Eros et parole chez Milan Kundera et Marguerite Duras

«La lenteur» et «Les yeux bleus, les cheveux noirs». Au premier abord, le lecteur pourrait se demander s’il est judicieux de comparer les romans de deux auteurs apparemment si différents que Milan Kundera et Marguerite Duras.

Ce qui justifierait notre choix serait le fait que les deux romanciers représentent dans de la seconde moitié du XXe siècle une «révolution érotique », chacun à sa façon. Ils ont trouvé dans l’érotisme la thématique grâce à laquelle ils s’opposent à l’indifférence, à l’univers qui menace de détruire tout ce qui est propre de l’homme, à savoir la sphère intime de son existence. De ce point de vue-là, ils représentent une période de crise qui oblige les artistes à se tourner vers les valeurs qui forment l’ultime ligne de défense de l’individu. Et tous les deux sont devenus des mythes du monde des lettres.

Notre étude vise à saisir de quelle façon la lucidité des deux écrivains démystifie nos conceptions du bonheur, de l’érotisme et de la communication à travers l’analyse des différentes situations existentielles de ses personnages. On s’intéressera aux processus d’érotisation du corps, qui font de celui-ci un objet de désir. Tout d’abord, l’éros se révèle dans un corps signe, voire hors du corps ;  s’il l’envahit pourtant peu à peu, c’est au prix d’un morcellement qui finit par le désérotiser. L’éros glisse du corps à la parole, et de la parole aux mots, comme signes, inscriptions, espace textuel, où la vérité ne s’oppose plus au mensonge, et le raconteur à l’entendeur, mais où le visible s’oppose à l’invisible. […]

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