant qu’on l’aurait cru peint à la laque. il était assis au milieu de l’allée, le dos droit, ses deux pattes avant jointes et sa longue queue ramenée soigneusement par devant. Les moustaches raides, les oreilles dressées, il me regardait venir sans bouger un cil. En m’approchant, j’ai vu qu’il était totalement noir, sans le moindre poil blanc. J’aime bien les chats. mais en passant près de lui, je ne me suis pas penché pour le caresser. Ce chat-là m’intimidait. il avait l’air si… comment dire ? Si sûr de lui !« 




J’ai lu : Alice, de David Moitet

13 10 2020

Alice

David Moitet

Résumé : Samantha O’Donnel a un problème. Son ami Arnaud — en fait, son seul et unique ami — a changé d’école. Il a intégré le prestigieux institut Alice, qui recrute les meilleurs élèves, les surdoués. Samantha, surdouée elle aussi, a été très heureuse pour Arnaud, mais sa joie a été de courte durée : depuis qu’il a intégré l’institut, Arnaud ne lui donne plus signe de vie. il reste sourd à tous les messages qu’elle lui envie. Pour Sam, il y a forcément un problème… Elle décide à son tour d’intégrer cet institut pour savoir ce qui s’y passe. Elle est loin d’imaginer tout ce qu’elle va découvrir !

Mon avis : Un petit roman de SF assez sympa, quoique assez prévisible sur la fin. L’histoire est tout de même prenante. Toutefois, je suis restée sur ma fin. J’ai trouvé que l’idée de départ était très intéressante, mais pas assez fouillée. Tout va très vite et en deux temps trois mouvements, tout est plié. Le dénouement est trop vite expédié et c’est dommage. Ce qui m’ aussi un peu dérangée, c’est que les personnages, qui sont des ados, réussissent là où des adultes, experts dans leur domaine, ont lamentablement échoué. je veux bien qu’ils soient surdoués, mais tout de même, je n’ai pas trouvé ça très crédible. N’empêche que l’histoire reste sympathique.

Extrait : « Ma messagerie est ouverte sur un mail que j’ai envoyé à Arnaud. Le premier d’une longue série restée sans réponse. C’était la veille dans on entrée dans sa nouvelle école, l’institut Alice, un établissement pour surdoués, sans aucune limite d’âge, spécialisé dans l’informatique de pointe et le codage d’algorithmes complexes. Pour y être admis, une seule solution : passer leur test et obtenir cent pour cent de bonnes réponses. Arnaud avait réussi. j’étais si heureuse pour lui… J’étais alors loin d’imaginer que notre amitié n’y survivrait pas. Ma sœur émerge enfin de la salle de bains.Le reste de sa chevelure est lissé. J’en déduis qu’il est l’heure de partir.

_Te bile pas Samantha, dit-elle pour me réconforter. Y a des tas de garçons qui seront à tes pieds, quand tu décideras de mettre un peu d’ordre dans cette tignasse et quand tu accepteras de troquer tes pulls informes contre un petit top bien classe.

Encore une fois, je préfère me taire. Comment lui dire que ma relation avec >Arnaud est différente de ce qu’elle peut connaître avec ses mecs ? Que nous avons tellement parlé que je le connais mieux que personne ? Que son silence est tout sauf normal ? et qu’il est vital que je comprenne pourquoi il ne me répond pas…« 




J’ai lu : A la poursuite des Humutes, de carina Rozenfeld

29 09 2020

A la poursuite des Humutes

Carina Rozenfeld

Résumé : Depuis quelques temps, Tommy est très angoissé. De nombreux médias ressassent une guerre sans merci contre les Humutes, ces mutants aux super-pouvoirs que l’on reconnait grâce à une bosse qui se développe sur leur nuque. Ils sont traqués et mis en prison. Tommy est en plein stress car ça fait quelques jours qu’il sent comme une excroissance au niveau de sa nuque. Il ne sait pas quoi faire ? Doit-il en parler à ses parents ? Et s’ils le rejettent, que fera-t-il ? Où ira-t-il ? 

 

Mon avis : Ce petit roman est vraiment fait pour les petits lecteurs. Il compte moins de 50 pages ! Je l’ai lu en à peine 20 minutes. L’histoire est sympathique, mais pas du tout développée, vu l’épaisseur du livre. Personnellement, ce n’est pas ma tasse de thé, parce que j’aime bien les gros livres, bien écrits avec une intrigue bien ficelée. Là, évidemment, on n’a rien de tout ça. Mais, ça peut plaire à ceux qui n’aiment pas les histoires à rallonge et qui ont peur des gros livres. Et Dieu sait que j’en ai, des comme ça, parmi mes élèves…

Extrait : « Ce soir-là, Tommy dînait en compagnie de ses parents. Son père qui, pour une fois, était rentré tôt de son travail regardait les informations à la télé. Les images défilaient sur l’écran intégré au mur de la salle à manger. des images terribles de la guerre contre les Humutes qui durait  depuis des décennies. Tommy chipotait du bout de sa fourchette dans son assiette et il aurait bien aimé détacher son regard du mur-écran, mais il n’y parvenait pas. Ses yeux suivaient, horrifiés, le cortège de prisonniers humutes, hommes, femmes et enfants qui avançaient, tête baissée, entre deux rangs de policiers armés jusqu’aux dents, pour disparaître derrière les hauts murs gris de prisons sordides. Tommy savait que les Humutes ne sortiraient jamais de ces fortifications terrifiantes. juste parce qu’ils étaient différents.

Parce qu’ils étaient des mutants.« 




J’ai lu : Vango, un prince sans royaume, de Timothée de Fombelle

19 11 2019

Vango : Un prince sans royaume

Timothée de Fombelle

Résumé : Vango est toujours à la recherche de son passé. Voloï Viktor, son ennemi invisible ne cesse de le traquer et pour cela, tous les moyens sont bons. Il s’attaque à ceux qui sont chers à Vango : Mademoiselle, Ethel, Zefiro. Mademoiselle est enlevée, Zefiro, poursuivi lui aussi par Viktor, doit sortir de sa cachette et cherche à se venger. Ethel, qui essaie de retrouver Vango, est utilisée comme appât. l’étau se resserre de plus en plus autour du jeune homme, tandis que gronde la fureur de la Seconde Guerre Mondiale. Dans une Europe occupée, Vango est en plein dilemme : abandonner tout espoir de découvrir la vérité sur son identité, protéger ses proches en restant caché ou chercher à savoir, au risque de faire couler plus de sang… Que va-t-il choisir ? Connaîtrons-nous enfin le fin mot de l’histoire ?

Mon avis : Tout simplement MA-GIS-TRAL ! L’auteur mêle suspense, humour et poésie avec brio. On suit les pérégrinations des personnages, on respire avec eux, on sursaute avec eux, on pleure avec eux, on s’énerve avec eux ! On a envie que ça avance, mais l’auteur, par la magie de sa plume, nous freine, nous frustre, limite nous agace, tant il arrive à retourner les situations, à déjouer les plans, à échafauder des rebondissements… Cette histoire est haletante et elle fait frissonner jusqu’au bout. Qui est vraiment Vango et pourquoi veut-on le tuer ? Ethel arrivera-t-elle enfin à le retrouver ? Zefiro pourra-t-il finalement se venger de l’odieux Voloï Viktor ? Vous n’aurez toutes ces réponses qu’en lisant ce deuxième tome de la saga Vango ! Moi, j’en frissonne encore…

Extrait : « Vango ferma brièvement les yeux et les rouvrit. Son regard caressa ce mystérieux avion blanc. Et là, sous l’appareil, blotti contre la roue, il vit quelqu’un.

Il la vit mais son esprit refusa de la reconnaître.

Pourtant, Ethel le regardait de ses yeux verts qui le transperçaient.

L’homme à la mitraillette tendit l’oreille. il espérait entendre approcher l’automobile du lieutenant. Ses bras se fatiguaient sous le poids de l’arme. Il n’avait jamais demandé à être là, à mille kilomètres de chez lui, avec ce costume et cette ferraille. Dans sa ville, il était cordonnier (…)

Ethel laissa la terreur la quitter lentement. Elle était entrée dans la grange, avant d’aller détacher un cheval sous les arbres, pour vérifier que son avion était toujours là. Elle ne savait pas qu’en passant la tête entre ces planches, elle franchissait une ligne sacrée. Vango était mort depuis six ans mais il était assis dans la paille devant elle. Vango était mort mais il tenait ses genoux dans le creux de ses coudes.En passant la tête dans le trou de cette palissade, elle retrouvait la vie. Elle avait donc rampé jusqu’à l’avion et, là, il l’avait vue, lui aussi.

Pendant ces instants, quelques secondes à peine, il passa entre eux un flot agité. Un désordre de vie, de peurs, de souvenirs se promena sur cet étroit chemin. On se serait cru sur une route nationale dans la marée humaine de l’exode de juin 1940. Mais cela, sans un bruit, sans un cri, sans un coup de Klaxon, comme dans un film muet.

Ce face à face retourna le cœur de Vango. Sa vie était là à le regarder, sa vie recroquevillée sous une aile blanche d’avion. Il ressentit l’évidence de ce qu’il désirait. Ethel avait frappé à la porte, le 8 août 1929, en entrant dans la cuisine du Graf Zeppelin, suspendue dans le ciel de New York. Des années plus tard, il lui ouvrait enfin. Une force puissante envahit aussi Ethel. Elle avait ressenti le basculement de Vango. »




J’ai lu : Vango, entre ciel et terre de Timothée de Fombelles

19 11 2019

Vango, entre ciel et terre

Timothée de Fombelles

Résumé : En 1934, à Paris, le jeune Vango Romano, 19 ans, est sur le point de prononcer ses vœux. Mais, rien ne se déroulera comme prévu : Vango est poursuivi. Par qui ? Par le commissaire Boulard et ses hommes, mais aussi par des individus louches et sans scrupules. Son crime ? On l’accuse d’avoir tué le père Jean. Mais est-ce seulement pour cette raison que Vango est traqué, comme un animal ? Sa vie a toujours été auréolée de mystère. il ne sait pas qui il est, il ne connaît rien de son passé. Mademoiselle, sa nourrice, ne veut rien lui dire et se mure dans les secrets. Alors Vango doit fuir, fuir pour protéger sa vie et celle de ceux qu’il aime : le père Zefiro, la Taupe, Ethel. Aucun d’entre eux n’arrive à le cerner, le garder. Il reste insaisissable, même pour eux. La vie de Vango n’est qu’une course effrénée…

Mon avis : A lire absolument ! Ce roman est une vraie merveille, mais attention, on n’y jette pas les yeux à la légère ! Il faut être attentif au moindre détail, car chacun a son importance dans l’histoire. J’avais déjà entendu parler de ce roman depuis longtemps, mais je ne m’y étais jamais vraiment intéressée. Je suis vraiment contente de l’avoir lu et de m’être laissée transporter dans l’univers de ce personnage haut en couleurs, attachant et tellement énigmatique! On en apprend sur sa vie en même temps que lui et c’est extrêmement frustrant, quand on arrive à la fin du premier tome et qu’on se rend compte, qu’on n’a rien appris sur Vango. L’auteur a été magistral sur ce point ! On ne peut que lire le deuxième tome, obligé !

Extrait : « C’est alors que l’un d’eux se leva. Il n’était pas très grand. Sa robe était lourde de pluie. Son visage ruisselait. Il fit un tour sur lui-même au milieu de ces corps qui n’avaient pas bougé. De tous côtés, des agents en civil  sortirent des rangs et avancèrent d’un pas vers lui. Le jeune homme rassembla ses mains, puis les laissa tomber. Dans son regard passaient tous les nuages du ciel.

Le commissaire lui cria :

_Vango Romano?

Le garçon inclina la tête.

Dans la foule, quelque part, des yeux verts s’agitaient dans tous les sesn, comme des papillons dans un filet. Que voulait-on à Vango ?

Celui-ci se mit alors en mouvement et marcha vers le commissaire. Les policiers approchaient peu à peu. En s’avançant, Vango retira le blanc de sa robe et apparut en vêtements noirs. Il s’arrêta devant le cardinal, mit les genoux à terre.

_Pardonnez-moi, mon père.

_Qu’est-ce que tu as fait, Vango ?

_Je ne sais pas, Monseigneur, je vous implore de me croire. Je ne sais pas.

Une minute cinquante.

Le vieux cardinal agrippait ses deux mains à la crosse. Il s’appuyait de tout son poids, le bras et l’épaule enroulés au bois doré, comme du lierre à un arbre. Il regardait tristement autour de lui. Il connaissait chacun de ces quarante jeunes gens par leur nom.

_Je te crois, mon petit, mais j’ai peur d’être le seul ici.

_C’est déjà beaucoup, si vous me croyez vraiment.

_ça ne suffira pas, murmura le cardinal.

Il avait raison. Boulard et ses compères n’étaient plus qu’à quelques pas.

_Pardonnez-moi, supplia Vango à nouveau.

_Que veux-tu que je pardonne si tu n’as rien fait ?

Au moment où le commissaire Boulard, juste derrière lui, posait la main sur son épaule, Vango répondit au cardinal:

_ Voilà ce que je veux que vous me pardonniez…

Et, d’une main ferme, il attrapa celle du commissaire, se releva et lui vrilla le bras dans le dos. Il le jeta vers l’un de ses hommes.

En quelques bonds, Vango échappa à deux agents qui s’étaient précipités sur lui. Un troisième brandit son arme.

_Ne tirez pas, hurla Boulard, toujours au sol. Une grande clameur souleva la foule, mais d’un simple geste de la paume, le cardinal la fit taire.

Vango avait franchi les quelques marches de l’estrade. Une volée d’enfants de chœur s’éparpilla sur son passage en criant. Les policiers croyaient traverser une cour d’école. A chaque pas, ils trébuchaient sur un enfant ou recevaient une tête blonde dans l’estomac. Boulard hurla au cardinal :

_Dites-leur de se ranger! A qui obéissent-ils ?

Le cardinal leva le doigt en l’air, ravi.

_A Dieu seul, monsieur le commissaire. »




J’ai lu : Le mystère Malala, de Stéphane Daniel

21 03 2019

Le mystère Malala

Stéphane Daniel

Résumé : Les mousquetaires de Belleville, une bande de collégiens, se retrouvent confrontés à un problème. Joseph, surnommé Bouboule est dans la lune. Oui, il est amoureux. il passe son temps à guetter une jeune fille dans le parc. Loin de l’embêter sur le sujet, ses amis Diembi, Miki, Hakim et Lisa remarquent surtout que le jeune fille en question a un drôle de comportement : elle garde toujours les yeux baissés, elle ne parle à personne, elle a l’air apeurée. Et pourquoi ne va-t-elle pas à l’école, alors qu’elle à peu près leur âge ? Les mousquetaires de Belleville ont décidé d’éclaircir ce mystère et de rendre le sourire à leur ami Bouboule. Quel secret vont-ils découvrir ?

Mon avis : Un très beau petit roman qui aborde le thème de l’esclavage moderne. Les collégiens se rendent bien compte que la jeune fille dont Bouboule est amoureux a un problème. Ils mettent tout en œuvre pour trouver ce qu’elle cache et essayent de l’aider. Une histoire fluide et bien écrite qui mérite d’être lue.

Extrait : « Bouboule s’engouffra une barre de Mars et la mastiqua sans plaisir. il suivait d’un œil morne la partie de ping-pong que disputaient Hakim et Miki, rythmée par le crissement de leurs semelles sur le lino et leurs ahans de bûcheron. La maison de quartier les abritait en ce mercredi pluvieux. Le regard de Bouboule s’enfuit par la fenêtre et alla se planter dans le gris d’un nuage chargé de nouvelles averses. il ne la verrait pas aujourd’hui. Elle ne promenait l’enfant qu’en fin d’après-midi, lorsque la météo le permettait. Avec la flotte du jour, c’était cuit.

Depuis l’épisode du jardin, la veille, il se sentait mieux. Les copains connaissaient son secret sans qu’il ait besoin de le leur confier. Il pouvait passer du temps avec eux sans risquer de se faire chambrer à tout bout de champ.

_Prends ça dans ton score, pourri !

Hakim venait de réussir un smash et il avait le triomphe discret… Bouboule sourit et tenta de suivre la partie, mais ses pensées prirent un autre chemin.

Cette fille, il l’avait croisée pour la première fois rue Jouye-Rouve deux semaines plus tôt. Ils avaient eu un échange regards, une seconde, une seconde seulement, mais assez longtemps pour qu’il sente son cœur se court-circuiter, comme si elle avait dénudé les fils de ses artères. Cette rencontre avait eu un effet désastreux car depuis, pour la première fois de sa vie, il se voyait comme un gnocchi géant, emprisonné dans un autre Bouboule, trop gros, prenant trop de place. mais elle ne quittait pas son esprit. Aussi parce qu’il y avait quelque chose dans son visage, son attitude qui le tourmentait. il devait découvrir ce que c’était. Ou simplement s’inventer une autre raison pour s’approcher d’elle. »