Avr 18 2014

Georges, d’Alexandre DUMAS

Georges est un roman écrit par Alexandre Dumas Davy de la Pailleterie qui a d’abord été publié en 1843 en version anglaise, sous le nom de George ou Georges ou  encore The Planter in the Isle of land and sea. Il fut réédité par l’édition Gallimard, de la collection Folio Classique en anglais puis traduit en Français en 2007 sous le titre de Georges.
Le titre de l’ouvrage apparait dans le roman même. Dans l’histoire, Georges est le personnage principal. Il est le fils de Pierre Meunier, un nègre très riche habitant aux Îles-Maurice. Le personnage de Georges apparait dès la page 60.

Alexandre Dumas Davy de la Pailleterie (dit aussi « Alexandre Dumas père ») est né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts en Aisne, et est mort le 5 décembre 1870 à Puys, près de Dieppe en Seine-Maritime. Il est le fils d’un général d’Empire, Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie qui fut le premier général ayant des origines afro-antillaises de l’armée française.
Alexandre Dumas (père) eut un fils du même nom Alexandre Dumas,  qui lui aussi est auteur. Il est principalement connu pour son œuvre « La Dame aux camélias ».
Proche des Romantiques et tourné vers le théâtre, Dumas père écrit d’abord des vaudevilles à succès et des drames historiques comme Henri III et sa cour en 1829, ou encore La Tour de Nesle en 1832.
Auteur prolifique, il s’oriente ensuite vers le roman historique, avec la trilogie très connue : Les Trois Mousquetaires de 1844, puis la suite Vingt ans après paru en 1845 et enfin La Reine Margot (1845).
Le livre comprend 30 chapitres, dont 452 pages. Chaque chapitre est de même longueur, et  l’histoire progresse de manière linéaire et chronologique.
Nous pouvons partager le livre en 9 parties :
La première partie commence du premier chapitre au troisième. Ils racontent colonisation de l’île Maurice par les britanniques ainsi que le départ de Georges et de Jacques pour la France.
La seconde partie commence du quatrième chapitre au septième. Ils content le retour de Georges sur l’île, ou « île de France », où il retrouve son père.
La troisième partie débute du huitième chapitre au douzième. Ceux-ci sont principalement concentrés sur deux esclaves Nazim et Laïza.
La quatrième partie se répartit du treizième chapitre au quatorzième. Ils racontent les retrouvailles de Jacques, avec son frère Georges et leur père.
La cinquième partie se répartit du quinzième chapitre au seizième. Ils racontent la demande en mariage de Georges à Sara, qui est aussi amoureuse de lui.
La sixième partie va du dix-septième chapitre au vingt-deuxième. Ils narrent l’humiliation publique que Georges a donné à Henry ainsi que la révolte des nègres contre les blanc, avec comme chef Georges Dumas.
La septième partie commence du vingt-troisième chapitre au vingt-sixième. Ils racontent la fuite des nègres dans les bois de l’île dû à leur défaite.
La huitième partie se compose du chapitre vingt-sept à vingt-huit. Dans cette partie, l’arrestation de Georges ainsi que sa condamnation à mort par les britanniques, sont contées.
Enfin la neuvième partie se partage du vingt-neuvième chapitre au dernier. Ils parlent de la fuite de Georges, de Sara, de Pierre Meunier et celle de Jacques ainsi que quelques nègres n’ont pas été arrêtés sur le Calypsos.

Dans cet ouvrage, le narrateur est omniscient. L’auteur utilise le présent de l’indicatif qui a régulièrement une valeur de vérité générale, qui permet d’accentuer sur les différents préjugés.
Les passages descriptifs se différencient de la narration. Il y a des dialogues tout au long du livre.

Le roman parle d’une famille de nègre habitant sur l’île Maurice, appelé « île de France » dû à la colonisation de l’île par les britanniques.
Pierre Meunier, un riche propriétaire envoie ses enfants Georges et Jacques en France, après la colonisation, pour qu’ils fassent des études.
Jacques devient négrier et Georges revient quatorze années plus tard. Il s’aperçoit que les préjugés sur les hommes de couleurs n’ont pas changés. Sur le chemin, Georges rencontre le gouverneur Lord Murrey, et Sara, la nièce de Monsieur de Malmédie, et la future épouse de Henry de Malmédie. Georges tombera plus tard amoureux de celle-ci.
Monsieur de Malmédie et Henry refuse de donner la main de Sara à Gorges, sous l’emprise du préjugé de couleur et du ressentiment. Georges accepte de devenir le chef d’une révolte d’esclaves et d’hommes de couleur libres. Il est dirigé par Laïza un esclave.
Le Gouverneur est informé de cette révolte par Antonio le Malais, qui rêve de pouvoir. Georges et son armée se réfugient dans les montagnes de l’île là où il est arrêté et condamné à la peine de mort lorsque Sara arrive et déclare vouloir l’épouser.
Pierre Meunier et Jacques en profitent pour le libérer et s’enfuient tous les quatre sur le Calypsos.
Le Gouverneur les pourchasse alors à bord du Leycester mais celui-ci coulera.

L’histoire se déroule pendant quinze ans au XIXème siècle, plus précisément en 1810 sur l’Île Maurice.
L’île est d’écrite dans le premier chapitre comme une île paradisiaque, que les anglais convoitent.
Il y a une ellipse de 14 ans entre le moment où Georges et Jacques quittent l’île pour la France, et le moment où ils reviennent sur l’Île.
Il y a deux retours en arrière :
Le premier se passe dans le sixième chapitre où la vie de Georges est racontée pendant ses quatorze années passées en France.
Marqué par les humiliations, il deviendra un homme du monde prisé à Paris et Londres, et voyagera en Égypte, en Orient pour pouvoir lutter contre les préjugés.
Le deuxième retour en arrière se passe dans le quatorzième chapitre, qui raconte la vie de Jacques passée en France pendant quatorze années, où il devient négrier.
Tous les lieux de l’ouvrage (La maison de Monsieur de Malmédie, celle de Pierre Meunier, la mer, les bois, la prison,  l’église et le Calypsos) sont tous des lieux réels et importants.

La situation initiale présente la société coloniale et la situation finale montre la fuite de Pierre Meunier, de ses deux fils et de Sara à bord du Calypsos.
Le narrateur cherche à comparer la grisaille de la vie parisienne à la douceur des tropiques.
Au début l’île est caractérisée comme le jardin d’Eden, mais à la fin ce n’est plus le cas, l’île à été colonisée, les préjugés ont évolués et certains habitants se sont enfuit.

Dans cet ouvrage tous les personnages évoluent :
La description du personnage Pierre Meunier est située dans le troisième chapitre. Il est décrit comme un riche propriétaire de 48 ans, de grande taille, assez maigre, au teint cuivré, et aux cheveux crépus, grâce auxquels on reconnait un « mulâtre ». Dans ce passage nous avons une description de ses plantations. Quelques sont mentionnées tels que « la maison », « une longue allée d’arbres », « des vergers », « des champs immenses de cannes et de maïs » mais encore « le camp des noirs ».
La description insiste principalement sur les espaces naturels et multiplie les images mélioratives et les clichés sur la nature luxuriante, bienfaisante et généreuse.
Les esclaves de Pierre Meunier eux, sont décrits comme étant joyeux et ayant le sens de la fête.
Ces descriptions particulièrement valorisantes, sont destinées à conforter l’image positive de la famille Pierre Meunier en soulignant ses qualités de gestionnaire et sa bienveillance envers les esclaves.
Ses deux fils, Georges et Jacques âgés de douze et quatorze ans. Dans le troisième chapitre ces derniers s’opposent par leur stature physique et leur vitalité. L’aîné est d’écrit comme «  robuste » ce qui contraste avec le plus jeune de nature « grêle et chétive », de taille « exiguë », et de figure « pâle, maigre et mélancolique ».
Après quatorze années passées en France,  ils évoluent tout au long de l’histoire. Dans le quatrième chapitre, Georges est décrit comme un jeune homme « fort », « brun », au teint « pâle » et à la « moustache et aux longs cheveux noirs ». Il devient plus tard, le chef d’une révolte de nègre dirigée par un esclave, Laïza.
Jacques lui devient négrier et à la fin il sauve Georges de la mort.

Laïza est un esclave de Monsieur de Malmédie que Georges a sauvé avec son frère Nazim, des coups de fouet. Les deux esclaves sont offerts à Georges par Monsieur de Malmédie pour avoir sauvé Sara d’une attaque de requin. Georges les libèrera par la suite.
Les deux personnages évoluent. Nazim rentre chez lui alors que Laïza devient le dirigeant de la révolte de nègre. Il tue Antonio le Malais pour les avoir trahi, et sauve Georges mais se suicide pour ne pas être attrapé.

Antonio le Malais est un esclave appartenant à Monsieur de Malmédie. Il rêve de pouvoir.
C’est lui qui dénonce la fuite de Nazim et la révolte des nègres au Gouverneur, et qui a également tiré sur Georges après la défaite des nègres.

Le Gouverneur est décrit dans le quatrième chapitre, comme un homme paraissant à avoir trente-deux ans mais âgé en réalité d’une quarantaine d’années, et « blond aux yeux bleus ».
Il rencontre Georges sur le bateau, lorsque celui-ci revient sur l’île. Ils deviennent amis par la suite, mais n’hésitera pas à le condamner à la peine de mort. Lors de la fuite de Georges sur le Calypsos, le Gouverneur les bombarde mais son bateau coule et il meurt.

Contrairement à Pierre Meunier Monsieur et Henry de Malmédie sont décrits comme étant des « riches propriétaires », « gros », « orgueilleux » avec des préjugés sur les hommes de couleurs dans le septième chapitre.
Ils comparent les esclaves à des machines. Ils vont évoluer au long de l’histoire. A cause des préjugés sur les hommes de couleurs, ils refusent de donner la main de Sara la nièce de Monsieur de Malmédie. Ce n’est que dans le vingt et unième chapitre qu’ils acceptent de donner la main de Sara, dans le seul but d’éviter la révolte des nègres.

Sara est décrite dans le cinquième chapitre, comme étant une jeune fille « riche », au teint « pâle », « aux yeux et aux cheveux noirs » toujours accompagnée de sa gouvernante.
Ce personnage évolue, elle est amoureuse de Georges mais obéissant à son oncle, elle refuse de partir avec Georges. Lors de la mise à mort de ce dernier, elle déclare publiquement vouloir l’épouser.

Miko Miko est un japonais décrit dans le cinquième chapitre, comme ayant le teint « jaune », des « yeux relevé par les coins », vêtu d’habit en « coton bleu ». Il aide Georges dans son approche avec Sara en distribuant les lettres que chacun écrit pour l’autre.

Ma mie Henriette est décrite dans le dixième chapitre. C’est une pauvre « mulâtre », une ancienne musicienne, dont le père est mort. Elle est venue sur l’île pour travailler en tant que gouvernante de Sara.

Ces descriptions permettent au lecteur de faire connaissance avec les personnages, les lieux dont il va suivre l’histoire.

Dans son roman de jeunesse Georges, Alexandre Dumas aborde la question de l’esclavage, du racisme, de la colonisation et de l’identité de l’homme noir au XIXe siècle.
Ainsi, Georges peut-être considéré à la fois comme un document biographique qui illustre l’attitude de Dumas envers sa « négritude » et comme un document historique qui illustre l’attitude de bien des mulâtres au milieu du siècle dernier.