Le Pastel ou Guède (Isatis Tinctoria)

Le pastel est une plante bisannuelle (elle fleurit tous les deux ans) de la famille des Brassicacées. Ses fleurs sont facilement reconnaissables grâce à leurs grandes ombrelles de couleur jaune qui peuvent surplomber à 80 cm de hauteur. Lorsqu’on frotte les  feuilles du pastel une forte odeur de radis s’en dégage ! Sur le plan médicinal, le pastel a des propriétés antiscorbutiques et cicatrisantes. Mais c’est surtout pour ses propriétés tinctoriales que la plante est connue.

1- la macération

Les feuilles de pastel sont vertes et non bleues. La première étape de l’extraction du pastel consiste donc à laisser tremper des feuilles dans de l’eau (entre 35°C à 40°C) qui va faire office de solvant : au fond de la cuve, le liquide va prendre une couleur verdâtre. Ce liquide contient une espèce chimique dissoute à l’origine du bleu de pastel. La couleur n’est pas encore bleue : elle doit subir une autre transformation avant de prendre sa teinte bleue définitive.

2- l’oxydation

En mettant en contact le liquide provenant de la macération avec l’oxygène contenu dans l’air, par le biais d’une agitation permanente, le liquide va prendre une couleur irisée bleue : L’espèce chimique dissoute dans l’eau de la cuve de macération a réagit avec le dioxygène de l’air pour donner le pigment bleu qui est insoluble dans l’eau. Il faut récupérer ce pigment bleu aussi parfois communément appelé pastel.

3- filtrage et séchage

Le pigment étant insoluble dans l’eau, on peut le récupérer en filtrant la solution obtenue. Après séchage à l’air, le pastel est à l’état de petits blocs solides. Il suffit de concasser ces blocs de pastels afin d’obtenir un pigment en poudre, que l’on peut aussi bien transformer en peinture ou en teinture, à travers divers procédés.

La Guède ou Pastel est connue et utilisée pour ses propriétés tinctoriales depuis le néolithique. Pendant l’Antiquité, la plante est fortement utilisée en Bretagne (Angleterre actuelle) ; César écrira même à ce sujet « Tous les Bretons ont accoutumé de se teindre avec le pastel, qui fait la couleur bleue, pour ressembler plus horrible en guerre ».

En France, la Normandie et le Sud-Ouest vont cultiver la guède pour la fabrication du pastel en « coques » ou « coquagnes » à tel point que de véritables industries verront le jour dès le XVe siècle. Mais avec le développement de l’Indigo et des pratiques douteuses de certains producteurs la culture du Pastel déclinera inexorablement.

Pour plus d’informations :

http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/bsb/pastel2.htm

Une réflexion sur « Le Pastel ou Guède (Isatis Tinctoria) »

  1. Bonjour,

    Ici dans le Lauragais nous écrivons « cocagnes ».
    Je ne suis pas d’accord avec la température de l’eau que vous annoncez dans votre article. Je serais curieuse de savoir si vous avez essayé à cette température et aussi avec quoi vous avez filtré le pigment.
    Cocagnement vôtre.
    Bobonne

Répondre à Bobonne Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *