Prix de la critique littéraire: les textes primés
31 05 2012Le vendredi 25 mai , sous un soleil radieux, la journée des élèves a débuté par la remise des prix du concours de la critique littéraire. La seconde édition pour 2013 est en préparation.Madame Maiche , documentaliste et madame Desmons , professeur de lettres ont remis aux lauréats les prix décernés par le jury. Le concours était ouvert à la seule classe de seconde 1. Les trois gagnants sont repartis avec des cartes cadeaux et des entrées gratuites pour les expositions permanentes du musée des beaux – arts de Lille . Ils étaient ravis . Merci donc à la classe de seconde 1 et félicitations aux lauréats.
Premier prix : Valentin, pour un roman de Garcia Marquez. Félicitons cet élève qui n’a pas été rebuté par la difficulté , ni par la longueur du livre, argument souvent avancé par les élèves… La critique de Valentin:
Fièvre d’Amour en Colombie.
Cher Monsieur Marquez,
Je voulais vous informer que vous comptez un admirateur de plus! Il y a quelques semaines, j’achevais L’Amour au temps du choléra et mon espoir perdu me fût rendu : enfin, j’avais trouvé une histoire d’amour piquante, tumultueuse… Splendide! Moi qui m’étais résolu à penser que les péripéties amoureuses n’étaient sujettes qu’à l’écriture de romans mièvres… Me voilà rassuré! En effet, je trouve très ennuyeux tous ces romans à l’eau de rose; j’attends une certaine profondeur de mes lectures. Et votre livre répond à cette attente: il nous donne matière à méditer sur les sentiments et les comportements humains.
Votre Nobel de 1982 est entièrement mérité et rend compte d’un superbe travail littéraire. La façon dont vous maniez l’art narratif est exquise et vos transitions entre les époques de votre histoire donnent une agréable fluidité à votre roman. Le réalisme du récit en est vraiment renforcé. A ce propos, Stendhal disait que « le roman est un miroir que l’on promène le long du chemin » ; ainsi, l’aventure amoureuse que vous contez aurait le parfum de la réalité… Je n’en doute pas mais elle me semble extraordinairement merveilleuse (prenez ce terme au sens de hors-norme): comment Tristino Ariza est-il parvenu à entretenir sa flamme pour une femme qui l’a délaissé et s’est, comble de malheur, mariée à un autre? Un sentiment d’émulation le pousse à se faire un nom et une fortune pour reconquérir Fermina Daza. Mais ce «pauvre homme» n’éveille que la pitié de sa «déesse couronnée». Le « réalisme magique » de votre style prend tout son sens ici: l’inimaginable s’invite dans ce cadre si vrai.
Parallèlement nous suivons les épreuves de la routine conjugale du couple Juvénal-Fermina qui font parfois sourire et introduisent le comique dans un fond de registre pathétique. Ainsi, quand Juvénal déclare que sa camomille à «un goût de fenêtre», sa femme et ses servantes, surprises, sont obligées de goûter la tisane pour comprendre, qu’en effet, la boisson a la saveur de fenêtre bouillie! Je m’essayerais volontiers à ce breuvage… Cependant, il y a une petite ombre à ce tableau: je trouve extrêmement dommage que vous employez parfois un ton cru qui brise le lyrisme et la magie de votre récit.
En plus d’introspections et de trait d’humour, vous m’avez fait voyager dans la Colombie de la fin du XIXème siècle. Ce fût un très beau voyage! Je vous en remercie vivement et espère que vous allez (avez ?) rassembler un respectable cercle d’admirateurs!
Je vous dis à bientôt, j’espère, pour un nouveau séjour dans votre pays.
Valentin
Deuxième prix, Anaïs ,pour la pièce de théatre de Wadji Mouawad
Forêts
de Wadji Mouawad
Critique littéraire sous forme d’interview
Anaïs
Seconde 1
11 avril 2012
La critique littéraire de la semaine
Forêts, une aventure à travers les générations
Interview de la jeune critique littéraire Anaïs par Jean Martin.
Jean Martin : Pouvez-vous nous présenter Wajdi Mouawad en quelques mots ?
Anaïs Muhr : Wajdi Mouawad est un homme de théâtre libano-québécois, tout à la fois metteur en scène, auteur, comédien mais aussi directeur artistique, plasticien et cinéaste.
JM : Racontez-nous l’histoire ?
AM : « Forêts » est une pièce de théâtre dont l’histoire est centrée sur Loup, une jeune fille de 16 ans qui cherche à se comprendre en menant l’enquête sur ses ancêtres et ses origines. Ainsi, remontant le texte, de secrets en secrets, on assiste aux nombreuses générations qui l’ont précédée et le portrait de six femmes en particulier.
JM : Y a-t-il des thèmes en particulier ?
AM : Le thème de la douleur est particulièrement présent dans le texte ainsi que le thème de la famille ou encore le thème de l’Histoire : l’histoire s’étale sur un siècle allant des crises minières de la fin du 19ème siècle à la chute du mur de Berlin en 1989 en passant par les deux guerres mondiales.
JM : Qu’est-ce qui fait la spécificité de ce texte ?
AM : Sa structure. Il est d’ailleurs difficile de résumer l’œuvre tant les histoires se confondent, se mélangent et se répondent les unes les autres. Il n’y a en effet pas un cadre spatio-temporel mais des cadres spatio-temporels qui se mêlent. Un chapitre peut alors recouvrir plusieurs générations.
JM : Et les personnages ?
AM : Les personnages sont nombreux : dix-sept au total. Et de tous âges. On les voit grandir et évoluer, en bien ou en mal. Le regard du lecteur sur eux évolue également : certains pour qui on peut éprouver une certaine compassion à la première rencontre, peuvent s’avérer de véritables monstres au fil du texte. D’autres sont particulièrement attachants. Au fil du livre, on comprend les liens qui les unissent et on constate que les traumatismes traversent les générations.
JM : Pour conclure, conseillez-vous à nos lecteurs de lire ce livre ?
AM : Bien sûr, je les encourage vivement à le lire avec autant de plaisir que j’ai eu à le lire moi-même ! Ce livre se démarque vraiment des autres de par son originalité : le temps et les lieux se mélangent et forment alors une atmosphère étonnante et peu commune. Les personnages des différentes générations évoluent avec leur temps et on remarque des similitudes entre eux. Ils sont très touchants.
Troisième prix: Pauline
Prix de la critique littéraire
Attentat d’Amélie Nothomb 19/02/2012
Pauline 2nde1 |
Attentat est un roman qui paru en 1997. Il est écrit par Amélie Nothomb, qui née le 13 août 1967 à Köbe au Japon. En 1997, lors de la parution d’Attentat l’auteur est déjà connu des lecteurs grâce à Hygiène de l’assassin, ou encore Sabotage amoureux…
Ce roman nous raconte l’histoire d’un jeune homme qui a un physique peu gratifiant voir répugnant. Epiphane, le personnage qui d’après les descriptions serait monstrueux, rencontre une jeune femme, Ethel, à la beauté « parfaite » et en tombe amoureux. Cependant leur histoire est impossible car la jeune femme rencontre Xavier, un jeune élégant et raffiné, sans savoir les vrais sentiments d’Epiphane. La belle et la bête, Ethel et Epiphane, voient une amitié très forte se tisse entre eux. Grâce à la persuasion d’Ethel face à des personnes travaillant dans la mode, elle parvient à ce qu’Epiphane devienne mannequin. A ce moment là, leur vie change car ce jeune disgracieux parvient à être reconnu et à être réclamer pour tous les défilés, ce qui ne l’éloigne pas d’Ethel. Un jour, on le contact pour qu’il soit juge d’un concours de beauté. Durant ce séjour, il contactera Ethel par fax mais tout basculera. En quoi ce voyage va-t-il bouleverser la vie d’Epiphane et Ethel ?
Amélie Nothomb met en scène un personnage qui est laid et qui en a conscience : « La première fois que je me vis dans un miroir, je ris : je ne croyais pas que c’était moi. A présent, quand je regarde mon reflet, je ris : je sais que c’était moi. Et tant de hideur a quelque chose de drôle. » . Dès la première page, l’auteur superpose la laideur et l’humour.
Mais alors pourquoi Amélie Nothomb choisit de mettre en scène un personnage hideux ?
Moi jeune fille de quinze ans, qui ai reçu beaucoup de critiques au sujet de mon poids plus élevé que la moyenne ou encore ma peau qui n’est pas parfaite, je trouve que l’auteur pourrait être plus délicate dans sa manière d’écrire. Aujourd’hui nous vivons dans une société qui prétend que le physique n’est pas le premier critère que l’on juge et pourtant, tout le monde sait que c’est sur la physionomie de la personne en face de nous que l’on se fait la première opinion. Alors pourquoi inventer un personnage qui a tous les défauts possibles et imaginables ? Pourquoi n’avoir aucune pitié pour le personnage et le lecteur ?
Amélie Nothomb écrit aussi des descriptions et des scènes choquantes. Par exemple un passage du livre décrit un rêve fait par Epiphane. Le personnage s’imagine qu’il est un taureau et que celui-ci embroche une jeune chrétienne vierge. Dans ce passage, les détails sont extrêmement précis et par conséquent cet extrait devient effroyable.
Le thème choisi pas l’auteur est un sujet fort intéressant, je ne pense pas qu’Amélie Nothomb a réalisé à qu’elle point son livre est choquant, troublant, avec des scènes abusives. Tout au long de ma lecture, je n’ai ressenti aucune pitié, aucune gentillesse de l’auteur pour son personnage. Et même si tout cela reste fictif, je respecte les idées de l’auteur tout en gardant mon avis que ce livre peut blesser ou affaiblir davantage une personne qui, comme moi, a un passé qui rejoint le sujet principal de ce livre.
Rédigé par Pauline
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cdikernanec
Catégories : Critique littéraire, Littérature contemporaine
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