Obama, une transition presque verte.
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Barack Obama s’installe à la Présidence des Etats-Unis, bien décidé à faire oublier l’impasse environnementale du gouvernement Bush. Pas de révolution verte programmée pour la première économie libérale de la planète, mais l’amorce d’une gestion énergétique et environnementale plus responsable. Une « transition verte », et ses quelques défauts, est annoncée.
Deux mesures pour amorcer la chasse au carbone.
«Avec nos vieux amis et nos anciens ennemis nous œuvrerons sans relâche pour diminuer la menace nucléaire et faire reculer le spectre du réchauffement de la planète » (1), déclare Barack Obama lors de son discours d’investiture à la Maison Blanche. Quelques jours plus tard, il décide de limiter les émissions de Gaz à effet de serre (GES), notamment dans le secteur automobile. Il doit autoriser les Etats américains à fixer leurs quotas d’émissions. Il demande encore à l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) de réexaminer la requête de l’Etat de Californie, qui souhaitait limiter la pollution en imposant des restrictions à son parc automobile. Cette demande, rejetée par l’administration Bush, doit donc revenir sur le bureau de l’EPA. Réponse, dans quelques mois. Autre mesure, Obama doit confier au Département des Transports le soin de définir des normes d’efficacité énergétique pour les véhicules. Dès 2011, les voitures américaines devront être plus « propres ». Ses récentes annonces concernant le secteur automobile servent une stratégie globale de réduction de GES. Obama vise moins 80% d’ici 2050, par rapport à 1990. Un marché des droits d’émission, qui pénalise les industries polluantes et favorise les plus propres, doit accompagner cet objectif. Durant sa campagne, il s’est engagé à se soumettre aux objectifs de la convention des Nations Unies sur le changement climatique. Il a également proposé la collaboration des plus grands pollueurs de la planète pour envisager l’après-Kyoto. (2) (5)
Du biocarburant dans les moteurs.
La transition « verte » d’Obama annonce une économie plus « soutenable », basée sur des énergies propres, et des économies. Pour mener à bien son plan « New Energy for America » , le nouveau Président promet d’investir 150 milliards de dollars sur 10 ans. Cette enveloppe devrait permettre de développer le solaire, l’éolien, la géothermie, et les biocarburants. Ce « bouquet alternatif » devrait représenter 10% des ressources énergétiques d’ici 2012, et la fin de son mandat, pour atteindre 25% d’ici 2025. L’énergie « propre », version Obama, suppose aussi moins de charbon dans la production d’électricité, mais n’exclut pas un nucléaire, « débarrassé de ses risques par la technologie » : «Nous trouverons les moyens de sécuriser l’usage de l’énergie nucléaire et de stocker ses déchets. », lance-t-il lors d’un discours de campagne, en août 2008 (4) Cette stratégie énergétique devrait permettre d’économiser plus de pétrole que les importations américaines en provenance du Venezuela, ou du Moyen Orient. Ce qui suppose aussi une augmentation de la production nationale, conjuguée à une consommation modérée. En 2015, un million de voitures hybrides rouleront aux Etats-Unis. Obama promet encore un crédit de 7000 dollars aux acquéreurs de ces véhicules. (3) Les biocarburants, qui participent à la crise alimentaire mondiale sans grand bénéfice écologique, gâchent encore un peu la transition verte d’Obama. Mais peut-on demander des miracles à un homme qui dirige un pays qui possède 3% des réserves mondiales de pétrole, et consomme 25% de la production mondiale.(4)
« Dompter le soleil et le vent. »
La transition d’Obama comprend encore la création de cinq millions de « green jobs », des jobs associés à la conversion d’une partie de l’économie dans les deux prochaines décennies. La construction d’un gazoduc en provenance d’Alaska pourrait porter ce nouveau marché du travail. Le développement de technologies pour produire et exploiter un charbon « plus propre » devrait encore créer des emplois. La construction de logements plus adaptés aux nouvelles contraintes énergétiques et environnementales – un million par an sont annoncés – devrait gonfler l’offre du BTP. Le développement des énergies renouvelables fait partie de ce vaste plan d’embauche. L’idée est aussi de financer des formations adaptées aux besoins de cette nouvelle économie. (3) Barack Obama compte beaucoup sur la recherche pour porter une transition annoncée avec emphase lors de son investiture : « Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et faire tourner nos usines » (1)
Des OGM qui gâchent un menu annoncé « bio »
Obama, qui affiche une santé éclatante, s’inquiète encore de la qualité de vie des Américains, et de leur menu. La chasse à l’obésité est d’ailleurs l’une de ses priorités. Parallèlement, il souhaite développer une agriculture biologique, et former une nouvelle génération d’agriculteurs plus respectueux des paysages, et des ressources. Les grosses fermes industrielles, et leurs rejets, sont devenues les parias d’une agriculture voulue plus douce. Barack Obama entend préserver la qualité des eaux de son pays, avis aux fermiers. Mais si le « bio » s’invite dans les régimes américains, les produits génétiquement modifiés risquent de rester au menu. D’ailleurs, Tom Vilsack, annoncé comme Ministre de l’Agriculture, défenseur des biotechnologies, prétendu ami des Monsanto, provoque la colère des partisans d’un régime plus vert.(5) .
M.J
Obama s’explique sur la question nucléaire, in English.
(1) « Discours du 20 janvier 2009. Investiture de Barack Obama », Obama casse la barack http://www.obamacasselabarack.fr/ – (2) « Obama va se démarquer de Bush sur l’environnement. », Reuters, 26-01-2009 – (3) “Obama’s energy, environment strategies to be « mixed bag » », Nick Snow, Oil and Gas journal, 20-01-2009 – http://www.ogj.com/display_article/350871/120/ARTCL/none/GenIn/1/Obama – (4) “In their own words: Bush vs. Obama on the environment”, Timesonline, 14-01-2009.http://timesonline.typepad.com/environment/2009/01/their-environme.html – (5) « Barack Obama va nommer Tom Vilsack à l’Agriculture », Reuters, 17/12/2008 à 09:46
Publié par marlene le 28 janvier 2009 dans Actualité,biocarburants,OGM,USA
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