
Je sens ma tête s’agrandir, s’étendre puis se reformer à la taille d’un équidé avec deux yeux symétriques et multicolores .
J’aperçois en louchant un peu, mon visage se pigmenter d’un profond noir ,jusqu’à en recouvrir toute la surface de mon museau qui laisse paraître de petits naseaux dilatés par l’émoi et la peur.
Mon cou frissonne, s’étend et s’élargit pour montrer une encolure travaillée ,encore plus immaculée que la neige du nord Antarctique et rayée de noir.
Sur mon encolure, une épaisse et courte crinière, rayée de noir et de blanc remplace mes longs cheveux bruns, quand je suis surprise de voir une longue queue désordonnée et remplie de rayures placée sur la fin de ma colonne vertébrale.
Je sens mes membres s’allonger, se raffermir et se recouvrir de fin duvet qui se noircit, se fonce puis vire au blanc crème.
Mes doigts se pavent et s’assombrissent pour laisser place à de petits sabots bruns comme le bronze.
Je grelotte et remarque que mon dos se courbe et se penche en avant avec une grande rapidité, ce qui me fait mettre mes quatre membres à terre comme un animal avec une soyeuse raie de mulet sur l’axe de mon dos.
Essoufflé, j’ai du mal à respirer car mon ventre se gonfle, s’enfle et se tâche de noir sur blanc puis passe à de fines rayures sur de larges flancs bombés par l’oxygène.
Ma poitrine naissante s’aplatit et se transforme en poitrail musclé caché entre mes deux membres antérieurs.
Je me métamorphose en bel et jeune zèbre fougueux dans un décor ambre comme la terre du désert fragmenté et détaché du monde.
FIN
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