Ébauche de projet pour un twittMOOC

medium_8476805037Alors voilà, je me suis inscrite au MOOC eLearn² par curiosité, parce que les enjeux du e-learning m’intéressent, parce que dans le cadre de mon travail au syndicat je vais être amenée à analyser ce qui se passe sur la plateforme M@gistère… et je pensais au départ rester confortablement dans une posture d’observatrice sans vraiment mettre les mains dans le cambouis, puisque pour le moment je n’ai pas d’élèves au quotidien (c’est une bonne excuse, hein ?).

 

Et puis voilà, une chose en entraînant une autre, plus la croyance forte qu’on apprend vraiment en faisant (et l’incitation bienveillante de Christophe Batier) j’ai décidé de me lancer dans un projet “pour de vrai”. Mais sans élèves et avec un emploi du temps plutôt très rempli, pas simple de trouver quelque chose qui soit à la fois réalisable et suffisamment motivant.

 

J’ai donc cherché quels sont mes domaines d’expertises et les besoins d’apprenants pouvant s’y rattacher. Une évidence Twitter ! Je suis une utilisatrice massive de Twitter : pour m’amuser, passer le temps dans les transports en commun, m’informer, échanger en réseau, travailler, me motiver, partager mes passions, mon optimisme et mes indignations aussi parfois…

 

Twitter a changé ma vie : il l’a rendue plus intense, plus passionnante aussi ! Quand j’en parle à des non-twittpratiquants je vois bien que je leur donne envie, certains m’y rejoignent et accrochent mais beaucoup ne se lancent pas, ou viennent jeter un oeil et repartent déçus convaincus que ce n’est pas pour eux…

Mon projet va donc s’adresser à ceux qui ont envie de se lancer sur Twitter mais s’y sentent perdus, ne savent pas quoi y faire, n’osent pas trop interagir.

 

Bref, voilà les réflexions qui m’ont amenée à envisager le la création d’un TwittMOOC.

 

En voici les grandes lignes :

  • une “formation”, ou plutôt une expérience immersive à base de défis à relever, entièrement à distance, avec comme supports d’apprentissages un blog dédié et Twitter

  • elle sera individuelle, chacun pouvant s’inscrire et démarrer aussitôt

  • mais aussi fortement interactive entre apprenants et avec des personnes extérieures, je compte m’appuyer sur mon réseau

  • elle sera tutorée essentiellement en tutorat réactif, le tutorat sera assuré par moi, des volontaires sur Twitter et les apprenants plus avancés via une balise Twitter dédiée

  • à la fois synchrone et asynchrone, pas de rendez-vous fixés a priori mais beaucoup d’échanges sur Twitter

  • le mode sera essentiellement actif avec quelques apports essentiels : l’apprenant va construire lui-même son parcours en choisissant les défis qu’il souhaite relever, dans quel ordre et à quel rythme

  • elle sera contributive : les apprenants, et toute personne intéressée, pourront proposer des défis, des aides et astuces, des apports théoriques, des éléments de réflexion

  • la charge de “travail” pour les apprenants et la durée de la “formation” seront à doser selon les contraintes de chacun en fonction de ses plages de temps disponibles : un défi par jour ou un par semaine, tout sera possible.

 

TwittMOOC se veut immersif et ludique tout en faisant découvrir ce que Twitter peut apporter. Il devrait permettre aux apprenants de se constituer un réseau, d’interagir, de découvrir les codes de communication et d’apprendre à utiliser Twitter pour s’informer et s’amuser.

 

Quelques exemples de défis auxquels je pense :

  • La conversation qui « part en vrille » – niveau 1 : j’en repère une et j’y participe – niveau 2 : je repère deux thématiques dans ma Time Line, je les mélange dans un tweet délirant et j’entraîne d’autres twitteurs dans la conversation

  • Le live-tweet – niveau 1 : en suivre un – niveau 2 : m’essayer au live-tweet d’une émission de télé ou d’une manifestation sportive – niveau 3 : faire le live-tweet d’une conférence, d’un colloque, d’une communication scientifique

  • Les balises (ou hashtags) – niveau 1 : en repérer une populaire et l’utiliser – niveau 2 : en créer une pour lancer un jeu (jeu de mot, titre détourné…)

Le tout avec à chaque fois des conseils, des exemples, des témoignages, la demande d’un retour d’expérience de l’apprenant qui pourra à son tour enrichir les conseils, exemples et expériences.

 

Voilà, ça prend forme dans ma tête, ça me motive énormément !

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

Le blog dédié au #TwittMOOC a été créé, il est ici.

 
Crédit photo : mkhmarketing via photopin cc

Pour en finir avec le fameux “goût de l’effort” !

medium_3161095736Ah, le goût de l’effort, tout le monde l’évoque, surtout les « c’était mieux avant »… un de mes Rantanplans pédagogiques (voir ce billet) disait même il y a quelques jours que son absence était responsable des mauvais résultats de nos jeunes à PISA.

 

Mais quel goût a-t-il donc d’abord cet effort !? Sucré, salé, acide ou amer ?* Plus sérieusement, j’ai cherché et n’ai trouvé aucune définition de ce fameux goût de l’effort, si vous en trouvez une, cela m’intéresse, signalez-le moi… Donc à défaut j’ai cherché “effort” puis “avoir le goût de…”.

 

[L’effort est celui d’un être vivant] Mise en œuvre de toutes les capacités d’un être vivant pour vaincre une résistance ou surmonter une difficulté. (source CNRTL)

 

[goût de] Attraits pour certaines choses concrètes ou abstraites, considérées comme sources de plaisir ou dignes d’intérêt, pouvoir d’en jouir ou d’en tirer satisfaction. (source CNRTL)

 

Donc la mise en oeuvre de toutes nos capacités (ce qui suppose de la fatigue physique, intellectuelle, psychique, nerveuse…)  pour surmonter un obstacle devrait être, en soi, une source de plaisir ? Vraiment ? Ils sont sérieux ceux qui affirment que “les enfants d’aujourd’hui – vous savez ceux du zapping – n’ont plus le goût de l’effort !” Mais qui l’a, ou l’a eu, ce goût de l’effort ? Vous, moi, eux ? Mon avis c’est que personne ne l’a, sauf peut-être des êtres masochistes qui tirent du plaisir de la souffrance…

En outre, des efforts consentis par devoir, pour échapper à un sentiment de culpabilité, et non parce que le but est vraiment souhaité, ne mènent à mon sens qu’à l’aigreur et ne rendent en rien les choses meilleures… ni pour celui qui accomplit les efforts, ni pour ceux sur lesquels ils vont peser. Cela m’évoque les “je me suis sacrifié pour vous” si insupportables à entendre et si contreproductifs au fond !

 

Ce qu’on peut aimer dans l’effort, ce n’est pas l’effort en lui-même, c’est le sentiment d’être capable, de pouvoir se dépasser pour atteindre un but qui nous motive suffisamment. Et ça, les enfants d’aujourd’hui, comme ceux d’hier, en sont tout à fait capables ! Si, si, je vous assure ! Du tout petit capable de recommencer des dizaines de fois à la suite des essais pour se mettre debout, à l’enfant qui recommence inlassablement le même niveau du jeu vidéo jusqu’à terrasser le boss, à l’élève de CM qui refuse de sortir en récréation car il n’a pas terminé d’explorer toutes les pistes permettant de résoudre une situation problème, sans oublier l’adolescent passant des heures sur le Net pour apprendre de façon autonome les rudiments du code informatique… Nous sommes tous, et les plus jeunes encore davantage je crois, capables de nous mobiliser et de fournir des efforts quand “le jeu en vaut la chandelle”.

 

Et si le problème résidait surtout dans notre faible capacité à proposer à nos jeunes des défis intéressants à relever, à les encourager, à les laisser se lancer dans des projets même (surtout) s’ils nous semblent un peu fous ?

 

Je suis même persuadée que “les donneurs de leçons du goût de l’effort” ne veulent pas faire d’efforts justement ! Ils préfèrent se lamenter en jugeant négativement nos enfants/nos élèves au lieu de leur montrer l’exemple en étant des adultes dynamiques, positifs, attentifs, capables d’évoluer et d’inventer avec eux le monde de demain !

 

Si en plus ce sont des enseignants, s’ils ne croient pas/plus en leur capacité à motiver les élèves… et bien qu’ils changent vite de métier !

Crédit photo : Amy McTigue via photopin cc
* Merci à Stéphanie Valmaggia pour l’idée de cette prise au pied de la lettre

Analyse de l’activité « blog personnel » pour eLearn²

Dans le cadre de ma participation au MOOC eLearn² “se former en ligne pour former en ligne” je dois présenter un de mes cours et l’analyser en me référant aux deux modèles présentés dans le MOOC : IMAIP (Information Motivation Activités Interaction Production) d’une part et l’alignement constructiviste d’autre part.

Le cours que j’ai choisi de présenter concerne la rédaction de blogs personnels par des élèves de CM1-CM2 (9-11 ans). Ces élèves rencontrent des difficultés de maîtrise de la langue écrite (syntaxe, orthographe, cohérence dans la rédaction…) et il faut trouver un moyen de les faire progresser dans ce domaine. Ils ont suivant les sessions 1 à 2 heures par semaine, en petit groupe (de 4-5 élèves) et étalées sur 6 mois environ. Ce travail est décrit en détails dans ce billet et dans cet article paru dans la revue de l’EPI.

Commençons par regarder ce cours avec le prisme du modèle IMAIP :

Pour en savoir plus pour ce modèle, cliquez sur l'image.
Pour en savoir plus sur ce modèle, cliquez sur l’image.

Ici le contexte est le suivant : il s’agit de s’adresser à des élèves qui rencontrent des difficultés importantes dans le passage à l’écrit, ils n’aiment pas écrire car ils se vivent comme étant incompétents mais doivent absolument progresser avant d’aborder le collège. Ils sont pris en charge en petit groupe dans la salle informatique de l’école.

 

Pour relancer la motivation à écrire, il va falloir ruser avec du détournement pédagogique. En effet, pour progresser ils doivent s’entraîner, donc écrire et idéalement avoir envie d’écrire. D’où l’idée de transposer à l’école une pratique personnelle courante chez les pré-adolescents ayant des choses à dire/écrire : la tenue d’un blog personnel sur un sujet qui les intéresse. Cette activité a été proposée en pleine période d’essor des Skyblogs d’adolescents, aujourd’hui le support à choisir serait certainement différent.

Ensuite, au cours des semaines, les échanges entre pairs, les retours des lecteurs, l’avancée du blog augmentent le sentiment de compétence des élèves ce qui entretient et même augmente pour certains la motivation.

 

Les interactions sont nombreuses et variées, elles se situent à plusieurs niveaux :

– chaque élève s’adresse, sur un sujet qui lui tient à cœur, à des lecteurs avec lesquels il souhaite partager sa passion

– les lecteurs font parfois des retours via les commentaires, ce qui montre à l’élève qu’il est lu et le pousse à répondre, préciser, creuser son sujet

– pendant la phase de rédaction, où l’élève a besoin d’aide pour le passage à l’écrit, il est accompagné par l’enseignant mais aussi et surtout explique à celui-ci ce qu’il veut écrire en étant expert de son sujet (Naruto ou le catch par exemple ne sont pas des sujets que je maîtrise particulièrement bien)

– beaucoup d’échanges ont aussi lieu entre pairs : lectures croisées des productions des autres, commentaires (oraux ou écrits), aides techniques diverses (saisies de caractères spéciaux, intégration d’images ou de vidéos, modification du thème du blog, mise en page…)

 

L’information, elle, provient de plusieurs sources : de ce que sait l’élève sur le sujet, de documents papier (livres, revues, images…), de recherches sur Internet et des échanges avec les pairs et les lecteurs. Très vite, chaque élève a le souci de ne pas faire d’erreur et de vérifier attentivement l’exactitude des informations qu’il utilise.

 

L’activité est intense, il faut trouver des sujets, les formuler à l’écrit (parfois avec une phase orale préalable nécessaire), se relire, demander de l’aide, se corriger puis mettre en forme et enfin publier.

 

Enfin, la production visible, publique, que l’élève peut montrer à ses parents et à ses copains est concrète, s’enrichit de façon “palpable” et perdure au delà de la période d’activité en elle-même.

 

Voyons maintenant ce que cela donne avec le prisme du modèle de l’alignement constructiviste :

Pour en savoir plus sur ce modèle, cliquez sur l’image.
Pour en savoir plus sur ce modèle, cliquez sur l’image.

Concernant le deuxième modèle c’est un peu plus délicat car cette activité ne donne pas lieu à une évaluation formelle.

 

Les objectifs sont fixés individuellement pour chaque élève en fonction de ses besoins spécifiques, ils lui sont clairement indiqués mais en même temps il s’agit aussi et surtout de “piéger” l’élève dans une activité qui va le pousser à travailler sur ses points faibles sans trop s’en rendre compte pour que cela ne lui pèse pas trop.

Pour les activités je vous renvoie à ce qui est décrit plus haut, quant à l’évaluation elle est en quelque sorte observable en cours de tâche : dans la réalisation possible du blog, l’allègement de l’étayage, la facilité accrue pour écrire mais aussi pour quelques élèves dans l’implication sur leur temps personnel avec des rédactions de billets de chez eux avec des sollicitations de corrections par mail avant publication.

Dans ce contexte l’alignement n’est donc pas forcément facile à montrer même s’il y a un grand souci de cohérence.

 

Me voilà arrivée à la fin de l’exercice tel que proposé dans le cadre du MOOC eLearn² en espérant qu’il est aussi intéressant à lire que j’ai trouvé intéressant de l’écrire…

 

Crédit images : eLearn²

Lettre ouverte aux défenseurs du Libre bienveillants…

stuxEn préambule, puisqu’on va inévitablement me soupçonner d’être “vendue à…”, j’utilise quotidiennement un ordinateur fixe sous Windows, un Netbook sous Ubuntu, une tablette et un smartphone sous Android et depuis peu le MacBook de mon fils qui me le prête gentiment. Je n’ai d’intérêt financier dans aucune de ces solutions, j’en apprécie certains aspects et moins d’autres mais je tiens à diversifier mes usages pour avoir un esprit ouvert et pouvoir parler en connaissance de cause.
 
Je suis par ailleurs, en tant que citoyenne, très intéressée par le Libre, son côté ouvert et collaboratif notamment, mais je refuse de diaboliser les entreprises privées sous prétexte que le premier serait forcément efficace et éthique et les secondes mal-intentionnées et uniquement vénales. Concevoir des produits et les vendre est, jusqu’à preuve du contraire, légitime. Je ne comprends pas pourquoi être pour l’un impliquerait forcément d’être contre tout le reste !
 
En tant qu’enseignante ce qui m’intéresse est ce qu’on fait de tous ces outils numériques à notre disposition pour proposer à nos élèves des apprentissages efficaces, pertinents et utiles. Dans ce cadre je me cogne totalement de savoir ce qui est utilisé comme marque, tout comme je me moque de la marque du stylo ou du manuel présent dans le cartable des élèves. Je ne dis pas que cela n’a aucune importance, je dis juste que ce n’est pas pour moi l’essentiel. De plus je précise que, pour le moment, notre avis concernant le type d’équipement numérique à choisir est vraiment très peu déterminant, le plus souvent pas du tout !
 
Venons-en au fait ! Ces derniers mois, mes collègues enseignants impliqués dans les usages du numérique en classe et moi nous faisons régulièrement littéralement agresser sur Twitter par… des défenseurs du Libre ! C’est récurrent, pénible et complètement contre-productif ! Se faire traiter d’ignorant, de paresseux, de “vendu à Apple, Microsoft, Google…”, d’irresponsable et j’en passe finirait presque par me donner une très mauvaise opinion du Libre ! Écrire le mot “tablette”, “iQuelqueChose”, “Google” ou autre déclenche des foudres immédiates et sans appel ! Pas ou peu d’explication, des reproches sur les politiques menées par le Ministère (avec notre complicité forcément), la stigmatisation de tout usage à l’école de matériel ou logiciel propriétaire, et enfin ils nous assènent #LaSolutionSimpleQuiRésoudraitTout : l’apprentissage du code par tous nos élèves dès demain !
 
Se rendent-ils comptent des dégâts qu’ils sont en train de causer en se mettant ainsi les enseignants, à la pointe des usages en classe, à dos ?!
 
Je sais qu’il ne s’agit que de quelques-uns, j’ai notamment rencontré des gens de Mozilla cet été qui m’ont fait découvrir les outils WebMaker, montré l’OS Mozilla pour smartphone et parlé du formidable travail collaboratif de traduction en cours… Eux m’ont donné envie de mieux les connaître et m’ont ouvert des horizons.
 
Comme la majorité de la population, nous enseignants, ne sommes pas forcément tous au clair sur ce qu’apporte le Libre, sur la différence Libre/gratuit, sur les modèles économiques…
 
Alors, s’il vous plait, défenseurs du Libre bienveillants, non-jugeants et pédagogues, faites-vous connaître, indiquez vos comptes Twitter, vos sites, vos manifestations, vos projets… les commentaires vous sont ouverts !
 
J’ai commencé une liste sur Twitter que l’on peut consulter ici.
 
[View the story « Peut-on expliquer le Libre sans agresser ? » on Storify]

Apprendre à apprendre en ligne, cerise sur le gâteau comprise…

medium_3486459438Me voilà inscrite au MOOC eLearn² “se former en ligne pour former en ligne” et le premier travail à accomplir est un billet de blog pour se présenter. C’est tout naturellement que je le fais ici dans une rubrique dédiée où je rangerai tous les billets en rapport avec ce MOOC.

 

Qu’est-ce-qu’un MOOC ? Cela signifie Massive Open Online Course, il s’agit de cours en ligne ouverts à tous. Pour plus de détails je vous conseille de lire ce billet.

 

Ce n’est pas mon premier contact avec les MOOC, j’ai participé à ITyPA l’an dernier, mais pas de façon très assidue… Là je vais essayer de faire sérieusement le travail demandé, comme la bonne élève que j’ai toujours été !

 

Qui je suis, voilà une question vaste… professionnellement j’ai la bougeotte avec néanmoins deux constantes : l’enseignement et les publics en difficulté. J’ai été éducatrice spécialisée, professeur des écoles en ZEP, puis maître E dans un RASED et me voilà maintenant conseillère technique dans un syndicat d’enseignants… En cours de route j’ai aussi fait un master 2 en sciences de l’éducation et mené dans ce cadre une recherche en didactique des mathématiques sur les problèmes ouverts. Pour plus de détails je vous renvoie vers mon CV en ligne, au passage, c’est très pratique d’en avoir un, ça évite de rentrer dans les détails !

 

À part ces aspects purement professionnels je suis une idéaliste voulant travailler à mon niveau à la construction d’un monde meilleur, je suis d’un optimisme à toute épreuve frisant parfois la naïveté, certains me qualifient même de Bisounours et je l’assume volontiers ! Autre élément important dans ma vie, ma vie numérique sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter. J’ai au fil des ans développé un réseau professionnel et amical, rencontré IRL (In Real Life) beaucoup de personnes avec lesquelles j’ai plaisir à échanger en ligne. J’expérimente chaque jour que l’on peut s’informer, échanger et apprendre en ligne. Twitter permet aussi de mobiliser, motiver, encourager mes collègues autour d’enjeux qui me semblent essentiels pour construire une école pour la réussite de tous les élèves où il fait bon travailler ensemble. C’est pour cela que j’ai participé il y a 3 ans à la création de l’association e.l@b pour réfléchir avec d’autres à ce que le numérique change et apporte à la pédagogie.

 

Voilà, je sens que je vous perds, c’est déjà trop long et je suis loin d’avoir traité toutes les questions. Allez je tente de dire l’essentiel en quelques mots et les curieux pourront me poser des questions via les commentaires ou directement sur Twitter.

 

Comme conseillère technique un de mes gros dossier est le numérique à l’école, je souhaite donc par ce MOOC mieux comprendre comment on peut former en ligne pour être plus à même de donner mon avis et de pouvoir faire des suggestions, sur les heures d’animation pédagogiques à distance par exemple. Je suis aussi amenée à consulter des collègues en ligne et aimerais mieux savoir comment les motiver, les rassurer (beaucoup n’osent pas, ne se sentent pas légitimes) et les accompagner pour qu’ils s’expriment. Je n‘ai pas de projet de formation en ligne à proprement parler pour le moment mais besoin d’augmenter mes compétences dans ce domaine. En plus comme j’adore apprendre (je vous en parlerai dans le prochain billet) et encore plus passer du temps en ligne avec d’autres, je crois que ce MOOC a toutes les chances de me plaire.

 
Et cerise sur le gâteau j’ai plein de twittcopains parmi les inscrits et même dans les organisateurs, et je compte bien m’en faire de nouveaux !
 
 
Crédit photo : Creative Abubot via photopin cc

Pas de médaille pour les enseignants innovants mais plutôt…

Tout a commencé par Vincent Peillon qui dans une lettre adressée aux recteurs souhaite que les enseignants innovants fassent partie des candidatures aux ordres nationaux du Mérite et de la Légion d’honneur.

Immédiatement certains se sont gaussés… à commencer par les plus réactionnaires dont certains sont d’ailleurs doctement décorés !

 

Mais qu’en pensent les premiers concernés, les fameux “enseignants innovants” ?

La première difficulté pour recueillir leur avis, n’est pas de les trouver (j’en connais plein), mais qu’ils se sentent concernés par mon appel à témoignage. En effet, les enseignants innovants ont un gros défaut, une modestie hypertrophiée qui les empêchent de concevoir qu’ils puissent appartenir à cette catégorie. Pourtant innover est une composante “ordinaire” du métier d’enseignant et il ne devrait y avoir aucune prétention déplacée à se sentir acteur et propulseur d’innovations. Mais bon, j’ai rusé et lancé mon appel en ajoutant des qualificatifs synonymes mais ressentis comme plus modestes dans mon tweet :
“Dites les profs innovants, bricoleurs, inventifs… de ma TL vous aimeriez quoi vraiment ? #EtNeMeDitesPasUneDecorationJeVousCroiraisPas” et j’ai donc obtenu un certain nombre de réponses que vous pouvez lire ici (ou ci dessous).

 

Alors, qu’aimeraient-ils vraiment avoir de l’institution comme reconnaissance de leur travail ?

Tout d’abord, ils apprécieraient de ne plus être considérés comme bizarres ou à part mais de se retrouver dans la norme au sein d’une institution moderne et de son temps qui avance en expérimentant sans cesse. Ils aimeraient qu’on leur fasse confiance, qu’on n’exige pas d’eux des justifications incessantes alors qu’on n’interroge pas avec le même esprit tatillon des pratiques habituelles et pourtant largement inefficaces.

 

Ensuite ils souhaitent se sentir moins seuls, que d’autres collègues osent se lancer, de pouvoir partager/transmettre/échanger localement ou plus largement. Ces enseignants en recherche permanente ont besoin de se nourrir, de s’inspirer de ce que d’autres font, mais aussi de retours de questions sur ce qu’ils tentent. Je vois quotidiennement sur Twitter à quel point ces interactions sont source de créativité, permettent de réorienter, questionner, affiner les idées des uns et des autres, favorisent les projets inter-classes, inter-degrés et inter-disciplinaires. Mais tous les enseignants ne sont pas des adeptes des réseaux sociaux, des rencontres locales mais aussi plus larges, permettant de présenter le travail accompli, les réflexions en cours… seraient à développer largement. De plus l’institution pourrait intégrer et reconnaître des temps d’échanges et d’élaboration de projets en ligne (réseaux sociaux, forums, wikis…) comme du temps de réunion et/ou de formation continue.

 

Ces enseignants, qui prennent le risque de faire autrement pour essayer d’être plus efficaces ont aussi énormément besoin de soutien. Soutien de la part du directeur, de l’IEN, du chef d’établissement, des IG, des DASEN… ce n’est hélas pas toujours le cas, certains aimeraient au moins, tout simplement, “qu’on leur fiche la paix”, qu’on arrête de bloquer leur action avec des prétextes divers et variés souvent largement ridicules… Je n’oublie pas non plus que quelques-uns se heurtent à tellement d’incompréhension que cela nuit à leur carrière, qu’ils se retrouvent injustement mal jugés et parfois sanctionnés. Il est urgent que le conseil de l’innovation par exemple, propose un dispositif d’écoute et de médiation pour aider les enseignants se trouvant dans ces situations compliquées et douloureuses.

 

Ils demandent aussi à être accompagnés et formés, certains réclament même de rencontrer plus souvent leur inspecteur et pas seulement pour être évalués mais pour pouvoir parler de leurs projets et être conseillés. On pourrait aussi imaginer que l’institution s’intéresse à leur travail, aille voir ce qui se passe dans leurs classes, favorise des liens avec les chercheurs, contribuent à faire connaître et promouvoir les démarches les plus intéressantes…

 

Ils ont aussi besoin de temps, du temps pour élaborer, pour discuter, pour évaluer, se documenter… plus on s’éloigne des sentiers battus, plus on a besoin de réfléchir. Ce temps nécessaire, qui vampirise énormément la vie personnelle de nombreux collègues, mériterait d’être pris en compte : temps dégagé hors présence élèves, autorisations pour se rendre à des colloques et conférences…

 

Ces enseignants ont aussi, ce n’est pas une surprise, besoin d’équipement ! Un accès à une connexion dans la classe, des terminaux numériques ou autres… Il est surtout essentiel de leur fournir ce qu’ils demandent et pas un équivalent formaté sensé assurer une soi disant égalité sur le territoire ! C’est l’adéquation entre le projet et le matériel que l’enseignant connaît et souhaite utiliser que réside la garantie qu’il sera vraiment utile aux apprentissages des élèves et non enfermé dans un placard. En attendant, la plupart d’entre eux dépensent leurs propres deniers en matériel et fournitures diverses, ce qui vous en conviendrez n’est pas acceptable…

 

Surtout, ces enseignants atypiques, attendent une reconnaissance des qualités professionnelles qui comptent vraiment pour les élèves : leur capacité à inventer, bricoler, se remettre en question, sans cesse s’adapter aux besoins de leurs élèves en insufflant cette dynamique qui motive les apprentissages !

 

Et pour finir, ils aimeraient être vraiment entendus, donc si vous tombez sur ce billet et que vous avez des contacts au Ministère de l’Education Nationale, faites suivre !

 

Crédit photo : dorena-wm via photopin cc

Autre aspect illustré par Jack Koch :


[View the story « Pas de médaille mais plutôt… » on Storify]

Ce billet est dédié à tous ces enseignants formidables qui améliorent notre école, ceux qui ont témoigné, ceux que je connais, ceux que je lis au quotidien sur Twitter, Facebook et leurs blogs sans oublier tous ceux que je ne connais pas encore…
Avec une dédicace toute particulière à David qui paie cher son investissement mais continue quand même sans jamais envisager d’abandonner !

 

« Imaginaires et promesses du numérique » pour une école qui avance

small__3900545238Alors que les grincheux et déclinologues de tout poil commencent à faire leur rentrée sur les réseaux, quel bonheur de préparer mon départ pour Ludovia !

“Imaginaires et promesses du numérique”, voilà un thème qui donne envie, envie d’explorer, de découvrir, de rêver, de se projeter vers l’avenir…

Ils sont nombreux nos collègues qui avancent en expérimentant et en réfléchissant, ceux-là d’ailleurs que je suis de près, n’ont pas vraiment fait de trêve estivale ; leurs idées, leurs trouvailles, leurs questions et leurs projets ont résonné tout l’été et ce n’est pas fini !

Pendant que certains agitent des peurs, promettent des drames et jugent sévèrement ceux qui se mouillent ; ces utopistes essaient, discutent, imaginent, échangent leurs idées et font évoluer l’École et les mentalités pour le plus grand bénéfice de leurs élèves.

Alors entre l’urgence d’attendre et de ne rien faire, terrée dans des peurs largement irrationnelles, proposée par les premiers et les promesses (pas dans le sens d’engagements mais dans celui d’espérances) et l’imagination des seconds mon choix est vite fait !

C’est donc à eux que je dédie ma chance de vivre ces quelques jours à Ludovia, à ceux que je vais y rencontrer, à ceux qui regrettent de ne pas pouvoir venir et aussi à tous ceux qui participent, sans en être forcément encore conscients, aux imaginaires et promesses du numériques…


Le site de Ludovia : l’université d’été du numérique
Le programme
Suivre et participer sur Twitter avec la balise #Ludovia2013
Vivre en direct à distance les grands moments


Crédit photo : 1D110 via photopin cc

Pourquoi je vais aller au hackathon NightScience

Pour me renouveler

Cela va être l’occasion d’inventer, avec d’autres ce que je n’oserais pas imaginer seule. Il n’y aura pas que des enseignants formatés et coincés par le système, sortir de mes schémas habituels sera nécessaire et bienvenu.
 

Pour vivre une expérience humaine

J’ai vécu deux hackathons dans des musées (voir ce billet) et je sais que cela est une inoubliable expérience humaine : un condensé de rencontres, de créativité, de travail acharné et de folie pure !
 
Pour affronter l’incertitude

Un hackathon ça fait un peu peur, on ne sait pas sur quoi on va travailler, ni avec qui et pourtant se mettre ainsi en “danger” (tout à fait relatif) est une excellente occasion de se dépasser et de se prouver à soi-même que l’on sait affronter et gérer l’incertitude… On y va sans savoir ce qui va se passer, mais on sait que chacun donnera le meilleur de soi et qu’il en sortira fatalement quelque chose de positif.
 
Pour relever un défi

Changer l’école, la rendre plus passionnante, plus efficace, plus vivante… j’en ai drôlement envie, et vous ?

Pour tout savoir et s’inscrire c’est ici

Crédit image : Armella Leung

 

Le concept de « Rantanplan pédagogique »

Vous me connaissez, je suis sans cesse à l’affût des bonnes idées, de nouvelles ruses pédagogiques et d’activités aussi motivantes qu’efficaces pour les élèves. Pour cela j’ai un précieux réseau d’enseignants très productifs sur Twitter et Facebook et toute une série de blogs de collègues, sites d’infos ciblées éducation… mais il y a aussi dans mon arsenal une arme secrète redoutablement efficace pour débusquer des perles, c’est ce que j’appelle mes « Rantanplans pédagogiques ».

 

Je m’explique : comme vous le voyez sur l’illustration, Rantanplan est utilisé en quelque sorte comme « anti-boussole » par Lucky Luke pour retrouver les Daltons. En effet, le chien le plus bête de l’ouest, au lieu de flairer la piste des Daltons comme il se doit, indique systématiquement la direction opposée. Il permet donc quand même à Lucky Luke de déduire la direction à suivre, ce qui peut s’avérer au final très efficace !

 

J’ai donc moi aussi mes « Rantanplans pédagogiques », ceux qui hurlent d’horreur devant quelque chose qui va me plaire et porter aux nues ce que je dois me préparer à combattre. Repérer leurs coups de cœur et coups de gueule peut donc s’avérer extrêmement productif, je l’ai vérifié à de nombreuses reprises…

 

Attention, ce n’est pas si simple, il faut les choisir constants (très important !) et parfaitement à l’opposé de ses propres valeurs. De plus je mets un point d’honneur à ne jamais les suivre directement (vive les listes Twitter), à ne pas leur faire de publicité en parlant d’eux et j’évite autant que possible de donner de l’audience plus que le strict nécessaire à leurs sites et forums et… ce n’est pas si aisé.

 

Parfois je m’amuse en pensant que je suis peut-être moi aussi, à mon tour, leur « Rantanplan pédagogique » car, quand on y réfléchit, on est tous le Rantanplan de quelqu’un d’autre !

 

Crédit image : Achdé

N’allez surtout pas à Ludovia !

             
Surtout ne cédez pas aux sirènes numériques et n’allez pas à Ludovia, voici pourquoi il ne faut pas envisager d’y mettre les pieds…

 

Ce n’est pas sérieux !
Cette université d’été se présente comme un évènement sérieux avec tables rondes, conférences et colloque scientifique, or les thèmes montrent à l’évidence un manque de rigueur consternant, je vous laisse en juger : en 2012 nous avions “Plaisir & éducation numérique” et en 2013 “Imaginaire & promesses du numérique”. “Plaisir”, “imaginaire”, on sent tout de suite l’escroquerie intellectuelle qui nous guette…

 

Envahissement de vos réseaux
Aller à Ludovia en août c’est prendre le risque de rencontrer IRL (In Real Life) les gens intéressés par le numérique que nous cotoyons sur nos réseaux mais aussi et surtout c’est voir le nombre de nos contacts augmenter et envahir pour de nombreux mois nos échanges en ligne. Plus assez de temps pour soi, pour se concentrer sur son travail, pour se consacrer à sa famille… Ludovia peut générer à terme un burn out ou une rupture familiale !

 

On mélange tout !
À Ludovia tout est mélangé : des enseignants geeks, des représentants de collectivités locales, des personnels du ministère de l’Education Nationale, des chercheurs, des fournisseurs de matériels et de contenus… Vous n’êtes pas à l’abri d’échanger à table avec un responsable du Ministère ou de votre région sans le savoir et pire encore de le trouver sympathique ! De plus on alterne les formats classiques (conférences, tables rondes) avec des moments plus flous d’échanges (explorcamps, fabcamps) voire carrément improbables comme l’épreuve de pétanque du biathlon numérique… n’importe quoi !

 

Ajoutez à cela un risque d’addictions diverses (bière, caféine, Twitter…), un paysage peu compatible avec une vraie ambiance de travail, des bloggueurs qui vous poursuivent avec leur caméra et la proximité des machines à sous du casino où se déroule l’évènement… bref, vous l’avez compris, N’Y ALLEZ PAS !*

*Et moi me direz-vous ? Moi j’y serai pour la troisième fois cette année, c’est pas d’ma faute, chuis accro…

 

Crédit images : Gotlib