NIKOLAUS

Durant les 4 semaines qui précèdent Noël, le matin que les enfants attendent avec le plus d’ardeur dans les pays de langue allemande est celui du 6 décembre. C’est en effet ce jour là, la fête de la Saint Nicolas, appelée « Sankt Nikolaus », « Nikolaustag » ou tout simplement « Nikolaus ». Une tradition respectée par les petits et par les grands.

Le rituel commence le 5 décembre au soir. Après avoir astiqué leur plus belle paire de souliers, les petites têtes blondes (encore un cliché!) la déposent sur le pas de la porte, puis ils vont se coucher. Le lendemain matin, les souliers des enfants qui ont été sages durant l’année, sont remplis de friandises (oranges, pain d’épice, bonbons,…) et de chocolat : c’est la récompense de Nikolaus.

Par contre, pour les autres, les vilains petits garnements, c’est Knecht Ruprecht, cousin proche du Père Fouettard français, qui s’est occupé de leur cas. Si les coups de fouet ne sont plus pratiqués de nos jours, les enfants désobéissants, paresseux et méchants, auront au moins la déception du soulier vide ou rempli de charbon.

Parfois, Sankt Nikolaus en personne vient rendre visite aux enfants. Vous le reconnaîtrez à sa tenue: il porte une barbe blanche et une tunique rouge, mais également la mitre et la crosse épiscopales (la coiffe et le « bâton » des évèques). N’allez en effet pas confondre Sankt Nikolaus et le Père Noël, appelé « Weihnachtsmann » en allemand: Nikolaus fut un évèque, contrairement au Weihnachtsmann!!

Dans un livre d’or, Nikolaus a consigné les bonnes actions des enfants, mais également leurs bêtises ou méchancetés. Les enfants reçoivent donc, devant tout le monde, soit des louanges soit des blâmes et dans ce cas, c’est évidemment Knecht Ruprecht qui sommera les polissons d’améliorer leur comportement durant l’année à venir.

Sankt Nikolaus demandera ensuite aux enfants de lui réciter un poème ou de lui chanter une chanson, puis il les récompensera par une petite friandise .

Cette tradition est répandue sous des formes diverses et variées dans les pays germaniques  tels que la Hollande, la Belgique une fois, l’Autriche, l’Est de la France et d’autres pays de l’Est.

Qui était SAINT NICOLAS?

Saint Nicolas vécut à la fin du IIIe – début du IVe siècle après J.C. (de 270 à 345) et fut évêque de la ville de Myre, en Lycie, située dans l’actuelle Turquie. Sa vie est remplie de mythes en tous genres. Ainsi, on raconte qu’il aurait distribué des pièces d’or à trois sœurs ne pouvant se marier par pauvreté. Il aurait aussi ressuscité trois enfants coupés en morceaux par un méchant boucher, qui comptait les vendre à ses clients comme de vulgaires côtes de porc. Il serait mort un 6 décembre, de retour d’un périple à Rome.

Nicolas est un peu un saint « fourre-tout », tour à tour patron des enfants, des étudiants, des enseignants, des marins, des jeunes filles à marier, des voyageurs, de la Lorraine et de la Russie. Il est l’un des saints les plus populaires du monde orthodoxe, comme en Grèce ou en Russie 

SAINT NICOLAS, un faux Père Noël ?

C’est en effet ce que nous pourrions croire, nous français (non-alsaciens) : un costume rouge, une barbe blanche … Ce Saint Nicolas a tout l’air d’un faux Père Noël de supermarché. Eh bien détrompez-vous, mauvaises langues que vous êtes! C’est d’ailleurs tout le contraire. Lorsque des hollandais débarquent dans le Nouveau Monde au XVIIe siècle et fondent la colonie de la Nouvelle Amsterdam (New York), ils emmènent avec eux leurs croyances et leurs traditions. Peu à peu le Sinter Klaas néerlandais se répand dans la culture américaine et devient Santa Claus. C’est la communauté chrétienne qui aurait alors trouvé plus approprié de rapprocher cette fête de la naissance de Jésus et donc, de demander à Santa Claus de bien vouloir finalement passer dans la nuit du 24 au 25 décembre. Pour différencier Nikolaus du Père Noël dans les étalages de chocolats, deux détails n’auront échappé à personne : Nikolaus porte la crosse et la mitre.                            Nikolaus