la « conférence gesticulée » complète ci-dessous
https://www.youtube.com/watch?v=9MCU7ALAq0Q
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L’impressionnisme est un mouvement pictural français né de l’association de quelques artistes de la seconde moitié du XIXe siècle. Fortement critiqué à ses débuts, ce mouvement se manifeste notamment de 1874 à 1886 par des expositions publiques à Paris, et marqua la rupture de l’art moderne avec la peinture académique.
Ce mouvement pictural est notamment caractérisé par des tableaux de petit format, des traits de pinceau visibles, la composition ouverte, l’utilisation d’angles de vue inhabituels, une tendance à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes climatiques et lumineux, plutôt que l’aspect stable et conceptuel des choses, et à les reporter directement sur la toile. L’impressionnisme eut une grande influence sur l’art de cette époque, la peinture bien sûr, mais aussi les arts visuels (sculpture, photographie impressionniste dont le pictorialisme est le relais, cinéma impressionniste), la littérature et la musique.
Impression soleil levant Monet
L’avant-port du Havre Pissaro
couleur, tube de peinture, plein air, refusés
L’impressionnisme se singularise par le fait que l’on peut parler de l’œuvre sans avoir besoin de références extérieures, à la différence de l’art antique qui est fondé sur la mythologie, et de l’art roman sur l’histoire sainte. Les sujets sont ainsi puisés dans la nature. Par ailleurs, quand le sujet met en scène des individus, ce sont des contemporains. Citons, en exemple, le tableau Olympia de Manet qui explore le thème traditionnel du nu, mais de manière choquante pour cette période : Vénus est représentée en demi-mondaine du XIXe siècle, et le peintre travaille surtout la peinture (couleurs). Cette vision, encore réaliste par le sujet, est également une étude sur la lumière et donne ainsi naissance à l’art moderne qui s’intéresse aux effets de lumière et aux combinaisons des couleurs, une recherche qui est au cœur de l’impressionnisme.
Le cubisme est un mouvement artistique qui s’est développé principalement de 1907 à 1914 à l’initiative des peintres Pablo Picasso et Georges Braque, suivis par Juan Gris, Jean Metzinger, Albert Gleizes, Robert Delaunay, Henri Le Fauconnier et Fernand Léger. La période la plus féconde du cubisme analytique se situe entre 1910 et 1912. Elle est suivie par le cubisme synthétique de 1912 avec notamment les papiers collés de Braque et Picasso, interrompu pendant la Grande guerre de 1914 à 1918 et repris par Braque avec Juan Gris de 1917 à 1920.
Le terme « cubisme » provient d’une réflexion d’Henri Matisse qui qualifia de « cubiste » le tableau de Georges Braque Maisons à l’Estaque (1907-1908), idée relayée ensuite par le critique d’art Louis Vauxcelles, qui pour décrire ces demeures géométriques, parla de « petits cubes »
Le cubisme est sans doute le mouvement le plus décisif de l’histoire de l’art contemporain. Héritant des recherches de Cézanne sur la création d’un espace pictural qui ne soit plus une simple imitation du réel, et des arts primitifs qui remettent en cause la tradition occidentale, le Cubisme bouleverse la notion de représentation dans l’art. Comme le dit John Golding, historien de l’art et spécialiste de ce mouvement, « le cubisme est un langage pictural absolument original, une façon d’aborder le monde totalement neuve, et une théorie esthétique conceptualisée. On comprend qu’il ait pu imprimer une nouvelle direction à toute la peinture moderne ». Ils abandonnent l’unicité de point de vue du motif pour en introduire de multiples sous des angles divers, juxtaposés ou enchevêtrés dans une même œuvre. Ils s’affranchissent de la perspective pour donner une importance prépondérante aux plans dans l’éclatement des volumes. De 1907 à 1914, il réalise avec Georges Braque des peintures qui seront appelées « cubistes ». Elles sont caractérisées par une recherche sur la géométrie et les formes représentées : tous les objets se retrouvent divisés et réduits en formes géométriques simples, souvent des carrés. Cela signifie en fait qu’un objet n’est pas représenté tel qu’il apparaît visiblement, mais par des codes correspondant à sa réalité connue. Le cubisme consiste aussi à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l’espace. Picasso décompose l’image en multiples facettes (ou cubes, d’où le nom de cubisme) et détruit les formes du réel pour plonger dans des figures parfois étranges (comme une figure représentée sur une moitié de face, et sur l’autre de côté).
Maison à Estaque Cezanne
Maison à Estaque Braque
Le surréalisme est un mouvement littéraire, culturel et artistique du XXe siècle, comprenant l’ensemble des procédés de création et d’expression utilisant toutes les forces psychiques (automatisme, rêve, inconscient) libérées du contrôle de la raison et en lutte contre les valeurs reçues. En 1924, André Breton le définit dans le premier Manifeste du surréalisme comme un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale […] ».
Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie (XXe siècle).
Apolinaire, Rimbaud, Breton, Magritte, Duchamp, Prévert, Dali, Paul Eluard,
écriture automatique, cadavre exquis
La trahison des images Magritte
La persistance de la mémoire Dali
Le romantisme est un mouvement culturel apparu à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre et en Allemagne et se diffusant à toute l’Europe au cours du XIXe siècle, jusqu’aux années 1850. Il s’exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique et la politique. Il se caractérise par une volonté d’explorer toutes les possibilités de l’art afin d’exprimer ses états d’âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l’évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l’exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d’une sensibilité passionnée et mélancolique. Ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d’autres domaines, en particulier la peinture et la musique.
L’adjectif romantic nait en Angleterre vers 1650, dérivé du français « roman/romanz », il fait référence aux romans du Moyen Âge, les récits versifiés en langue romane, par opposition aux ouvrages rédigés en latin : « Romantic est proche de médiéval ou de gothique d’un côté, de romanesque, merveilleux, fabuleux, imaginaire ou fictif de l’autre. » Traduit en romantisch, l’adjectif passe en Allemagne à la fin du XVIIe siècle, où cette idée de « qui est semblable au roman » prend une connotation péjorative pour « éveiller dans l’âme le goût dangereux des chimères. » Au cours du XVIIIe siècle, il prend la signification de « comme dans un tableau », devenant synonyme de pictural car « dans l’expérience romantique, la nature est perçue à travers le prisme de l’art (originellement, le roman. » C’est dans cette acception que le mot fait son entrée dans la langue française avec Les Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau où il donne le qualificatif de romantique aux rives sauvages du lac de Bienne. Coïncidant avec la mode du jardin anglais organisant la nature comme dans un tableau, il s’associe à la notion de pittoresque.
À la fin du XVIIIe siècle en Allemagne, le romantisme, revenant à son sens médiéval, s’oppose à l’Antiquité et au Classicisme.
Ses principes constitutifs furent formulés pour la première fois en Allemagne entre 1770 et 1780 par les représentants du Sturm und Drang (Tempête et Passion), le nom du mouvement, emprunté au titre d’un drame de Friedrich Maximilian Klinger, trahissait la portée contestataire de son programme idéologique.
Mû par un sentiment de révolte à l’égard de la culture dominante des Lumières, le Sturm und Drang célébrait la force irrépressible du sentiment et le culte de l’individualité, considérés comme les préalables nécessaires à toute activité créatrice. Une des idées les plus novatrices de ce mouvement fut le concept de génie artistique, irrationnel et créatif, non plus discipliné par la raison comme pour les Lumières, mais animé d’une liberté intérieure capable de briser le carcan des codes et des conventions, puisant au contraire dans la subjectivité et prêtant l’oreille à l’inspiration divine, à l’intuition, aux passions.
Le véritable rejet du classicisme fut exprimé par les collaborateurs de la revue Athenaeum, fondée en 1798 par les frères Schlegel. Avec Ludwig Tieck, Schelling et Novalis ils formèrent le “groupe d’Iéna”. « Rejetant les modèles grecs et romains à l’époque où triomphait l’esthétique néo-classique, cette conception privilégiait l’expression de l’irrationnel et le mysticisme, le sentiment de l’infini et de l’immensité, le rapport entre la nature et le sentiment intérieur. »
En Angleterre, l’essai d‘Edmund Burke, Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau, paru en 1756, eut une influence considérable, sur la peinture du sublime et sur le mysticisme du paysage, tel que l’illustra Caspar David Friedrich. « En interprétant le sentiment du sublime comme un état d’âme provoqué par les violentes manifestations de la nature qui, par les cataclysmes ou les visions troublantes, frappent l’homme de stupeur, Edmund Burke rompait avec la conception classique de la nature, source d’harmonie et de sérénité.
La tourmente de la Révolution française puis de l’Empire provoque un bouleversement, politique, social et culturel dont les effets se font sentir dans l’Europe entière.
Selon le philosophe Michael Löwy, la vision romantique constitue une « autocritique de la réalité » qui porte sur cinq thèmes principaux : le désenchantement du monde, sa quantification, sa mécanisation, l’abstraction rationaliste et la dissolution des liens sociaux( et exaltation du sentiment patriotique)
Musique
Le piano-forte, en remplaçant le clavecin, permet désormais d’exploiter de puissants contrastes de dynamique. De la même façon, l’orchestration devient de plus en plus audacieuse et élaborée, d’autant plus que certains instruments, comme le cor, sont modifiés par les facteurs d’instruments de manière à devenir plus maniables.
Beethoven, Chopin, Liszt, Schubert, Brahms, Saint Saêns, Grieg, Tchaikovski,
https://www.youtube.com/watch?v=hHfy1K8ClFc
https://www.youtube.com/watch?v=O2gDFJWhXp8
(Impressionisme : Debussy, Ravel)
Peinture
Là ou le néoclassicisme prône une beauté idéale, le rationalisme, la vertu, la ligne, le culte de l’Antiquité classique et de la Méditerranée ; le romantisme s’oppose et promeut le cœur et la passion, l’irrationnel et l’imaginaire, le désordre et l’exaltation, la couleur et la touche, le culte du Moyen Âge et des mythologies de l’Europe du Nord.
Néanmoins, le romantisme en peinture ne se définit pas qu’en termes d’opposition, et développe ses propres caractéristiques, influencées par le baroque :
Le Voyageur contemplant une mer de nuages
Caspar David Friedrich
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La Liberté guidant le peuple
Eugène Delacroix
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Le Radeau de La Méduse
Théodore Géricault
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Voici un beau billet de Raphael Enthoven que je vous propose aujourd’hui.
Les humains sont cons d’être intelligents.
Le spectacle de la pleine lune au bout de la rue cesse de les bouleverser s’ils s’aperçoivent que c’est un réverbère.
Le chant du rossignol les laisse indifférents s’ils s’aperçoivent que c’est un enregistrement… Et les tableaux ne les intéressent que si l’auteur lui-même est une figure…
Mais comment aimer le monde, et comment s’étonner de ce qu’on en perçoit, malgré ce qu’on en sait ?
Je vous rappelle les différentes problématiques que vous devez vous efforcer de repérer pendant ces écoutes :
Commencez par trouver les problématiques concernées par les oeuvres au programme :
1 L’œuvre et son organisation
• L’œuvre et ses composantes : éléments constitutifs et leur organisation, unité et diversité, stratégies pour l’écoute, formes et structures.
• L’œuvre et son codage : libertés et contraintes, traditions/conventions/originalités, représentations visuelles et réalités auditives.
2 L’œuvre et ses pratiques
L’œuvre et sa diffusion : éditions, réception par le public (les publics) hier et aujourd’hui, supports de diffusion.
L’œuvre et ses prolongements : arrangement, transcription, citation. L’œuvre et son interprétation : conventions, délité, trahison, goût musical, authenticité stylistique.
3 L’œuvre et l’histoire
L’œuvre et ses références au passé : citation, emprunt, allusion, pastiche, hommage musical.
L’œuvre et son contexte : place de l’œuvre dans l’histoire, son environnement artistique, culturel, social et politique.
4 L’œuvre, la musique et les autres arts
L’œuvre, ses prétextes, ses références, ses usages : créations musicales d’après un texte, un tableau, un événement ; utilisation d’une œuvre préexistante dans une chorégraphie…
le tableau comparatif des deux écoutes peut vous permettre de repérer la(les) problématiques en jeu.
1- Instrumentation : différents instruments, nombre (formation=> genre), musique vocale et/ou instrumentale; musique de chambre (chacun une vois, ou orchestrale ensemble)
2- Tempo : Lent, Modéré, Rapide
3- Mesure : Binaire, ternaire, combien de pulsations par mesure…
4-Structure et carrure : forme globale et du thème
5-Genre : concerto, symphonie, chanson, …
6- Ecriture : monodique, polyphonique, contrapuntique, harmonique, mélodique
7-Période artistique : Renaissance, Baroque, …
8-Destination, public concerné : (film, danse, jazz, club, opéra, concert, plein air, de chambre, sacré…), live, studio…
9-Caractère : joyeux, triste, solennel,…
10-Inspirations : ressemblances, adaptation, influences…
11-Remarques : mode de jeu particulier, original, effet sonore…, effet rythmique, mélodique, nuances,
Rameau :
Les Indes galantes est le premier des six opéra-ballets de Jean-Philippe Rameau. Il est composé d’un prologue et de quatre entrées, sur un livret de Louis Fuzelier1. Cette œuvre est généralement considérée comme la plus représentative du genre de l’opéra-ballet.
L’œuvre a été créée le 28 août 1735; c’est la deuxième composition de Rameau pour la scène, après la tragédie lyrique Hippolyte et Aricie. Elle ne comportait alors que trois entrées, la dernière n’ayant été ajoutée qu’un peu plus tard, lors d’une représentation le 10 mars 1736. Cette structure à géométrie variable est permise par l’esprit de l’opéra-ballet, ou l’on ne parle pas d’actes, mais d’entrées, pour bien marquer que les différentes parties n’ont entre elles qu’une analogie thématique, et ne constituent en rien une intrigue suivie. Les Sauvages de Rameau, une pièce célèbre de nos jours, possède un itinéraire représentatif des airs qui accèdent à la popularité dès le XVIIIe siècle à travers les techniques de la transcription et de l’arrangement. Les Sauvages a d’ailleurs été une des pièces de Rameau les plus transcrites. Son itinéraire s’inscrit dans des pratiques musicales anciennes : la transcription, l’arrangement et la parodie. Problématiques : L’authenticité : jusqu’à quel point, l’œuvre originale transcrite est-elle respectée ?
La notion de « frontières ». Les frontières qu’on assigne aux genres et aux esthétiques sont souvent brouillées par les usages de la transcription ou de la parodie. Ainsi lorsqu’un air ou une pièce voyage à travers des univers sociaux et esthétiques différenciés, comme ceux de la musique savante et de la musique populaire, il unifie d’une certaine manières les pratiques compositionnelles et d’interprétation que l’on pense souvent à tort comme étanches. C’est le cas, par exemple, des airs d’opéras qui se retrouvent chantés dans à l’opéra-comique de la Foire au XVIIIe siècle.
Transcription : quasiment littérale, changement d’instruments, garde les voix aux instruments de timbre et ambitus similaire
Arrangement : modification des voix, suppression, adaptation
Je vous invite à regarder la page de ce groupe qui adapte des airs classiques très connus de manière très originale.
Mozart :
http://www.lyc-curie-sceaux.ac-versailles.fr/IMG/pdf/cours_divertimento_no1_.wps.pdf
http://www.lyc-curie-sceaux.ac-versailles.fr/IMG/pdf/ex._de_com_compare.wps.pdf
http://www.lyc-curie-sceaux.ac-versailles.fr/IMG/pdf/2e_com_comp_mozart.wps.pdf
Le divertimento est un genre musical apparu au milieu du xviiie siècle. Le style du divertimento est le plus souvent léger et allègre et, en général, composé pour un ensemble réduit. Souvent conçu pour accompagner les festins de la cour.
Officiant à la cour des princes Esterhazy pendant une grande partie de sa vie, Haydn y conçoit la majorité de son immense corpus. Chez lui, le genre du divertimento est à prendre comme un champ d’expérimentation dans lequel il teste des associations de timbres instrumentaux. Première étape vers les genres de musique de chambre connus, les divertimentos sont donc à géométrie variable et utilisent aussi bien les instruments à vent que les instruments à cordes ou la voix. Le Divertimento Hob. II/46 est singulier dans l’œuvre de Haydn car celui-ci ne se tourne pas souvent vers les instruments à vent. Conscient d’avoir autour de lui des musiciens de grande qualité, il les utilise dans les symphonies mais ils n’ont pas encore une place de choix dans la musique de chambre. Le Divertimento Hob. II/46, également connu sous le nom de Feldparthie Hob. II/46, est donc une pièce originale qui illustre une volonté d’émancipation des instruments à vent dans l’univers chambriste. Prévu pour cinq parties mais pour huit instruments, il n’est donc pas encore pensé comme un quintette.
J’ai choisi ces oeuvres de Mozart que vous pouvez comparer facilement à partir de la structure, instrumentation et genre :
La messe de Requiem en ré mineur (KV 626) de Wolfgang Amadeus Mozart, composée en 1791, est une œuvre de la dernière année de la vie de Mozart, mais pas exactement la dernière œuvre du compositeur. Elle n’est de la main de Mozart que pour les deux tiers environ, la mort en ayant interrompu la composition. Elle reste néanmoins une de ses œuvres emblématiques. Sa veuve, Constance, pour pouvoir honorer malgré tout la commande et ne pas avoir à rembourser l’avance octroyée lors de la commande, d’une part, et réhabiliter la mémoire de son mari1 en vue d’obtenir une pension impériale d’autre part, demanda à Joseph Eybler, puis à Franz Xaver Süßmayr de terminer la partition2. Le Requiem a suscité de nombreuses légendes, tant du fait des circonstances insolites de sa commande que de la difficulté à distinguer exactement ce qui était de la main de Mozart et ce qui ne l’était pas.
L’œuvre est écrite pour quatre solistes (soprano, alto, ténor et basse), un chœur à quatre voix et un orchestre symphonique réduit, composé de deux cors de basset (clarinettes ténor), deux bassons, deux trompettes, trois trombones, des timbales, un ensemble à cordes et une basse continue (orgue). L’absence des bois aigus (flûtes, hautbois) et du cor d’harmonie ne passe pas inaperçue. Ainsi la sonorité de l’orchestre doit beaucoup aux timbres souples et graves des cors de basset et des cordes. L’orchestration, sobre, renforce la gravité et la transparence de l’œuvre, et crée une atmosphère sombre et austère. On ne trouve pas d’effets tels que des trémolos, des trilles, ou des éléments de l’orchestre répartis dans l’espace, que l’on peut entendre dans le Requiem de François-Joseph Gossec, composé 30 ans plus tôt et qui présente certaines similitudes avec le Requiem de Mozart sur la question des motifs mélodiques.
Dans le Requiem de Mozart (comme il est d’usage, sinon de règle, dans une très grande partie de la musique religieuse), le chœur (ici à quatre voix) occupe tout du long le devant de la scène, il n’y a que de courts passages purement instrumentaux. À quelques exceptions près, l’orchestre ne fait que servir le chœur. C’est aussi le cas des chanteurs solistes, ils apparaissent comme étant moins importants que le chœur, et sont essentiellement employés dans des ensembles vocaux (excepté dans le Tuba mirum). Aria(s) et autres formes comparables de virtuosité soliste sont totalement absentes, à l’opposé d’autres œuvres de musique sacrée et, a fortiori, des opéras, tant de Mozart que de ses contemporains. Le chœur a, quant à lui, une liberté considérable, ne serait-ce que dans le Kyrie, qui lui permet de déployer sa magnificence.
La tonalité principale du Requiem est ré mineur, une tonalité souvent associée à des atmosphères graves ou bien se rapportant à l’au-delà — comme lors des scènes du Commandeurde Don Giovanni ou dans le quatuor à cordes La Jeune Fille et la Mort de Franz Schubert.
Eleanor Rigby est une chanson des Beatles, essentiellement écrite par Paul McCartney et créditée comme d’usage à Lennon/McCartney. Elle paraît le 5 août 1966 au Royaume-Uni, et trois jours plus tard aux États-Unis, en deux formats : en tant que deuxième titre de l’album Revolver, ainsi qu’en single avec Yellow Submarine, du même album. Les deux titres, en « double face A », atteignent la première place du hit-parade britannique.
Dans l’esprit des autres chansons de Revolver, Eleanor Rigby témoigne d’une nouvelle direction prise par le groupe, qui s’éloigne encore des codes de la musique pop avec une instrumentation exclusivement classique : les Beatles eux-mêmes ne jouent pas du moindre instrument, et le producteur George Martin apporte au morceau une contribution essentielle, en écrivant la partition pour le double quatuor à cordes qui accompagne la voix de Paul McCartney.
Ici vous pouvez comparer l’utilisation du quatuor à cordes (doublé), qui sert les chanteurs. Musique qui bien que populaire (chanson), est remarquable dans l’oeuvre des Beatles puisqu’elle se veut plus « savante ». On peut donc dire que le divertimento de Mozart est une musique « savante » dont l’usage original est populaire et inversement pour ce morceau.
https://www.youtube.com/watch?v=qXhxi4z0bLs
Le Quatuor à cordes en ré mineur D. 810 « La Jeune Fille et la Mort », a été écrit par Franz Schubert en mars 1824 et est le quatorzième composé pour cette formation de chambre.Il comporte quatre mouvements et son exécution dure environ quarante minutes. Meme instrumentation que le divertimento mais structure différente, mouvement artistique différent puisque Schubert appartient aux Romantiques. Les harmonies sont plus osées, la mélodie plus libre et la répartition des voix pour la mélodie moins réservée aux violons.
Jazz et Orient :
Les deux musiciens ont tous deux une formation de musique classique. Ils se rencontrent au cours d’un Master Class. Šuli?, le plus jeune d’entre eux (1987), part à l’Académie de musique de Zagreb puis à la Royal Academy of Music, et Hauser (1986) à la Royal Northern College of Music, de Manchester.
Considérés dans un premier temps comme des rivaux, cherchant la compétition à chaque concours, les deux hommes vont rapidement se lier d’amitié et mettre en commun leur savoir. La création de leur première vidéo, une reprise de Smooth Criminal, est motivée par une grande difficulté financière et surtout inspirée par l’aide d’un ami de Hauser, un directeur qui leur propose de s’essayer à la musique pop : U2, Nirvana, Coldplay, Sting.
Ils apparaissent également dans la série culte Glee Saison 3 auprès de Santana Lopez et Sebastian dans l’épisode hommage à Michael Jackson.
Caravan est enregistré pour la première fois le 19 décembre 1936 par Barney Bigard and his jazzopators. Mais le morceau acquiert la célébrité avec la version enregistrée le 18 mars 1937 par l’orchestre de Duke Ellington pour le label Master Records. Ce thème, habile fusion du style jungle et d’exotisme moyen-oriental, rencontrera un grand succès international et connaîtra pléthore d’adaptations et reprises dans tous les styles et genres de musique confondus.
https://www.youtube.com/watch?v=BQYXn1DP38s
A Night in Tunisia est une composition de Dizzy Gillespie et Frank Paparelli datant de 1942, qui est devenue un standard de jazz. Comme son nom l’indique, la mélodie est orientale.
Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France, et plus largement en Europe, à la frontière entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, de 1660 à 1715. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s’incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison.
La centralisation monarchique, qui s’affirme dès 1630 sous l’autorité de Richelieu d’abord, puis de Mazarin, dépasse le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et littérateurs regroupés dans diverses académies inventent alors une esthétique fondée sur des principes assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler, de façon souvent réductrice, classicisme et respect des règles qui doivent permettre la production d’œuvres de goût inspirées des modèles de l’art antique marqués par l’équilibre, la mesure et la vraisemblance.
Le classicisme concerne la littérature du XVIIe siècle, en particulier le théâtre, mais aussi d’autres arts comme la musique, la peinture ou l’architecture.
La notion de « classicisme » pose des problèmes de définition. C’est pourquoi il peut être utile de revenir à l’origine sémantique du mot pour en comprendre le sens. Le terme classicus désigne en latin la classe la plus fortunée de la société. Par glissements successifs, le terme a désigné la dernière classe des auteurs, c’est-à-dire les écrivains de référence, ceux qu’on étudie dans les classes. C’est à partir de ce sens que le mot a été utilisé pour désigner d’une part les auteurs de l’Antiquité dignes d’être imités et d’autre part les auteurs français du XVIIe siècle qui ont développé un art de mesure et de raison en défendant le respect et l’imitation des Anciens. Le terme de classicisme est utilisé pour la première fois par Stendhal en 1817 pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l’art antique par opposition aux œuvres romantiques.
La centralisation monarchique qui s’affirme dès 1630 dans le domaine politique sous l’autorité de Richelieu d’abord, puis de Mazarin et de Louis XIV a des conséquences dans le domaine culturel avec la création de l’Académie française en 1635, puis d’autres Académies qui ambitionnent de codifier la langue et de réglementer la composition des œuvres. Il ne faut cependant pas assimiler trop vite autorité politique et autorité culturelle.
D’un point de vue idéologique, la grande question du XVIIe siècle est la question religieuse. Les écrivains classiques sont donc nécessairement pétris de culture religieuse. Certaines œuvres, comme Les Provinciales de Pascal ou l’œuvre de Bossuet relèvent même entièrement de la religion. Beaucoup seront influencés par le jansénisme.
L’enseignement des doctes est fondé sur des règles tirées des modèles grecs et latins. On lit et relit à cette époque La Poétique d’Aristote dont l’interprétation est à l’origine de la plupart des règles du théâtre classique. En poésie, c’est L’Art poétique d’Horace qui sert de référence. Enfin, les auteurs classiques puisent dans les modèles antiques pour créer leurs propres œuvres. Pour autant, elles ne relèvent pas de l’imitation pure. Les grands auteurs ne réutilisent ces modèles que pour en faire des œuvres modernes. Ainsi, si La Fontaine reprend les fables d’Esope et de Phèdre, c’est pour en donner une version moderne dont la morale sociale et politique ne peut être comprise que dans le contexte du XVIIe siècle.
Les héros et héroïnes classiques ne sont en général pas rationnels, mais leurs passions, souvent violentes, sont analysées par l’écriture qui les rend intelligibles. Le classicisme est donc davantage influencé par une volonté de soumettre le déraisonnable à l’ordre de la raison que par un véritable rationalisme qui inspirera plus tard les philosophes des Lumières.
En créant une forme d’ordre, les écrivains classiques recherchent au plus haut point le naturel. Donner l’impression d’une parfaite adéquation entre la forme et le fond et d’une écriture qui coule de source est en effet l’idéal du style classique.
Or pour donner l’impression de naturel, il importe avant tout de ne pas choquer le lecteur. C’est pourquoi les règles de vraisemblance et de bienséance jouent un rôle majeur au XVIIe siècle.
La vraisemblance correspond à ce qui peut paraître vrai. L’objectif n’est pas de représenter la vérité, mais de respecter les cadres de ce que le public de l’époque considère comme possible. Boileau a pu dire dans son Art poétique que « le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable ». Est vraisemblable ce qui correspond aux opinions du public en termes de morale, de rapports sociaux, de niveau de langue utilisé, etc. Le plus grand reproche que l’on ait fait au Cid est de proposer une fin invraisemblable, car la morale ne peut accepter qu’une fille épouse le meurtrier de son père même si le fait est historique.
L’importance de la vraisemblance est liée à l’importance de la morale dans la littérature classique. Les œuvres classiques se donnent en effet pour objectif de « réformer » le public en l’amenant à réfléchir sur ses propres passions. D’après Chapelain le public ne peut être touché que par ce qu’il peut croire et la littérature ne peut aider les hommes à s’améliorer que si elle les touche. Car l’idéal artistique du classicisme s’accompagne d’un idéal moral incarné dans la figure théorique de l’honnête homme. Cette expression résume toutes les qualités que l’on peut attendre d’un homme de Cour : politesse, culture, humilité, raison, tempérance, respect des règles, capacité à s’adapter à son entourage.
(trois unités), roman/nouvelles (Madame de Lafayette La Princesse de Clèves)
Le classicisme désigne une période précise de la musique occidentale savante, à savoir : la deuxième moitié du XVIIIe siècle. On parle alors de musique de la période classique. Elle débute avec la mort de Bach (1750) et se termine avec la mort de Beethoven (1827). Beethoven, toutefois, est un préromantique et on peut même le considérer comme le père du romantisme, la transition entre le classicisme et le romantisme.
Principales formes
Compositeurs représentatifs
https://www.youtube.com/watch?v=6z4KK7RWjmk
La peinture classique s’inspire énormément de la peinture de Raphael, qui en demeurera la référence. Elle tend vers un idéal de perfection et de beauté, à travers des sujets nobles, de préférence inspiré de l’antiquité ou de la mythologie gréco-latine tels que les figures héroïques, les victoires ou la pureté des femmes.
Les peintres classiques cherchent à symboliser le triomphe de la raison sur le désordre des passions : la composition et le dessin doivent primer sur la couleur, le concept sur la séduction des sens. C’est pour cela que des règles précises et strictes doivent exprimer la représentation de la nature. La composition est donc presque toujours symétrique ou – au moins – équilibrée, et les personnages toujours ramenés à des proportions plus réduites et représentés en pied, le hors-cadre étant quasiment banni. D’autre part le décor, et tout particulièrement la nature, doit refléter et créer comme un « écho » au sujet principal et reprendre les mêmes thèmes.
La peinture classique porte à la méditation et étudie les maîtres nouveaux pour exprimer la morale et, par ailleurs, le drame. Les cortèges triomphaux occupent une large place ainsi que les sujets qui exaltent les sentiments nobles.
Parmi les plus grands représentants de la peinture classique, on compte un grand nombre de peintres français, le mouvement ayant une influence considérable dans le pays grâce à la prédominance du classicisme en architecture sous le règne de Louis XIV, et notamment Philippe de Champaigne, Nicolas Poussin et Charles Le Brun.
Saint Denis l’Aréopagite couronné par un ange
Le Triomphe d’un poète ou Le Triomphe d’Ovide
Galerie d’Apollon, Paris, palais du Louvre.
Le Sommeil de l’Enfant Jésus, 1665,
L’architecture classique française est issue de l’admiration et de l’inspiration de l’Antiquité. Elle fut inventée pour magnifier la gloire de Louis XIV puis rayonna dans toute l’Europe. Cette architecture devient à l’étranger le reflet de la puissance du roi de France.
L’esthétique de cette architecture se rapproche des canons grecs et romains reconnus comme des références idéales. Elle puise aussi ses origines des éléments de la Renaissance.
L’architecture classique se caractérise par une étude rationnelle des proportions héritées de l’Antiquité et par la recherche de compositions symétriques. Les lignes nobles et simples sont recherchées, ainsi que l’équilibre et la sobriété du décor, le but étant que les détails répondent à l’ensemble. Elle représente un idéal d’ordre et de raison.
L’influence des châteaux tels que ceux de Versailles (Louis Le Vau, François II d’Orbay, Jules Hardouin-Mansart), Grand Trianon (Jules Hardouin-Mansart), Vaux-le-Vicomte (Louis Le Vau) est à l’origine du rayonnement de cette architecture à l’étranger.
Grand Trianon, parc de Versailles
interieur de la nef de la Sorbonne
Mansart, André le Nôtre
Faire tableau comparatif entre les différents morceaux
Caress :
RABIH ABOU-KHALIL
Cohen
JASSER HAJ YOUSSEF
Maalouf
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/musique/NewEducMus/Education_Musicale_a_Lyon/Bac.html
Œuvres au programme
(interprétations imposées)
Christophe Rousset | Alexandre Tharaud | Robert Casadesus | Trevor Pinnock | |
Suite en mi : Le Rappel des Oiseaux (1724) | mp3 Rameau : Le rappel des oiseaux (Rousset) | mp3 Rameau : Le rappel des oiseaux (Casadesus) | ||
Suite en sol : La Poule(1728) | mp3 Rameau : La Poule (Rousset) | mp3 Rameau : La Poule (Tharaud) | ||
Suite en sol : Les Sauvages (1728) | mp3 Rameau : Les Sauvages (Rousset) | mp3 Rameau : Les Sauvages (Tharaud) | ||
Suite en la : Gavotte et six doubles (1728) | mp3 Rameau : Gavotte et six doubles (Tharaud) | mp3 Rameau : Gavotte et six doubles (Pinnock) |
Tableau comparatif des interprétations :
http://padlet.com/emmanuelfabre/xayj2wje8obl
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/musique/NewEducMus/Education_Musicale_a_Lyon/Bac.html
http://www.nd67em.fr/Bac/Cours_et_problematiques.html
Le baroque couvre une grande période dans l’histoire de la musique et de l’opéra. Il s’étend du début du XVIIe siècle jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, de façon plus ou moins uniforme selon les pays.
Le mot « baroque » vient vraisemblablement du portugais barroco qui désigne des perles de forme irrégulière. Il fut choisi pour qualifier, au début de façon péjorative, l’architecture baroque venue d’Italie. Le mot n’a été utilisé pour parler de la musique de cette époque qu’à partir des années 1950
L’ère de la musique baroque débute symboliquement en Italie avec l’opéra de Claudio Monteverdi (1567-1643), L’Orfeo (1607), et se termine avec les contemporains de Johann Sebastian Bach et Georg Friedrich Haendel. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et Georg Philipp Telemann (1681-1767), du fait de leur longévité, composent leurs dernières œuvres dans les années 1760 mais, bien avant cette décennie, les compositeurs plus jeunes se sont tournés vers un nouveau style.
Au cours de la période baroque, la musique instrumentale s’émancipe et naît véritablement : elle ne se contente plus d’accompagner ou de compléter une polyphonie essentiellement vocale ; si elle emprunte encore, au début du XVIIe siècle, ses formes à la musique vocale, elle ne tarde pas à élaborer ses propres structures, adaptées à leurs possibilités techniques et expressives.
Les deux pôles de la musique baroque sont l’Italie et la France, dont les styles sont fortement opposés malgré des influences réciproques. Cette opposition était telle que beaucoup de musiciens de l’une des écoles allaient jusqu’à refuser de jouer des œuvres provenant de l’autre. Le style italien se diffusa largement hors d’Italie. La France est sans doute le pays qui résista le plus à cette domination, sous l’influence de Jean-Baptiste Lully (Italien naturalisé français), ceci jusqu’à la Querelle des Bouffons, au milieu du XVIIIe. Par ailleurs, la France a suivi avec retard le mouvement européen d’évolution de la musique vers le style dit « classique » illustré notamment par Haydn et Mozart.
Le style baroque se caractérise notamment par l’importance du contrepoint puis par une harmonie qui s’enrichit progressivement, par une expressivité accrue, par l’importance donnée aux ornements, par la division fréquente de l’orchestre avec basse continue, qui est nommé ripieno, par un groupe de solistes qui est le concertino et par la technique de la basse continue chiffrée comme accompagnement de sonates. C’est un style savant et sophistiqué.
Le style baroque exprime aussi beaucoup de contrastes : les oppositions notes tenues/notes courtes, graves/aiguës, sombres/claires (un accord majeur à la fin d’une pièce mineure)… ou encore l’apparition du concerto (de l’italien concertar « dialoguer ») qui met en opposition un soliste au reste de l’orchestre (le tutti), l’opposition entre pièces d’invention (prélude, toccata, fantaisie) et pièces construites (fugue) ne sont que des exemples.
Le classicisme, plus tard, aura pour ambition de « revenir à la nature ». La confrontation de ces deux idéaux trouve une de ses illustrations les plus célèbres dans la véhémente « Querelle des Bouffons » qui confronte, en France vers 1740 la tragédie lyrique à la française et l’opéra-bouffe italien (Rameau contre Rousseau).
De nombreuses formes musicales sont créées pendant cette période d’un siècle et demi : certaines y atteignent leur apogée (par exemple : la suite, le concerto grosso…) pour ensuite tomber dans l’oubli, d’autres connaîtront une fortune qui durera bien au-delà de la fin du baroque : l’opéra, la sonate (qui engendrera la symphonie), le concerto de soliste.
La période baroque est aussi un moment important pour ce qui concerne l’élaboration de la théorie musicale. On y passe progressivement des tonalités de la polyphonie (tons ecclésiastiques du plain-chant) à la gamme tempérée et aux deux modes majeur et mineur légués à la période classique. On aura entre-temps inventé et expérimenté de nombreux tempéraments et posé les bases de l’harmonie classique. Des instruments s’effacent, d’autres apparaissent ou prennent leur forme définitive, pendant que la facture fait de nombreux progrès et que les techniques d’exécution se stabilisent et se codifient. Il s’agit donc, à tous égards d’une période très féconde.
Le Concile de Trente (1545-1563), au cours duquel l’Église catholique romaine doit répondre à des questions de réforme interne soulevées tant par les protestants que par ses propres membres, encourage la création artistique comme support de dévotion mais également comme outil d’enseignement. Les œuvres doivent illustrer la doctrine sans la trahir. De plus, l’utilité des représentations imagées pour une masse peu instruite est reconnue.
C’est pourquoi l’art baroque s’est concentré sur les saints, la Vierge Marie et sur des épisodes bien connus de la Bible. Cette conception populiste du rôle de l’art sacré est vue par beaucoup d’historiens d’art comme l’un des éléments ayant conduit aux innovations de Caravage et des frères Carracci qui officiaient (et se faisaient concurrence pour obtenir des commissions) à Rome vers 1600.
Cependant, bien que la peinture religieuse, la peinture d’histoire, les allégories et les portraits étaient encore considérés comme les sujets les plus nobles, le paysage et les scènes de genre étaient également très répandus.
Par opposition à la peinture de la Renaissance qui montre habituellement le moment précédant un événement important, les artistes baroques choisissent le point le plus dramatique, le moment où l’action se produit. L’art baroque est réputé pour évoquer l’émotion et la passion et non la rationalité et le calme qui se dégage de la peinture de la Renaissance.
Au niveau de la composition picturale, la peinture baroque se caractérise tout d’abord par l’utilisation de nombreuses couleurs chaudes et vives qui vont du rose au blanc en passant par le bleu. D’autre part, les contrastes sont très présents, avec des jeux de lumière et d’ombre qui peuvent notamment être utilisés pour mettre en avant la masse musculaire de l’homme. En opposition avec l’approche typique de la Renaissance, qui a un éclairage de la toile uniforme, l’éclairage de la toile baroque se fait par taches. Cette technique attire l’attention sur certaines zones et en laisse d’autres dans la pénombre (utilisation du clair-obscur).
Toujours dans un esprit de contradiction avec la Renaissance, la toile baroque donne des expressions faciales aux personnages présents sur la toile pour faire passer des sentiments. Elle représente aussi principalement une asymétrie (l’action principale n’est pas nécessairement au centre). Les lignes de force de la toile ne sont plus uniquement horizontales ou verticales mais également obliques ou courbes, ce qui a pour effet de donner une position instable aux personnages et une impression de mouvement. Cet effet de mouvement est exprimé par une profusion de vêtements soulevés ou agités par le vent ; le choix des costumes fait souvent référence à l’antiquité. Des étoffes sont également disposées comme des rideaux pour faire une théâtralisation de la scène.
Le baroque s’oppose donc de diverses façons à la Renaissance : c’est une période de rupture qui veut représenter le changement. Les œuvres baroques se différencient par leur intérêt pour le changement, le mouvement, l’instabilité des choses.
Les peintres baroques abordent généralement des thèmes artistiques tirés des légendes et contes bibliques ou mythologiques.
Vermeer, Delatour, Michel Ange
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