Ces groupes de parole et d’action ont été expérimentés dans le cadre d’un stage sur la souffrance au travail organisé par trois organisations syndicales dans le secteur de l’éducation (FSU, CGT, Sud Education). Ils ont été réalisés avec 4 groupes de salariées.

Présentation de la démarche :

Les participantes de l’atelier sont assises en cercle.

1) Le partage des expériences vécues :

Les participants et participantes sont invitées à faire part chacune de leur expérience de la souffrance au travail. Il s’agit de lister les éléments concrets vécus par les personnes qui sont des facteurs de souffrance au travail.

L’animateurice du groupe note des mots clefs sur un paper board.

Les éléments décrits tendent à recouvrir les 6 facteurs identifiés comme des risques psycho-sociaux au travail – https://www.inrs.fr/risques/psychosociaux/facteurs-risques.html

Ce premier moment de l’atelier a pour objectif de prendre conscience que les expériences individuelles sont en réalité des expériences collectives. Il s’agit de lutter contre le sentiment d’isolement et d’individualisation de la souffrance.

Exemple d’expérience de cause d’augmentation de la souffrance au travail: Les mails reçus tous les jours de la semaine et à n’importe quel heure, et parfois agressifs.

2) La conscientisation : la recherche d’explications sociologiques

Il s’agit dans ce second temps de chercher à expliquer les causes sociologiques de cette souffrance au travail.

L’objectif de ce temps consiste à sortir des explications qui visent à chercher dans la personnalité des personnes qui sont victimes de souffrance au travail les explications de cette souffrance.

Il s’agit de montrer qu’il s’agit de problèmes collectifs et donc sociaux. Il est donc possible de les expliquer par des transformations sociologiques.

Celles-ci peuvent être mises en lien entre autres avec des logiques d’économies budgétaires mise en œuvre dans le service public de l’Education nationale et plus largement dans les politiques publiques.

Les explications sont notées sur un deuxième paper board.

Exemple :

https://theconversation.com/debat-pasdevague-lecume-des-nouvelles-politiques-de-gestion-publique-106018

3) Les pistes d’action : partage des stratégies individuelles et collectives

L’objectif de ce moment de l’atelier est de mutualiser les stratégies d’action individuelles et collectives des uns et des autres. Il s’agit de montrer comment chacun et chacune n’est pas qu’une victime, mais à des capacités de résister et qu’en résistant à plusieurs on peut être plus fort encore.

Il s’agit pour les personnes de partager les stratégies qu’elles ont mises en œuvre pour essayer de résister à la souffrance au travail.

Il s’agit en outre de voir dans quelle mesure les stratégies individuelles peuvent devenir des règles que se donnent un collectif de travail de manière à dépasser le fait de faire porter sur l’individu le poids d’une régulation des problèmes qui devrait être non pas individuelle, mais collective.

Les pistes de résistance individuelles et collectives sont inscrites sur un 3e paper board.

Typologie des pistes d’action possibles (cette typologie a été élaborée en classifiant les propositions énoncées dans les ateliers dans des catégories plus larges) :

      – connaissance de ses droits entre autres pour distinguer ce qui est obligatoire et non-obligatoire .

     – refus individuel de ce qui n’est pas obligatoire

      – refus collectif de ce qui n’est pas obligatoire

      – la mise en oeuvre de régulations collectives (ex: Charte de bon usage du numérique)

       – le droit syndical, l’action syndicale

      – la désobéissance individuelle ou collective de règlements avec lequel on est en désaccord

      (ateliers réalisés les 09 et 10 mai 2022 à Valence).

La méthodologie de ces ateliers peut être reprise et réalisée par n’importe quel militant-e syndical dans  le cadre, par exemple, des heures mensuelles d’information syndicale.

Annexe: Auto-défense syndicale dans la Fonction Publique