Cet été des profs se racontent – épisode 6 : Amélie

Pour le dernier épisode de l’été, nous laissons la parole à Amélie.

Du rêve à la réalité du métier…

  1. Quelle est la matière que tu enseignes ?  A quels niveaux ? J’enseigne le Français en 6e, 4e et 3e
  2. Depuis quand enseignes tu ? J’ai ouvert la porte à mes premiers élèves en septembre 2007, donc quinze ans.
  3. Pourquoi as-tu choisi d’exercer ce métier ? C’était une évidence. J’aimais transmettre, l’énergie que ça demande, j’aimais créer, partager, découvrir. Et la petite fille, puis jeune fille timide que j’étais se révélait dès qu’elle passait en exposé en classe ; il est arrivé plusieurs fois, au lycée notamment, que mes camarades me disent qu’ils adoraient m’écouter et qu’ils auraient préféré que je fasse le cours à la place du prof. Moi qui n’étais pas du tout populaire, loin de là, cela me confortait dans l’idée que j’étais faite pour cela. La matière a changé plusieurs fois par contre (Histoire, Anglais, Allemand,… ) jusqu’à ce que je réalise que le Français me permettait une plus grande liberté et variété d’activités : lecture, langue, cinéma, théâtre, etc.
  4. Est-ce que la réalité de ton métier coïncide à ce pourquoi tu as choisi de l’exercer ? Pourquoi ? Oui, cela coïncide pleinement pour ce qui est du travail au sein de la classe et l’échange que j’ai avec mes élèves : j’apprends d’eux autant que je leur en apprends et la richesse des liens que nous créons m’apporte énormément. J’aime aussi la liberté de création pédagogique que nous avons.
  5. Raconte-nous un de tes plus précieux souvenirs pédagogiques, une belle surprise que tu as pu vivre dans ce métier. Difficile de n’en garder qu’un, mais sans hésitation possible, les retours chaleureux des élèves et de leur famille sont ce que j’ai de plus précieux. Les gentils petits mots au quotidien, les sourires, les élèves qui sont heureux de passer le seuil de ma porte, les éclats de rire que nous avons régulièrement, les dessins qu’ils m’offrent, les cadeaux aussi parfois, les remerciements des parents quand je les rencontre et les nombreux courriers d’anciens élèves que je reçois. Ce sont même ces derniers qui me touchent le plus car ce sont des rencontres que je fais à l’origine avec des enfants mais qui ne m’oublient pas une fois adultes : des élèves que j’ai eus en 6e, alors qu’ils n’avaient que 11-12 ans et qui pensent à m’envoyer un petit mot quand ils ont leur bac par exemple. Cela m’arrive tous les ans et j’en suis toujours très touchée. L’an dernier, j’ai même été invitée à un pique-nique avec d’anciens élèves : je les avais eus en 6e pour l’un, en 3e pour les autres et ils venaient d’avoir leur bac… Une autre ancienne élève m’a beaucoup touchée : je l’ai eue en 6e et en 4e ; depuis, elle entre en 2e année de classe préparatoire (khâgne) et est convaincue que notre rencontre a été déterminante dans ses choix d’orientation, dans son goût pour l’écriture. J’ai très certainement aussi laissé des traces plus négatives dans le souvenir de certains, mais le fait d’avoir marqué certains adolescents et leurs parents de façon positive est ce qui est pour moi le plus précieux.
  6. Quels sont tes projets, tes envies, tes ambitions pédagogiques pour la rentrée 2022 ? Je voudrais faire davantage partager ma passion pour la lecture et compte laisser entrer plus de littérature jeunesse encore que je ne le faisais jusque-là. Je voudrais aussi trouver le temps de me remettre au latin.

Du lien aux liens…

  1. Que dirais-tu des relations que tu tisses avec tes élèves ? C’est un échange et ce sont de vraies rencontres. Elles sont riches, pleines d’écoute, de respect et de sincérité.
  2. Que dirais-tu des relations entre membres de l’équipe pédagogique ? Beaucoup de mes collègues sont comme des amis. Ce sont des gens auxquels je tiens, que j’admire et avec qui j’échange sur tous les sujets. Malheureusement, au quotidien, quand la machine est lancée, je trouve peu de temps pour partager avec eux. Mes récréations sont souvent utilisées pour régler des soucis, faire des photocopies, appeler des familles, ranger la classe, etc. Il ne me reste en général que 5 minutes pour passer en salle des profs. J’essaie en tout cas de prendre le meilleur de chacun et de faire en sorte que nous tissions des liens de confiance. Je m’occupe de l’Amicale du collège avec une autre collègue et c’est un rôle que j’apprécie car j’ai l’impression de m’occuper de leur bien-être au travail : on souhaite les anniversaires, Noël, on organise des repas, des apéros, des randos, on trouve aussi le moyen de soutenir ceux qui ne vont pas bien…
  3. Que dirais-tu des relations que tu as pu construire avec les familles ? Je ne connais pas physiquement toutes les familles, mais rares sont ceux avec qui je n’ai eu aucun contact. Hormis un ou deux parents, j’ai toujours eu d’excellentes relations avec les familles. Je n’hésite pas à les appeler quand je rencontre un souci et cela se passe toujours bien. Je crois qu’ils me font confiance. J’ai aussi chaque année plusieurs parents qui font la démarche de venir me remercier pour le travail que j’ai fait avec et pour leur enfant. C’est très touchant et gratifiant.
  4. Depuis tes débuts, quelles évolutions as-tu constatées dans le métier pour toi ?  Pour tes élèves? De mon côté, j’ai vu la charge de travail s’alourdir considérablement : parce qu’on nous demande un travail administratif énorme (parfois inutile – je pense par exemple aux formulaires de préparation de projets que nous remplissons parfois en 3 ou 4 exemplaires différents pour un même projet : le formulaire pour le chef d’établissement, le formulaire pour inscrire le projet dans les remontées du rectorat, le formulaire pour inscrire le projet dans les parcours éducatifs, le formulaire pour faire une demande de subvention au département, etc. et autant ensuite pour faire le bilan de ce même projet !), parce qu’on nous impose des heures supplémentaires qu’on ne peut pas refuser (+2h actuellement, mais comme on ne peut décemment pas couper une classe en deux, cela revient à +3h très souvent…), parce que la réunionite aiguë touche de plus en plus de chefs d’établissement (pas une semaine sans réunion), parce qu’on nous surcharge les classes (il y a une dizaine d’années, il n’était pas si rare d’avoir des classes à 24-25 élèves – aujourd’hui, quand j’en ai 28, je suis presque « contente » car il arrive que j’en ai 31 + une ou deux AESH que je ne sais pas où asseoir) et parce que dans ces classes, les profils d’élèves sont de plus en plus hétérogènes (ceux qui sont HPI et qu’il faut alimenter, ceux qui ne savent toujours pas lire en 4e, ceux qui ont une défiance visuelle ou auditive ou des troubles divers et variés pour lesquels il faut adapter nous-mêmes les documents que nous distribuons, ceux qui ont une phobie scolaire installée et qu’il faut rassurer, ré-amener sur le chemin de la confiance et de la joie d’apprendre ensemble, ceux qui ne parlent pas un mot de français et n’ont parfois pas le même alphabet – j’en avais 3 dans la même classe par exemple l’an dernier, mais aucun ne parlait la même langue -, etc. J’ai toujours adapté mes cours aux divers profils de mes élèves, mais depuis 4-5 ans, cela devient très lourd car j’ai en général plus d’un tiers de la classe qui a un besoin particulier).

Du côté des élèves, la plus grosse évolution que j’ai constatée est la disparition totale des notes au profit des compétences. Cela fait 6 ou 7 ans maintenant que je ne mets plus de notes (parce que mon collège fonctionne ainsi). Je suis partagée sur le sujet : je trouve que cela a conduit à moins de décrochage total car quasiment aucun élève n’obtient que des « maitrises insuffisantes » sur une évaluation, là où, autrefois, il aurait eu entre 0 et 5/20 à chaque fois ; cela semble moins décourageant. Evaluer les compétences me paraît plus simple et logique sur certains devoirs, comme les rédactions : il est plus facile de dire qu’un élève ne maîtrise pas assez la ponctuation, mais sait répondre au sujet, par exemple, que de déterminer une note chiffrée représentant la qualité globale de l’exercice.  Mais le fait de ne plus mettre de notes ne permet pas aux élèves, comme aux familles, de situer réellement le niveau scolaire de l’enfant : les parents sont complètement perdus et les élèves ont tendance à se contenter du minimum pour « être dans le vert » ; ils ne cherchent plus à donner le meilleur d’eux-mêmes et tombent souvent des nues à leur arrivée en seconde. Nombreux sont ceux qui me disent : « Je pensais être un bon élève, mais au lycée, j’ai à peine 11-12 de moyenne générale »…

5. D’après toi, faut-il former uniquement pour travailler ? Nous formons avant tout des citoyens respectueux du monde qui les entoure, me semble-t-il.

De maintenant à demain…

  1. Comment et où te vois-tu dans cinq ans? Je ne sais pas… Parfois, je rêve de tout quitter pour enfin rentrer chez moi sans travail à faire, avoir l’esprit déconnecté et ne plus me mettre à travailler à 21h ou pendant mes vacances, pour aussi ne plus dire du bout des lèvres en attendant le retour de bâton que « je suis prof » à des gens qui ne sont pas dans le milieu et qui vont me sortir des idées toutes faites et forcément négatives sur mon métier, pour ne plus être stressée face à la charge de travail. Mais j’aime tellement être dans ma classe avec mes élèves que je ne suis pas sûre de vouloir réellement changer de métier. Je ne suis pas sûre non plus d’en avoir le courage. Je pense donc plutôt à me remettre au latin pour pouvoir passer la certification LCA et reprendre les classes de ma collègue de lettres classiques quand elle partira à la retraite. A condition toutefois que l’on ne me fasse pas muter ensuite…
  2. Si tu pouvais demander une chose au ministre de l’éducation nationale ce serait quoi ? Revaloriser le métier d’enseignant, d’abord par l’image qui lui est associée, avant même le salaire (même si cela fait aussi partie des solutions), et cela passe par un plus grand respect des professeurs déjà au sein même du gouvernement : cesser de dévaloriser leur travail, leurs compétences, leurs envies, de communiquer avec eux par les médias, au dernier moment.
  3. Quelle serait ton école du futur idéale ? Moins d’élèves par classe (25 maximum), plus de temps avec eux, moins de charges administratives et aucune réunion inutile, des sous pour acheter le matériel dont on a besoin quand on en a besoin, de grandes salles de classe dans lesquelles on puisse circuler, aménager un coin lecture, un espace sans tables ni chaises…

Dans la bibliothèque de … Catherine- épisode 4

Catherine est professeure depuis la fin du XXème siècle comme elle aime le dire avec beaucoup d’ironie et de cynisme. Elle a accepté de donner de son temps de vacances (précieux) pour répondre à nos petites questions. Elle est parfois lassée par ce métier qui ne l’a fait plus rêver mais elle a cette qualité importante pour enseigner même si parfois elle dit le contraire :  elle aime sa discipline et a à cœur de la transmettre et reste attendrie par ses élèves!

Bonne découverte de sa bibliothèque !

  • Un livre découvert dans ta scolarité qui t’a marqué et les raisons qui expliquent ce choix.
  • Madame Bovary Flaubert ; car sans ma prof de Français il me serait resté ennuyeux ; je n’en aurais pas perçu toute l ‘ironie et aujourd’hui hui encore il m’éloigne de toute tentation et niaiseries bovarysantes.
  • Amazon.fr - Madame Bovary - Flaubert, Gustave - Livres
  • Et peut être Lolita de Nabokov car je l ‘ai lu caché dans le grand tiroir des tables de techno pendant la réalisation passionnante en dessin technique du pied à coulisse et parce que c ‘est chouette à 14 ans !

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  • Un livre que tu conseillerais à tes élèves.
  • Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras Amazon.fr - Un barrage contre le Pacifique - Duras, Marguerite - Livres
  • L ami retrouvé Fred Uhlman , deux romans d ‘adolescences forts
  • Manuel de savoir vivre à l ‘usage des rustres et des malpolis de Pierre Desproges (pas pour le titre mais bien pour s ‘initier au second degré )

Manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis - Poche - Pierre Desproges - Achat Livre | fnac

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  • Trois livres ou films que tu conseillerais à un prof qui débute sa carrière.
  • Alors je dirais Le guide du routard de l ‘Inde (ou du Canada) car quand même si on fait ce métier c ‘est bien pour profiter de nos longues vacances mais comme on est fauchés…
  • Puis De brevis vitae de Sénèque pour prendre du recul encore du recul et toujours du recul !

De la brièveté de la vie - Sénèque - Babelio

 

  • Et enfin les Faux- monnayeurs de Gide , à la fois car c ‘est un merveilleux livre sur l’épopée de l’ adolescence et puis de la fausse monnaie et des faux monnayeurs on passe notre vie de prof avec !

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  • Une ressource pédagogique qui a révolutionné ta pratique.
  • Dois-je avouer que Je n’ai jamais lu aucun livre de pédagogie (ça ne m ‘est simplement pas venu à l ‘esprit mais j ai vécu les sombres heures de l’ IUFM) mais j ‘ai une suggestion révolutionnaire inspirée du temps des secrets (ou des amours ?)de Pagnol , où un élève renvoyé va en permanence , où l ‘on inscrit son nom dans le registre du déshonneur , où il va recopier des lignes en attendant avec angoisse la convocation pour son heure de colle qui sera également sanctionnée par la famille (bref sans justification ni excuse du prof auprès de l élève, des CPE ,de la famille et sans tâche supplémentaire valorisante pour l’ enfant entraînant un surcroît de travail pour l ‘enseignant fautif )
  • L’« école expliquée aux parents ;…aux élèves et surtout aux profs Antilogus:/Festjens (pour la journée idéale de Biquet et la triste réalité )

Amazon.fr - L'école expliquée aux parents ... aux élèves et (surtout) aux profs - Jean-Louis Festjens, Pierre Antilogus - Livres

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  • Un livre qui te fait rire.
  • J ai bien aimé la trilogie de Pennac (qui a inventé le métier de souffre douleur à la Samaritaine…) :la petite marchande de prose , la fée carabine et aux bonheur des ogres
  • ou bien un livre que j ai lu il y a déjà plus de 20 ans d’ Alison Lurie Liaisons étrangères

Liaisons étrangères - Alison Lurie - Babelio

  • Jonathan Coe Testament à l ‘ anglaise

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  • Un autre qui te fait pleurer.
  • Le temps de l ‘innocence d ‘ Edith Warton
  • Le soleil des mourants de Jean- Claude Izzo
  • Le pain noir de Georges- Emmanuel Clancier , lié à mon enfance et ma famille

Amazon.fr - LE PAIN NOIR. Tome 1 - Clancier, Georges-Emmanuel - Livres

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  • Un autre qui te détend après une semaine de conseils de classe et autres commissions éducatives.
  • Rahan , le fils des âges farouches ou mieux un bon vieux Black et Mortimer voire Ric Hochet !(oui je sais on peut deviner mon âge!)

Cet été des profs se racontent – épisode 5 – Noëllie

Aujourd’hui c’est une invitée un peu particulière qui a répondu présente à notre projet de l’été. Il s’agit de Noëllie qui est une ancienne élève à qui Aude et moi avons eu la chance d’enseigner à plusieurs moments de sa scolarité au collège. Elle rentre en première en septembre et envisage de devenir enseignante. Nous avons donc adapté notre questionnaire pour qu’elle puisse partager ce qu’elle imagine de son futur métier ! Un grand merci à elle d’avoir accepté notre invitation !

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Du rêve à la réalité du métier…

  1. Quelle est la matière que tu aimerais enseigner ?  A quels niveaux ?

La matière que j’aimerais enseigner est le français au niveau de l’enseignement du second degré, donc au collège et au lycée.

  1. Depuis quand envisages-tu d’enseigner ?

Depuis très jeune, je rêve de devenir professeure, et j’avoue y avoir songé une multitude de fois. Malgré tout je ne m’imaginais pas suivre cette voie car j’avais une mosaïque de rêves et de souhaits, je voulais devenir archéologue, médecin, directrice d’un grand musée ou d’une boutique d’apothicaire et même styliste, agent du FBI et j’en passe !!! Aussi je ne me sentais pas assez douée pour y arriver . Or c’est au collège en année de 3eme  que j’ai compris qu’avec de la persévérance, du travail, de la rigueur et surtout avec envie et passion, on arrive à tout.

  1. Pourquoi as-tu choisi d’exercer ce métier ?

J’ai choisis d’enseigner le français pour accompagner les enfants/ adolescents à grandir et apprendre. Je veux leur transmettre l’amour que je porte à ma matière . Je veux leur donner envie de découvrir les mystères de la langue française, de sa littérature et de son histoire. Je veux transmette comme on a su me transmettre.

  1. Y-a-t-il un.e enseignant.e en particulier qui a marqué ton parcours ? Comment ?

Oh plus d’un.e ! Mais si je dois faire un choix,  je prends celui de mon ancienne professeure de français, Mme Colette Burren Damour, elle a été mon enseignante lors de mon année de 6eme et de 3eme. Elle m’a inspiré et transmis avec amour et sagesse. Grâce à elle j’ai ouvert mon esprit et j’ai voyagé de mille façons ! Elle a manié l’art de l’éducation avec tellement de dévouement et de sagesse  qu’elle a su installer un lien de confiance et je dirai  même presque amical avec chacun de nous.  Elle fait alors ainsi partie  de mes plus belles inspirations. Grâce à elle j’y crois encore plus et je rêve encore plus.

  1. Raconte-nous un de tes plus précieux souvenirs d’élève, quelque chose que tu aimerais proposer à tes futur.e.s élèves.

Je me rappelle qu’en 6eme, en cours de français, notre professeure nous avez proposé de lire en binôme  des histoires aux enfants de l’école maternelle. Cela a été une merveilleuse expérience qui nous a tous enrichis d’une manière ou d’une autre. Voir les visages émerveillés des enfants nous a mis du baume au cœur à tous. Je n’ai pas entendu un seul de mes camardes qui n’ait pas aimé cette expérience. Alors c’est avec beaucoup de plaisir que j’apprécierais proposer cette activité à mes futurs.es élèves !

  1. Quels sont tes projets, tes envies, tes ambitions pédagogiques si tu exerces ce métier ?

Tout d’abord, si j’ai la chance de pouvoir exercer ce métier, je me dévouerai autant que possible pour accompagner mes élèves. J’aimerai les soutenir, les écouter, leur enseigner avec pédagogie et amour ! Mes grandes ambitions et envies sont seulement de réussir à les passionner, les intéresser, leur ouvrir l’esprit. Voilà mon plus grand souhait : les voir s’épanouir dans ma classe ! Et bien sûr si je peux réussir à  emmener mes élèves voir des films, des pièces de théâtre, et même écouter la belle lecture d’une bibliothécaire, je le ferai si cela peut me permettre de voir des étoiles dans les yeux de mes élèves.

Du lien aux liens…

  1. Que dirais-tu des relations que tu penses tisser avec tes élèves ?

Je veux que le lien que je tisserai avec mes élèves soit un lien de confiance, je ne veux pas qu’ils aient la boule au ventre avant de venir dans mon cours. Je veux qu’ils soient heureux et apaisés d’être dans le cours. J’aimerais que la classe devienne NOTRE classe à tous.

  1. Que dirais-tu des relations entre membres de l’équipe pédagogique ?

À vrai dire je ne sais pas vraiment comment sont les relations entre les membres pédagogiques, puisque je ne les vois que de l’extérieur. Mais j’espère que je pourrais coopérer et travailler avec plaisir et  en toute sécurité.

  1. Que dirais-tu des relations que tu auras à construire avec les familles ?

Les relations que nous entretenons avec les élèves sont très importantes mais celles que nous entretenons avec les familles, sont aussi importantes. J’apprécierai avoir un rapport de confiance également avec les parents, les proches ou les tuteurs légaux, car grâce à la communication entre les enseignants.es et les familles, il est plus facile de s’adapter aux élèves de les aider à les mettre à l’aise en cours mais aussi de les aider en cas de problème.

  1. Penses-tu qu’entre aujourd’hui où tu es encore lycéenne et dans 7 ans où tu pourrais commencer à exercer, le métier va changer ? Comment ?

Honnêtement, je ne pense pas qu’en 7 ans le métier puisse changer. C’est certain il y aura de nouveaux.elles  professeurs.es, de nouvelles façons d’enseigner, de nouveaux projets, mais je ne pense pas que le métier d’enseignant  aura changé.

  1. D’après toi, faut-il former uniquement pour travailler ?

D’après moi, il ne faut pas “former uniquement pour travailler ”. Quand on enseigne, on transmet du savoir mais aussi de la rigueur, un comportement adapté, de la culture, une ouverture de l’esprit au monde, un point de vue différent, de nouvelles expériences et aventures, donc non il ne faut pas “former uniquement pour travailler ” car tout ce qu’on apprend à l’école nous aidera aussi pour notre vie future au niveau certes du travail mais aussi au niveau social, relationnel, etc. cela nous permettra aussi de savoir faire preuve de réflexion de rigueur de sérieux.

  De maintenant à demain…

  1. Comment envisages-tu tes études pour devenir enseignante ? Que penses-tu apprendre pendant tes 5 ans d’études supérieures ?

Pour mes études supérieurs j’envisage tout d’abord d’apprendre un maximum sur les lettres et ses secrets ! Et je souhaite me préparer au métier de l’enseignement du second degré. Je veux savoir enseigner, mais pas seulement enseigner au premier sens du terme mais je veux enseigner d’une manière pédagogique, je veux savoir faire voyager ces enfants, leur montrer que le français, ses origines  et la littérature sont plus vastes et amusants qu’on ne peut le penser.

  1. Est-ce que tu t’es renseignée sur la rémunération des enseignant.e.s ? Qu’en penses-tu ?

Et bien et bien… oui je me suis renseignée sur la rémunération des enseignants… Je l’avoue les professeurs ne sont pas assez reconnus pour leur travail. Sans eux le monde n’en serait pas là ! Sans eux nous ne pourrions guère parler pleins de langues et communiquer au delà des frontières. Sans eux les avancées technologiques  ne seraient pas aussi avancées. Sans eux la plupart des adultes n’aurait peut être pas réussi leurs métiers et atteindre leurs objectifs. Et malgré tout je ne peux pas faire la liste de pourquoi les enseignants ne sont pas assez reconnus, ce serai trop long…. Mais je pense que les professeurs  ne sont pas payés à leur juste valeur.

  1. Quelle serait ton école du futur idéale ?

Mon école du futur idéale ?

Et bien je pense que j’aimerais déjà  que ce soit un collège, ensuite que ce soit un établissement on l’on pourrait travailler, enseigner  avec tranquillité que ce soit avec les élèves ou les membres de l’équipe pédagogique.

J’aimerais beaucoup que l’école soit à proximité d’une bibliothèque, d’un cinéma ou d’un théâtre, et  même si je n’ai pas la chance d’avoir  des structures autour de l’établissement je ferais en sorte de me dévouer autant que possible pour que mes élèves puissent passer de bonnes et agréables  heures à étudier.

Je ne demande pas grand chose seulement une école avec de bonnes relations entre chacun de nous.

Et bien sûr un.e directeur.rice qui puisse  dire  “oui ” pour créer/ accomplir des projets.

Mon école de rêve serait celle dont les élèves  pourraient aussi dire que c’est leur école de rêve.

Dans la bibliothèque de… Lucie ! épisode 2

« Pour chaque item de cette liste, indique-tes références et les raisons qui t’ont poussé à les citer. » Cette semaine, c’est Lucie qui a accepté de jouer le jeu !

  • Un livre découvert dans ta scolarité qui t’a marqué et les raisons qui expliquent ce choix.

La métamorphose de Kafka en 3ème, sans hésitation ! C’était la première fois qu’une prof de français nous laissait le choix parmi une sélection (il y avait aussi Le joueur de Dostoïevski et un autre dont je ne me souviens plus). La maline n’avait proposé que des textes courts mais percutants.

Premier choc et premières interrogations : ce postulat improbable est forcément signifiant, où l’auteur veut-il en venir ? Si je savais déjà qu’un auteur mort pouvait me passionner, j’ai découvert qu’un prof pouvait m’orienter vers un texte intéressant. C’est d’ailleurs grâce à cette prof (dont je ne me souviens pas du nom, quelle honte !) que je me suis orientée vers la section littéraire où bien d’autres œuvres m’ont marquée !

  • Un livre que tu conseillerais à tes élèves.

Mes élèves sont en CP et découvrent la lecture. Je trouve difficile de leur conseiller des livres. Soit ils sont adaptés à leur niveau de lecture mais un peu « niais », soit (et je préfère) je les oriente vers des albums et ils ont l’impression que je les prends pour des bébés. Mais il y a beaucoup d’albums de très grande qualité et le fait que l’illustration prenne plus de place que le texte permet de ne pas mettre le jeune lecteur en surcharge cognitive. Et lire soi-même un livre qu’on nous a lu petit permet de boucler une boucle d’une certaine façon, j’aime beaucoup l’idée.

  • Trois livres ou films que tu conseillerais à un prof qui débute sa carrière.

Je suis souvent déçue par les livres ou les films sur les profs. Je ne retrouve pas mon expérience. Je préfère les œuvres « à la marge », qui parlent d’un aspect du métier l’air de rien.

Une semaine de vacances de Bertrand Tavernier aborde déjà (en 1980) le burn-out dont sont victimes de plus en plus de collègues. Il questionne au passage sur la vision que les profs ont de leur métier et ce qu’ils souhaitent transmettre.

Dans un registre très différent, j’ai beaucoup aimé Le cercle des Petits philosophes de Cécile Denjean, avec Frédérique Lenoir. Ce film montre bien (s’il était encore besoin) que les enfants ne sont pas des récipients à remplir de connaissances mais bien des personnes capables de mener une réflexion et de nous apprendre quantité de choses !

Un livre pour finir. L’histoire d’Helen Keller m’a bousculée. Si Ann Sullivan a permis à une petite fille sourde aveugle et muette de communiquer, d’apprendre à lire et à écrire, il est anormal que nous ayons des élèves en situation d’échec scolaire. Malheureusement les contraintes matérielles, temporelles et financières de notre métier nous empêchent d’aller au bout de l’accompagnement dont certains enfants auraient besoin. Mais je suis sortie de cette lecture pleine d’envie et d’espoir !

  • Une ressource pédagogique qui a révolutionné ta pratique.

Le site maternailes.fr de Christine Lemoine. Il a ouvert des horizons dont je rêvais et m’a donné l’élan pour me lancer dans des ateliers en libre inscription, qui permettent de rendre les élèves véritablement acteurs de leurs apprentissages et de jouer sur quantité de variables didactiques.

  • Un livre qui te fait rire.

N’importe quel roman de Roald Dahl.

  • Un autre qui te fait pleurer.

Quelqu’un m’attend derrière la neige de Timothée de Fombelle.

  • Un autre qui te détend après une semaine de conseils de classe et autres commissions éducatives.

J’ai la chance de ne pas vivre ça, seulement la semaine de rendez-vous parents-enseignants ! Je n’ai donc pas de livre dédié à ces situations, je poursuis la lecture en cours.

 

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