Les influences théoriques :

– La méthode regressive-progressive (Lefebvre, Sartre, Freire)

– La sociologie féministe des rapports sociaux (Delphy, Kergoat, Guillaumin, Falquet…)

– La sociologie des épreuves (Boltanski, Martucelli, Rosanvallon)

– La sociologie clinique (Gaulejac de)

Approche générale : L’approche croise sociologie explicative (positionnalité sociale) et sociologie compréhensive (le sens donné à une expérience par des personnes).

Hypothèses de recherche  possibles :

– relations entre l’expérience phénoménologique vécue et la positionnalité sociale

– relations entre savoirs expérientiels et positionnalité sociale.

Méthodes d’enquête :

– Questionnaire sur la positionnalité sociale (ex : sexe social, genre, CSP, niveau d’études, nationalité, reconnaissance de handicap, catégories de discriminations (auto-définition))

[sociologie objectiviste]

– Entretiens qualitatifs qui visent à décrire l’expérience vécue de la personne (ex : entretien phénoménologique, entretien d’explicitation ect…) [Sociologie subjective : quel sens une personne donne à son expérience?]

– Codage des entretiens : Codage thématique des significations de l’expérience vécue.

– Croisement des thématiques et de la postionnalité sociale :

→ certaines thématiques apparaissent-elles chez certains groupes et pas chez d’autres

→ certaines interprétations apparaissent-elles chez certains groupes et pas chez d’autres .

→ ces interprétations mobilisent-elles explicitement ou implicitement un lien avec une positionnalité sociale. (Ex : la positionnalité sociale comme cadre de l’expérience)

– Difficulté : Prise en compte de l’intersectionnalité (croisement de plusieurs coordonnées sociales).

Analyse :

Détermination ou pas de différences dans l’expérience vécue en fonction de variables de la positionnalité sociale.

Trajectoire sociale : la positionnalité sociale peut changer à travers le temps en fonction de la trajectoire sociale de la personne.

Exemple d’approches sociologiques qui croisent la positionnalité sociale (objective) et le sens subjectif :

De Gaulejac, Vincent. « La névrose de classe. » Paris: Hommes et groups (1987) : L’auteur étudie la souffrance subjective de deux positionnalités sociales : le déclassement social et l’ascension sociale.

L’expérience subjective apparaît ici comme dépendante de la positionnalité sociale.

Charlot, B. (2000). Le rapport au savoir en milieu populaire:«apprendre à l’école» et «apprendre dans la vie». VEI enjeux, 123, 56-63 :

L’auteur croise deux variables : le milieu social économique (défavorisé/favorisé) et le rapport au savoir (bon élève/élève en difficulté). Cela produit quatre configurations possibles : élèves favorisés en réussite scolaire ou élève défavorisé en difficultés scolaires (trajectoires sociales majoritaires)/

élèves favorisés en difficultés scolaires ou élèves défavorisés en réussite scolaire (trajectoires scolaires paradoxales).

L’expérience subjective apparaît ici comme ayant une indépendance relative par rapport à la positionnalité sociale et être davantage déterminée par la situation scolaire.

Lexique :

Epreuves de vie : épreuves sociales et épreuves existentielles

Modulation : les épreuves existentielles et l’expérience subjective de ces épreuves sont modulées par les coordonnées sociales.

Coordonnées sociales : ensemble des variables qui déterminent la positionnalité sociale.