A l’école en Gaule romaine

L’école dans l’Antiquité

A sa naissance, l’enfant gallo-romain ne fait pas encore tout à fait partie de la famille. En raison de la forte mortalité infantile à cette époque, on attend quelques jours pour s’assurer de sa santé, avant de lui donner son premier bain et un prénom. Ce rituel de passage officialise l’entrée de l’enfant dans la famille. Il est alors placé sous la protection des dieux de la maison, les dieux Lares.

École romaine – Bas-relief, Trèves

A 7 ans, l’enfant est appelé puer. Il va pouvoir apprendre à lire, écrire et compter avec un maître d’école, le magister ludi : c’est l’équivalent de l’école primaire. Il semblerait que beaucoup d’enfants gallo-romains suivaient cet enseignement afin de connaître les bases du latin, la langue officielle de l’empire romain, même s’ils continuaient d’utiliser la langue gauloise chez eux.

Vers l’âge de 12 ans, seule une partie des garçons, ceux appartenant aux classes les plus aisées, pouvaient suivre l’enseignement secondaire. Les élèves
étudiaient les textes des grands auteurs grecs et latins avec un professeur nommé le grammaticus.

A l’âge de 16 ans, les garçons sont considérés comme de jeunes adultes, des adulescens. Les enfants des familles les plus fortunées peuvent poursuivre des études supérieures avec un rhétor, qui leur enseigne l’art de bien parler, du discours. Ils pourront alors poursuivre une carrière dans la politique ou devenir avocat par exemple.

Qui va à l’école ?

Pendant l’Antiquité, l’école est chère et concerne surtout les enfants des villes. Les familles les plus pauvres n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. Les garçons aident leur père aux champs, les filles sont à la maison avec leur mère. Les enfants d’esclaves doivent eux aussi travailler comme leurs parents.

La plupart des enfants ne vont qu’à l’école primaire, et apprennent un métier dès l’âge de 12 ans.

Les filles, quittent souvent l’école à 12 ans, et sont surtout destinées à devenir des épouses (uxor) puis des mères de famille (matrona). Seules les filles de familles aisées peuvent quelquefois poursuivre leurs études et étudier les auteurs grecs et latins, apprendre à chanter et jouer d’instruments de musique.

Ainsi, seuls les enfants des familles aisées, et surtout les garçons, avaient accès à une bonne éducation.

Comment apprend-on à lire et compter ?

Tablette de cire et style

Abaque

Si tous les Romains n’avaient pas les moyens d’envoyer leurs enfants très longtemps à l’école, l’éducation était prise très au sérieux par les parents. Les maîtres d’école étaient souvent sévères, et pouvaient punir les élèves avec une baguette en bois, la férule. La classe se faisait dans la boutique du maître d’école, où il n’y avait pas de tableau. Les élèves s’asseyaient sur des bancs en bois, et s’entraînaient à écrire sur des tablettes en bois recouvertes de cire posées sur leurs genoux, avec un style en métal. Le professeur possédait parfois des textes écrits sur du papyrus avec de l’encre de seiche, ou faite avec de la suie. Pour apprendre à compter, les élèves utilisaient un boulier ou une abaque, ou plus simplement des jetons.

Questionnaires accompagnant l’exposition itinérante sur Léo Drouyn

En 2016, le CLEM a élaboré avec les conseillers pédagogiques EAC de l’Académie de Bordeaux une exposition itinérante intitulée « Léo Drouyn, Passeur de patrimoine » pour les classes participant aux ateliers Léo Drouyn. Constituée de onze panneaux souples, cette exposition gratuite vient compléter notre offre pédagogique.

Ce sont les CM2 de l’école de Tresses qui en ont profité les premiers et ont réalisé des questionnaires portant sur certains des panneaux. Voici leur travail, merci à eux de le partager !

Cliquez pour télécharger : Questions

La visite de l’exposition Léo Drouyn par les CM2 de l’école de Tresses

Du 17 octobre au 15 décembre 2016, une exposition célébrant le bicentenaire de la naissance de Léo Drouyn a été organisée à l’Archéopôle de Pessac (Université Bordeaux Montaigne). L’occasion pour les classes de venir découvrir l’œuvre de l’artiste girondin et de voir des pièces originales.

Aff-Archeo-web-4

Les CM2a de l’école de Tresses ont profité de leur venue en novembre pour réaliser un compte rendu de leur visite, que voici. Merci à eux pour ce retour !

compte rendu visite expo léo drouyn-page-001D’autres documents ont été produits par la classe, la suite en janvier !

Semaine du Goût : la cuisine médiévale

Nous changeons d’époque et passons au Moyen Âge pour cette troisième recette  de la Semaine du goût. Au menu, une boisson médiévale très connue, l’hypocras, un vin aux épices.

girofleLes épices étaient très prisées au Moyen Âge, on les trouve dans plus de la moitié des recettes et en grande quantité. De nos jours, la cuisine française en utilise beaucoup moins !

Par exemple : à la cour du Dauphiné au XIVe siècle, plus d’1 kg par an et par personne !

Quelques épices courantes médiévales : gingembre, cannelle, girofle, graine de paradis, poivre long, spic, poivre rond, fleur de cannelle, noix de muscade, feuilles de laurier, galanga, macis, lores, cumin

safran

Girofle et Safran, Grandes Heures d’Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508

On a aussi cherché à produire des épices en Europe, par exemple du safran

 

La cuisine médiévale est très éloignée de la nôtre. Elle est riche en saveurs, en odeurs et en couleurs : les épices étaient utilisées à la fois pour donner du goût et pour colorer les viandes et les sauces. En dehors de la cuisine, certaines servaient à teinter les textiles, à soigner ou encore à parfumer (comme le musc).

On les fait venir d’Orient, c’est d’ailleurs ce qui a donné leur nom : le terme species désigne les produits issus du commerce avec ces régions lointaines.

En raison de cette distance, elles coûtent cher : tout le monde ne consomme pas des épices, ou pas autant. Les rois, princes et aristocrates utilisent des épices variées et en grandes quantités dans leur nourriture alors que les bourgeois se contentent de quelques-unes. Les paysans, eux, n’en dégustent quasiment pas avec leur pain et leurs légumes.

Par exemple, le poivre long (« chaud » comme le piment) était le favori des nobles. Ils le faisaient venir d’Inde du Nord-Est. Le poivre rond (notre poivre) était plutôt utilisé par le peuple.

Capture d'écran 2016-10-13 15.58.13 Préparation de repas et banquet, Psautier Luttrell, XIVe siècle, © British Library, Add. 42130, f° 207v-208

Presque tous les mets des plus riches comportent des épices qui accompagnent viandes et sauces. En France, on aime mélanger le gingembre avec la cannelle, alors qu’en Angleterre, on préfère la cannelle avec du poivre.

137L’issue et le vin d’hypocras, Paris, BnF, Français 938 fol. 69

Pour accompagner la volaille gauloise et la patina aux poires antique, vous prendrez bien un peu d’hypocras ?

C’est un vin de fin de repas, « l’issue », servi avec des oublies ou des métiers, de fines gaufres sucrées.

Hypocras

Pour fair pouldre d’ypocras prenez ung quarteron de tresfine canelle triee a la dent et demy quarteron de fleur de canelle fine, unce de gingenbre de mesche trie fin blan et une unce de gren de paradiz, ung sizain de nois muguectes et de garingal ensanble. Et quant vous vouldrez fair hypocras, prenez demye unce largemen de ceste pouldre et deux quarteron de succre et les mezlez ensanble. Et une quarte de vin a la mesure de Paris et nota que la pouldre et le succre mezlez ensanble et une quarte de vin a la mesure de Paris.

Pour préparer de la poudre d’hypocras, prenez un quarteron de cannelle très fine éprouvée à la dent et un demi-quarteron de fleur de cannelle fine, 1 once de gingembre de Mesche nettoyé et très blanc, et 1 once de graine de paradis, un sixième d’once d’un mélange de noix muscades et de garingal, et battez le tout. Lorsque vous êtes prêt pour commencer l’hypocras, prenez une bonne demi-once de cette poudre et mélangez avec deux quarterons de sucre et une quarte de vin à la mesure de Paris.

Cette recette est issue du Mesnagier de Paris, un ouvrage écrit vers 1393 par un bourgeois parisien pour sa femme et qui comporte de nombreuses recettes et conseils. Il s’agit de la recette « à froid » de l’hypocras, qui peut aussi être bouilli. Il vaut mieux laisser reposer le mélange quelques jours (certains se conservent jusqu’à plusieurs mois !)

  • Garingal : galanga, épice d’origine chinoise
  • Graine de paradis : maniguette, plante d’origine africaine au goût poivré
  • Once : mesure médiévale équivalant à environ 25g
  • Quarteron : mesure médiévale équivalant à deux onces, soit environ 50g
  • Quarte : mesure médiévale pour les liquides, équivalant à deux pintes (unité de base), soit 2×0,86L = environ 1,7L

Certaines épices se trouvent difficilement ou dans des épiceries spécialisées. De manière générale, on trouve de la cannelle, du gingembre et des clous de girofle mais aussi de la cardamome et du poivre. Le sucre peut être remplacé par du miel.

Enfin, pour une version sans alcool, privilégier le jus de pommes ou le jus de raisin, mais avec moins de sucre !

 

Pour aller plus loin :

Semaine du Goût : la cuisine antique

Pour continuer cette semaine du goût, nous vous proposons une petite douceur romaine de saison, la patina de poires.

« A condition de les cuire avec du miel, toutes les variétés de poires sont excellentes pour l’estomac. » Pline, Histoire naturelle, L. XXII.

Cette recette utilise un ingrédient bien particulier, le garum.

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Amphore bétique à garum, type Dressel-7-11

 

Cette sauce de poisson fermenté dans du sel était très appréciée des romains, qui l’utilisaient pour tous types de plats. Son pouvoir salant est équivalent à celui du sel, et comme ce dernier c’est un exhausteur de goût, c’est-à-dire qu’il relève les saveurs d’un plat. Le garum le plus prisé à l’époque romaine était produit en Bétique, dans le sud de l’Espagne. Il faisait l’objet d’un commerce très important et était exporté dans tout l’empire romain dans des amphores Bétiques, qui voyageaient par bateau.

Il existe un équivalent actuel du garum, la sauce nuoc-mâm, utilisée dans la cuisine asiatique pour accompagner les nêms par exemple. Attention pour la patina de poires quelques gouttes de garum (ou de nuoc-mâm) suffisent !

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Restitution d’une cuisine romaine, andalousie-culture-histoire.com

Le vin employé dans cette recette est le passum, un vin paillé. Ce type de vin est encore produit de nos jours dans le Jura, où l’on termine la maturation des raisins de vendanges tardives sur des clayettes de paille. On obtient ainsi un vin très liquoreux, que vous pouvez remplacer par un liquoreux de votre cave ! Même si l’alcool du vin s’évapore au cours de la cuisson, vous pouvez aussi le remplacer par du jus de pomme ou de raisin.

Patina de poires (patina de piris)

D’après le livre : Saveurs et senteurs de la Rome antique – 80 recettes d’Apicius Renzo Pedrazzini et Michèle Tesseyre, éditions Clairsud

Ingrédients :

  • 4 poires bien mûres
  • 5 cL d’huile d’olive

    Banquet romain, mosaïque

  • 3 œufs entiers
  • 2 cuillères à soupe de miel
  • 1 dL de passum, vin paillé (ou jus de pomme ou de raisin)
  • 1 pincée de cumin en poudre
  • Un peu de poivre du moulin
  • Quelques gouttes de garum (sauce asiatique nuoc-mâm)

Éplucher les poires, les couper en quatre et enlever le trognon et les pépins.

Mettre les poires à cuire à feu doux et à couvert, avec l’huile d’olive, le miel, le cumin, une pincée de poivre et quelques gouttes de garum.

Lorsque les poires sont cuites, les écraser en purée. Battre les 3 œufs en omelette et les rajouter à la purée de poires. Mouiller avec le vin paillé, bien mélanger.

Verser le mélange dans un plat de service allant au four ou dans des ramequins individuels.

Cuire 1h30 au bain marie, à four très doux. Le temps de cuisson peut varier en fonction de la taille du plat, de votre four… pensez à surveiller la cuisson !

Servir très frais, avec un tour de poivre du moulin.

Semaine du Goût : recette gauloise

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Intérieur d’une maison gauloise © Bibracte

 

Afin de vous mettre en appétit en cette semaine du Goût, nous vous proposons une recette gauloise. La cuisine gauloise se préparait fréquemment dans un gros pot à cuire en céramique, l’ancêtre du faitout ! Les ragoûts, bouillies, soupes et bouillons mijotaient donc longtemps, tout doucement sur le feu de bois….

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© Denis Gliksman, Inrap

 

 


 

Volaille marinée au sel (d’après le livre La Cuisine gauloise continue, A. Flouest et J.-P. Romac, éditions Bibracte et Bleu autour)

Ingrédients :

  • 1 volaille (poule ou canard)

Pour la marinade :

  • miel
  • sarriette
  • thym
  • bouquet garni
  • 250 g de sel
  • quelques grains de genièvre
  • racine de benoîte (ou clous de girofle)

Légumes pour le pot :

  • raves
  • carottes
  • champignons blancs
  • chou-rave
  • poireaux
  • céleri en branche

Préparer la marinade deux jours avant : mélanger le miel, le sel et les aromates (thym, sarriette, baies de genièvre, bouquet garni). Faire bouillir quelques instants, laisser refroidir puis filtrer. Plonger la volaille dans la marinade et l’y laisser reposer deux jours.                 Le lendemain, rincer la volaille à l’eau douce, la mettre dans un pot, glisser quelques légumes, branches de céleri et poireaux dans la bête et disposer le reste des légumes autour.                                                                                                                 Couvrir avec de l’eau bouillante non salée, mettre le couvercle et laisser cuire longtemps à feu doux ….                                                                                                           Servir la volaille découpée entourée des légumes du pot. Le jus, trop salé, ne doit pas être servi.

Exposition des gravures des CP de Bazas

Au long de l’année scolaire, deux classes de CP de l’école Léo Drouyn de Bazas ont travaillé à la manière de l’artiste qui a donné son nom à l’établissement.
Dans le cadre du projet pédagogique « Léo Drouyn, passeur de patrimoine », ils se sont initiés aux techniques du dessin, ont visité la cathédrale de Bazas et ont réalisé des gravures à l’eau-forte à partir d’un élément de l’église.
La fin de l’année a été l’occasion, lors de la soirée école ouverte, d’exposer les travaux des graveurs bazadais !

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Deux articles ont également été publiés sur le projet :

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Article Sud-Ouest soirée Ecole ouverte

Journal du projet Jardins et Patrimoine des classes de Frontenac

CaptureVoici le journal du projet établi au nom des trois classes de Frontenac engagées dans le projet Jardins et Patrimoine : aménagement du jardin, travail sur le pastel, découverte du patrimoine architectural médiéval, visite de l’église de Frontenac, réalisation d’herbiers et enfin visite de la commanderie de Sallebruneau ! Pour découvrir ce journal, cliquez ici.

Le jardin médiéval des CM1-CM2 de l’école Amédée de Turgot de Saint-Laurent d’Arce

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Document de travail sur la domus et la villa

VillaDomusVoici un document réalisé par l’enseignante de CE2-CM1 de l’école de Cadillac-en-Fronsadais pour enrichir le projet Loupiac l’Antique et préparer la visite de la villa.

Pour le télécharger, cliquez ici.

Merci à cette enseignante pour le partage de son travail !