Préalable :

L’approche socio-existentielle critique n’a pas une visée psychologique. Elle ne vise pas à intervenir auprès d’une personne en situation de souffrance psychique en se centrant sur l’analyse de sa personnalité et le changement de son fonctionnement psychique, comportemental ou relationnel.

L’approche socio-existentielle critique s’adresse plus spécifiquement à des personnes qui sont avant tout confrontées à des problématiques sociales: précarité économique, souffrance au travail, sexisme, racisme, homophobie ou transphobie, éco-anxiété…

L’approche socio-existentielle critique à la différence de la psychothérapie ou du développement personnel ne vise pas à se changer. Elle vise à aider les personnes à agir sur et dans la situation dans laquelle ils se trouvent. La déconstruction des idées oppressives intériorisées peut être un préalable, mais elles ne sont pas considérées comme faisant partie de la personnalité du sujet, mais comme des intériorisations des rapports sociaux.

A la différence de la psychothérapie ou du développement personnel, l’approche socio-existentielle critique privilégie les stratégies collectives contre l’individualisme.

Guide d’entretien: 

– Identifier la demande de la personne.

– Analyser la situation de la personne dans ses dimensions sociales et existentielles : positionnalité sociale de la personne, évènements de vie vécus par la personne dans le passé, situation sociale actuelle.

– Identifier si la problématique relève en priorité d’une souffrance sociale ou psychopathologique. Si la personne semble avoir besoin avant tout d’une aide psychologique, l’orienter vers un ou une professionnelle qualifiée.

– Expliquer le cadre de la relation d’aide qui est proposée dans l’approche socio-existentielle critique. Il s’agit d’une aide qui ne relève pas d’un travail psychologique. Il s’agit d’une aide qui est orientée vers l’augmentation de la capacité à agir dans et sur la situation.

– Vérifier que le sujet possède une analyse sociologiquement exacte de sa situation en particulier par l’identification des systèmes d’emprises sociales.

– Identifier les droits de la personne qui sont atteints par la situation

– Identifier les empêchements à agir sur la situation intériorisée par la personne (rapports sociaux intériorisés)

– Identifier le soutien social dont la personne peut bénéficier pour lutter pour ses droits individuels et collectifs. L’orienter vers un collectif.

– Aider la personne à réfléchir sur les dimensions existentielles de la situation à partir d’une approche maïeutique de manière à ce qu’elle puisse orienter son action en se projetant dans l’avenir

– Identifier les ressources et les leviers sur laquelle la personne pourrait agir dans la situation. Privilégier les stratégies collectives, plutôt qu’individualistes pour favoriser le soutien social.