Le document A est un article pris sur Internet: Londres rend hommage aux héros de la première guerre mondiale. La ville a été plongée dans le noir dans la nuit du 4 au 5 août 2014. Toutes les lumières de la capitale ont été éteintes en souvenir de ceux qui ont donné leur vie pendant la première guerre mondiale. Un seul rayon de lumière, visible à des kilomètres à la ronde, a été projeté de Westminster alors que des lieux célèbres comme le Parlement et le palais de Buckingham étaient plongés dans le noir. 100 ans après que la Grande-Bretagne se soit engagée dans la première guerre mondiale, des millions de personnes dans tout le pays ont pensé, à la lumière d’une bougie, aux sacrifices faits par les jeunes hommes et femmes de la Grande Guerre. A Piccadilly Circus, les lumières vives des panneaux publicitaires ont été remplacées par des images de coquelicots, des photos en noir et blanc de la guerre et le message: « Westminster se souvient ». Ce projet faisait référence à la remarque célèbre qu’avait faite Sir Edward Grey, à l’époque Secrétaire aux Affaires Etrangères. Il avait dit: « Les lampes s’éteignent dans l’Europe entière,nous ne les reverrons plus se rallumer de notre vivant ». Cette commémoration poignante s’est déroulée après une journée pendant laquelle des hommages ont été rendus dans tout le Royaume Uni et l’Europe en souvenir de ceux qui ont fait le sacrifice ultime.
Document B: La scène se passe pendant la première guerre mondiale. C’est un récit à la première personne. Le narrateur se demandait si la guerre ne les (= les soldats) avait pas oubliés, même s’il savait que ce n’était pas possible. Puis il y eut un ordre: ils devaient marcher jusqu’à un autre quai où se trouvait le navire de transport de troupe. Il n’avait jamais imaginé qu’un navire pouvait être aussi grand. On aurait dit qu’il pouvait transporter une ville remplie d’hommes.Certains étaient déjà montés à bord, se déplaçant comme des fourmis. Des fourmis kaki (= la couleur de l’uniforme militaire). Mais ses pieds étaient encore sur la terre ferme. Il se demandait comment il allait bien pouvoir revenir. Le fait que le navire allait tous les emmener dans un autre pays lui semblait irréel. Ils reviendraient peut-être dans ce bateau blanc avec la bande verte ( = le bateau hôpital) ou peut-être qu’ils ne reviendraient pas. Il se demandait si les autres pensaient aussi à cela mais personne n’en disait mot, à part peut-être quand ils pendraient ensuite un verre. La traversée était assez rude et ils devaient porter des gilets de sauvetage au cas où il y aurait des mines ou peut-être des sous-marins.Certains des gars étaient malades. Les soldats s’asseyaient sur le pont et fumaient et voyaient l’Angleterre s’éloigner sur le côté comme si elle essayait de s’échapper. Des nuages crachotaient de la pluie mais assez peu. Etre sur ce bateau représentait quelque chose et en même temps, cela ne représentait rien. Ils étaient dans l’armée de terre mais l’armée de terre ne se bat pas sur l’eau. Ils n’étaient pas en Angleterre et ils n’étaient pas en France. Il ne se souciait pas du temps que mettait la traversée. Quand ils débarquèrent, ils étaient en France. Après tout ce dont on leur avait parlé et leur entraînement, ils y étaient, dans une ville ordinaire avec des mouettes volant le long des maisons et des gens qui s’occupaient de leurs affaires et qui ne s’arrêtaient pas pour les regarder car ils avaient tellement l’habitude de les voir, supposait-il.
Document C:La scène se passe pendant la deuxième guerre mondiale. Le convoi était entré dans un village bombardé ou peut-être la banlieue d’une petite ville. Comme l’endroit n’était que gravats, c’était impossible à savoir.Qui s’en soucierait? Qui pourrait jamais décrire cette confusion et donner le nombre de ces villages et les dates pour les livres d’histoire? Et avoir une vraie vision des choses et en désigner les responsables? Personne ne saurait jamais comment c’était d’être là. Sans donner de détails, on ne pourrait jamais avoir une vision d’ensemble. Les magasins abandonnés, l’équipement et les véhicules transformés en une avenue de ferraille qui s’étalait sur le chemin. Avec cela et les corps, ils étaient obligés de marcher au milieu de la route. Cela n’avait pas d’importance car le convoi ne bougeait plus. Des soldats sortaient des véhicules de transport des troupes et continuaient à pied, trébuchant sur des briques et des tuiles. Les blessés étaient laissés dans les camions. Il y avait un grand nombre de corps dans un espace plus restreint, une irritation plus grande. Turner garda la tête baissée et suivit l’homme devant lui, plongé dans l’enveloppe protectrice de ses pensées.