Mystérieuse Égypte Antique

La civilisation égyptienne s’est fondée il y a bien longtemps, sur les rives du Nil : oasis au milieu du désert infertile, ce fleuve a permis aux égyptiens de cultiver leurs terres et de s’établir sur ses rives.

Le Nil. Source : https://5-five-5.blogspot.com/2015/06/river-nile-cruise-egypt.html

Cette civilisation a vu son âge d’or s’étendre de 3000 à 30 avant J.C et les historiens sont d’accord aujourd’hui pour diviser cette période en quatre : l’Ancien Empire, le Moyen Empire, le Nouvel Empire, qui fut la période la plus glorieuse de l’histoire pharaonique, et la Basse Époque.

Si les croyances et les avancées technologiques des égyptiens sur l’astronomie et l’architecture passionnent encore aujourd’hui grands et petits et sont de mieux en mieux comprises par les historiens, nous, communs mortels qui ne travaillons pas au « Centre Égypte Ancienne » d’un musée, avons souvent des connaissances limitées, voire faussées devant l’immensité de la culture de cette époque historique.

Ainsi je ne peux que vous encourager à lire cet article où seront développées les deux choses qui viennent généralement à l’esprit quand on parle d’Égypte ancienne : les hiéroglyphes et la façon qu’avaient les Égyptiens d’aborder la mort.

Les hiéroglyphes, incompréhensibles ? Simplistes avec juste des dessins ? Je vous rassure on ne rentrera pas dans les détails beaucoup trop techniques de cette langue, on s’arrêtera seulement sur quelques anecdotes qui nous ont permis leur compréhension.

Cette écriture sacrée est caractéristique de l’Égypte ancienne et seuls les scribes avaient le droit de l’utiliser. Les premiers hiéroglyphes sont datés à 3150 avant J.C. Ils ont été utilisés plusieurs millénaires avant de disparaître complètement au IVe siècle. Ainsi, les hiéroglyphes ont traversé les âges sur des tombeaux, des manuscrits ou des statues sans que personne ne puisse les déchiffrer, la signification de ces nombreux dessins étant complètement oubliée.

C’est en 1799 que cette langue refait surface avec la découverte d’un fragment de stèle, près du Nil, appelée « pierre de Rosette ». Datée de deux siècles avant notre ère, cette pierre contenait un décret promulgué par le pharaon Ptolémée V. Mais en quoi cela nous avance ? Me direz-vous, et c’est là que la pierre est différente des centaines d’autres plus ou moins couvertes de ces signes indéchiffrables. En effet, le texte était écrit en deux langues différentes et graphié sous trois formes : l’égyptien hiéroglyphe, l’égyptien démotique (la forme phonétique des hiéroglyphes) et le grec ancien, soit au moins une langue traduisible pour les connaissances de l’époque.

La pierre de Rosette. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Rosette#/media/Fichier:Rosetta_Stone.JPG

Les historiens ont vu là une porte ouverte sur la compréhension de cette écriture, et en effet, après 20 ans de travail, un égyptologue français nommé Jean-François Champollion a fini par établir un nouveau système pour déchiffrer les hiéroglyphes, en s’appuyant sur certains autres documents de l’époque comme le cartouche royal de Cléopâtre sur la base d’un obélisque.

Cet historien a dû avoir vraiment du mal, car on se rend pleinement compte de la complexité de la langue quand on se penche un peu plus sur l’organisation d’un texte en hiéroglyphes : en effet il n’y a aucune ponctuation et le texte peut se lire autant de gauche à droite que de haut en bas et inversement. Comment fait-on donc pour savoir par où commencer ? Et bien, la clé est simple mais il faut la connaître : c’est la direction vers laquelle les têtes des personnages dessinés sont tournées.

La mort a toujours effrayé les hommes qui ont donc cherché toujours plus de significations à son étrange et pourtant universel fonctionnement. La civilisation égyptienne, loin d’échapper à cette habitude, a eu des croyances qui ont traversé les âges, et des pratiques encore connues pour permettre aux morts de traverser la frontière entre la vie et l’au-delà.

Lorsqu’un égyptien mourrait, son corps devait être momifié et le processus, très long et technique, assuré du début à la fin par des embaumeurs soigneux était la clé pour passer sans encombre dans le monde des morts.

Le corps du mort était d’abord dépouillé de ses organes vitaux qui étaient mis à part, dans un vase appelé « canope », pour ne pas qu’ils pourrissent et conserver le corps dans l’état de sa mort. Attention, ce n’est pas très appétissant ! Le cerveau était retiré de la boîte crânienne par le nez à l’aide de crochets et les viscères enlevées par une fente faite sur le flanc gauche. Le cœur seul était laissé à sa place.

Des canopes. Source : http://antique.mrugala.net/Egypte/Embaumement/Canopes.jpg

Le ventre était alors rempli de parfum et le corps trempé dans un bain de natron (sel) avant d’être placé au soleil pour provoquer un dessèchement artificiel. Les embaumeurs devaient néanmoins régulièrement l’enduire d’huile afin que la peau reste souple.

Une fois le corps desséché, les embaumeurs enroulaient le défunt dans des bandelettes de lin puis le plaçaient dans un sarcophage : cercueil qui protège le corps du sable et du temps. Dans les antiques croyances égyptiennes, la mort n’est qu’une continuation de la vie, et ainsi une porte était dessinée sur les sarcophages pour que le mort puisse sortir et continuer à vivre la vie qu’il avait de son vivant. De la nourriture était donc apportée aux défunts pour qu’ils puissent continuer à « vivre » pour l’éternité.

Cette croyance a évolué et plus tard, les égyptiens ont relié leurs convictions polythéistes à l’idée de vie après la mort. Ainsi, les trépassés dormaient le jour dans leur tombeau et la nuit, le dieu du soleil Rê arrêtait son char solaire à l’horizon pour faire monter les morts et les emmener vivre dans l’autre monde avant de les ramener, à l’aube, dans le monde des vivants.

Rê dans sa barque. Source : https://i.ebayimg.com/images/i/282440886185-0-1/s-l1000.jpg

Les dieux égyptiens étaient représentés par des animaux, ayant chacun une fonction différente. Les égyptiens étaient donc très proches de leurs animaux et il n’était pas rare qu’ils choisissent de les embaumer à leur mort pour les placer dans le tombeau familial. Le plus fréquemment, c’étaient les chats qui accompagnaient leurs maîtres dans l’au-delà, de par la symbolique de son homologue divin ; Bastet, déesse de la joie, du foyer, du bonheur et de la lumière. Mais des momies moins attendues ont été retrouvées comme des guépards ou encore des crocodiles.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Momie_animale#/media/Fichier:British_museum,_Egypt_mummies_of_animals_(4423733728).jpg

Que serait l’Égypte sans les imposants tombeaux royaux mondialement connus sous le nom de pyramides ? Si ces bâtiments ont véhiculé mystères et rumeurs, les faits réels n’en sont pas moins impressionnants.

Les pyramides égyptiennes sont des tombes construites par les architectes contemporains les plus compétents. La plus connue est la pyramide de Gizeh construite par Khéops qui est l’une des sept merveilles du monde et classée au patrimoine mondial de l’humanité.

Pyramides de Gizeh. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramides_d%27%C3%89gypte#/media/Fichier:All_Gizah_Pyramids.jpg

Les ouvriers qui ont déplacé et assemblé les blocs de calcaire servant à la construction n’étaient pas des esclaves, mais des employés rémunérés. Les pertes humaines furent aussi conséquentes que le chantier, mais les ouvriers pensaient que participer à la construction de ces édifices les protégerait et améliorerait leur jugement dernier, comme une sorte de repentir. Ils mettaient donc plus de cœur à l’ouvrage et supportaient mieux les conditions de chantier pas toujours agréables.

Les plus grands rois, reines et personnages d’États importants ont eu les pyramides comme ultime demeure, mais ceux-ci étant ensevelis dans des habits somptueux, couverts de bijoux et d’argent, les sarcophages devinrent bientôt la principale source de revenus des pilleurs de tombes. Les sépultures violées firent déchanter les rois encore vivants de l’honneur qu’avait prodigué les pyramides, et ils définirent un nouvel endroit mieux dissimulé pour être enterrés.

Ainsi, sous le nouvel empire, les rois prirent l’habitude de se faire ensevelir dans la «Vallée des Rois», vallée désertique proche de Thèbes, l’antique capitale. Ils préparèrent leurs tombes dans les flancs de la montagne, mais des voleurs finirent par trouver les lieux et les sépultures subirent le même sort que leurs homologues restés dans les pyramides.

Vallée des Rois. Source : https://blogdefamille.com/voyages/louxor-les-colosses-de-thebes-et-la-vallee-des-rois

La tombe la mieux conservée de la Vallée des Rois fut celle du pharaon Toutankhamon. Assez bien dissimulée, très peu de voleurs la trouvèrent et une chute de pierres scella l’entrée laissant le lieu secret pendant plus de 3000 ans jusqu’en 1922, quand l’égyptologue britannique Howard Carter redécouvrit la tombe dans ce que l’on peut qualifier de plus grande trouvaille archéologique de l’histoire.

Pour conclure, je ne pourrai que rappeler à quel point il est compliqué de synthétiser l’âge d’or qu’a connu l’Égypte antique. Entre progrès techniques, maîtrise de l’architecture et de l’astronomie, cette civilisation fait encore rêver historiens comme complotistes.

Pauline

Sources : Musée Canadien de l’Histoire : https://museedelhistoire.ca, Musée Universitaire de Louvain : https://museel.be, Wikipédia.