Emily L. ou la fascination du paysage chez Marguerite Duras

La force de ce  livre n’est pas dans l’amour raconté mais comme dans « Les Mille et une nuits », dans l’enjeu du récit. Je vous raconte pour vous retenir. Pour remplir ce vide, conjurer la peur. « Il me semble que c’est lorsque ce sera dans un livre que cela ne fera plus souffrir… Que ce ne sera plus rien. Que ce sera effacé. ». « Cette histoire quand je l’écris, c’est comme si je vous retrouvais… que je retrouvais les moments où je ne sais pas encore, ni ce qui arrive, ni ce qui va arriver. » Comme si l’on revenait à un état d’ignorance originaire et de disponibilité. Au point zéro où tout est possible.
C’est là le phénomène Duras ou si l’on veut la fonction qu’elle joue : nous faire croire au surgissement possible de l’extraordinaire, de l’inconcevable, de l’absolu dans le quotidien. À la fois elle-même et toujours différente ; rôdant inlassablement sur les mêmes lieux, aux mêmes carrefours, dans la même lumière. L’amour, le désespoir, les colonies, les bars, les cris dans la nuit. Éléments de là géographie M.D. – si clairement repérables qu’on risque d’oublier l’essentiel : ce qui joint ces fleuves, ces ciels, ces paquebots, ces hôtels, ces amants. Des chemins toujours imprévisibles. C’est dans ces bizarreries que Duras donne toute sa mesure. […]

Pour lire l’étude intégrale, cliquez aici.