Loin de moi l’idée de tenter un putsch en direct (bien que la place de notre rédac’chef soit assez enviable je l’avoue) ! Il y a presque un an, à l’occasion de la semaine de la presse, j’ai gagné fièrement mes premiers galons de rédac’chef, à la sueur de mon front. Voilà le contexte : une classe de 3e pas très motivée depuis plusieurs mois, quelques tensions entre les filles et les garçons, bref, une ambiance de classe pas toujours très « fun ». C’est là que j’eus une idée : pourquoi pas un projet ? Une production qui permettrait de travailler dans la cohésion et où toute la classe serait investie ? Oui, mais en mars, en plein chapitre sur la poésie engagée, que faire ?

« UN JOURNAL DU COLLÈGE » !

presse

L’idée était née. J’ai alors imaginé le projet « Une semaine pour un journal » dans le cadre de la promotion de la semaine de la presse (et aussi dans le cadre de la promotion d’une ambiance de classe davantage enjouée et studieuse).

Et je n’ai pas été déçue. Quelle (première) expérience ! Le nom du journal, les rubriques, les contenus… les élèves ont tout créé. Ils ont voté pour le « Félix’Actu », se sont constitués en équipes de rubriques, ont investi les ordinateurs : du travail d’équipe ! Pendant une semaine, j’ai retrouvé un groupe. J’ai constitué un comité de rédaction plus vrai que nature, chacun a désigné « son » responsable. Chacun a trouvé sa tâche à accomplir, suivant ses compétences. Chacun avait son dossier, son rôle à jouer dans cette petite aventure.

Et ce numéro exceptionnel, achevé avec (à peine) trois jours de retard, a paru pour le plus grand bonheur de mes élèves dont je n’étais pas peu fière.

Suite à cette expérience fructueuse, j’ai décidé, à la rentrée suivante, de mettre en place un « atelier presse » au collège. J’avais convaincu mon principal (qui était déjà très convaincu par avance) en mettant en avant le « sentiment d’appartenance » qu’un journal du collège supposait : « Ce serait un moyen idéal pour que les élèves s’approprient leur collège. »

Je n’étais alors que novice dans le domaine de l’information (j’avais eu une brève expérience de conception d’un journal, j’avais alors 10 ans, avec une amie nous avions « fait main » un mini journal que nous avions vendu sur le marché d’un petit village de l’Aveyron;), j’ai donc commencé par me documenter.

Une foule de questions traversait en effet mon esprit : quel est le cadre légal d’un journal de collégien ? Doit-on et peut-on le vendre ? Qui en est responsable ? Comment éviter les « éventuels débordements » ? Quel logiciel employer ? (Je vous les livre pêle-mêle, comme dans ma tête alors).

J’ai évidemment « googleïsé » (tapé sur le moteur de recherche Google© – néologisme) et j’ai pu découvrir le site d’une association nommée « Jets d’encre » qui propose un kit téléchargeable pour démarrer un journal « jeune » ainsi que de nombreuses ressources en ligne qui permettent de cerner le cadre légal d’un journal collégien ou lycéen.

J’ai aussi découvert le site du CLEMI : Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information, qui offre de nombreuses pistes pour les enseignants, et de nombreuses réponses aux questions que l’on se pose alors que l’on débute cette aventure du journal scolaire.

Voilà pour le fond. En ce qui concerne la forme, c’est-à-dire, les logiciels – gratuits, bien sûr, Education Nationale oblige – j’ai pu tester le logiciel « Fais ton journal », qui s’adresse davantage à un public « jeune » car les maquettes laissent peu de marge de manœuvre. Le logiciel Scribus, quant à lui, est abordable et demande une certaine pratique. Finalement, nous avons opté (ma rédaction et moi) pour la simplicité en employant le logiciel « Libre Office » dans sa version « dessin » (draw).

Et le résultat est bien là ! Un journal plébiscité par les collègues et lu par les collégiens (certes, c’est un mensuel, et il est gratuit). « Le Gaillard Déchaîné » tient ses promesses, et nous voilà en pleine clôture du troisième numéro (qui a néanmoins pris du retard pour cause de Réforme occupant les professeurs des journées entières à l’origine d’emplois du temps allégés pour les élèves).

L’année prochaine, cet « atelier presse » se verra transformé en E.P.I. par la magie de la Réforme du collège, permettant ainsi à de nombreux collégiens de participer à cette expérience enrichissante.

Quant à la Semaine de la Presse 2016, ce sera l’occasion pour moi de me lancer dans un nouveau projet : « une chasse au trésor » à partir de journaux et de revues consultables au C.D.I. du collège, avec récompenses à la clef. De quoi intéresser (j’espère) TOUS les élèves du collège à la Presse et aux Médias de l’Information !

Une chronique de Marine Vendrisse

2 réponses

  1. En temps que professeur documentaliste depuis 10 ans, je trouve qu’il manque un acteur (actrice) a votre projet. ?e CDI n’est pas qu’un lieu oú l’on trouve des documents mais un service géré par un enseignant formé à l’éducation aux médias depuis plus de 30 ans. Vous auriez gagné un temps précieux à contacter ce professionnel de l’information-communication et à mutualiser vos savoirs. Il n’est peut être pas trop tard…

    1. Bonjour, effectivement j’avais dans l’idée de monter ce projet avec la prof-doc du collège cependant celle-ci a eu son concours et a muté, et dans notre collège ce poste est comment dire… Très instable. Du coup j’ai dû monter le projet toute seule, enfin pas vraiment puisque tous mes collègues sont impliqués, ils fournissent des infos pour les articles, répondent aux interviews, le prof d’arts P s’occupe des illustrations… Un beau travail d’équipe!

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