Une image de l’école ?

D’abord, comment bien communiquer avec ses collègues. Cela pose la question de l’ambiance d’école : comment la créer, la cultiver, l’entretenir ?

L’institution impose des heures de concertation, pourtant comme dirait mon mari prof de maths : « Cela est une condition nécessaire mais non suffisante » pour créer un climat d’école agréable et propice au travail concerté. Et, cela ne nous forme pas à la manière de communiquer avec les parents et partenaires.

communiquer

Pourquoi ce sujet aujourd’hui ?

1. Pour le bien-être des élèves.

2. Pour une relation parents-école basée sur davantage de confiance

Le bien-être des élèves

L’école, comme je la perçois aujourd’hui, est une école où l’élève est au centre… chaque élève avec son individualité. Certes, c’est lourd, le professeur n’est pas face à une classe homogène avec des apprenants de niveau assez proche. Pour faire avancer chaque élève, certains élèves :

– retournent dans des niveaux inférieurs retravailler des bases non acquises : exemple des élèves de CE1 qui vont ré-apprendre le code en CP chaque matin ;

– bénéficient d’aide rased (réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté) et de prises en charge par la psychologue scolaire ;

– suivent des APC (activités pédagogiques complémentaires) avec un autre enseignant pour multiplier les approches ;

– participent à des décloisonnements inter-classes un après-midi par semaine ;

– etc.

Ces dynamiques et ce foisonnement d’approches servent l’école inclusive pour répondre aux besoins de tous les élèves. Mais ce que l’on prend peu en compte, c’est le besoin de communication que nécessitent ces pratiques. Pour tout cela il faut des enseignants qui se parlent, qui travaillent en équipe, qui se sentent concernés et impliqués dans le vécu des élèves… qui se remettent en question. Il faut du temps aussi, travailler avec d’autres, ce n’est pas instantané.

Comment faire pour créer ce contexte favorable dans un système où une équipe d’école résulte des mutations du mouvement avec toute sa part de non-choix ?

La communication avec les parents

Recevoir des parents ne s’improvise pas. Ni pour une réunion de classe, ni pour un rendez-vous individuel ordinaire et, encore moins, quand les sujets à aborder sont sensibles. La question de la difficulté scolaire l’est énormément : elle renvoie à du vécu, génère des craintes, des anxiétés quant au devenir de l’élève. Et, ce n’est pas le seul sujet sensible. Avant chaque rencontre avec les parents, j’identifie bien ce que je veux dire – les objectifs de cette rencontre – et ce que je ne veux pas dire pour rester maître de mon discours.

Améliorer la communication avec les parents, c’est tenter d’améliorer l’image de l’école et, de facto, la place de l’enseignant dans sa classe, dans l’école, dans la société. Je crois qu’une vraie collaboration construite et dynamique avec les parents pourraient aider à déconstruire beaucoup d’a priori sur l’école. Pourquoi ? Je le constate quand j’explique mon métier : les gens en découvrent des facettes…

Former les enseignants à la communication ?

Le seul cours de « com » que j’ai eu lorsque j’étais PES a été pour dire :

1. Respectez TOUJOURS la voie hiérarchique.

2. Quand vous écrivez à votre inspectrice, vous devez mettre des formes, utiliser : « Je sollicite votre haute bienveillance… ».

3. …

En fait… c’était de la communication interne ! Merci de ces conseils. Soit, ils sont super faciles à respecter. Mais ils ne donnent des solutions ni pour la communication interne à l’école, ni pour la communication avec les parents.

J’aimerais donc que l’institution nous apprenne à :

– faire du lien, souder une équipe, faire du team building !

– communiquer avec les parents.

Le sociologue Jean-Claude Payet l’explique : les relations école-parents s’apprennent et ne peuvent se travailler que dans un contexte dynamique.

Bref, je rêve de mieux, je me débrouille, j’apprends sur le tas comme beaucoup de collègues, certainement maladroitement. Oui, parfois le prof communique mal : on ne lui a pas appris ! Soyons indulgents ! Pour ma part j’ai appris aussi en devenant parent, j’ai pris conscience que ce qui touche à mes bambins est sensible et cela a modifié mes approches.

Je rêve aussi de temps de mutualisation entre collègues de différentes écoles, par classe, par niveaux, par cycle… Tant d’idées à inventer, tant de mutualisation possible. Une meilleure communication, des équipes plus « équipes », plus de valorisation par notre hiérarchie, tout cela servirait aussi à changer l’image de l’école et du prof, et à asseoir notre crédibilité.

Une chronique de Sophie Dupré

Une réponse

  1. Madame .Je suis d accord avec vous sur le fait que la communication est un enjeu; ne s’improvise pas.
    Nous sommes cependant pour la plus part des parents et en se mettant dans la peau de l autre ( celui que j ai en face) on peux arriver À comprendre un minimum. Ce travail dichotomlque n est certes pas d’aise.
    L attente de la majorité des parents par rapport à l école est emprise d une anxiété qui complique le débat. Le maître reste quoique on en dise un être d essence supérieur ( et ce encore plus en quartier populaire ).
    Il faudrait un abord collectif de cette problématique.
    Je siège en ESPE , nous éprouvons beaucoup de difficultés à faire comprendre que travailler ce sujet serait facteur de progrès.
    FCPE. Je suis persuadé de l importance pour l enfant de la qualité du lien enseignante/ parents.

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