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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

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La mémoire : supprimer ou modifier les souvenirs … Conséquences sur l’identité et la morale

J’ai un souvenir traumatisant, une expérience douloureuse, je ferais tout pour effacer de ma mémoire ces images qui me reviennent sans cesse.

Quelle frustration parfois de ne pas avoir vécu tel événement ! On se met souvent à rêver, imaginer vivre telle émotion, moment marquant.

Et si on pouvait avoir un accès à nos souvenirs de sorte qu’on puisse les modifier ou les supprimer, en créer de nouveaux ?

Non, nous ne sommes pas dans un film de science-fiction tel Total Recall, mais bien au cœur des recherches qui sont actuellement menées par le MIT, Massachussets Institute of Techonology.

Je vous invite à lire ces fascinantes découvertes :

http://www.slate.fr/life/75936/faux-souvenirs-implantation-memoire-souris

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/de-faux-souvenirs-implantes-dans-la-memoire-de-souris_1269347.html

Quelles sont les conséquences imaginables d’une telle expérience sur l’homme ?

Pourquoi ,comme l’indique l’article, est-ce éthiquement inconcevable ?

Au premier abord, les possibilités que nous offrent ces avancées sont fabuleuses. On pourrait éviter les syndromes des soldats revenant de la guerre, des victimes de crimes… On pourrait s’implanter des souvenirs agréables et ainsi améliorer considérablement notre vie.

Cependant, souhaitons-nous réellement cela ? Si vous aviez la possibilité en absorbant une pilule de ne vous souvenir de rien de pénible ? Mieux, de vous remémorer vos dernières vacances à Taîti ? Faut-il préférer le bonheur à la vérité ? L’illusion d’une vie sans malheur est-elle préférable à l’authenticité d’une vie lucide ?

Notre identité nécessite deux facultés : la conscience et la mémoire. Si notre mémoire est altérée, supprimée, modifié, est-ce encore nous ? On pourrait douter de tout ce que nous vivons, est-ce bien réel ? ai-je bien vécu cela ?

La deuxième conséquence majeure toucherait le domaine de la morale et de la justice.

En effet, quelle crédibilité donner à un témoignage si la mémoire est modifiable ? Peut-on être responsable, coupable d’un fait dont on ne se souvient pas ? L’amnésie pourrait constituer un formidable subterfuge pour éviter la condamnation…

Cet article nous amène à réfléchir sur notre rapport à la science et la technique. Faut-il tout réaliser sous prétexte que c’est possible ? Quelles limites au « progrès » ?

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Real humans : quand la science-fiction interroge le statut de sujet et notre rapport(conquête ou soumission) à la technique.

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=85nVS3Lsg9w

 

En Suède, dans un présent modifié, les hommes cohabitent avec des robots humanoïdes, les hubots. Ils les utilisent comme personnels de service, ouvriers, voire comme partenaires sexuels. Les hubots sont en apparence des compagnons parfaits et dociles, mais certains rêvent de liberté. Un groupe d’humains résiste et crée une société secrète, les « Real humans ». Leur but : anéantir les hubots…

Cette série est très intéressante car sous ces airs d’utopie (ou dystopie), elle questionne notre statut de sujet 1 et notre rapport à la technique 2.

1-Tout d’abord, elle amène à s’interroger sur ce qui caractérise la conscience, privilège de l’espèce humaine. Un robot pourrait-il avoir conscience de lui-même ? Et que se passerait-il si c’était le cas ? Evidemment cela touche les questions de l’intelligence artificielle (IA), de la matière et de l’esprit.

Inévitablement, si l’on reconnait cette faculté aux robots, ainsi que les perceptions, les goûts, une personnalité, une liberté, alors ils accèdent au statut de personne morale, psychique mais surtout juridique. Vient alors la question de leurs droits et devoirs.

Dans la saison 1, il est notamment question de reconnaitre les relations humain-hubot; les discriminations, ségrégations et violences (physiques ou verbales) envers eux.

Ce sujet fait écho aux débats de cette année sur les droits des animaux. Qui peut être reconnu comme personne juridique, avoir des droits et au nom de quoi ?

Si les franco-germanistes fondent la responsabilité pénale sur la conscience, les anglo-saxons considèrent (notamment depuis les utilitaristes Bentham et Mill) que les animaux, en vertu de leur capacité à ressentir plaisir et douleur, doivent bénéficier d’une protection juridique, ne doivent pas souffrir inutilement (combats de chiens, coqs, corrida, expérimentation scientifique…).

Ainsi, si l’on reconnait le statut de sujet (être pensant, conscient doué d’émotions de sensations…) aux hubots, alors leur exploitation (esclavage ?) (robot = travail forcé en tchèque) est elle-même remise en cause.

2- Comme pléthore d’oeuvre de science-fiction, cette série questionne notre dépendance à la technique (cf. La technique est-elle libératrice?). Bacon se plaisait à rêver dans sa Nouvelle Atlantide, d’un monde où l’homme serait libéré des tâches ingrates et difficiles, grâce à l’utilisation des machines et automates, pouvant ainsi se consacrer aux loisirs (Skholè veut dire « temps libre », « loisir », en grec (?????), mais c’est aussi la racine du mot « école », en latin schola.). Ici, un peu à la manière de Robots, les nouvelles d’Isaac Asimov ( qui ont inspirées le film I-Robot de Alex Projas) ou Matrix des frères Wachowski, les machines se révoltent et cherchent à s’émanciper du joug des hommes. Ne sommes-nous pas dépassés par nos créations ? Tout doit-il être réalisé sous prétexte que c’est possible, moderne…?

Les débats autour du transhumanisme aujourd’hui se multiplient, il est donc essentiel de s’interroger sur notre propre rapport à la technique et technologie.

Enfin, la robotisation transforme de fond en combles le travail. La technique n’a pas entrainé toujours une diminution de la journée de travail et de sa pénibilité.  Au contraire, elle a contribué à la mécanisation du travail, sa répétitivité, monotonie et spécialisation des tâches associées aux nouvelles théories économiques telles le fordisme et le taylorisme. Pensez à un film comme les Temps modernes de Chaplin pour illustrer cette idée.

Aujourd’hui, les robots et les machines envahissent de plus en plus le monde du travail jusqu’à remplacer, se substituer à l’homme, créant du chômage et obligeant les travailleurs à se reconvertir. De nombreuses études se penchent sur ce phénomène et e-évalue la probabilité pour qu’un métier disparaisse, c’est-à-dire, soit effectué par des robots. (Cf. Un robot fera-t-il bientôt votre travail ?)

Bon visionnage !!!

Pour aller plus loin :

http://www.courrierinternational.com/article/japon-lhotel-henn-na-des-robots-font-laccueil-et-le-room-service

composition d’un robot… Les robots peuvent-ils faire de l’art ?

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