Actualité Internationale – Référendum en Espagne : Un chemin encore semé d’embûches pour l’indépendance Catalane

        Une grave crise politique se dessine en Espagne, au lendemain du Référendum très mouvementé sur l’indépendance totale de la Catalogne. Un pavé dans la marre qui passe mal auprès des dirigeants espagnols, qui refusent tout débat sur le sujet.

 

Màrius Montón / 20 Septembre 2017

   Après la victoire du « Oui » en faveur de la proclamation de l’indépendance de la Catalogne, les Séparatistes* (=Personnes qui sont pour la distinction entre la Catalogne et de l’Espagne) fêtent le pas de plus fait vers l’émancipation de la région. Cependant la route est encore longue avant d’ajouter le pays « Catalogne » sur votre carte du Monde : la maire de Barcelone, Ada Colau, prévient qu’une déclaration d’indépendance est « une erreur », qui poserait des problèmes immenses en termes économiques, sociaux et politiques, on ne bâtit pas un pays en quelques jours. De plus, rien n’est vraiment joué : Mariano Rajoy (Président du gouvernement d’Espagne depuis 2011) peut, à l’aide de l’article 155 de la Constitution, suspendre l’autonomie de la Catalogne et en reprendre sa direction. Une victoire en demi-teintes, en somme. Il est très probable que le Président Espagnol décide de réagir, et cela pourrait passer par des sanctions judiciaires très sévères : Carles Puigdemont (journaliste et homme politique espagnol, membre du Parti démocrate européen catalan. Personne à l’origine du Réferendum) et l’ensemble de l’exécutif catalan risquent de très grosses peines pour l’organisation de ce Réferendum interdit. Le procureur général espagnol avait émis l’idée que l’arrestation du leader de ce mouvement restait une possibilité, même si elle n’était pas envisagée dans l’immédiat. Il risque donc 15 à 30 ans de prison et une privation de ses droits civiques. Très chère liberté.

             Generalitat de Catalunya / Diari Oficial de la Generalitat de Catalunya

    C’est aussi dans la rue que la tension pourrait connaître un nouveau souffle : dimanche soir, plusieurs syndicats et partis politiques ont appelé à une grève générale pour le mardi suivant. L’objectif est simple. Avec une forte mobilisation, ils pourraient tenter de commencer le débat sur les questions de financement et d’autonomie de la Catalogne libérée. Des révoltes sociales aux allures de début de guerre civile, qui fâchent ceux qui veulent garder une Espagne unifiée et ceux qui rêvent de s’en émanciper. Rappelons que de terribles affrontements ont déjà eu lieu avant le Référendum de dimanche et que la situation ne semble pas se calmer. On pourrait se demander alors comment peut-on débattre sur un sujet si délicat pour réguler la situation sans l’empirer, au vue des nombreuses violences entre manifestants et policiers ; ainsi que les centaines de blessés que l’on dénombre  à cause des  soulèvements de la population espagnole… Très chère liberté.

                                                                                                       Solène Tissot