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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Oral de rattrapage : Oeuvres, textes, analyse

 Durée de l’épreuve : 20 minutes.

Temps de préparation : 20 minutes.

Principe de l’épreuve : explication d’un texte extrait de l’œuvre (ou des œuvres) étudiée(s) en classe et présente(s) sur la liste officielle préparée par le professeur et validée par l’établissement. Cette explication est suivie d’un court entretien avec l’examinateur. La liste comporte :

–         Deux œuvres au moins en série L ;

–         Une œuvre au moins dans les séries ES et S.

Remarques :

–         Si l’œuvre n’a été étudiée que dans certaines de ses parties, la délimitation précise des parties concernées doit être indiquée explicitement sur la liste.

–         Si le candidat ne présente aucune liste, ou présente une liste non conforme au programme, l’examinateur présentera un texte de son choix au candidat.

Attention ! Toujours se présenter avec deux exemplaires du livre (un pour soi et un pour l’examinateur).

 L’examinateur choisit un bref fragment que le candidat doit expliquer.

Généralement, on demande à l’élève de commencer par lire le texte. Cette lecture est importante car sa clarté témoigne déjà de la compréhension du candidat.

Elle est suivie de l’explication linéaire du texte. Pas plus qu’à l’écrit on n’exige du candidat une connaissance étendue de l’auteur et de l’histoire de la philosophie. En revanche, il est vivement déconseillé de se présenter sans avoir lu attentivement les œuvres présentées sur la liste.

Les questions de l’examinateur : la règle est la bienveillance – il s’agit d’un oral de rattrapage. L’examinateur est d’abord là pour contrôler votre travail tout au long de l’année. Les questions qu’il pose ne sont donc pas des pièges mais au contraire des tentatives pour vous guider et vous aider à rectifier par vous-même vos erreurs.

Pour l’oral du rattrapage de philosophie, vous devrez présenter des oeuvres (2 en ES, 1 en S) :

-La Lettre à Ménécée d’Epicure (ES)

-L’existentialisme est un humanisme Sartre (ES et S)

Commencez par relire ce que nous avons fait sur ses auteurs et oeuvres dans l’année.

Epicure : extraits évalués

Epicure à Ménécée, salut.

Qu’on ne remette pas la philosophie à plus tard parce qu’on est jeune, et qu’on ne se lasse pas de philosopher parce qu’on se trouve être vieux. Il n’est en effet, pour personne, ni trop tôt ni trop tard lorsqu’il s’agit d’assurer la santé de l’âme. Or celui qui dit que le moment de philosopher n’est pas encore venu, ou que le moment est passé, est semblable à celui qui dit, s’agissant du bonheur, que le moment n’est pas encore venu ou qu’il est passé. Par conséquent, doivent philosopher aussi bien le jeune que le vieillard, celui-ci afin qu’en vieillissant il reste jeune sous l’effet des biens, par la gratitude qu’il éprouve à l’égard des événements passés, et celui-là, afin que, tout jeune qu’il soit, il soit aussi un ancien par son absence de crainte devant ce qui va arriver.

EPICURE, Lettre à Ménécée, GF, trad. Pierre-Marie Morel, p. 49-50

 

Accoutume-toi à considérer que la mort n’est rien pour nous, puisque tout bien et tout mal sont contenus dans la sensation ; or la mort est privation de sensation. Par suite, la sûre connaissance que la mort n’est rien pour nous fait que le caractère mortel de la vie est source de jouissance, non pas en ajoutant à la vie un temps illimité, mais au contraire en la débarrassant du regret de ne pas être immortel. En effet, il n’y a rien de terrifiant dans le fait de vivre pour qui a réellement saisi  qu’il n’y a rien de terrifiant dans le fait de ne pas vivre. Aussi parle-t-il pour ne rien dire, celui qui dit craindre la mort, non pour la douleur qu’il éprouvera en sa présence, mais pour la douleur qu’il éprouve parce qu’elle doit arriver un jour ; car ce dont la présence ne nous gêne pas ne suscite qu’une douleur sans fondement quand on s’y attend. Ainsi, le plus effroyable des maux, la mort, n’est rien pour nous, étant donné, précisément, que quand nous sommes la mort n’est pas présente ; et que, quand la mort est présente, alors nous ne sommes pas. Elle n’est donc ni pour les vivants ni pour ceux qui sont morts, étant donné, précisément, qu’elle n’est rien pour les premiers et que les seconds ne sont plus.

 

EPICURE, Lettre à Ménécée, GF, trad. Pierre-Marie Morel, p. 45-46

Maintenant il faut parvenir à penser que, parmi les désirs, certains sont fondés en nature, d’autres sont vains. Parmi les désirs naturels, certains sont nécessaires, d’autres ne sont que naturels. Parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires pour le bonheur, les autres pour le calme du corps, d’autres enfin simplement pour le fait de vivre. […] Et c’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie bienheureuse. Car il est le premier des biens naturels. Il est au principe de nos choix et refus ; il est le terme auquel nous atteignons chaque fois que nous décidons quelque chose, avec, comme critère du bien, notre sensibilité. Précisément parce qu’il est le bien premier, épousant notre nature, c’est toujours lui que nous recherchons. Mais il est des cas où nous méprisons bien des plaisirs : lorsqu’ils doivent avoir pour suite des désagréments qui les surpassent ; et nous estimons bien des douleurs meilleures que les plaisirs : lorsque, après les avoir supportées longtemps, le plaisir qui les suit est plus grand pour nous. Tout plaisir est en tant que tel un bien et cependant il ne faut pas rechercher tout plaisir ; de même la douleur est toujours un mal, pourtant elle n’est pas toujours à rejeter. Il faut en juger à chaque fois, en examinant et comparant avantages et désavantages, car parfois nous traitons le bien comme un mal, parfois au contraire nous traitons le mal comme un bien.

EPICURE, Lettre à Ménécée, trad. Solovine

[…] nous considérons l’autosuffisance elle aussi comme un grand bien, non pas dans l’idée de faire avec peu en toutes circonstances, mais afin que, dans le cas où nous n’avons pas beaucoup, nous nous contentions de peu, parce que nous sommes légitimement convaincus que ceux qui ont le moins besoin de l’abondance sont ceux qui en tirent le plus de jouissance, et que tout ce qui est naturel est facile à acquérir, alors qu’il est difficile d’accéder à ce qui est sans fondement. Car les saveurs simples apportent un plaisir égal à un régime d’abondance quand on a supprimé toute la souffrance qui résulte du manque, et du pain et de l’eau procurent le plaisir le plus élevé, lorsqu’on s’en procure alors qu’on en manque. Donc, s’accoutumer aux régimes simples et non abondants assure la plénitude de la santé, rend l’homme actif dans les occupations nécessaires à la conduite de la vie, nous met dans de plus fortes dispositions quand nous allons, par moments, vers l’abondance, et nous prépare à être sans crainte devant les aléas de la fortune.

EPICURE, Lettre à Ménécée, GF, trad. Pierre-Marie Morel, p. 49-50

Pour ces extraits, je vous renvoie, si vous souhaitez commencer dès maintenant à peaufiner votre connaissance des extraits à lire ces très complètes explications.

http://la-philosophie-au-programme.blogspot.fr/2013/10/lexistentialisme-est-un-humanisme-texte.html

http://www.roseaupensant.fr/medias/files/l-existientialisme-est-un-humanisme.pdf

Extraits pour l’oeuvre de Sartre :

dans l’éd. Gallimard – Folio essais

1- « « Qu’est-ce que signifie ici que l’existence(…)responsable de tous les hommes.  » P29-30

2- « Quand nous disons que l’homme se choisit(…)je choisis l’homme. »p32-33

3-« Ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche(…)qui vous engage totalement.p55-56

4-« S’il est impossible de trouver en chaque homme(…) pour s’en accommoder. » p59-60

http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=25031#telechargement-format-pdf-resultat-25031

« Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’hommes est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut après cet élan vers l’existence, l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. Tel est le premier principe de l’existentialisme. C’est aussi ce qu’on appelle la subjectivité, et que l’on nous reproche sous ce nom même. Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l’homme a une plus grande dignité que la pierre ou que la table ? Car nous voulons dire que l’homme existe d’abord, c’est-à-dire que l’hommes est d’abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l’avenir. L’hommes est d’abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d’être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ; rien n’existe préalablement à ce projet ; rien n’est au ciel intelligible, et l’homme sera d’abord ce qu’il aura projeté d’être. Non pas ce qu’il voudra être. Car ce que nous entendons ordinairement par vouloir, c’est une décision consciente , et qui est pour la plupart d’entre nous postérieure à ce qu’il s’est fait lui-même. Je peux vouloir adhérer à une parti, écrire un livre, me marier, tout cela n’est qu’une manifestation d’un choix plus originel, plus spontané que ce qu’on appelle volonté. Mais si vraiment l’existence précède l’essence, l’homme est responsable de ce qu’il est. Ainsi, la première démarche de l’existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu’il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence. Et quand nous disons que l’homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire que l’homme est responsable de sa stricte individualité, mais qu’il est responsable de tous les hommes.  » P29-30

« Quand nous disons que l’homme se choisit, nous entendons que chacun d’entre nous se choisit, mais par là nous voulons dire aussi qu’en se choisissant il choisit tous les hommes. En effet, il n’est pas un de nos actes qui, en créant l’homme que nous voulons être, ne crée en même temps une image de l’homme tel que nous estimons qu’il doit être. Choisir d’être ceci ou cela, c’est affirmer en même temps la valeur de ce que nous choisissons, car nous ne pouvons jamais choisir le mal ; ce que nous choisissons, c’est toujours le bien, et rien ne peut être bon pour nous sans l’être pour tous. Si l’existence, d’autre part, précède l’essence et que nous voulions exister en même temps que nous façonnons notre image, cette image est valable pour tous et pour notre époque tout entière. Ainsi, notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous ne pourrions le supposer, car elle engage l’humanité entière. Si je suis ouvrier, et si je choisis d’adhérer à un syndicat chrétien plutôt que d’être communiste, si, par cette adhésion, je veux indiquer que la résignation est au fond la solution qui convient à l’homme, que le royaume de l’homme n’est pas sur la terre, je n’engage pas seulement mon cas : je veux être résigné pour tous, par conséquent ma démarche a engagé l’humanité tout entière. Et si je veux, fait plus individuel, me marier, avoir des enfants, même si ce mariage dépend uniquement de ma situation, ou de ma passion, ou de mon désir, par là j’engage non seulement moi-même, mais l’humanité tout entière sur la voie de la monogamie. Ainsi je suis responsable pour moi-même et pour tous, et je crée une certaine image de l’homme que je choisis ; en me choisissant, je choisis l’homme. »p32-33

http://eyssette.net/docs/2013-2014/modele-explication-sartre.pdf

 

« Ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche ou héros. Un des reproches qu’on fait le plus souvent aux Chemins de la liberté(1), se formule ainsi : mais enfin, ces gens qui sont si veules( 2), comment en ferez-vous des héros ? Cette objection prête plutôt à rire car elle suppose que les gens naissent héros. Et au fond, c’est cela que les gens souhaitent penser : si vous naissez lâches, vous serez parfaitement tranquilles, vous n’y pouvez rien, vous serez lâches toute votre vie, quoique vous fassiez ; si vous naissez héros vous serez parfaitement tranquilles, vous serez héros toute votre vie, vous boirez comme un héros, vous mangerez comme un héros. Ce que dit l’existentialiste (2), c’est que le lâche se fait lâche, que le héros se fait héros ; il y a toujours une possibilité pour le lâche de ne plus être lâche, et pour le héros de cesser d’être un héros. Ce qui compte, c’est l’engagement total, et ce n’est pas un cas particulier, une action particulière qui vous engage totalement. » p55-56

http://lairphilo.over-blog.fr/article-14543281.html

https://books.google.fr/books?id=DvPFCQAAQBAJ&pg=PA268&lpg=PA268&dq=si+vous+naissez+héros+vous+serez+aussi+parfaitement+tranquilles&source=bl&ots=6ftJjBXOZk&sig=PvS1sQmI07qq42Ksqr0ldmZGfCk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjSgYjY6KbUAhXEYJoKHTtpCpoQ6AEILTAB#v=onepage&q=si%20vous%20naissez%20héros%20vous%20serez%20aussi%20parfaitement%20tranquilles&f=false

https://mlasagesse.fr/Fichiers-Notions/Sartre-L-existentialisme-est-un-humanisme-lachete-et-courage.pdf

« S’il est impossible de trouver en chaque homme une essence universelle qui serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité humaine de condition. Ce n’est pas par hasard que les penseurs d’aujourd’hui parlent plus volontiers de la condition de l’homme que de Sa nature. Par condition ils entendent avec plus ou moins de clarté l’ensemble des limites a priori qui esquissent sa situation fondamentale dans l’univers. Les situations historiques varient : L’homme peut naître esclave dans une société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire. Ce qui ne varie pas, c’est la nécessité pour lui d’être dans le monde, d’y être au travail, d’y être au milieu d’autres et d’y être mortel… Et bien que les projets puissent être divers, au moins aucun ne me reste-t-il tout à fait étranger parce qu’ils se présentent tous comme un essai pour franchir ces limites ou pour les reculer ou pour les nier ou pour s’en accommoder. », p59-60
http://www.lyc-vinci-st-witz.ac-versailles.fr/spip.php?article30

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