Des profs se racontent- épisode 7 Alexandre

Du rêve à la réalité du métier…

  • Quelle est la matière que tu enseignes ?  A quels niveaux ?
  • Histoire-géographie en collège. Cette année j’ai des 6e / 5e et 3e
  • Depuis quand enseignes tu ?
  • C’est ma 15e rentrée, avant d’être enseignant j’étais AED et j’ai eu quelques expériences en tant que vacataire.
  • Pourquoi as-tu choisi d’exercer ce métier ?
  • Par passion pour la discipline et parce que j’avais envie de transmettre cette passion.
  • Est-ce que la réalité de ton métier coïncide à ce pourquoi tu as choisi de l’exercer ? Pourquoi ?
  • Au début oui, j’avais « la tête dans le guidon » pour la préparation des cours et pour la prise en main des principaux outils pédagogiques mais dans l’ensemble cela correspondait à ce pourquoi j’ai choisi ce métier : la partage de ma passion pour une discipline et l’envie de transmettre. Les rapports avec les élèves et les familles étaient assez simples et souvent constructifs.

Avec le temps je me rends compte que la réalité s’éloigne de plus en plus parce que les tâches s’accumulent et s’éloignent de notre mission première qui est l’enseignement et l’organisation de cet enseignement. Je m’interroge souvent sur le sujet et j’en discute beaucoup avec certains collègues devenus des proches.

Je pense que l’accumulation de nouvelles missions imposées par la direction/DASEN  incombent à certains enseignants (souvent les plus engagés) et dépendant des établissements scolaires et bien sûr des directions.

Chez nous, les réunions inutiles (car pas organisées), les plans (pédagogiques, orientation…), les missions (TICE, laïcité, égalité, environnement…) sont chronophages et souvent très peu suivies. Elles sont trop souvent imposées aux mêmes enseignants et nous éloignent de plus en plus de notre mission d’enseignant. Enfin, la tâche de professeur principal est une charge très chronophage et peu reconnue. Les relations avec les familles et de plus en plus, avec les élèves, sont compliquées, surtout dans notre établissement scolaire.

  • Raconte-nous un de tes plus précieux souvenirs pédagogiques, une belle surprise que tu as pu vivre dans ce métier.
  • Pas un précieux souvenirs mais des souvenirs, souvent lors de sorties scolaires lorsque les élèves viennent nous voir les yeux brillants parce qu’ils sont heureux de partager les moments qu’on leur offre.
  • Voir aussi de belles progressions annuelles pour des élèves qui pourtant partaient avec d’importantes difficultés.
  • Quels sont tes projets, tes envies, tes ambitions pédagogiques pour la rentrée 2022 ?
  • Poursuivre la construction des compétences de mes élèves et les amener à développer leurs réflexions autour de thèmes d’actualité et porteurs comme le Développement Durable.
  • J’aspire aussi à leur faire découvrir leur environnement local en organisant des sorties terrain pour faire de l’histoire et de la géographie sur site pour rendre concrets les apprentissages.

Du lien aux liens…

  • Que dirais-tu des relations que tu tisses avec tes élèves ?
  • J’ai globalement de bonnes relations avec les élèves et leurs familles. J’essaie de développer un cadre bienveillant pour que chaque élève puisse apprendre dans de bonnes conditions. J’essaie aussi de faire en sorte que le travail des élèves soit efficient et respectueux de chacun.
  • Que dirais-tu des relations entre membres de l’équipe pédagogique ?
  • Globalement les relations sont bonnes avec tous les collègues. Il est difficile de travailler avec certains tant les points de vue sur les élèves et les pratiques pédagogiques diffèrent. Enfin, les affinités font que nous sommes amenés à travailler davantage avec certains.
  • Que dirais-tu des relations que tu as pu construire avec les familles ?
  • Les relations sont plutôt bonnes même si certaines familles ont des relations tendues avec l’école et ne facilitent pas les choses.
  • Depuis tes débuts, quelles évolutions as-tu constatées dans le métier pour toi ?  Pour tes élèves?
  • Le métier a changé, c’est indéniable, les tâches administratives se sont accumulées et prennent un temps important.

L’enseignement en tant que tel est différent, j’ai quand même l’impression que le niveau est plus faible qu’à mes débuts. Les élèves semblent moins impliqués dans leurs apprentissages en particulier à la maison et les temps de loisirs prennent le dessus sur les tâches scolaires.

De maintenant à demain…

  • Comment et où te vois-tu dans cinq ans ?
  • J’aimerais changer d’établissement scolaire et aller au lycée.
  • Si tu pouvais demander une chose au ministre de l’éducation nationale ce serait quoi ?
  • Si j’en avais la possibilité je lui demanderais plus de respect pour les personnels, c’est-à-dire que je l’inciterais à changer le management du ministère. Le ministre étant nouveau, je lui laisse le temps de s’installer peut être que ce sera une de ses priorités.
  • Quelle serait ton école du futur idéale ?
  • Une école dans laquelle les enfants viennent avec plaisir pour s’entraider et construire une société plus juste et plus égalitaire autour de thématiques d’actualité (EDD, eau, internet, réseaux sociaux…).

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