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Festival du livre 2017 : rencontre avec Jean-Christophe Tixier

«C’est du carburant à l’état pur, ce que vous avez fait !»

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C’est ainsi que l’écrivain Jean-Christophe Tixier a remercié les élèves de 4e1 du collège Berlioz qui l’ont accueilli au CDI ce matin. Cette rencontre, prévue dans le cadre du Festival du livre de Colmar et préparée par les élèves avec Mme Hebeisen, professeure de français, M.Addesa, professeur d’histoire-géographie et Mme Allera, professeure-documentaliste, était leur première rencontre avec un romancier.

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M.Tixier, auteur de La Traversée, Traqués sur la lande, Dix minutes à perdre, Dix minutes trop tard, Foulée d’enfer, Demain il sera trop tard et Bienvenue au 50 entre autres livres qui ont inspiré la classe, a été accueilli par les 29 élèves de 4e1 à la façon des personnages de ce dernier roman. Il ne connaît certes pas encore bien l’Alsace (à part ses vins !) mais Pierre, Jean et Lucas ont su la lui présenter de façon concise et pleine d’humour, ainsi que le collège, les membres de la classe de toutes origines et caractères, présentés par Léa, Victor, Sohane et Sheyma, sans oublier les professeurs présents, croqués par Kinnereth, Romane et Albin !

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Suite à leurs lectures, les élèves avaient également préparé de nombreuses affiches, dessins, boîtes de lecture qui représentaient les différents romans («Il y en a qui ont sacrifié tous leurs Playmobils !»), et surtout des unes de journaux «très locaux» qui ont retenu l’attention de notre écrivain : les événements de ses romans s’y retrouvaient sous la forme d’accroches journalistiques, au milieu d’autres sujets d’actualité et de publicités d’époque… Lena, Soraya et Clara ont mis en avant quelques réalisations parmi toutes celles exposées. Guillaume, Mathéo, Gaëtan et Sarah ont raconté comment la classe a lu et partagé les romans. William a annoncé un article de presse très spécial du «24 novembre 2020» qui a beaucoup plu à toute l’assemblée !

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C’est tout cela qui a touché M.Tixier et l’a amené à remercier ainsi les élèves. En effet, il a expliqué qu’un auteur, tout seul en train d’écrire, doute souvent. Mais que là, il savait que ça valait le coup d’écrire !

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Puis les élèves ont posé de nombreuses questions sur les thèmes de ses romans, le type d’élève que l’auteur a été, les personnes qui avaient pu l’aider dans son chemin vers l’écriture, ses rituels, ses modèles et auteurs préférés, ses meilleurs souvenirs d’écrivain, les personnes qui l’ont inspiré pour ses personnages, son livre préféré, ses conseils et ses projets. Au fil du dialogue, il est ressorti que le romancier est très bavard, n’était pas bon en français au collège, convaincu qu’il n’avait aucune imagination pour les rédactions, et regrettait de ne pas avoir mieux étudié les langues vivantes ; que c’est un récit de sa grand-mère qui l’a incité à écrire son premier roman, qu’il choisit un morceau de musique qu’il écoute en boucle pendant tous les mois de travail sur un roman (ils sont d’ailleurs cités dans chaque livre!), qu’il s’est personnellement ennuyé avec le Club des Cinq et Harry Potter mais a eu le déclic avec Jules Verne, puis Hugo et Zola pour leur façon de peindre leur époque avec tous ses travers, qu’il a vécu des émotions fortes en écrivant Traqués sur la lande et La Traversée, que son chouchou est quand même son «petit dernier» (Demain il sera trop tard), qu’il est venu à l’écriture « sur le tard », et que ceux qui ont envie d’écrire écrivent, car «dans la vie si on fait pas quelque chose c’est rarement à cause des autres». Son passé de professeur d’économie (entre autres!) l’a amené à s’intéresser à des thématiques comme les inégalités sociales, les migrants et réfugiés, qu’il est ensuite allé voir dans la « jungle » de Calais. Avec ses romans, il aimerait embarquer ses lecteurs, qu’ils vivent un peu par procuration et se rendent mieux compte : «Ce ne sont pas que des statistiques, il y a des gens derrière les chiffres, la dimension humaine est importante ! Je souhaite apporter ma petite pierre avec des romans qui font réfléchir

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«Un roman, ce n’est que des lignes de code»

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Mais surtout, il a insisté sur le pouvoir de l’écriture et du cerveau, exemples et expériences à l’appui ! Pour lui, les 26 lettres de l’alphabet qui composent un roman, c’est un code, et l’écriture, c’est du codage : «Un roman, ce n’est que des lignes de code». Il faut que tout soit là avant, dans la tête. Et pour cela, il faut vivre ! Vivre soi-même des expériences, visualiser des lieux et des personnages dans sa tête, être curieux et discuter avec des gens différents (d’où la chance des élèves d’être si hétérogènes dans leur classe !). A la grande surprise des élèves, M.Tixier a sorti de son sac ses notes et son ordinateur, montrant ainsi qu’il portait son «bureau» partout avec lui. Et en effet, à la question «Que faites-vous quand vous n’écrivez pas ?» il a répondu : «J’écris ! (dans ma tête)». Il faut environ 4 mois de réflexion, recherches et visualisation, 4 semaines d’écriture puis 4 mois de relectures et retouches pour aboutir à un roman. Tous les manuscrits ne sont pas acceptés, mais il ne faut pas s’arrêter à un refus. Certains écrivains ont été publié au bout de 21 essais par exemple !

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Pour finir et avant de dédicacer les dizaines de livres lus par les élèves, l’écrivain a proposé aux élèves trois expériences d’écriture qui ont prouvé le pouvoir du cerveau de visualiser, de faire vivre des lieux et des personnages, de leur ajouter des détails, de permettre de faire connaissance avec eux avant de se mettre à écrire concrètement, de façon à pouvoir transmettre des émotions au lecteur. «Faites ce voyage, allez goûter les choses. Si vous le n’avez pas vu et ressenti, le lecteur ne le verra ni ne le ressentira.» Il se peut que vous entendiez ainsi reparler d’un certain garçon triste, d’un passage spatio-temporel au CDI ou d’un chat… vert !

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Merci infiniment à Jean-Christophe Tixier. Les élèves ont particulièrement apprécié son humour, le fait qu’il se soit efforcé de répondre à toutes les questions (et bien au-delà), ont été touchés par l’histoire de la Rosalie «avec les étiquettes partout» et attendent impatiemment la prochaine aventure des «Dix minutes» (Dix minutes de dingue, à paraître en janvier) de cet auteur «plein de rebondissements» !

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Jean-christophe Tixier sera au Festival du livre de Colmar samedi et dimanche !

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Texte réalisé par les élèves et les professeurs de la 4e1 le 24 novembre 2017.


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