Club UNESCO Sorbonne rencontre Christine Hallo

Célébration de la Journée de l’Enfant Africain

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Lors de la Célébration de la Journée de l’Enfant Africain 2012 au siège de l’UNESCO,

le Club UNESCO Sorbonne a rencontré Christine Hallo, une artiste d’exception.

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« J’aime porter mon regard d’artiste voyageuse sur les femmes africaines de Belleville, qui marchent lentement avec leur bébé dans le dos, comme si elles avaient encore sous leurs pieds un peu de terre rouge de là bas.

Me laisser émerveiller, transporter en Afrique par les tenues de reines de ces mères, basins riches, wax et voiles colorés, par la beauté unique de ces pagnes brodés main qui  enserrent bébé, nacelles sûres, écrins de couleurs, et par l’abandon paisible de ces enfants, bercés par le pas de leur mère dans le brouhaha de la rue. »

 

 

 « Je dessine principalement de mémoire, et si j’accorde toute mon attention à restituer au plus près les motifs des pagnes, ainsi qu’à noter scrupuleusement la date et le lieu  de chaque « rencontre », pour ce qui concerne la représentation de ces mamans et de ces bébés, ce qui m’importe est de témoigner de l’émotion d’un moment de vie à travers une image archétypale, ou aucun visage n’est reconnaissable.

Parfois, cependant,  quand les tissus sont trop complexes pour être mémorisés, ou simplement trop beaux, je ne résiste pas à la tentation de prendre une photo très gros plan sur le motif qui me fascine.  C’est aussi l’occasion pour glaner par la suite des informations sur les origines de tel et tel motif, et sur les techniques d’ornements des pagnes de bébé :

Broderies, crochet, mais aussi, plus rares dans les rues de Paris, les teintures  sur basin, créées par réserves : nouées, ou cousues et pliées, ou encore brodées* ( * les « aiguilles sarakolé » ou soninké,  demandant plusieurs semaines de travail , car après la teinture il faut  retirer tous les fils de la broderie). Autant les pagnes brodés, ou ornés d’applications au crochet sont souvent l’ouvrage de la maman elle même ou de femmes de la famille, qui les offrent à la jeune mariée pour son trousseau, ou pour la naissance de son 1er bébé*, autant les pagnes teints par réserves sont  réalisés par des professionnel(le)s. »

*Dans la tradition de l’Afrique de l’Ouest. Une grande partie des femmes africaines que je croise dans Paris, attachées encore aux tenues et pagnes traditionnels,  vient du Mali, du Niger, du Sénégal…

 Christine Hallo    Mai 2012