Résolution de problèmes

Cette année, j’enseigne en CE1, ce qui signifie que j’ai affaire au quotidien à une bande de zapprenants âgés d’environ 7 ans.

Ce qui tombe plutôt pas mal car quelque soit mon âge à l’État Civil, je considère que mon véritable âge, celui que je me suis choisi ad vitam aeternam, c’est 7 ans ¾ (ou des fois 21 ans quand il s’agit de boire un verre).

J’ai donc la chance d’enseigner à des zapprenants du même âge que moi et j’ai bien l’intention de savourer ce plaisir dès que j’en ai l’occasion.

inspecteur-gadget

Un exemple ?

Cette année, nous faisons un échange de service avec ma collègue : 1 heure par semaine, elle prend mes zapprenants pour travailler l’écriture, tandis que je prends les siens pour faire de la résolution de problèmes.

Lors de la première séance avec ses zapprenants, nous avions donc commencé par aborder la méthodologie et entre autres le trio infernal schéma/calcul/phrase-réponse. Les zapprenants avaient écouté plutôt sagement, mais je sentais vers la fin de la séance qu’au fond tous n’étaient pas convaincus de l’intérêt de savoir résoudre des problèmes. Et encore moins, par la méthodologie à suivre pour ce faire.

Clairement, je ne les avais pas « embarqués » avec moi dans ma séquence, et je voyais poindre à l’horizon de looooooongues séances à m’escrimer à les faire travailler si je n’apportais pas un peu plus de twist à l’ensemble.

J’ai alors essayé de leur présenter les choses autrement : je leur ai expliqué qu’au fond, pour résoudre un problème de mathématiques, il fallait se mettre dans la peau d’un enquêteur qui récolte les indices utiles pour trouver la clé de l’énigme. Et là… par une association d’idée logique si l’on considère mon âge de 7 ans ¾ précité, j’ai fait entrer en scène un personnage important de ma propre enfance : l’Inspecteur Gadget lui-même !

La solution, c’est mon oncle

Je leur ai dit que j’étais la nièce d’un des plus grands inspecteurs que la Terre ait porté, Inspecteur Gadget, et que ce dernier m’avait demandé de former de fins limiers aptes à lui succéder.

Petite étincelle dans leurs yeux. Je vois l’intérêt qui palpite dans leurs pupilles. Je poursuis donc et leur propose d’écouter l’hymne officiel des détectives Mathous. Cet hymne, évidemment, ça ne pouvait être que le générique du dessin animé. Sans surprise, un seul le connaissait, il était temps d’y remédier pour perpétuer ce sommet de la culture dessinanimographique !

Et vous savez quoi ? Le charme de cette chanson a opéré : je sentais que je les tenais littéralement dans ma main, et que j’allais désormais pouvoir surfer à ma guise sur leur envie de faire partie de la brigade des détectives Mathous.

mathou

Lors de la séance suivante, je leur ai donc présenté leurs cartes de détective Mathou qu’ils ont complétées avec beaucoup de soin. J’en ai profité pour faire figurer au dos la trace écrite sur la méthodologie pour résoudre un problème (ne perdons pas de vue l’objectif d’apprentissage, n’est-il pas ?). J’ai plastifié le tout, attaché un long cordon pour qu’ils puissent le porter autour du cou et l’affaire était dans le sac !

Désormais, chaque jeudi, nos séances de résolution de problèmes commencent avec un rituel immuable : chaque zapprenant enfile sa carte de détective Mathou tandis que nous chantons en chœur la chanson de l’Inspecteur Gadget.

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Et petit bonus, lorsqu’ils ont bien travaillé, ils ont le droit de crier tous ensemble leur cri de guerre (« Hou Ha c’est les Mathous ! ») en mode haka.

Bref, je vous le dis, si ces zapprenants continuent d’aimer la résolution de problèmes et de faire des progrès, j’espère que l’Éducation nationale remettra les palmes académiques à Tonton Gadget !

Une chronique de Sophie Pouille

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