Comment ne pas se liquéfier au Grand Oral

Le Grand Oral : Épreuve de bac marquant le plus haut taux de stress des Terminales de France. Même si l’appellation sonne un peu machiavélique, en réalité ce n’est ni plus ni moins qu’un oral de brevet en plus corsé. Premièrement, mon amie, qui m’a fait l’honneur du témoignage que je vais vous conter, m’a demandé des conseils pour se rassurer face à l’un de ses 12 travaux. Et comme un père à sa fille, je lui ai dit naturellement qu’elle pouvait compter sur moi.

Premier « Commandement » donc : Tu t’entoureras des gens qui comptent. Cela peut paraître anodin, mais la pire idée que l’on puisse avoir est de rester seul. Les amis surtout, nous aident à ne pas nous prendre la tête plus que de raison.

Deuxième Commandement : Tu t’imagineras commander une boisson bien fraîche au bar. « Si tu es capable de demander à un serveur de t’apporter un Monaco payé 6 fois trop cher, tu peux largement parler d’un sujet que tu as vu tout au long de l’année. » Pas sûr que mon cynisme lui ait plu, mais en tout cas, cela l’a faite énormément relativiser, ce qui m’amène sur mon Troisième Commandement :

Tu ne stresseras point. Relativiser est sûrement la chose la plus importante. L’épreuve arrive vite dans l’année, alors il faut se préparer dès lors que l’on a les sujets ! Le meilleur à faire reste de travailler et apprendre par cœur chaque définition du cours. L’élève préparé correctement n’a aucun souci à se faire quant à sa réussite prochaine.

© Alix & Alice – 30/09/2021

Quatrième Commandement : Tu n’inventeras pas de scénario bidon… « Pète un coup, t’es pas dans The Walking Dead. » Car non, au risque d’en décevoir certains, le jury ne va pas tenter de vous manger ni vous sauter dessus, du moins nous n’avons pas encore assez de détails par rapport aux effets secondaires du vaccin (humour).

Cinquième Commandement : Tu ne parleras pas trop vite. Il est primordial de s’entraîner à gérer son temps de parole et de ne pas accélérer… Si on parle trop vite on perd le jury, tout comme si on parle trop lentement, pas question ici de jouer les hypnotiseurs…

Sixième Commandement : Tu ne traîneras point. Sur ce point, mon amie avait carton plein. Elle s’y est prise des mois à l’avance et c’est clairement une excellente chose à faire. Encore une fois, si on est préparé, on n’a rien à craindre.

Je ne vais pas aller jusqu’à dix, je ne suis pas encore Dieu. Sur le moment, elle a évidemment respecté la moitié des commandements mais au moins elle a relativisé, a tenu ses 5 minutes sans aucun problème et haha, elle a eu 20 !

Mais dans le feu de l’action, elle a dû se faire violence afin de bloquer ses gestes parasites. Elle : « – J’te jure que j’ai vraiment eu du mal à ne pas mettre les mains dans les poches…

– Mais t’avais une robe chérie…

– Oui, du coup c’est pour ça que je ne pouvais pas mettre les mains dans les poches ! »

Donc vous l’aurez compris, Septième Commandement : Tu porteras une robe. Et pour les gars bah prenez un Kilt, c’est cool, c’est tendance. Je plaisante évidemment : faites juste attention à ne pas avoir trop de gestes parasites qui risqueraient de vous déconcentrer…

Puis à la fin, vinrent les questions du jury. Après avoir magistralement géré son sujet comme elle pouvait gérer un chocolat chaud, mon amie s’est vue poser tout un tas de questions. Je passe les détails chimiques des questions dont il est question, mais comme le reste de l’exposé, elle a géré. Le jury peut vous demander n’importe quoi sur le domaine de connaissances de votre sujet, une précision sur une chose que vous avez dite… Il faut donc aussi faire des recherches de votre côté pour étoffer votre présentation et tenter de vous attendre aux différentes colles que les examinateurs essaieront de vous poser.

            Pour résumer (et accessoirement avoir 20), tout le travail réside dans la préparation. Une préparation des deux sujets de vos spécialités bien sûr, mais aussi des questions qu’on serait susceptible de vous poser, de votre posture et votre débit de parole, regarder le jury dans les yeux par exemple… En bref, connaître votre sujet comme l’aurait fait un maître conférencier pour être le plus naturel possible et finalement, en parler comme si vous aviez une discussion normale avec quelqu’un qui vous poserait des questions sur un truc qui vous passionne, auxquelles vous répondriez avec une facilité déconcertante. Ne pas stresser c’est facile quand on est soi-même assuré que l’on sait tout ce que l’on peut savoir. Pourquoi se faire des cheveux quand on a bien préparé son Oral ?                

La Volpe