Le sommeil, un besoin vital

Depuis près de trois mois, les cours ont repris avec peut-être, pour certains d’entre vous, la fatigue qui s’est installée en raison, notamment, du manque de sommeil. Pourtant, le sommeil est primordial et nous avons tous besoin d’un certain nombre d’heures de sommeil afin de récupérer de notre journée passée et redonner de l’énergie à notre corps et à notre cerveau afin d’affronter la journée suivante.

Le sommeil est une fonction vitale de l’organisme et nous allons voir pourquoi.

Il représente en effet plus d’un tiers de notre vie soit en moyenne 26 ans et demi !

Le sommeil joue de nombreux rôles : il est déterminant pour la croissance, pour la maturation cérébrale, pour le maintien de notre température corporelle, pour le développement et la préservation de nos capacités cognitives (concentration, adaptation, interaction avec les autres, raisonnement, acquisition des connaissances…), pour l’ajustement de nombreuses sécrétions hormonales, pour le système immunitaire, pour la régénération cellulaire (peau, muscles…), pour la mémoire, pour la régularisation de l’humeur et du stress etc.

Dormir permet ainsi une véritable récupération physique, psychologique et intellectuelle.

Mais qu’est-ce que le sommeil ?

Le sommeil correspond à une baisse de l’état de conscience qui sépare deux périodes d’éveil.

Le sommeil n’est pas un état continu : il se compose de 4 à 6 cycles de sommeil dont chacun dure environ 60 à 120 minutes. Chaque cycle de sommeil comprend plusieurs phases : sommeil lent (léger ou profond) puis sommeil paradoxal. A la fin de chaque cycle, il peut y avoir un court éveil, suivi par un nouveau cycle de sommeil ou, parfois, par un réveil complet.

Le sommeil lent profond est le sommeil le plus récupérateur ; il est plus abondant pendant les 3 ou 4 premières heures suivant l’endormissement que pendant la deuxième moitié de la nuit de sommeil.

Sommeil lent ou paradoxal ?

Le sommeil lent et le sommeil paradoxal n’ont pas les mêmes fonctions physiologiques :

  • Sommeil lent

Pendant le sommeil lent, le corps recharge les batteries. Le corps et le cerveau sont au repos, c’est-à-dire que l’activité cérébrale et le tonus musculaire diminuent, et ils font également le plein de sucres pour être prêts le lendemain matin à affronter une nouvelle journée. C’est aussi pendant cette phase qu’est synthétisée l’hormone de croissance, hormone favorisant la croissance des enfants mais également utile tout au long de la vie, notamment pour la réparation tissulaire.

  • Sommeil paradoxal

Pendant la phase de sommeil paradoxal, le corps est au repos mais le cerveau est en éveil. C’est le domaine du rêve : si l’on observe quelqu’un au cours de son sommeil paradoxal, on pourra notamment voir ses yeux bouger. Il joue un rôle important dans les apprentissages et la mémoire à long terme, et permet de « mettre de l’ordre dans ses dossiers ».
Petit plus, on ne sait jamais, ça peut encore fonctionner : il est souvent conseillé aux enfants et adolescents de lire une leçon avant de se coucher, pour mieux la retenir le lendemain matin.

Infographie illustrant les différents stades du sommeil et de l’éveil © Inserm/Pinci, Alexandra

A chaque âge son sommeil

Le temps de sommeil nécessaire à notre bien-être évolue selon les périodes de notre vie. Alors qu’un nourrisson a besoin de dormir entre 12 et 18 heures par jour, un adulte devrait dormir entre 7h30 et 9 heures. Il faut préciser que le sommeil est propre à chacun et qu’il existe des personnes qui ont besoin de 6 heures par nuit comme d’autres de 10 heures par nuit.

Notre temps passé à dormir diminue d’année en année et les personnes âgées de plus de 15 ans dorment désormais 18 minutes de moins qu’il y a 25 ans. Par ailleurs, des enquêtes précisent que nous aurions une dette chronique de sommeil ainsi qu’un délai d’endormissement très allongé comparativement à plusieurs années en arrière. Certainement l’une des conséquences de l’éclairage artificiel et des contraintes de nos modes de vie.

Malheureusement, cela entraine des bouleversements sur notre organisme que nous commençons à peine à entrevoir (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, dépendance à l’alcool, au tabac, aux somnifères…).

Les nouvelles recommandations de la National Sleep Foundation (NSF) américaine nous apportent un repère sur la bonne durée de sommeil sachant que chaque individu a, évidemment, sa propre variabilité.

  • Nouveau-nés âgés de 0 à 3 mois : de 14 et 17 heures par jour
  • Nourrissons âgés de 4 à 11 mois : de 12 et 15 heures par jour
  • Petits enfants âgés de 1 à 2 ans : de 11 et 14 heures par jour
  • Enfants d’âge préscolaire âgés de 3 à 5 ans : de 10 à 13 heures par jour
  • Enfants d’âge scolaire âgés de 6 à 13 ans : de 9 à 11 heures par jour
  • Adolescents âgés de 14 à 17 ans : de 8 à 10 heures par jour
  • Jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans : de 7 à 9 heures par jour
  • Adultes d’âge moyen âgés de 26 à 64 ans : 7 à 9 heures par jour
  • Seniors âgés de 65 ans et plus : 7 à 8 heures par jour

Quelques conseils pour bien dormir

Pour terminer, je vous livre quelques conseils afin de vous aider à mieux dormir :

Avoir une bonne literie, avoir des draps propres, lire, faire du sport régulièrement, prendre un bain chaud, éviter les repas trop gras, boire une tisane, aller se coucher au moindre signe de fatigue, écouter de la musique douce, faire des exercices de respiration, évitez l’alcool.

Et n’oubliez pas le célèbre proverbe : « La nuit porte conseil ».

D’ailleurs, c’est en dormant que Niels Bohr découvrit la structure de l’atome, que le chimiste Kekule imagina la structure moléculaire du benzène, que Descartes fit le plan de son Discours de la méthode et que Mozart trouva le thème de la Flûte Enchantée !

Alors, à vos oreillers…

Mattéa