Mar 24 2014

Le Rancheador, journal d’un chasseur d’esclaves .

Le Rancheador, de Francisco Estèvez, est traduit de l’espagnol au français par Anne Marie Brenot. Rancheador signifit, chasseur d’esclaves, cela laisse donc deviner à quelle genre de livre nous sommes confronter. Les grands propriétaires sucriés faisaient appel aux Rancheador, lors de grands marronnages (lorsque les esclaves noirs s’enfuient et ne reviennent pas). Les esclaves en fuite étaient appelés cimarrones, en référence au bétail qui s’échappait des maisons et retournait à l’état sauvage. Cela montre bien le fait que les esclaves noirs étaient considérés comme des bêtes sans âme.

   Ce journal n’ayant pour intérêt que de symboliser l’esclavage et de démontrer aux lecteurs qu’il est tout à fait possible de vivre sans la moindre forme d’humanité, fut écrit sous la dictée de Francisco Estévez, par la fille aînée. Tout au long de cet effroyable récit, le point de vue interne guidera le lecteur dans une chasse aux nègres où le langage bien particulier à l’esclavage captivera le lecteur.

    Les esclavagistes offrant des conditions médiocres, autant pour le corps que pour l’esprit, devaient s’attendre à voir leurs noirs s’enfuir dans un moment d’inattention. Ces horribles propriétaires feront appel à ce que l’on surnomme; « Les Rancheadors ». A Cuba, entre 1837 et 1842, ce journal a été entretenu par l’un d’entre eux puis, a été transmis à la culture.

     Les Rancheadors ont une expérience très développée de la chasse à l’homme. Ils traquent, neutralisent, capturent puis éventuellement tuent leurs proies. Ils se repèrent aux traces laissées dans la nature (cheveux, lambaux de vêtements, sang, empreintes de pieds, cadavre) par les fuyards. Les odeurs sont aussi un très bon moyen de pourchasser, puis capturer un être humain. Les hommes, depuis toujours, ayant très vite compris que les chiens de chasse étaient un excellent moyen de traquer les animaux, exercèrent cette pratique aux cours des âges. Les Rancheadors n’étant pas indifférents à l’efficacité que présente les chiens de chasse, utilisèrent cette ancestrale méthode pour traquer les esclaves en cavale.

   Les Rancheadors ne sont pas ces grands propriétaires à qui l’argent ne manque pas, ce sont des employés, des mercenaires à la solde d’un propriétaire ayant perdu son bien. Ils exercent leurs compétences particulières pour retrouver ce que des hommes fortunés perdent, entre autres, les esclaves. Les Rancheadors ne sont pas pour autant innocents, ce sont des êtres-humains coupables de gagner leur vie en volant celle d’autres êtres humains. Ils sont des voleurs d’âmes, des anges du mal, des gardiens de l’enfer ne vivant que dans un seul but: détruire l’humanité de leurs prochains.

   Ce journal, par une transmission de la mémoire, dénonce l’esclavage, la violence bestiale et cette inhumanité que l’humain alimente au travers des époques.

   Le document audio, en complément de cet article sur « Le Rancheador », a été choisi par nos soins pour vous aider à véritablement comprendre et cerner la violence dont les esclaves étaient les malheureuses victimes.

    Ce texte n’a qu’un seul intérêt, celui de transmettre le souvenir de l’esclavage, d’en tirer des leçons de vie et d’histoire pour éviter de perpétrer ces injustices. Là a été la véritable erreur des êtres humains et ce texte nous le prouve avec tristesse.

Cordonnier Mathilde et Manolo Burghardt


Mar 24 2014

Téléfilm Toussaint Louverture

Le titre du téléfilm reprend le nom de son héros « Tousssaint Louverture »  a été réalisé en février 2012 par Philippe Niang. Ce téléfilm est en deux épisodes de 95 minutes, nous avons seulement vu le premier. Philippe Niang est né le 12 octobre 1951 à Paris. Il est un ancien élève de l’Institut des hautes études cinématographiques (l’IDHEC), réalisateur et scénariste français. Il travaille essentiellement pour la télévision, ici, pour la chaîne publique france 2.
Le premier téléfilm dure une heure et trente minutes. La scène d’ouverture est marquante .En effet, on voit la séparation de la famille de Toussaint. Lui, est envoyé en prison par des soldats de Bonaparte. C’est une scène déchirante car on sait que lui et sa famille ne se reverront plus. Il va être conduit en prison, en Franche Comté, au Fort de Joux, à la frontière Suisse. La narration de l’histoire de Louverture n’est pas chronologique. Sous les ordres de Bonaparte, il se fait interroger par un certain Pasquier, on assiste donc à de nombreux « flashbacks » sur sa vie passée. Plus on avance dans l’histoire, plus les renseignements deviennent importants en ce qui concerne les actions de Louverture. On apprend qu’il a enterré un trésor d’une immense valeur sur l’ile d’Haïti et que Bonaparte veut, par tous les moyens possibles, savoir où. Le spectateur est à la même place que l’État français, il souhaite comprendre réellement ce qui s’est passé pour qu’il se retrouve enfermé dans un fort, humilié par l’Etat et cette fois ci sans défense. De nombreux éléments se confrontent de manière non-chronologiques, cela procure un suspense chez le spectateur mais surtout chez Pasquier, celui qui tente de la faire parler. Mais Louverture dit qu’il ne cédera jamais si c’est Pasquier qui l’interroge, il ne veut parler du trésor que si Bonaparte a le courage de le voir en face.

Le point de vue adopté par le réalisateur n’est pas totalement omniscient. La caméra film tous les événements que Toussaint raconte sur l’île de Saint Domingue. Elle filme aussi ce que Toussaint ne voit pas, par exemple les consuls intimes des généraux français, la vie plus personnelle du général Lavaux…

On peut voir deux formes de langages dans ce téléfilm. La première, le français de registre soutenu et courant et la langue maternelle des Noirs d’Haïti. On peut ainsi confronter les deux mondes par leur langage. Le monde des Blancs esclavagistes et le monde des Noirs esclaves. Toussaint se trouve en les deux, il parle et écrit les français et parle et écrit le créole haïtien. Ce sera d’ailleurs ce qu’on lui reprochera : ne pas choisir son camps.

Ce téléfilm n’a pas toute sa valeur historique. Il est important de le rappeler à ce point de l’article car les faits et les lieux ne sont pas tous biographiques, il faut prendre un certain recul.

(Dans le téléfilm) Toussaint Louverture travaille dans une des plantations de Byron. Sur place, il apprend à lire et à écrire le français grâce à un curé. Son maître va l’affranchir. Toussaint n’est plus un esclave mais il souhaite continuer de travailler pour Byron. Finalement il achète une portion de terre de plantation et est maître d’autres esclaves. Avec sa femme Suzanne, il a deux enfants et s’occupe de son neveu Moïse. Lors des premières attaques rebelles des esclaves, Toussaint n’est que médecin des soldats blessé. Le chef, Biassou sombre dans l’alcool et ne peut pas assurer les combats. C’est donc Toussaint qui prend la relève. Il est respecté par tous. Il mène la révolution et un an plus tard Haïti est indépendante et libre.

Toussaint nait en 1743 à proximité du Cap Français et décède en 1803 au Fort de Joux. L’histoire se déroule au XVIIIème siècle, de la vieille de la Révolution française (1789) à la mort de Toussaint Louverture en 1803. Comme dit précédemment de nombreux flash-back sont utilisés lors de ses confidences à Pasquier dans le Fort de Joux. Une ellipse est importante et achève le suspense de toute l’intrigue, marqué par le départ de Pasquier du château à l’île haïtienne: les officiers français cherchent le « trésor » à Saint-Domingue, ils trouvent un collier de coquillages. Pasquier se rend compte que le trésor n’est rien d’autre que le courage et la flamme allumée par Toussaint lors de sa vie de combattant et de révolutionnaire.

Saint-Domingue, Haïti, lieu des premières révoltes noires envers les Français, au sein des plantations et du village.
Fort de Joux, en Franche-Comté, lieu de son emprisonnement et de sa mort.

Les quelques personnages très importants sont Toussaint Louverture est le véritable héros de l’émancipation des Noirs à Haïti, Suzanne la femme de Toussaint Louverture et mère de ses deux enfants, Biassou le chef premier des opérations des Noirs, alcoolique et traître de Toussaint, Roi d’Espagne allié puis traitre de Toussaint, Pasquier le délégué des ordres qui interroge Toussaint dans sa cellule.

Toussant

L’un des passages les plus  intéressant concerne le premier affrontement armé entre les esclaves révoltés et l’armée napoléonienne sur l’île d’Haïti. En effet, ce combat marque le premier coup d’envoi de toutes les révolutions qui suivront. Ce n’est pas un hasard si Toussaint est le meneur, c’est grâce à lui que Saint-Domingue devient la première île indépendante. Ce passage est de 1:01:00 à 1:04:00.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OfD6BXmXXR0[/youtube]

 

 

 


Mar 17 2014

Textes de l’Abbé Grégoire à destination des 1ères L de Salins

Les élèves de la classe de Seconde 2 du lycée Champlain ont travaillé sur différents extraits de l’Abbé Grégoire qu’ils ont eu à mettre en voix.

Le texte étudié en classe est issu du premier chapitre de l’oeuvre De la Traite et de l’esclavage des Noirs et des Blancs, publiée en 1815. Ce texte, en s’appuyant sur de nombreux exemples historiques, met en valeur la cruauté des esclavagistes et des peuples colonisateurs. La construction du texte montre bien que l’Abbé Grégoire veut amener son lecteur ou son auditeur à s’indigner. Et l’on ne peut que reconnaître qu’il y parvient bien !

En voici la lecture faite par Laura, Romain et Guillaume : 

 

Notre autre texte est tiré d’un deuxième ouvrage de l’Abbé Grégoire : De la littérature des Nègres, publié en 1809. Dans ce texte, la dimension polémique est plus forte encore, car l’Abbé Grégoire force son auditoire à se placer dans la peau des esclaves, et donc à réfléchir ainsi aux conséquences de toutes les souffrances et les humiliations subies. C’est une illustration plus vive encore du style incisif de notre personnage.

En voici la lecture faite par Eva, Astrid, Jean-Beaudelais et Mamadou : 

 

Enfin, vous vous demanderez peut-être qui est l’Abbé Grégoire et quel a été son rôle dans la lutte pour l’abolition de l’esclavage. La parole est laissée à un autre grand homme : Aimé Césaire dresse en effet un portrait de l’Abbé Grégoire dans le discours d’inauguration de la place de Fort de France qui porte le nom de ce dernier. À travers ce discours, c’est l’illustration d’un autre style, celui de Césaire, ce défenseur des droits des peuples colonisés, homme politique d’envergure dans les territoires d’outre mer et en métropole, inventeur du concept de « négritude » et parangon de ces hommes revendiquant fièrement leurs origines, et l’un des plus grands poètes du XXe siècle. Un siècle sépare ces deux hommes, mais l’on sent bien, dans ce discours de Césaire, qu’ils sont intimement liés par les valeurs qu’ils défendent et le combat qu’ils partagent.

En voici la lecture faite par Sarah, Céren, Camélia, Flora et Delphine : 

et voici une autre lecture du même texte de Césaire faite par Mélissa, Miliça, Mélissa, Flore et Alham : 

 

Bonne écoute à vous !


Mar 17 2014

L’esclavage dans la Rome antique : le système de la villa esclavagiste.

Le système de la villa esclavagiste (Tiré d’un article)

 

Cet article fait référence au système de la villa esclavagiste de l’époque, en Grèce et à Rome (Jusqu’au Ve Siècle). Ce texte nous explique qu’il existait un profit envers les esclaves en les faisant travailler dans les exploitations agricoles, les champs, et que leurs situations variaient beaucoup en fonction des époques et des régions. L’exploitation agricole apparaissait comme une activité spéculative déjà au IVe siècle grâce à l’existence de domaines conséquents, source de profits. L’esclavage rural, qui était lié à la petite propriété familiale dans la Grèce classique, a évolué.

Les grands domaines appartenaient aux riches, qui achetaient des esclaves pour leurs exploitations et qui les logeaient. La villa romaine était à la fois une résidence de campagne luxueuse pour les grandes familles et une exploitation pour les esclaves. Elle était constituée de la résidence du maître (pars urbana) et de la partie réservée aux travailleurs et aux matériels (pars rustica). Les Agronomes de l’époque cherchaient à déterminer le meilleur emplacement possible dans le paysage et la meilleure organisation du travail selon les types de cultures. Les villas n’étaient pas forcement trop étendues, seulement 10 à 20 hectares, afin d’éviter un trop grand nombre d’esclaves pour éviter les risques de rébellion mais également pour le coût car il faillait entretenir et surveiller les esclaves.  L’exploitation permettait la production de l’huile et du vin. Le texte nous montre qu’il ne faut pas confondre le latifundium qui est une exploitation servant à faire de l’élevage et la villa pour la production de l’huile et du vin. L’huile et le blé servaient à la consommation de la villa et le vin était destiné à 90% pour l’exportation.

Comme nous l’explique le texte, la gouvernance d’un domaine était confiée à un vilicus, souvent esclave, et à sa compagne. Ce vilicus avait pour rôle d’être placé à la tête une équipe de dix ouvriers (decennies) assisté par un monitor. Les travaux durs étaient réservés aux esclaves enchaînés, enfermés le soir dans les cachots souterrains (ergastules). Le magister pecoris dirige les esclaves qui se concentrent à l’élevage d’un petit bétail de la ferme.

La villa est économiquement dite « bisectorielle ». Elle consiste à répartir à parts égales les cultures spéculatives et les cultures vivrières. Cette répartition permet d’entretenir le plus grand nombre de personnes.

La grande route Via Aurelia était essentielle pour le bon fonctionnement du commerce. La villa a souvent été prise comme le cœur de l’esclavage, aboutant à un mode spécifique de production. Tout cela étant basé sur une vision trop généralisée et systématisée. Le système de la villa esclavagiste a suscité des comparaisons avec les plantations coloniales. Les villas avaient un mode de vie, une organisation de l’espace, un type architecturale spécifique, ayant des hommes qui se souciaient de la liberté des citoyens. 

Dans Xénophon, L’économique, vers 360 avant J.C, l’on peut voir que « les animaux apprennent à obéir grâce à deux mobiles : le châtiment (désobéissance) et le bon traitement (quand ils se prêtent aux services) ». Il explique son argument par un exemple, avec celui des poulains et des petits chiens. Il montre ainsi que les esclaves ont une éducation qui se rapproche de celle des animaux. Xénophon dénonce également l’injustice envers les esclaves qui travaillent et ceux qui travaillent pas. Il n’est pas humain ou règlementaire de faire du favoritisme par le biais de  « flatteries ». Il veut mettre une égalité entre les bons esclaves et les mauvais, et il affirme qu’il n’est pas bon aux contremaitres de faire en sorte d’attribuer le travail plus facile à leur préférence car cela va à l’encontre des propres intérêts du contremaître.


Mar 7 2014

« Paroles d’esclavage »

Le livre que nous avons lu a pour titre « Paroles d’esclavage, Les derniers témoignages ».

Dès la lecture de ce titre, on suppose que dans cet ouvrage, de nombreuses personnes nous parleront de leur relations ou des souvenirs qui leurs ont été conté, de l’esclavage. Le DVD accompagné de ce livre porte le même titre. Cet écrit fut édité en janvier 2011, édité chez Pascal Galodé.

L’écrit n’est pas très long, il se compose de quatre vingts dix-sept pages mais cet ouvrage est assez particulier car dès qu’on l’ouvre, nous pouvons distingué plusieurs partie: la première, rédigée par Alain roman, historien spécialisé dans l’esclavage, nous rapellant les grands points historiques de l’esclavagisme, écrite avec une certaine objectivité puisque le but est de raconter avec précision des fait réels et passés;  la deuxième partie se compose de témoignages de personnes ayant eu contact avec l’esclavage, recueillis par Serge Bilé, journaliste à france télévision. Le texte est assez aéré, surtout dans la partie des témoignages où les « blancs » servent à séparer les paroles des différentes personnes; les différentes témoignages sont bien sur subjectifs mais la retranscription de l’auteur est totalement objective. La troisième partie du document est un reportage filmé par Daniel Sainte-rose, un caméraman indépendant, qui se situe en Martinique. Accompagné de Serge Bilé, ils ont filmé de vieux Martiniquais racontant ce que leurs ancêtres leur ont conté de leur relation avec l’esclavage; aussi, ils ont filmé la réaction de jeunes Martiniquais face à ces témoignages. D’ailleurs, la deuxième partie de l’écrit se trouve être la transcription écrite des témoignages que nous pouvons écouter, et voir, dans le reportage filmé.

                                                                      

Serge Bilé                                                                                      Alain Roman                                                        Daniel Sainte-rose

La partie historique est vraiment intéressante car on n’entend pas vraiment parler de l’esclavage dans notre pays, enfin, pour notre part, c’est la première fois que nous abordons vraiment le sujet à l’école. Cette partie nous a beaucoup instruit sur l’histoire de l’esclavage et c’est très bien.

Pour chacune des parties, on parle de l’histoire de la Martinique et de la Guadeloupe. Les témoignages sont essentiellement de Martiniquais et les adolescents présents dans la vidéo sont aussi Martiniquais. Ils nous partage leurs points de vues et leurs opinions par rapport aux vidéos-témoignages des anciens.

En conclusion, nous pouvons dire que cet œuvre nous montre bien que l’esclavage n’a aucune vertu.

Nous avons vraiment apprécié la lecture de ce livre pour son contenu et sa mise en forme. Comme nous l’avons dit précédemment, la première partie nous apporte des notions essentielles dans l’histoire de l’esclavage, et la deuxième nous donne certains exemples concrets de ce que pouvait être l’esclavage.  La vidéo est un moyen de mettre des visages sur les témoignages mais aussi de pouvoir voir la réaction de jeunes de notre âge qui, à une époque antérieur, auraient pu être esclaves. En somme, cet ouvrage est une œuvre qu’il faut absolument lire pour notre culture générale.  Aussi, à propos de ce livre et de ce DVD, les avis divergent; nous pouvons remarquer cet article d’un homme n’ayant pas du tout aimé l’ensemble de ces documents.

Lecture d’une partie de ce livre, témoignage de Mélanie Touret par Eglantine, et témoignage de Guy Arrouvel par Louis.

 

Eglantine CHEVALIER et Louis ROUCHON.

(images: recherche google image)

l’intégralité de la vidéo a été mise en  ligne récemment


Mar 7 2014

« Toussaint Louverture » par Lucile et Margot

Ce livre est intitulé Toussaint Louverture, et il s’agit d’une biographie de ce personnage historique, écrite par Alain Foix en 2007 et parue aux éditions Folio, logiquement dans la collection « biographies ».

Alain Foix est un écrivain, philosophe, réalisateur, directeur artistique et dramaturge, né en Guadeloupe. Il quitte son île natale à l’âge de 8 ans pour migrer en métropole et habiter dans une banlieue. Suite à son doctorat à la Sorbonne, il devient professeur de philosophie en Seine Saint Denis.

Toussaint Louverture compte 326 pages, divisées en quatre grandes parties et réparties sur dix-neuf chapitres de taille à peu près égale (environ sept pages). Le découpage de ces chapitres correspond aux différents grands moments de la vie de Toussaint Louverture, et se suivent chronologiquement.

Le texte est présenté de manière dense, et regorge d’actions, car en effet la vie de Toussaint Louverture abonde en faits importants et en aventures.
Le registre utilisé est celui propre à la bibliographie : didactique, mais, aventures obligent, l’auteur a recours au registre épique à plusieurs reprises.

Afin de rendre plus vivant et plus concret ce récit, Alain Foix ajoute, en pkus de descriptions précises, des documents tels que des lettres, des lois, des décrets et des mémoires d’hommes importants.

L’auteur, dans le but de souligner l’importance de certains faits et la grandeur de certains hommes, utilise de nombreuses images comme des métaphores ou des périphrases, des comparaisons.

Cet ouvrage décrit la vie de Toussaint Louverture, de ses débuts à Saint Domingue jusqu’à sa mort au Fort de Joux. La situation initiale nous montre son arrivée en tant que prisonnier au Fort de Joux, et la situation finale est, dans une continuité logique, sa mort au Fort de Joux. La vie de Toussaint Louverture avant son arrivée nous est tout de même racontée de manière chronologique, grâce à de nombreux retours en arrière.

 

Le roman débute le 23 aout de l’an 1802, jour d’arrivée du personnage éponyme au Fort de Joux, mais raconte la vie de Toussaint Louverture, de sa naissance, en 1747, en tant qu’esclave et sous le nom de « Toussaint à Bréda », à sa mort, le 07 avril 1803. La vie de Toussaint Louverture nous est décrite grâce à de nombreux analepses, prolepses, ellipses,…

 

Les deux lieus principaux qui nous sont décrits sont le Fort de Joux, dans le massif du Jura, et l’île de Saint Domingue dans les Antilles. Ces lieux sont donc réels, mais Alain Foix fait une description péjorative de la prison en la montrant comme très rude et hostile. Nous avons une vision de la société de l’époque grâce à la présence de nombreux faits et personnages historiques, notamment Napoléon, voire même Toussaint, qui se proclame gouverneur à vie de Saint Domingue.

Les personnages sont pour la plupart des personnages historiques, ennemis ou alliés politiques de Toussaint Louverture. Les plus imporatants sont, en plus de Toussaint Louverture, Victor Hugo, Napoléon Bonaparte, Dessalines, Moïse (fils adoptif de Toussaint), et Mars Plaisir, son fidèle serviteur.

 

Alain Foix ne cherche pas à dénoncer certains faits, ou pratiques, ni à défendre des thèses : il porte un regard objectif sur la vie de Toussaint Louverture. il nous montre seulement sa vie, et à l’aide du registre didactique, nous explique les moments les plus importants de la vie de cet homme.

Nous avons choisi de faire une lecture de deux extraits. Le premier nous explique brièvement la situation de Toussaint Louverture ainsi que les raisons qui avaient poussé Napoléon à l’emprisonner. Nous avons choisi cet extrait car d’une part, il nous éclaire sur le contexte politique en France et à Saint Domingue, et il est représentatif du style de l’auteur.

Le second extrait est une lettre de Toussaint Louverture adressée à Dieudonné, un chef rebelle noir, pour le convaincre de rompre l’alliance qu’il vient de signer avec les Anglais. Cette lettre a été écrite en 1796. Nous l’avons choisi car c’est un document authentique de Toussaint Louverture qui retranscrit ses paroles, et qui a un grand intérêt historique.

 

 


Mar 7 2014

L’affaire de l’esclave Furcy

Le titre, L’affaire de l’esclave Furcy, dévoile l’action du roman, puisque celui-ci retrace l’histoire d’un procès. Ce procès est lancé par l’esclave Furcy contre son maître, Lory, qui le retient en esclavage alors qu’il est libre de naissance. Le titre du livre est le nom attribué à cette affaire qui dura 27 ans et est donc utilisé dans le livre pour désigner le procès.

Cette œuvre a été écrite par Mohammed Aïssaoui, écrivain et journaliste français qui travaille au Figaro littéraire. Il est né à Alger en 1964. L’affaire de l’esclave Furcy, essai historique, est parut en 2010 à l’édition Gallimard. Aïssaoui a remporté le prix Renaudot de l’essai 2010 pour ce livre ainsi que le prix RFO du livre 2010.

Son essai est composé de 190 pages réparties en 40 chapitres de longueurs équivalentes. L’histoire progresse de manière chronologique et de nombreux passages de la vie de Furcy sont sous forme de résumé pour signifier la durée de son emprisonnement et des mauvais traitements qui lui ont été infligés. Le point de vue est externe, c’est celui de Mohammed Aïssaoui qui imagine ce qui s’est passé. Il invente donc des dialogues et fait des descriptions en s’inspirant de ce qui existe encore aujourd’hui. Parfois il raconte les voyages qu’il a faits, ce qu’il a ressentit en retrouvant une trace de Furcy ainsi que les difficultés qu’il a rencontrées à retrouver des documents sur lui.

L’histoire se déroule donc sur 27 années. Au commencement, Furcy est un esclave mais il est bien traité par son maître. Il est maître d’hôtel et jardinier, il dirige les autres esclaves. Mais sa sœur, affranchie par son mari, découvre que Furcy est libre depuis la naissance, car sa mère n’aurait jamais dû être esclave elle-même : son « maître » n’avait aucun droit légal sur elle. Furcy lance alors un procès contre son maître, mais celui-ci va prendre une importance non soupçonné à son commencement. 27 ans plus tard, après de nombreux rebondissements, il est enfin déclaré entièrement libre. L’histoire se déroule au début du XIXème siècle. Il y a de nombreux bonds dans le temps car l’histoire stagne parfois pendant plusieurs années. Les lieux où se déroule l’histoire sont réels, ils se situent principalement sur l’île de Bourbon mais aussi en France.

Le personnage principal est Furcy. Il y est décrit comme calme. Il n’y a que très peu d’information sur lui, car il n’y avait que très peu de trace écrite sur les esclaves et sur les personnes considérées comme non importantes à l’époque. Il en est de même pour sa mère, sa sœur et sa femme. Au contraire, pour la famille Desbasnay, qui était une famille de riche esclavagiste, les archives regorgent d’informations sur tous ses membres. Furcy est retenu en esclavage par cette famille. Dans son procès, il est aidé par Monsieur Boucher et Sully-Brunet. Le premier aura une carrière désastreuse et sera souvent muté, et le second deviendra finalement sénateur.

A travers ce texte, Mohammed Aïssaoui dénonce l’esclavage qui était appliqué sans aucune restriction légale dans des îles françaises et montre le combat des esclaves et des colons qui les aidaient pour abolir l’esclavage définitivement.

Nous avons choisi la lecture du passage où Constance découvre que sa mère était libre et que par conséquent son fils Furcy l’est aussi. C’est un moment clef du roman, c’est là que tout va  commencer, le combat de Furcy pour son affranchissement. C’est le moment où l’on se rend compte qu’une personne peut être retenue en esclavage uniquement à cause d’un document manquant, et cet extrait montre aussi la façon dont l’auteur imagine les scènes du passé.