J’ai lu : La boîte, d’Anne-Gaëlle Balpe

9 11 2018

La boîte

Anne-Gaëlle Balpe

Résumé : Malt vit à Edens, un trou paumé. Il passe son temps à squatter un banc dans un parc avec son meilleur pote Jonas, ou Jen, sa petite amie. Il s’ennuie et son plus grand rêve, c’est de quitter ce trou pourri. Un jour, alors qu’il traîne sur son habituelle parcelle de banc avec Jen, celle-ci remarque une boîte métallique, négligemment posée sur le banc. Intrigués, les deux amoureux ouvrent la boîte et y trouve de l’argent, un billet de 20 dollars et un feuillet sur lequel est noté un numéro de portable. Malt est dubitatif et aimerait jouer la carte de la prudence, mais Jen est tellement excitée par l’argent que sur ses conseils, Malt récupère le billet, sans s’occuper du numéro de téléphone. Le lendemain, rebelote : une nouvelle boîte l’attend sur le banc, avec deux billets de 20, cette fois. Et en plus du numéro de téléphone, un autre message : « Dernière boîte. Dernière chance. Un coup de fil et vous êtes riche. » Jen réussit à convaincre son petit ami d’appeler et Malt s’exécute. Le message qu’il entend au bout du fil est très clair : « Dix-mille demain. A huit heures sous le banc. Moyennant un petit service. Si tu acceptes, envoie un SMS à ce même numéro. Garde ton portable sur toi. On te fera signe« . Malt et Jen ont deux points de vue différents sur la marche à suivre. Jen rêve de partir d’Edens, elle veut cet argent ; Malt, lui, est plus prudent, il sent venir l’embrouille. Cette boîte ne serait-elle pas celle de Pandore ? Il aura tôt fait de s’en rendre compte.

Mon avis : Un roman haletant. L’auteure sait bien ménager le suspense et les rebondissements tout au long de l’histoire. Elle met en scène deux personnages bien différents. Malt est un jeune garçon blessé par la vie. Sa mère alcoolique, est gravement malade et il ne s’entend pas avec son père. Son meilleur ami, Jonas, vit dans un quartier dans lequel la misère règne en maître. Malt ne rêve que de sortir de cette gangue, voir ailleurs, aller plus loin. Mais c’est tout de même un garçon qui garde les pieds sur terre. Il se méfie tout de suite, quand il voit la boîte et il pressent que les choses risquent de mal tourner. Jen, au contraire, est d’une naïveté et d’une superficialité effarantes ! Elle ne voit pas plus loin que le bout de son nez et elle ne pense qu’à ce que l’argent pourra lui apporter. Elle a toujours de bons arguments pour convaincre Malt et même quand celui-ci s’inquiète, avec raison, elle a du mal à comprendre qu’ils se sont mis dans de sales draps. Pour ceux qui aiment l’aventure, les courses-poursuites et le suspense, vous pouvez lire ce roman. Seul bémol pour moi : le langage utilisé par l’auteure pour faire parler ses personnages. On a l’impression que tous les jeunes ont un langage ordurier. C’est peut-être le cas, mais bon, moi ça m’a un peu dérangée tout de même.

Extrait : « Réveillé à 7 heures par la vibration du portable :

« Amour, on fé quoi ? On y va ?!! »

Jen. Le banc. Rendez-vous à 8 heures. Dix-mille. J’ai tenté d’émerger en me secouant la tête… J’avais les yeux explosés, pas le courage de taper une réponse, alors j’ai appelé.

_C’est moi, Jen. J’y ai pas mal pensé hier soir. Vaudrait mieux laisser tomber.

_ Quoi ?! Mais attend, on en a déjà parlé ! On risque rien tant qu’on a pas pris l’argent de toute façon, t’es d’accord ? Alors je vois pas ce qui peut se passer, non, moi je crois qu’on d…

_ Bon, on va jeter un œil. Juste un œil.

_ On dit dans un demi-heure devant chez Pat ?

_ ça marche.

_ Malt, tu te rends compte que notre vie va peut-être changer, là, dans quelques minutes ? Putain, j’ai pas dormi de la nuit !

_ A tout à l’heure, princesse.

Je suis retombé sur mon oreiller. Ouais… Notre vie allait peut-être bien changer, là, dans quelques minutes. ça, c’était même à peu près sûr. Mais pour aller dans quelle direction ?

En tout cas, Jen avait l’air en forme, pour quelqu’un qui n’avait pas dormi de la nuit. En forme et excitée comme un gosse à Disneyland. Encore un truc que j’aimais bien chez elle, ce côté gamine.

J’ai traversé le couloir. La porte de ma mère était fermée. Après un rapide passage sous la douche, je suis descendue dans la cuisine. Mon père avait laissé un mot : « Parti à l’épicerie. Je reviens. »

C’est bizarre, mais au moment de sortir, j’ai pensé que c’était le dernier souvenir que j’aurais de lui. Fallait vraiment que j’arrête de m’imaginer des trucs. C’était qu’une boîte, après tout ! Dedans, il n’y aurait rien, et on passerait à autre chose. »




J’ai lu : Felicidad, de Jean Molla

1 11 2018

Felicidad

Jean Molla

Résumé : La ville de Felicidad, dans la Grande Europe, se veut le prototype de la ville parfaite. Le Bonheur y est obligatoire. Il y a même un Ministre du bonheur ! Le gouvernement fait tout pour que la perfection soit le maître mot du peuple. L’immense groupe Génégène a fabriqué des parumains, des androïdes destinés à servir les humains. Ils ont quasiment toutes les caractéristiques humaines, mais ils sont génétiquement modifiés pour ne pas se rebeller. Mais, ne voila-t-il pas qu’un groupe de parumains, les Delta 5, montre des signes de rébellion. Ils sont même accusés d’avoir tués, Julien Choelcher, le généticien génial qui les a créés. Quand on découvre que Claude Buisson, le ministre du Bonheur obligatoire, a lui aussi été assassiné, rien ne va plus. La Sécurité intérieure fait donc appel à Alexis Decked, un flic de renom, et le charge de retrouver ces parumains défectueux, afin qu’ils soient éliminés. Mais cette enquête, qui ne devait être qu’une simple quête, se révélera être la source de révélations qui auraient mieux valu de rester dans l’ombre…

Mon avis : Je ne suis en général pas fan de la SF, mais là, c’est un roman à lire. L’histoire est prenante, l’auteur écrit bien, même si le thème des androïdes a déjà été battu et rebattu ! J’ai beaucoup aimé le personnage de Decked et j’ai aussi apprécié que les personnages principaux soient des adultes, pour une fois ! Decked est un bon petit soldat. Il a été mandaté pour retrouver des parumains et il fait ce qu’on lui demande de faire. Et malgré toutes les questions qu’il se pose, malgré Majhina, la parumaine dont il est fou amoureux. Il se plie aux ordres. Jusqu’où ira-t-il et surtout, quelles vérités mettra-t-il à jour ? Je vous laisse le découvrir. Vraiment, je vous invite vivement à lire cet ouvrage qui pose des questions existentielles. Qui sait, vu à quelle vitesse évolue le monde aujourd’hui, peut-être serons-nous un jour amenés à nous poser les mêmes.

Extrait : « A ce jour, personne n’aurait pu s’en passer, même si certains économistes avaient pointés les effets pervers induits par l’arrivée des parumains sur le marché de l’emploi : baisse généralisée des salaires les plus faibles, augmentation du chômage dans les milieux modestes, fragilisation de certaines catégories socioprofessionnelles. Les analystes évoluant des les hauts sphères gouvernementales préféraient souligner que les parumains avaient permis de fermer définitivement les frontières de la Grande Europe aux candidats à l’immigration tout en compensant le déficit démographique lié à une dénatalité préoccupante.

Alexis soupira. Ces arguments étaient-ils moralement défendables ? Il n’en savait rien. Ce n’était pas à lui de changer la société. Elle fonctionnait très bien en l’état. Il en était un des rouages, les parumains un autre.

Majhina revint vers sa table et posa devant lui une cafetière fumante, une tasse et un panier rempli de croissants.

_Je t’ai dit que je n’ai pas faim ! protesta Decked.

La parumaine lui adressa un sourire désarmant.

_Je sais, mais j’ai été créée pour faire le bien. Et le bien, c’est que tu t’alimentes correctement avant de tomber d’inanition. (…)

_Dis-moi, est-ce qu’il t’est déjà arrivé d’avoir envie de renverser un verre sur la tête d’un client particulièrement goujat ?

_Souvent, admit Majhina.

_ Et pourquoi ne l’as-tu jamais fait ?

D’un geste tendre, la parumaine effleura la joue de Decked.

_Parce que je ne le peux pas, Alexis. Un biocontrôle m’en empêche. Je te l’ai dit, j’ai été créée pour faire le bien et soulager ton portefeuille.

_Et le bien, c’est d’accepter n’importe quoi d’un humain ?

_Selon mes concepteurs, oui.

_Et selon toi ?

Elle éclata de rire.

_Il n’y a pas de « selon moi ». C’est mon plus gros défaut. Ou ma plus grande qualité peut-être. A toi de cocher la bonne case ! »




J’ai lu : Traces, de Florence Hinckel

12 10 2018

Traces

Florence Hinckel

Résumé : Thomas Codislo, 13 ans, vit un véritable cauchemar. Le nouveau logiciel de détection des crimes, Traces, a prédit qu’il commettrait un meurtre, le 13 août, à 15 heures. Thomas tombe des nues, quand la police vient l’interpeller chez lui, devant tout le monde. Heureusement, il peut s’enfuir. Sa cavale commence alors. Entre les détracteurs de Traces qui croient en l’innocence du jeune garçon et le Préfet de police qui ne veut pas perdre la face, Thomas aura fort à faire pour prouver son innocence. Y parviendra-t-il ?

Mon avis : Pour ceux qui ont vu le film Minority Report, ils ne seront pas du tout impressionnés par ce roman. C’est exactement le même principe. Un système prédit les délits avant qu’ils ne se produise et ce, pour faire diminuer la criminalité. Un personnage accusé à tort est traqué à travers toute la ville (connectée de partout, bien évidemment, sinon ce n’est pas drôle) et doit prouver son innocence. Voilà. Du coup, rien d’original. Néanmoins, l’histoire est prenante, le suspense, bien présent. L’auteure fait référence à des organismes français bien connus (CNIL, Médiapart, Anonymous…) et donne un caractère réel à sa fiction. Alors franchement, cet ouvrage ne changera sans doute pas votre vie, mais vous ne vous ennuierez pas en le lisant.

Extrait : « C’est alors qu’une agitation inhabituelle se manifeste dans la cage d’escalier. Est-ce encore le couple du troisième étage qui se dispute ? Lorsque cela arrive, ma mère entrouvre la porte de l’appartement, tout en chuchotant :

_Si ça dégénère, je cours protéger le petit Léo.

Léo est le fils de ces voisins agités. Il a quatre ans, une bouille d’ange, un sourire à tomber raide… sauf quand il pleure, bien sûr, la plupart du temps à cause de ces disputes parentales.

Ma mère est au boulot et je suis seul dans l’appartement. C’est mon devoir de m’assurer que Léo va bien. Mais il ne s’agit pas du tout des parents de Léo. J’entends d’autres voix inconnues, sèches et autoritaires. Puis celle de monsieur Foch, le voisin du premier, le type le plus râleur et le plus avide des commérages de la cité, qui leur répond :

_Thomas Codislo ? Oui, il habite au deuxième. Il a fait une connerie ? Les jeunes, de nos jours, tous des délinquants ! Oui, par là, porte 203.

Mon sang se glace dans mes veines. Thomas Codislo, c’est moi ! Et… des flics me recherchent ? POURQUOI ? Je fouille dans mes souvenirs récents. Avec les copains, quand on s’ennuie dans la cité, il arrive qu’on fasse une bêtise ou deux… mais jamais rien de très grave. Rien qui nécessite qu’on vienne me cueillir chez moi comme ça. Peut-être que c’est juste pour que je témoigne à cause d’un pote qui aurait dérapé ? Si ça se trouve, c’est Steven. Je dois toujours lui conseiller de s’arrête avant qu’il n’aille trop loin. Il se croit parfois dans un jeu sur son ordinateur, où les limites de la vraie vie sont repoussées, parfois même abolies. Pas le temps de réfléchir davantage : les flics reprennent leur ascension dans l’escalier, et monsieur Foch leur crie :

_ Il a fait quoi comme connerie ?

Une demi-seconde de silence, puis une voix grave et sans émotion lui répond :

_Rentrez chez vous, monsieur… Votre jeune voisin va commettre un meurtre. Nous sommes là pour l’en empêcher. »




J’ai lu : Destiny, de Cecelia Ahern

19 04 2018

Destiny

Cecelia Ahern

Résumé : Célestine North est parfaite. En fait, tout citoyen se doit d’être parfait, aucune erreur n’est permise. La Guilde est l’organisation qui contrôle la perfection de chaque membre de la société. Mais Célestine, elle, n’a rien à craindre, tout le monde dit qu’elle est parfaite : elle est douée pour les études, plus particulièrement pour les mathématiques, elle est belle, elle sort avec Art Crevan, le fils de Bosco Crevan, le président de la Guilde. Elle mène une vie tout simplement parfaite. Elle ne remet pas du tout en cause le système qui marque du sceau de l’Imperfection quiconque a fauté : sur la tempe pour mauvaise décision, sur la langue pour mensonge, sur la paume de la main droite pour vol, sur la poitrine, au niveau du cœur pour déloyauté, sur la plante du pied droit pour s’être écarté du droit chemin. Mais pour Célestine, tout cela est normal, elle pense incarner l’idéal de la société. C’était ce qu’elle croyait jusqu’à ce qu’elle laisse le rang des Parfaits pour celui des Imparfaits… Le système est-il vraiment aussi juste que ce qu’elle croyait ? Et si elle s’était trompée… ?

Mon avis : Une petite dystopie intéressante. J’ai bien aimé ce premier opus, car… oui il y en a au moins un autre ! Ce n’est pas une histoire pétrie d’actions et de rebondissements palpitants, comme Hunger Games ou Divergente, mais ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la réflexion du personnage. Célestine est persuadée d’être parfaite, tout le monde le dit alors c’est forcément vrai. Elle ne fait pas de vagues, suit toujours le mouvement et en est très fière. Elle est folle amoureuse de son petit ami Art, qui est parfait lui aussi. La rebelle de la famille, c’est Juniper, sa sœur aîné, qui comprend tout de suite que quelque chose ne va pas dans cette société aux règles ridicules. Mais, au final, celle qui jettera le pavé dans la mare, c’est Célestine. Au début, elle ne comprend pas ce qui lui arrive et malgré l’injustice dont elle la victime, elle déteste toujours les Imparfaits. Pour elle, c’est une erreur, elle ne se considère pas comme eux. Et pourtant, elle sera jugée comme Imparfaite. Et c’est à partir de ce moment-là qu’elle finira par comprendre que c’est le système qui est Imparfait. Ce roman n’est pas mal, j’ai passé un bon moment en le lisant, mais il ne m’a pas transcendée non plus.

Extrait : « Je m’assois sur le lit, adossée à l’unique vrai mur de ma cellule, et je replie mes jambes contre ma poitrine. J’ignore combien de temps je garde cette position — quelques minutes, quelques heure ? –, toujours est-il que mon cœur bascule du calme à la panique à mesure que je raisonne toute seule.

Je ne peux pas être Imparfaite. Je ne peux pas être Imparfaite.

Je suis parfaite.

Mes parents le disent, mes professeurs le disent, aussi, tout comme mon copain et même ma sœur, qui pourtant me déteste. Ma sœur. Je l’entends encore hurler pendant que les Siffleurs m’embarquaient ; les larmes me montent. Pourvu qu’ils ne l’aient pas emmenée aussi. Ils l’obligeront à dire qu’elle désapprouve mes actes, ça me fait stresser. pas envie qu’elle soit mêlée à ça. A savoir ce qu’elle risquerait dé déclarer… Et Art ? Dans quel état est-il, lui ? Lui ai-je attiré des ennuis ? Son père va-t-il m’aider, ou bien couper les ponts avec moi ? Art voudra-t-il rompre ? Rien que d’y songer, j’ai la nausée.

Et toutes ces pensées qui défilent dans ma tête. ça n’arrête pas. »




J’ai lu : Quinze millions pour un fantôme, de Jean-François Ménard

30 01 2018

Quinze millions pour un fantôme

Jean-François Ménard

Résumé : Fernand Goulot, l’oncle de Waldo et Mirabelle, est mort. Et c’est à la lecture de son testament qu’ils apprennent qu’il était richissime. Et autre surprise : ce sont eux les héritiers ! Mais, attention ! Seulement à une condition ! Ils doivent persuader une certaine Catriona Gregor que le fantôme de Fernand est venu la hanter… Sacré Fernand ! Si Waldo et Mirabelle veulent toucher les quinze millions de francs de l’héritage, ils doivent à tout prix réussir leur mission. Mais… la fameuse Catriona Gregor n’est pas vraiment telle qu’ils l’avaient imaginée…

Mon avis : C’est une élève du club Livr’Echanges qui l’a présenté. Elle l’a eu par le biais de l’opération « Livres surprises ». Elle a tout de même avoué qu’elle ne l’aurait jamais emprunté si elle avait vu la première de couverture aveant (je l’admets, elle n’est pas terrible…). En tout cas, elle l’a aimé. Pour ma part, un bon moment à passer en lisant ce livre ! J’ai bien rigolé en voyant que les efforts déployés par Mirabelle et Waldo pour effrayer Catriona Gregor n’étaient pas couronnés de succès ! L’histoire est bien écrite et prenante (je l’ai lue en un jour) et on a vraiment envie de savoir s’ils réussiront à toucher leur héritage. Vous imaginez bien que je ne vous le dirai pas. Si vous voulez savoir, lisez ce livre !

Extrait : « C’est pour un petit trou comme ça que vous faites tant d’histoires ? dit-elle en jetant un coup d’œil dédaigneux à la voiture.

_Une voiture presque neuve… balbutia l’homme.

La femme en rouge donne alors un grand coup de pied en plein milieu de la portière endommagée. Sous le choc, la tôle s’enfonça beaucoup plus profondément.

_Voilà ce que j’appelle un vrai trou, dit la femme. Et maintenant, essayer donc de me faire payer les dégâts !

L’homme au chapeau mou paraissait soudain minuscule auprès d’elle.

_Je vais appeler la police ! s’égosilla-t-il en allongeant le cou pour essayer de se grandir.

_ C’est ça, et dites-leur bien que votre portière est entrée en collision avec une chaussure rouge à talons haut de pointure 40 ! Maintenant, filez d’ici, et vite ! ordonna la femme. Les poings sur les hanches, elle attendit que le petit homme épouvanté remonte dans sa voiture et disparaisse sous les éclats de rire des badauds, puis elle fit volte-face et se précipita vers Waldo.

_Pauvre enfant, dit la femme en se penchant sur le genou blessé. Heureusement, ça n’a pas l’air bien grave, je vais te soigner.

Elle le prit par un bras et le souleva à moitié en l’entraînant vers la porte d’un jardin touffu qui masquait en partie la façade d’une maisonnette rose à deux étages. (…)

_Mes pauvres enfants ! Ces automobilistes sont des brutes ! dit la femme. Mais rassurez-vous, ce n’est qu’une simple écorchure. Huguette ! appela-t-elle d’une voix qui fit trembler les murs de la maison. Une petite femme rose et ronde, aux cheveux blonds frisés comme des ressorts, apparut comme par enchantement sur le seuil de la porte. Elle était vêtue d’une robe noire de femme de chambre.

_Huguette, allez me chercher de quoi faire un pansement. Et dépêchez-vous, ne restée pas plantée là avec votre œil de veau cuit. Ce que vous pouvez être empotée, ma pauvre fille ! Allez vite !

_ Voilà, voilà, Madame Gregor, répondit la servante, d’une voix qui grinçait comme une vieille porte. Elle s’éloigna aussitôt, à petits pas précipités.

_Madame Gregor ? s’exclama Waldo.

_Catriona Gregor, répondit la femme en rouge. Ne vous inquiétez pas, mes enfants. Ici, vous êtes chez moi, dans mon auberge, et quand on est chez moi, on n’a rien à craindre de personne !

Le bref regard qu’échangèrent Waldo et Mirabelle exprimait la même inquiétude : c’était cette femme-là qu’ils étaient censés terroriser en lui faisant croire au fantôme de Fernand Goulot ! »




J’ai lu : Kuma-Ka – L’île démoniaque, d’Yves-Marie Clément

17 05 2017

Kuma-Ka, l’île démoniaque

Yves-Marie Clément

Résumé : Benjamin a décidé de renouer les ponts avec ses anciens amis : Aléna, Fred, Fabrice, Clélia et Virginie. Pour ce faire, il leur propose à tous de participer à un jeu d’aventure sur l’île mystérieuse de Kuma-Ka, île volcanique qui regorge de serpents et d’animaux en tous genres. La règle du jeu est simple : survivre sur une île, sans aide et sans confort. Celui qui résistera jusqu’à la fin gagnera plus de 10000 euros. Benjamin veut ressouder l’amitié qui existait entre eux, mais y parviendra-t-il ? D’autant plus qu’une fois arrivés sur l’île, la production les informe que l’un d’entre eux est un traître, surnommé le chasseur, qui devra progressivement éliminer les autres. L’isolement, les épreuves et les manigances n’auront-ils pas raison de leur ancienne alliance ?

Mon avis : Il s’agit d’un ouvrage que j’ai récupéré à la BDP (Bibliothèque Départementale de Prêt), parce que le titre m’avait emballée. Je m’étais imaginé une île maudite contre laquelle se serait battus des jeunes gens pleins de fougue et de ressources. En lisant l’histoire, j’ai découvert cette histoire de traître et je me suis dit que le récit n’en serait que plus palpitant. Eh bien, je me suis trompée : si le début était prometteur, la fin m’a profondément déçue. La seule chose que j’ai aimée, c’est que l’auteur laisse la parole à chacun des personnages, version télé-réalité.

Extrait : « Fabrice

Le soleil est déjà haut sur l’horizon. La brise marine ne parvient pas à rafraîchir l’air. Aléna s’installe à l’ombre des palmiers pour démarrer une sieste. C’est bien le moment ! Elle a une notion plutôt molle de l’aventure.

Je lui dis :

« Si tu commences comme ça, le chasseur aura ta peau.

_T’inquiète pas pour moi ! »

En la frappant sur la crête d’un rocher, Fred parvient à ouvrir une noix de coco. Doué. A l’aide d’un coquillage, il gratte la pulpe molle et transparente. Belle faculté d’adaptation. Notre Fred est donc taillé pour l’aventure. Qui craquera le premier ? Je ne donne pas cher des nerfs de Virginie. Ni de ceux de Clélia, d’ailleurs…

Moi, j’ai hâte de décoller de cette foutue plage. Nous devons nous installer avant la nuit. On ne sait pas ce qui nous attend là-haut !

Je tape dans mes mains.

« Ne traînons pas ! »

J’ajuste les sangles de mon sac à dos et prends d’emblée la direction du groupe. »




J’ai lu : Une mer si froide, de Linda Huber

16 01 2017

Une mer si froide

Linda Huber

Résumé : La famille Granger passe d’agréables vacances à Newquay, en Cornouailles. Un jour, alors qu’ils sont sur la plage, Olivia, leur petite fille de quatre ans, disparaît sans laisser de traces. La mer l’a-t-elle emportée sans que ses parents ne s’en aperçoivent ? Le cauchemar de l’attente commence alors pour cette famille. Bientôt, Olivia est déclarée morte noyée, mais son corps n’est pas retrouvé. Et pour cause, la petite fille a été kidnappée par Jennifer Marshall, une femme qui est persuadée qu’Olivia est Hailey, sa fille morte noyée deux ans auparavant ! Jennifer Marshall, enceinte de jumeaux, déséquilibrée, part avec l’enfant et la séquestre. Olivia parviendra-t-elle à s’en sortir ? Retrouvera-t-elle sa vraie famille ?

 

Mon avis : C’est une élève qui m’a prêté ce livre et je dois avouer que j’ai commencé à le lire sans grande conviction. Mais au final, je me suis laissée prendre par l’histoire au suspense intense. Bizarrement, je n’ai pas totalement réussi à détester le personnage de Jennifer Marshall, malgré sa maltraitance envers la petite Olivia, parce qu’on sent bien qu’elle est psychologiquement déséquilibrée. La douleur qu’elle a ressentie à la mort de sa propre fille l’a brisée au point qu’elle en a perdu la raison. Elle s’évertue à transformer Olivia en Hailey, et use de violence parfois, pour y parvenir. Par contre, j’ai éprouvé moins de compassion à l’égard de son mari, Phillip. Absent au moment de l’enlèvement d’Olivia par Jennifer, il n’était au courant de rien. Il savait bien que sa femme allait mal, mais sa grand-mère qui l’avait élevé à la mort de ses parents, était mourante. Il voulait la soutenir jusqu’au bout et rester avec elle Aux Etats-Unis, jusqu’à sa mort. Par contre, à son retour chez lui, il se rend bien compte que sa femme a totalement perdu la tête : il découvre non seulement qu’elle est enceinte et sur le point d’accoucher, mais encore pire, qu’elle a enlevé une enfant qu’elle prend pour la sienne. Par lâcheté, il n’intervient pas. Bref, tout ça pour vous dire que si vous aimez les thrillers et le suspense, ce livre est fait pour vous.

 

Extrait : « Phillip s’élança dans l’escalier. Mon Dieu, pensa-t-il, tout cela était sa faute, il n’aurait jamais dû l’abandonner si longtemps. Mais elle semblait aller tellement mieux cette année. Pourquoi personne n’avait remarqué ce qui se passait et qu’elle interrompait sa thérapie (…) ? S’il était arrivé ne serait qu’une demi-heure plus tard… Ces bébés, ses bébés à lui… Jennifer prenait des traitements lourds, alors allaient-ils bien ?

Il ouvrit la porte de gauche. Il fallait simplement qu’il l’emmène à la maternité, ils aviseraient après. Phillip saisit la valise de Jennifer, puis se tourna vers la petite chambre, ainsi qu’elle le lui avait demandé. Il ouvrit, jeta un coup d’œil rapide à l’intérieur.

Pendant un instant, il crut voir un fantôme. Il recula en titubant, son esprit refusant d’appréhender ce qu’il avait devant lui. Mais ce n’était pas un fantôme, c’était une enfant. Une petite fille était assise sur le lit, un poupon dans les bras. Ce petit visage… Le visage Hailey. D’abord, ni l’un ni l’autre ne dit mot.

_Qui… Qui es-tu ? demanda-t-il d’une voix qu’il ne reconnut pas.

Elle le dévisagea avec de grands yeux noirs.

_Hailey Marshall, répondit-elle tristement.

Le vertige s’empara de tous les sens de Phillip.

_Oh, mon Dieu, murmura-t-il, avant d’entendre Jennifer qui gémissait au rez-de-chaussée. Et la dame en bas, c’est… ?

_Maman. C’est toi, papa ?

Phillip suffoquait. Il fut soudain pris de tremblements incontrôlables. (…) Il redescendit en courant. Jennifer, pliée en deux, s’agrippait à la desserte de l’entrée.

_Jennifer, commença-t-il avant de se rendre compte que ce n’était pas le moment d’exiger des explications.

Il fallait partir. Immédiatement.

_Est-ce qu’on peut laisser… Hailey… chez un voisin ? demanda-t-il en aidant sa femme à enfiler sa veste. Elle le prit par le bras et ils se dirigèrent doucement vers la voiture.

_Oh non voyons, elle peut venir avec nous, n’est-ce pas Hailey ? Elle voudra voir les bébés dès qu’ils seront nés ! Nos deux petits bébés chéris, Phillip. Nous allons former une jolie petite famille. Toi, moi, et trois beaux enfants. (…)

Trois beaux enfants, pensa-t-il en défaillant. Toute l’horreur de la situation le frappait de plein fouet. Un cri d’effroi, d’incrédulité résonnait dans sa tête. Avait-elle oublié ? Les larmes, l’impuissance, l’insoutenable douleur, durant des mois et des mois. Comment avait-elle pu oublier une chose pareille ? Elle se souvenait, sûrement… Hailey était morte… »




J’ai lu : La bague aux trois hermines, d’Evelyne Brisou-Pellen

16 11 2016

La bague aux trois hermines

Evelyne Brisou-Pellen

Résumé : Le comte Orderic souhaite marier sa fille, la très jolie Isabelle, a un seigneur qu’il aura lui-même choisi. Pour ce faire, il a invité tous les prétendants dans son château, afin de faire le meilleur choix possible, pour sa fille, mais aussi pour lui-même. Mais c’est sans compter sur la jeune servante d’Isabelle, Alix, qui ne veut pas de n’importe qui pour sa maîtresse ! Du coup, elle fait le tour des prétendants, fouine et interroge tout le monde, dans le but de choisir celui qu’il faut. Le compte Orderic a porté son choix sur le duc Jean, mais Alix, elle, préfère le chevalier Etienne de Peyrac, qui a l’avantage d’être jeune et agréable à regarder ! Mais, quand le duc Jean est retrouvé mort et que tous les soupçons se portent sur Etienne, Alix ne sait plus que penser ! Est-il vraiment le preux chevalier qu’il prétend être ? Elle doit à tout prix démêler le faux du vrai et résoudre ce mystère.

Mon avis : Franchement, je suis assez déçue de ce roman. J’aime pourtant beaucoup Evelyne Brisou-Pellen, mais là, je dois avouer que je n’ai pas vraiment adhéré à cette histoire. Ce n’est pas tant le récit qui me dérange, car il est très bien ficelé et l’intrigue est très prenante. Pour moi, le problème, c’est Alix, le personnage principal : selon l’histoire, elle est âgée de dix ans, mais elle parle, agit, réfléchit et fait des déductions comme quelqu’un de beaucoup plus âgé ! Ce n’est pas du tout crédible ! Alors qu’elle n’est qu’une servante, tout le monde lui passe tous ses caprices et même le maître des lieux, le comte Orderic, la laisse lui dicter la conduite à adopter. Franchement, si elle avait été âgée de seize ans, ce serait passé, mais là, non, je n’adhère pas. C’est vraiment dommage. bague aux trois hermines

Extrait : « Alix secoua sa crinière longue et frisée :

_Je vous connais bien, dit-elle, vous parlez de mes cheveux pour éviter de parler de votre mariage.

Isabelle poussa un soupir.

_J’essaie de ne pas trop y penser. C’est à mon père de décider, et mon père a beaucoup d’affection pour moi : je peux compter sur lui pour faire le meilleur choix.

_Un vieux père n’a pas forcément les mêmes goûts qu’une jeune fille de dix-huit ans, grogna Alix. Moi, parmi les prétendants qui sont arrivés aujourd’hui, je n’en choisirais aucun.

Isabelle tira rêveusement sur les cheveux embrouillés.

_Tu n’as que dix ans, tu ne comprends pas tous les problèmes.

_Ce que je comprends, c’est que votre père vous enferme ici pour pouvoir choisir tranquillement votre époux. Si votre mère avait vécu…

_Non Alix, tu exagères. Je suis sa fille unique, et il m’aime plus que tout. S’il me demande de m’enfermer dans ma chambre tant que les prétendants seront au château, c’est pour m’éviter des déceptions : puisque je ne verrai aucun des époux possibles, je n’aurai pas de regret lorsqu’on me présentera celui qui a été choisi !

_Je vous trouve beaucoup trop résignée. Ah non, alors ! Moi je ne supporterais pas une chose pareille. Quand j’en aurai l’âge, je choisirai seule mon mari !

Isabelle eut un pauvre sourire :

_Moi aussi, j’en rêvais, jusqu’à ce que je me rende compte que je suis l’héritière d’une grande fortune, de terres importantes… »




J’ai lu : L’assassin est au collège, de Marie-Aude Murail

20 05 2016

L’assassin est au collège

Marie-Aude Murail

Résumé : Il se passe des choses étranges au collège de Saint-Prix. Le principal, M. Agnelle reçoit d’étranges lettres anonymes, les copies du professeur d’histoire-géographie ont été volées et barbouillées de sang, une élève de 6ème raconte dans une rédaction qu’elle se fait toujours assassiner et quelques jours plus tard, elle se défenestre… Mais que se passe-t-il réellement dans cet établissement. Afin d’éclaircir ce mystère, l’inspecteur Berthier fait appel à Nils Hazard, étruscologue et Catherine Roque, sa charmante secrétaire. Nils remplacera le professeur d’histoire-géographie, en pleine dépression nerveuse. Malheureusement pour lui, il déteste les élèves. Mais ce n’est pas le pire : il risque sa vie, plus qu’il ne pourrait le croire…l'assassin est au collège

Mon avis : Franchement, je ne m’attendais pas du tout à ce genre d’histoire. J’avais imaginé, un peu naïvement peut-être, que l’enquête aurait été menée par des élèves. Pas du tout, les élèves ne tiennent pas de place particulière dans le roman, à part peut-être le rôle de chahuteurs. Toutefois, j’ai beaucoup apprécié le personnage de Nils Hazard, cet homme fasciné par les étrusques, maladroit, sarcastique et amoureux de sa belle secrétaire. Le tandem qu’il forme avec Catherine est détonnant. N’empêche que je suis tout de même restée sur ma fin. L’histoire était un peu précipitée par moments et la fin, prévisible.

Extrait : « Quelques ricanements me rappelèrent à moi. C’était les 4es1. Cherchant d’un regard en biais le défaut dans ma cuirasse, ils étaient déjà en train de m’inventer un surnom grotesque.

_La porte est fermée, claironna un rouquin.

J’avais la clef de la salle 401 qui devait être ma salle principale. Les élèves s’écartèrent sur mon passage. J’avançai la clef vers la serrure. Un gloussement m’avertit que j’allais me rendre ridicule. Je palpai mon blouson et je sortis de la poche intérieure le coupe-papier effilé de Catherine. Grâce à lui, je pus faire tomber de la serrure le plâtras qui l’obstruait. Je regardai le rouquin :

_15-0.

Et je tournai la clef. Je m’imaginais un peu vite les avoir impressionnés.

_Où en êtes-vous dans le programme de géographie ? demandai-je à une jeune fille du premier rang.

Elle était très brune de teint et de cheveux. J’appris par la suite qu’elle était iranienne et qu’elle s’appelait Naéma.

Elle baissa les yeux en marmonnant :

_Je ne sais pas.

La consigne avait été donnée : aucun contact avec l’ennemi. Les bons élèves, dont elle était, s’y pliaient par crainte de se faire traiter de lèche-bottes. 

_Eh bien, nous allons étudier la démographie des pays d’Europe de l’Ouest, dis-je en soupirant malgré moi. (…)

_Vous ne prenez jamais de notes ? demandai-je à Naéma.

_On ne sait pas.

_Alors vous allez copier sous ma dictée, dis-je, m’étranglant de fureur.

La classe s’ébroua au son de « T’as un stylo ? T’as une copie ? File-moi une cartouche ! » Cinq minutes plus tard, je dictai mon cours, me retournant parfois vers le tableau pour y inscrire des chiffres. Dans mon dos, j’entendis soudain un « banzaï ! » nettement claironné puis les néons s’éteignirent et quelques filles poussèrent un cri aigu.

_Y a plus de lumière, m’sieu !

_Merci. Je m’en suis rendu compte.

Je terminai mon cours dans le noir et au milieu du brouhaha. La haine, comme un fer chaud, me brûlait la nuque.

J’avais envie d’attraper un élève, n’importe lequel et d’aller lui cogner la tête contre celle de Sampan. La sonnerie vint me délivrer. Sans un regard, sans un salut, les 4es1 se ruèrent vers la sortie. Jules passant devant moi lança à la cantonnade :

_15-30 ! » 




J’ai lu : L’enfant papillon, de Gabrielle Massat

1 03 2016

L’enfant papillon

Gabrielle Massatl-enfant-papillon-558318-250-400

Résumé : L’histoire se déroule en l’an 97, après la Grande Épidémie qui a décimé la majeure partie de la population de la Cité. Depuis, les habitants vivent confinés entre les murs, afin de ne pas propager le virus, qui a survécu. Maïa Freeman, jeune recrue de l’armée, âgée de dix-sept ans, étouffe entre les murs. Elle ne rêve que de liberté et veut vivre à l’Extérieur. Du coup, quand Dimitri Bielinski, son mentor, est arrêté par sa faute et condamné au Châtiment, elle décide de tenter le tout pour le tout : le sauver et retrouver le mythique « Enfant Papillon », qui serait le seul à être sorti de la cité et avoir visité l’extérieur des murs. Dans sa quête, elle s’alliera à deux hommes : Zéphyr, un tueur à gage particulier et Nathanaël, un Lazul, c’est-à-dire un être atteint par la maladie, dont la caractéristique est d’avoir la peau blafarde et les cheveux bleus. Ensemble, ils chercheront le moyen de sortir et de recouvrer la liberté. Mais cette quête sera semée d’embûches.

 

Leur vie sera mise en jeu…

Mon avis : Je vous ai déjà présenté plusieurs livres ayant pour thème le confinement de la population (Dans les larmes de Gaïa, Le Monde d’En-Haut), mais celui-ci est de loin mon préféré ! Je l’ai tout simplement dévoré. Premièrement, l’histoire est beaucoup mieux construite. L’auteure a une façon d’écrire qui accroche et fait preuve d’un réel talent en matière de suspense. J’ai tremblé d’un bout à l’autre pour les personnages. Deuxièmement, j’ai beaucoup aimé les personnages : Maïa est une jeune fille au caractère bien trempé. Elle a un rêve et est prête à tout pour y parvenir. C’est un personnage en pleine évolution. Lorsqu’elle rencontre Nathanaël, au début, elle le méprise car c’est un Lazul et que les Lazuli sont considérés par la société comme des monstres. Mais leur collaboration lui permet de changer sa mentalité, à tel point, qu’elle finit par en tomber amoureuse. Nathanaël n’est pas un Lazul comme les autres : malgré les brimades et les injustices qu’il à subies, il ne baisse jamais la tête et se considère comme un être égal aux autres. Il refuse l’amour que Maïa lui porte, car il sait que la maladie qui sommeille en lui finira par l’emporter. Il est très touchant comme personnage. Zéphyr est un tueur à gages au grand cœur, qui a sauvé et recueilli Nathanaël, malgré sa condition de Lazul. Vraiment, je vous en recommande chaudement la lecture. C’est l’un de mes coups de cœur !!

Extrait : « _On ne peut pas sortir, répéta la mère de Maïa. Tu le sais aussi bien que moi. C’est l’Extérieur qui contrôle l’électricité des Murs.

_ça fait cent ans que la Grande Épidémie est finie ! Même toi, tu ne connais personne qui l’ait vécue ! Pourquoi ceux de l’Extérieur ne nous ont pas libérés depuis, hein ?

_Tu le sais très bien. L’armée est au fait de la situation. 

Maïa soupira. Le général des armées était le seul membre de la Cité à être en contact direct avec l’Extérieur via une ligne téléphonique privée. Les habitants ne savaient que ce que Solomon White voulait bien transmettre. On enseignait les raisons de l’enfermement aux jeunes dès les classes primaires. Les tracts en provenance de l’Extérieur, distribués régulièrement par l’armée, se chargeaient d’en remettre une couche. Et puis, il y avait les Lazuli, ces preuves vivantes de l’horreur du virus, qu’on stigmatisait dès l’enfance. Ces hommes et ces femmes aux cheveux bleus rappelaient au reste des habitants la raison d’être des Murs. »