Rappeler les enfants !

Pour ce mois de Février qui commence, nous avons eu envie de vous présenter une sélection de livres et d’activités autour de l’écriture de soi. Et notamment une sélection de textes d’enseignant.e.s, de celles et ceux qui décident avec courage, ironie ou tendresse d’écrire sur leur profession. Des journaux de profs. Des fragments d’éternité. Du quotidien bousculé.

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Je partage aujourd’hui un billet que j’avais écrit en 2020, après des mois de confinement, et de correspondance effrénée avec mes élèves,  sur le blog collectif A l’ombre du grand arbre, consacré à la littérature jeunesse sous toutes ces formes. Je partage aujourd’hui un peu de ce coup de coeur que j’avais eu pour Rappeler les enfants d’Alexis Potschke.

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Il était donc un roman qui racontait les premières années d’un jeune professeur de lettres exerçant en région parisienne. Et ce jeune professeur est tout particulièrement sensible à la beauté des moments partagés avec ses élèves. De chaque petite scène racontée dans ce roman qui se construit au fil des trimestres, émerge des portraits d’une grande douceur, d’une incroyable tendresse, d’une infinie poésie. Et d’une humanité sincère. D’une humanité qui cette année, pendant trois mois, m’a terriblement manqué : l’humanité de la salle de classe.

Si ce livre m’a permis de penser/panser mon “monde d’après”, c’est qu’il m’a permis l’espace de quelques pages de renouer avec ce qui fait l’essence même de mon métier et dont cette année j’ai du me passer tout un trimestre sans l’avoir choisi. Si ce livre m’a permis de penser/panser mon “monde d’après” c’est qu’il m’a rappelé combien j’aimais moi aussi capter l’infinie poésie des regards d’adolescents, la lumière de leur visage entre deux âges, leur parole vive et belle comme un ruisseau, le flot d’émotions dont leurs journées semblent tissées. Il m’a rappelé combien il était primordial d’être présent.e.s les un.es pour les autres. En vrai, en chair et en os. Sans écran entre nous…

A quelques pages de la fin, il y a ce discours improvisé par le narrateur un jour que ses élèves du club théâtre lui ont souhaité son anniversaire.

“Vous savez, j’ai eu plusieurs vies avant d’être professeur […] Je ne fêtais plus mon anniversaire parce que je m’étais rendu compte que j’avais arrêté de grandir. C’était autre chose.

Vieillir, a dit Elsa.

Oui, Elsa, vieillir. Vieillir. Je ne grandissais plus, je vieillissais. Les anniversaires ont commencé à me faire un peu peur, je voyais le compteur tourner ; je n’étais pas très vieux pourtant, mais je n’aimais plus ça. Je voyais le temps qui passait, qui passait. Et puis, finalement, je suis devenu professeur.

-Heureusement, a flatté Céleste.

-Oui, heureusement. Parce que, vous savez, j’aime mon métier. Oui, vous devez le savoir. J’aime vraiment mon métier.

Bien sûr, au club théâtre, c’est facile d’aimer son métier. Mais même quand mes élèves sont pénibles, même quand ils me fâchent, je suis toujours content de les retrouver. Ce qu’il y a de bien avec mon métier -, c’est qu’il change tous les jours. Je n’ai pas la routine des champs, des bureaux, de l’usine. C’est vrai que c’est un peu fatigant, parfois, mais j’aime ça, ne jamais savoir comment va être ma journée.

Quand je suis avec vous, que l’on discute, que l’on répète, et que j’essaie de vous apprendre des choses, que j’ai le bonheur de vous voir les apprendre, que je vous vois grandir aussi, j’ai l’impression, moi d’apprendre aussi, d’apprendre de vous. Vous, vous qui êtes là et qui m’écoutez, vous êtes mon antidote au temps qui passe, parce que le temps a du sens, maintenant, et je crois que c’est ce qu’il lui manquait. C’est pour ça qu’il me faisait peur.

Alors je n’attends plus les cadeaux, et ça ne reviendra pas, je n’attends plus rien, mais je n’en ai plus peur, de mon anniversaire, parce que je n’ai plus peur de vieillir.

Vous savez, depuis que je suis professeur, depuis que je côtoie mes élèves – et mes élèves, ce ne sont pas que mes cent vingt élèves, ce n’est pas que ceux que j’ai ou que j’ai eus, ce sont tous les élèves de ce collège-, depuis que je côtoie mes élèves, que je vous côtoie, vous, eh bien, voilà : j’ai arrêté de vieillir. Je ne vieillis plus, et c’est grâce à vous.

Et vous savez quoi ? Il faut que je vous le dise… depuis que je vous connais, vous, mes élèves, je crois même… je crois même que j’ai recommencé à grandir.

-Monsieur, a dit Charlotte, monsieur, je crois qu’Elsa pleure.”

Voilà.

J’ai hâte.

J’ai hâte de retrouver mes élèves.

Pour continuer à grandir.

Et entendre quel “monde d’après” ils désirent ardemment.

Et m’y atteler, de toutes mes forces, à ma petite mesure.

L’intelligence du cœur ou le manuel des émotions à glisser dans tous les casiers d’enseignants

J’ai découvert Isabelle Filiozat grâce à un carnet offert par Colette à mes jujux

En ce qui concerne ce petit cahier d’activités, on a mis du temps à se l’approprier parce que faire entrer Isabelle Filliozat dans sa vie, c’est accepter de lire, d’entendre des choses qui vont nous déranger et nous percuter mais c’est aussi en sortir un peu changé et bouleversé dans ses habitudes et dans ses relations aux autres.

Dans les rayons de ma nouvelle bibliothèque, il y  avait donc l‘Intelligence du cœur, avec un petit macaron « reconnu d’utilité personnelle », j’ajouterai à personnelle « collective ».

 

Isabelle Filliozat est psychologue, elle a écrit de nombreux articles, a beaucoup critiqué l’éducation nationale, ce qui a toujours un peu le don de m’agacer mais peut être qu’un jour j’écrirai un petit coup de griffe contre ces auteurs qui vivent en très grande majorité grâce aux deniers d’enseignants et qui contribuent, l’air de rien, à creuser les inégalités face à l’éducation.

Dans le titre, j’ai évoqué le côté utile de cet ouvrage parce qu’il est vraiment conçu comme ça. Elle commence son ouvrage par définir ce qu’est une émotion puis après les traite toutes une par une dans un chapitre. Les tristesses, les  peurs, les colères, les joies, les amours et donne enfin quelques conseils pour les reconnaître, les exprimer, les vivre au grand jour et donc aussi les accepter chez les autres.

Les compétences socio-émotionnelles m’étaient inconnues jusqu’à il y a 5-6 ans  quand j’ai commencé à m’intéresser aux sciences cognitives. Je m’y intéresse et j’essaie de m’auto-former sur ces-dernières depuis l’an dernier après la lecture d’Heureux d’apprendre à l’école de Catherine Gueguen.

Les deux auteures nous expliquent que sans gestion des émotions, inutile d’essayer de développer quoi que ce soit avec les élèves. C’est la base. Si l’élève ne sent pas en sécurité, en confiance, vous pourrez dérouler le meilleur scénario pédagogique, il sera complètement inefficace.

Comme je l’ai dit la semaine dernière dans ma chronique pédagogique, nous sommes complètement incompétents et nos élèves très inégaux face à la gestion des émotions. Alors on peut retenir de ce livre quelques outils pour s’auto-former et quelques passages qui m’ont interpellés.  Je vous les confie ainsi.

D’abord j’ai beaucoup aimé et je réutiliserai, je pense, lors de séances de vie de classe le questionnaire qui permet d’évaluer son quotient émotionnel. Ce petit exercice a le mérite d’être ludique et l’élève peut le faire lui même sans montrer ses résultats à l’enseignant s’il ne le souhaite pas. Il s’agit de calculer après une trentaine de questions son quotient émotionnel.

Ensuite, je vous livre quelques réflexions qui m’ont interpellée et qui m’ont fait réfléchir sur le discours ou l’attitude que je peux avoir face à mes élèves.

« la seule façon de ne pas transmettre aux autres frustrations, rages, terreurs ou désespoirs, c’est de les partager ». Oui, on peut partager sans attendre une plainte ou un réconfort d’ailleurs mais pour expliquer un état d’esprit, une décision et pour que les élèves ne fassent pas d’amalgame. On peut être en colère par exemple parce que les élèves n’adhèrent pas à une séance sur laquelle on n’ a passé du temps, on peut être déçu par son travail personnel mais on n’est pas en colère contre ces élèves, on ne les déteste pas.  Et puis communiquer sur le coup permet d’éviter d’emmagasiner des frustrations  et d’être aigri.

Elle évoque le désir plutôt que le défi. Le défi se fait sous la contrainte, la peur, le regard de l’autre. Alors que le désir est lié à l’anticipation d’un plaisir. Cette phrase est importante pour moi parce qu’elle doit être reliée à la motivation intrinsèque, à ce qui motive l’élève intérieurement, à la volonté de progresser, et non à la motivation extrinsèque, à la note. Trop souvent, le système challenge les élèves, leur donne des objectifs à atteindre et finit par les paralyser. Le fameux « et si j’y arrive pas », et là je sais de quoi je parle, j’étais de ceux là en tant qu’élève.

A plusieurs reprises, elle nous explique comment passer par la communication non violente pour exprimer son émotion et surtout celle de la colère qui se rattache toujours selon elle à une cause plus profonde telle qu’une blessure intérieure, de la frustration ou encore un manque. On en reparlera plus tard mais la communication non violente est un outil dont on ne nous parle jamais lors de nos formations et c’est bien regrettable. On devrait maîtriser cet art de la communication à la perfection afin de pouvoir le transmettre. Heureusement, de plus en plus de collègues du primaire l’enseigne et j’ai bon espoir que d’ici quelques années, on ait de plus en plus d’élèves capables de communiquer sans violence mais il faut aussi former les enseignants et quand on voit le prix de ces formations, c’est juste scandaleux qu’elles ne soient pas inscrites dans notre programme de formation.

Toujours dans le cadre de cette nécessité de communiquer, elle insiste sur l’importance de la réconciliation, du pardon, du refus et de l’exposition d’un besoin. Là ces quelques pages m’ont renvoyé à mes énervements ou mes lassitudes personnelles, j’essaie de plus en plus d’exprimer ce besoin le plus clairement et calmement possible même si je dois admettre que parfois je sens ma voix vaciller, ce qui me fait penser d’abord que comme je le disais plus haut, la communication non violente ça s’apprend et qu’ensuite ça doit renvoyer en moi à des « blessures d’enfant intérieur » comme elle le dit souvent que je n’arrive pas encore à identifier clairement ! Oui ce livre peut avoir une petite vertu thérapeutique. Pour la communication non violente, le livre de référence est bien évidemment celui de Marshall Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)

J’ai aussi beaucoup aimé le chapitre sur la tristesse puisqu’il m’a permis effectivement de prendre conscience que souvent elle est à rattacher à un sentiment de perte et de déception, nous avons fait le choix de vivre toujours beaucoup entouré, cela peut avoir des avantages mais aussi des inconvénients et c’est vrai que je suis toujours très triste quand on se coupe la parole ou qu’on dit à un enfant de se taire parce que sa parole d’enfant est jugée moins légitime que celle d’un adulte, moi-même je peux avoir ce défaut là d’ailleurs. Or si on renvoie ces situations familiales ou amicales à la classe, la déception peut être quotidienne, elle peut même se présenter pour les enfants réservés ou atypiques plusieurs fois par jour. Je me suis donc aussi posée la question de ma place d’enseignante dans le groupe classe, à quel moment on sollicite, on encourage, on laisse un élève tranquille, si on peut dire, face au groupe classe.

Autre réflexion intéressante sur le choix, elle insiste sur le fait que la société d’abondance dans laquelle nous vivons nous paralyse d’une part et d’autre part que trop souvent nous faisons des choix par contrainte, par rapport à une éducation, à des conseils d’adultes qui nous entourent et du coup si le choix ne nous convient pas on emmagasine une forme de frustration qui va engendrer de la tristesse et de la colère. Alors là aussi, j’ai eu envie de retenir ce passage d’autant plus que parallèlement à ce livre, j’ai lu un article dans le dernier Flow qui proposait une méthode où quand on est face à un choix, on pose 5 valeurs qui sont non négociables pour nous pour pouvoir faire ce choix. Ces valeurs peuvent être matérielles (le prix, le temps, …), esthétiques mais aussi elles peuvent être liées à des besoins, ce choix doit me permettre de vivre l’aventure, le risque, passer du temps en famille, me passionner pour un sujet, me permettre d’exprimer ma créativité, me rendre heureux,…. et là du coup on entre à mon sens dans quelque chose qui va nous rendre véritablement heureux et l’abondance, l’enthousiasme et la joie sont communicatifs, enfin je pense… Dans le cadre de mon métier, maintenant, je fais ce qui me plaît dans le respect des programmes bien sûr mais si j’ai envie de passer plus de temps sur un thème plutôt que sur un autre je le fais parce que souvent l’élève y trouve aussi plus d’intérêt.

Enfin, elle m’ a fait découvrir Le conte des chaudoudoux qui rejoint un peu l’idée que j’ai développé dans le paragraphe précédent : plus on porte de l’attention les uns aux autres, plus le monde est doux et bienveillant, alors comme je suis intimement persuadée que notre société du XXIème a besoin de douceur et de bienveillance, je vous pose ici le lien pour aller lire le conte des chaudoudoux et je vous invite à l’offrir à votre tour pour que  petit à petit notre société  se remplisse de chaudoudoux, oui, pour que le monde soit imprégné de cette douceur.

Chaudoudoux

Je vous souhaite une bonne semaine de lecture riche en émotions et en découvertes sur ce sujet.

 

Le Voyage de Pénélope : lecture croisée.

Aujourd’hui, on vous propose une lecture croisée sur le voyage de Pénélope dont je vous avais livré ma chronique la semaine dernière. mais cette fois-ci Colette se joint à moi pour partager ces réflexions sur cet ouvrage.

J’ai donc posé quelques questions à Colette sur sa lecture et sur les questions que le livre avait soulevé chez moi, j’en ai profité pour répondre à quelques unes de ces réflexions aussi.

On vous souhaite une bonne lecture et des minutes de découvertes philosophiques.

1/ J’ai découvert Marie Robert pendant le confinement avec ses billets philosophiques sur instagram et toi, comment l’as tu découverte? Qu’est ce que tu aimes chez cette autrice?

 

C: J’ai envie de rire en lisant cette question ! C’est toi qui m’as fait découvrir Marie Robert et son compte Instagram « pilosophy is sexy » au cours d’une de nos conversations virtuelles ! Ce que j’aime dans ses mini-chroniques sur ce réseau social, c’est qu’elle a su le détourner de sa fonction première qui est de montrer l’instant. Sur son compte, ce n’est pas l’image qui importe mais les mots. C’est bien joué, je trouve, de réussir à donner à penser philosophiquement sur un réseau qui invite tellement au superficiel. Et puis elle réussit à mettre la réflexion philosophique à la portée de toutes et tous, au gré du quotidien et des expériences humaines. On n’est pas dans la transcendance, on est dans l’immanence !

 

2/ En tant que grande lectrice, qu’as tu pensé de l’histoire de ce livre? Du schéma narratif ? Des personnages principaux et secondaires de ce roman?

 

C: Je n’ai pas vraiment adhéré au personnage principal, une Pénélope que j’ai trouvée artificielle, manichéenne. Je n’ai pas non plus adhéré au rythme de la narration que j’ai trouvé irréaliste : les évènements s’enchaînent à un rythme soutenu, Pénélope passe de la dépression à l’euphorie en quelques mois, elle voyage de pays en pays sans problème, elle guérit de sa dépression en un claquement de doigts, tous les problèmes rencontrés (et pas des moindres : chômage, rupture) sont résolus en quelques pages. J’avoue, je n’y ai pas cru, je n’ai pas pu m’identifier à ce personnage et on sait ô combien l’identification est une étape essentielle en littérature.  Malgré tout, les personnages de ce roman sont des personnages attachants et positifs mais sans la profondeur que j’aime à explorer dans les récits réalistes. Mais ce roman a vraiment quelque chose d’original, grâce aux immersions qu’il nous propose dans des univers de philosophes jusque là complètement inconnus pour moi. Les pages dédiées à Averroès, Christine de Pisan, Machiavel ou Spinoza sont de belles invitations à se plonger dans leurs écrits !

 

3/ Comme je l’ai dit dans ma chronique, ce livre m’a beaucoup questionné ? A-t-il soulevé chez toi autant de questionnements? Si oui lesquels ?

 

C: Sans doute ma lecture a-t-elle été influencée par ta chronique littéraire que j’avais lue avant de commencer ce roman. Par conséquent, je savais d’avance les interrogations que ce livre avait soulever chez toi mais je pense que je n’ai pas été aussi sensible que toi à certaines thématiques comme celle du voyage et de l’aventure. Je dirai que la principale question que ce livre a soulevé chez moi c’est : mais pourquoi ne mettons-nous pas plus de philosophie dans nos vies, dans nos rapports aux autres et à nous-mêmes ? En effet, je suis certaine que le questionnement philosophique est une compétence essentielle pour affronter et faire partie du monde contemporain, tel qu’il est, particulièrement imparfait, incertain et inquiétant.

 

4/ Maintenant permets moi de t’embarquer dans mes questionnements : quelle place a la philosophie dans ta vie personnelle et dans ta vie professionnelle?

 

C: Je n’ai pas adoré la philosophie dans mes études, pourtant en section littéraire, c’était une matière fondamentale mais que je n’ai pu découvrir qu’en terminale… Un peu court pour se faire une idée juste de ce qu’est la philosophie. Surtout que c’était une discipline que nous n’abordions qu’à travers une ribambelle de concepts qui allaient un peu à contre courant de ce que l’expérience nous avait appris. La liberté, que j’avais enfin l’impression de toucher du doigt, avec la philosophie devenait quelque chose de compliqué. Pas de coup de foudre, donc !

C’est en devenant mère, que j’ai redécouvert la philosophie grâce à un magasine pour enfants, Pomme d’Api, dans lequel tous les mois, on retrouvait Les P’tits philosophes de Dorothée de Monfreid. Et là, enfin, on se posait de vraies et belles questions qui bousculent et donnent du grain à moudre en soi même : qu’est-ce que la mort ? Pourquoi faut-il faire des efforts ? Qu’est-ce qu’un ami ? Avec mes enfants, tout-petits à ce moment là, ce fut l’occasion de débats, d’échanges, de confrontation d’idées. Des moments particulièrement précieux.

Et puis j’ai vu Ce n’est qu’un début de Jean-Pierre Pozzi, un documentaire qui nous donne à voir une initiation au débat philosophique en maternelle. On y suit une enseignante de maternelle, Pascaline Dogliani, à la Mée-sur-Seine dans une ZEP de Seine-et-Marne qui met en place des ateliers philosophiques avec ses élèves. Et c’est vraiment une expérience étonnante, vivifiante et motivante que de voir ces tout-petits aborder des questions existentielles avec la naïveté, le sérieux et la curiosité caractéristiques de la petite enfance.

 

A: Jusqu’à présent, il y avait très peu de place pour la philosophie dans ma vie. Comme toi, je n’ai pas du tout accrochée à ces cours lors de mon année de terminale. Après pendant mes études, à plusieurs reprises je m’étais fait la réflexion que ça me manquait dans le cadre de cours d’histoire politique, de géopolitique ou de géographie des représentations.

Dans ma vie de jeune animatrice en colonie de vacances, j’ai découvert la collection des gouters philo chez Milan jeunesse dont on parlera la semaine prochaine et j’ai trouvé ça super chouette d’avoir un petit bouquin rapide à lire qui peut servir de supports à des discussions pourtant essentiels avec les enfants !

Il n’y a que très peu de temps, que je considère qu’il est nécessaire d’initier les enfants à la philosophie ou aux réflexions philosophiques bien avant la terminale.

Je dirai donc qu’actuellement, j’aimerais dans un premier temps, approfondir mes connaissances dans cette discipline pour mieux m’en servir et mieux la transmettre, voire faire des projets autour de l’éloquence par exemple !

 

4bis? Quel rapport as-tu au voyage, à la quête de sens à travers le voyage, la fuite même? Penses- tu que cela puisse être une solution?

 

C: Vaste question ! Le voyage me fait peur… Je suis persuadée que l’aventure est au coin de la rue, dans les mots d’un livre ou entre les murs de ma salle de classe, alors le voyage ne m’a jamais fait rêver. Par contre, je vis avec quelqu’un qui adore voyager, qui ne se projette que dans les escapades prévues pendant les vacances et qui aurait adoré vivre à l’étranger. Nous avons du faire des compromis mutuellement et grâce à lui, j’ai découvert la joie de la découverte d’autres horizons. Mais ce n’est pas une chose facile pour moi, je ne suis pas à l’aise à l’étranger. Sans doute parce que je ne parle aucune langue étrangère correctement. Fuir pour moi n’est pas une solution mais ménager des temps d’évasion (on en reparlera peut-être dans un autre article) me semble salvateur étant donné nos modes de vies occidentaux modernes où la routine pourrait très vite nous submerger, nous momifier. La vie c’est le mouvement, non ?

 

A: En ce qui me concerne pour le moment l’absence de voyage ou le très peu de voyage que j’effectue est l’un des plus grands regrets dans ma vie. C’est d’ailleurs quand j’y pense quelque chose qui peut me mettre en colère ou me rendre triste. Quand je fais la liste de tous les lieux que j’aimerais découvrir par moi-même et que je ne peux pas par manque de temps, d’argent, de personne avec qui y aller. Je suis sur le point de me dire que je vais finir par voyager seul même si cette option me terrorise encore un peu ! C’est une envie qui est considérée dans mon entourage   comme très égoïste parce que je ne passerai du coup pas de temps avec certains membres de ma famille, certaines personnes y compris très proches cherchent toujours à me décourager : pas assez d’argent, pas assez de temps pour des travaux, pas assez de temps en famille. Finalement,  plus ça va plus je me dis que si, on a tout ça ! C’est juste que je dois changer l’ordre des priorités, il faut juste que j’accepte de ne plus céder et de ne plus culpabiliser.

Pourquoi j’attache autant d’importance au voyage. Justement parce que je pense que c’est une ouverture culturelle indispensable, à la fois qui t’ouvre à la rencontre et tu sais combien j’aime la rencontre avec l’autre au sens très large du terme, les individus, la nourriture, les lieux,  la culture, les contes, mais aussi à la réflexion, le voyage te mets dans une position d’insécurité qui te pousse à demander de l’aide, à être observateur, à réfléchir à ton rapport à l’autre….

En revanche, je ne partirais, probablement jamais pour fuir une situation ou pour changer de vie, je suis aussi profondément attachée au dicton quand on ne s’est pas où on va, on s’est toujours d’où l’on vient et j’aime cette idée des lieux refuges. Moi qui ai déménagé 7 fois dans ma vie, j’ai besoin de savoir qu’il y a des lieux qui seront toujours pour moi un point de départ ou un retour aux sources ! ce sont d’ailleurs des lieux où je n’ai jamais habité.

 

4 ter? Qu’est ce que le bonheur selon toi, trop vaste question sans doute? Je dirai plus tôt qu’est-ce que réussir sa vie selon toi? Comment penses-tu accompagner ce questionnement avec tes enfants et avec tes élèves ?

 

C: Question particulièrement difficile en effet… Réussir sa vie selon moi, c’est explorer au mieux ce que l’on est, aussi bien en tant que corps qu’en tant qu’esprit. Explorer dans le sens de faire l’effort constant de fouiller, de chercher, d’interroger, et de savourer ce qu’on trouve, même si c’est décevant par rapport à nos fantasmes, rêves, attentes. Apprendre à aimer ce qu’on va trouver au bout de nos recherches. Se mettre à l’épreuve.

 

Je ne sais pas comment j’accompagne ce questionnement avec mes enfants ou mes élèves. En prenant le temps d’écouter peut-être. De faire attention à leurs besoins et d’essayer de leur montrer comment dire ses besoins sans honte, sans fard. L’utilisation du message clair en classe est un outil qui m’y aide et que j’utilise aussi en famille dès que possible. Tu sais à quel point la lecture du livre de Marshall B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) a été une révélation pour moi. Je pense qu’accompagner les enfants à cerner ce qui les nourrit est essentiel pour vivre une vie épanouie.

 

A: Je t’ai posé cette question, parce que dans mon sketchnote de rentrée, j’avais mis une case projet et un élève a répondu être heureux tout simplement, alors que je n’avais même pas pensé à cette réponse et que moi aussi je me suis souvent dit et même encore j’associe trop souvent le bonheur à des projets, des carrières, des évolutions, des avancées, des changements, bref à du mouvement. Même si de plus en plus, je me rends compte que le bonheur se niche dans des toutes petites situations, là tout le temps, un livre avec un thé, un morceau de musique qu’on aime bien, une promenade, le chaleur du soleil sur son épaule,…Donc pour moi réussir sa vie c’est justement avoir la capacité de se dire, là ici et maintenant je suis bien, je me sens bien avec les bonnes personnes, le bon travail,… je me lève et je sais que quoiqu’il arrive je vais être contente de ma journée.

Justement j’essaie de leur enseigner ça qu’il faut savoir profiter de ce que nous offre la vie, et qu’il faut savoir se saisir de tout y compris du pain noir.

De plus en plus j’ai à cœur de leur dire que rien n’est déterminant dans la vie, les choix qu’ils font sont importants mais ce n’est pas déterminant, je leur dis aussi de mettre de côté les injonctions, les « quand dira-t-on ? » et le regard des autres. La vie est trop courte et peut s’arrêter brutalement donc il faut savoir profiter de ce que l’on a et faire ce que l’on a envie et ce pourquoi on a l’intuition que ça va nous faire du bien  et arrêter de s’imposer des personnes, des actions qui nous agacent!

 

 

5/ Enfin j’ai évoqué la pratique de la philosophie à l’école, qu’en penses tu ? En quoi cela sera nécessaire voire indispensable?

 

C: Comme je l’ai dit plus haut, je pense que faire de la philosophie dès le plus jeune âge, dès le début de la parole, avec des enfants de petite, moyenne et grande section, soignerait bien des maux de notre école et de notre société. Savoir interroger qui l’on est en tant qu’humain, faisant partie d’une espèce, permettrait de remettre très tôt l’individu à sa juste place, notamment au milieu des autres humains, mais aussi au cœur de la nature et de l’univers. La philosophie, si elle faisait partie de nos vies quotidiennes, permettrait de relativiser un certain nombre de problèmes, qui n’en sont que parce que nous y plaquons un discours social sclérosant…

 

A: Si je t’ai posé la question c’est parce que je pense qu’il faut vraiment initier dès le plus jeunes âge les enfants et nos élèves à réfléchir, dire ce qu’ils ressentent, interroger le bien, le mal, la douleur, l’amour, l’amitié, la passion, le travail, notre rapport à la nature,….notre quotidien universel à tous. Il faut être « sages » avant d’être vieux c’est à ce prix-là que notre société va entrer en transition ! c’est hyper idéologique de ma part mais je pense qu’il faut savoir s’interroger sur ce que nous vivons en permanence. Ce matin on me demandait de m’inscrire à des ateliers de réflexion sur l’évaluation et il y en avait un intitulé comment être juste dans notre travail d’évaluation ? J’ai trouvé que c’était très philosophique comme question et très intéressant de prendre le temps de discuter de ça ensemble entre professionnel de l’évaluation. Pourtant je n’ai pas fait ce choix parce que je savais que la réaction de certains collègues et le manque d’accompagnement que l’on aurait sur cette question me rendrait triste d’assister finalement à un atelier qui va s’avérer stérile.

 

6/ Comme je sais que tu le pratiques comment tu t’y prends?

 

C: Comme je le disais à la question 4, après avoir vu Ce n’est qu’un début, comme toujours, quand je suis inspirée par une pratique pédagogique, je l’ai tenté avec mes élèves. Alors avec mes 6e Fynn, en 2015, on a organisé sur le temps de Vie de classe, des petits déjeuners philosophiques : je lisais un album, nous cherchions ensemble une problématique suscitée par l’album et les élèves débattaient ensemble pour proposer des réponses à cette problématique. Les élèves apportaient des crêpes, des brioches, des cookies, des jus de fruits. C’était un moment hors du temps et particulièrement riche. J’ai réitéré l’expérience en partenariat avec la CDC de la commune à laquelle est rattaché le collège. Une intervenant est venue pour mener des débats philosophiques en classe. Depuis, j’essaie d’en organiser au moins un au cours d’une séquence de littérature.

 

7/ Quelle est la réaction des élèves?

 

C: Ce sont des heures incroyables ! D’un seul coup, ils prennent une toute autre dimension : des êtres pensants à part entière. Ils s’interrogent, proposent des réponses, s’écoutent VRAIMENT pour tisser du lien entre leurs différentes visions des choses. Ils n’ont pas encore les concepts, mais ils ont l’expérience et finalement c’est le plus important. Comme tout se passe à l’oral, les plus en difficulté dans le système scolaire français qui base presque tout sur l’écrit, trouvent leur place. Et leurs débats sont toujours constructifs…

 

8/ Je te laisse cette citation à méditer.

«  Pénélope tu n’es pas ici par hasard. Tu veux vivre quelque chose, ton cœur brûle, ta tête t’assaille de réflexions mais tu refuses de plonger. […] Tu sais chaque individu a un rôle à jouer. Chaque personne peut utiliser la force de son esprit pour devenir acteur de son existence et du monde qui l’entoure »

Quel est ton point de vue là-dessus ?

 

C: J’en suis entièrement convaincue : dans le microcosme humain, chaque être compte et aura de l’influence sur les autres rouages qui composent notre humanité. Après, il nous faut aussi relativiser : à l’échelle cosmique, nous ne sommes que d’infimes « poussières d’étoiles », pour reprendre l’expression d’un astrophysicien cher à mon cœur, Hubert Reeves, qui m’a fait beaucoup réfléchir jeune adulte quand je l’ai découvert. Sciences et philosophie ont tellement de points communs. J’espère qu’on aura l’occasion d’en reparler !

 

A: Je pense que nous avons une destinée dans laquelle nous avons un rôle à jouer mais les hasards n’en sont pas toujours. J’écoute actuellement beaucoup de podcasts qui évoque la question de l’intuition, je pense qu’on se crée des situations qui correspondent à nos besoins. Surtout oui nous sommes acteurs de nos propres vies, plus que celle des autres d’ailleurs, on fait un métier dans lequel on sait très bien que tu peux tendre la main et la personne en face ne peut malheureusement jamais la saisir. C’est très personnel mais je comprends de moins en moins et ne supportent plus les personnes qui rejettent la faute sur toi, ou les autres, qui évoquent toujours les contraintes avant les possibilités, qui ne se donnent pas les moyens de devenir effectivement acteur de leur vie ! Justement nous sommes que de passages, des poussières d’étoiles alors en gros pour moi il vaut mieux être et vivre en âme et conscience. Comme on dit il vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets !

 

Le Voyage de Pénélope, une odyssée de la pensée, Marie Robert.

J’aime chez Marie Robert @philosophyissexy sa capacité à parler du sens de nos vies en collant à l’actualité, à nos besoins, avec des mots simples. Elle a ce sixième sens qu’est l’intuition, celui de deviner ce que les gens ont besoin de lire pour entamer la journée. Je vous invite d’ailleurs à aller la découvrir sur ces différents réseaux sociaux : https://www.philosophyissexy.fr/

Alors quand son livre est sorti en début d’hiver, j’étais très attirée par sa lecture, il faisait partie de ma booklist. Il a fallu un petit cadeau et le début de l’été pour me plonger quelques jours dans l’Odyssée de Pénélope. Quelle audace de se dire : « et tiens si Pénélope arrêter d’attendre Ulysse ». Je triche un peu, ce n’est pas vraiment cette histoire que Marie Robert nous raconte. Mais j’aime assez l’idée et je me dis que si j’avais un peu plus de talent et de patience pour écrire, c’est probablement ce que je ferai.

Marie Robert nous invite donc à suivre le cheminement de Pénélope qui vient de quitter Victor son compagnon rencontré en Terminale. Il a tout du gendre idéal, il est architecte, il plaît à ses parents. Quant à elle, elle a 30 ans, elle fait des études de droits sans trop savoir pourquoi, elle a un travail auquel elle ne trouve aucun sens, elle se pose des milliers de questions et vit une vie étriquée « parfaite au premiers abords : un travail, un compagnon, des amis, une famille mais des milliers de questions en sourdine qui l’empêche de vivre en grand,  puis un jour, elle se lève avec des grains de sable sur ses pieds et décide de tout « foutre en l’air », de tout remettre en cause, de tout quitter et de partir à Ithaque à la rencontre de Pénélope celle de l’Odyssée. A partir de là, bien évidemment, elle n’arrive pas à Ithaque mais bien plus loin grâce aux rencontres de la vie qui lui font parcourir l’Europe des philosophes de l’Antiquité au XVIIIème siècle.

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Que m’apporte la lecture de ce livre ? Des questionnements plus que jamais ! Est-ce dû à l’âge – le milieu de vie approchant… ? A ce changement de vie qui m’attend et à la peur mêlée à l’excitation qu’il me donne, au fait qu’il correspondait à ma dernière étape dans mes projections au long cours ?

D’abord je suis toujours admirative de ces personnes qui peuvent tout larguer pour partir à l’aventure, je me suis toujours demandée si j’en étais capable et c’est très philosophique justement mais je suis pour le moment de ceux qui pensent que pour vivre heureux il faut vivre prudemment. Aurais-je un jour des regrets moi aussi de ne pas avoir tenté la grande aventure ? D’accepter de me laisser porter par la vie, les rencontres, le hasard, le destin ?

Ensuite, au pouvoir de la rencontre, j’aime cette idée que nos vies sont intimement liées les unes aux autres et que parfois les rencontres que vous pensez éphémères, hasardeuses, professionnelles,… deviennent des rencontres fondatrices qu’elles soient très courtes comme la rencontre de Pénélope avec la DJ Jeanne dans le train qui la mène d’Amsterdam à Berlin ou plus longue et qui, pour vous ne savez quelle raison,  s’arrêtent. Je sais désormais qu’il faut savoir les saisir, j’aime la magie de la rencontre et je reconnais dans ma vie que j’ai rencontré des personnes parfois que j’ai fréquentées très peu de temps mais qui m’ont apporté bien plus que ce que je pensais. Je pense à ce poète des temps modernes qui faisait écrire des maximes sur des feuilles des platanes à l’encre de Chine à des enfants en colonie de vacances en Touraine. J’avais 20 ans et la trouille au ventre de ne pas réussir mes études, de ne jamais rencontrer mon âme sœur, de ne pas avoir d’amis qui m’accompagneraient jusqu’au bout de la vie. Il m’a offert un conte au creux de l’oreille à la belle étoile qui parlait du poète Antonio Machado parce que je lisais la nuit tard quand les enfants étaient tous endormis L’alchimiste de Paulo Coelho. Tous ces textes avaient un point commun la quête de sens  : qu’est-ce qu’on cherche dans vie ? Je ne lui ai jamais dit mais « Merci, le sens de la vie n’est pas le but mais le chemin. »

Mais revenons-en à ma question : est-ce que j’arrive à bien entretenir ces rencontres, est-ce que je leur rends la pareille ? Est que ces rencontres me servent autant à moi qu’à elles ? Et je m’interroge sur ma capacité à communiquer ce que je ressens mais aussi à écouter, à saisir les messages. Suis-je moi-même une belle rencontre ?

Troisième questionnement : qu’est-ce qu’être heureux ? A quel moment on a réussi sa vie ? Vous savez le fameux épisode de la rolex à 50 ans, ces injonctions de la société, un mari ou une femme des enfants avant 35 ans, une situation stable être propriétaire,… Injonctions qui, même si aujourd’hui tout le monde reconnaît que ça ne tient pas à ça, sont malgré tout persistantes dans nos inconscients collectifs.

Quelle place pour la philosophie dans ma vie et même dans nos vies ? Pour la plupart d’entre nous, nous en faisons 4*36H en Terminale puis après plus rien. Avec la crise sanitaire, depuis un an et demi je me suis souvent interrogée sur la place des sciences humaines dans notre société : est ce que si on accordait plus de place à la réflexion, à la philosophie, aux sciences sociales, à l’histoire, la géographie, l’anthropologie, la sociologie, la littérature, les sciences politiques, est ce qu’on aurait géré cette crise autrement individuellement et collectivement ?

Enfin parce qu’en tant qu’enseignante, elle me fait me demander si on ne peut pas en faire avant de la philosophie ? Comment ? à quelle hauteur ? Avec quelle légitimité, vous savez quand on n’a pas un capes de philosophie a priori on ne peut pas enseigner cette discipline et cette question renvoie aux limites de notre projet éducatif pour la société du XXIème siècle, le cloisonnement des matières, le manque d’heure, les choix que nous devons faire.

Alors voilà vous l’aurez sans doute compris cette lecture m’a un peu retourné non par l’histoire car des voyages qui servent à découvrir le sens de la vie, il y en a des milliers mais parce que Marie Robert a bien cette capacité à nous parler de tout ça avec des mots simples, à transmettre cette passion pour la philosophie avec beaucoup de simplicité, elle a dépoussiéré la philosophie.

Je m’en vais d’ailleurs de ce pas lire sa newsletter qui m’attend dans ma boîte mail – délice du café du dimanche après-midi avant la sieste. Et puis je vais commander ses deux autres ouvrages dans ma librairie préférée !

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