La phrase

Une phrase peut être simple.

  • Demain, il va aller à Paris en TGV.

Sans les compléments circonstanciels, c’est une phrase de base.

  • Il va aller à Paris.

La phrase minimale

Pour certains grammairiens, la phrase minimale ne contient que les mots essentiels :

  • Mon grand frère m’a acheté trois livres récents. ? Mon frère m’a acheté trois livres.

Reconnaissance de la phrase : séquences pédagogiques

L’enseignant retranscrit habituellement au tableau les récits ou les descriptions des élèves en demandant : « Qui propose la phrase suivante ? »

    • Si ce que propose l’élève n’est pas une phrase (par exemple « mon petit frère »), dire :  » Je ne l’écris pas car ça ne raconte pas ce qui se passe. »

Leçons spécifiques

L’enseignant dit : « Je vais lire un texte. Vous allez lever la main quand je m’arrête. »

  • Si nécessaire, préciser : « quand je m’arrête vraiment, pas si j’attends un petit peu ».

Ensuite, observation du texte au tableau. Mise en évidence des points et des majuscules.

  • Des noms ont toujours une majuscule, ce sont les noms propres (de quelqu’un, d’un endroit ou d’une chose).
  • Il est nécessaire d’utiliser les mots précis : point d’interrogation, point d’exclamation, points de suspension (trois points). Mais ils ne seront généralement mémorisés qu’à partir du CE1.
  • Les virgules indiquent qu’il faut s’arrêter un peu ; les points sont des stops.
  • Individuellement, les élèves repassent en couleur la ponctuation et les majuscules.

En lecture, demander à chaque élève de ne lire qu’une phrase.

La séparation des phrases dans un texte sans ponctuation est à réserver au cycle 3. Au cycle 2, cet exercice n’est utile qu’après une préparation collective.

Travailler avec des phrases sur des bandes de papier entraine la confusion avec les paragraphes. Ce n’est efficace qu’avec un dialogue très simple.

Difficultés observées :

  • S’il faut compter les phrases, la consigne doit être distincte du texte.
  • Éviter l’analyse de dialogues
  • Il demande : « Où vas-tu ?  » peut être considéré comme une phrase (Il demande où tu vas.).
  • C’est encore moins évident pour :
    • Il demande :
    • _ Où vas-tu ?
  • Des manuels désorientent les élèves en séparant les phrases des exercices par des tirets, des traits d’union, des points-virgules…

Comme toutes les notions de grammaire, une leçon (et encore moins une photocopie) n’est qu’une étape. L’assimilation durable s’effectue par le réinvestissement des observations et des notions en orthographe et production d’écrits.

La phrase complexe

Une phrase est complexe si elle est formée avec plusieurs phrases simples.

  • La phrase complexe n’est étudiée qu’en CM2.

Ces phrases deviennent des propositions dans la phrase complexe.

Les propositions sont juxtaposées avec , ; : …

    • L’automne arrive. Les feuilles commencent à tomber. ? L’automne arrive, les feuilles commencent à tomber.

Les propositions sont coordonnées. On utilise souvent : mais ou et donc or ni car.

    • Il a envie de lire. Il cherche sa BD. ? Il a envie de lire mais il cherche sa BD.

Une proposition est subordonnée.

  • Je pense quelque chose. Tu as raison. ? Je pense que tu as raison.
  • Je demande : « As-tu faim ? » ? Je demande si tu as faim.
  • Je cherche le livre. Tu m’as parlé de ce livre. ? Je cherche le livre dont tu m’as parlé.
  • Tu es venu. Je regardais la télé. ? Quand tu es venu, je regardais la télé.

La proposition qui ne commence pas par un subordonnant est la proposition principale.

    • Dans la proposition subordonnée, le verbe est fréquemment au subjonctif ou au conditionnel.

Une proposition est infinitive.

    • Je regarde les enfants. Ils jouent dans la cour. ? Je regarde les enfants jouer dans la cour.

Une proposition est participiale.

    • Je regarde la télé. Je prépare la cuisine. ? Je regarde la télé en préparant la cuisine.

Faire apprendre aux élèves que dans une phrase complexe « Il y a autant de propositions que de verbes conjugués. » est une erreur.

Cela parait vrai dans : Je finis mes devoirs puis je vais jouer. (verbes finir au présent de l’indicatif et jouer au futur proche)

Mais c’est faux dans : « J’entends les enfants jouer dans la cour, crier et se poursuivre. » Cette phrase peut se récrire : « J’entends les enfants qui jouent dans la cour, qui crient et qui se poursuivent. »

Il suffit de dire : Une phrase complexe est formée avec des phrases simples. Chaque phrase simple devient une proposition dans la phrase complexe. Par exemple : J’entends les enfants. Ils jouent dans la cour. Ils crient. Ils se poursuivent.

La phrase complexe : séquence pédagogique

Dire aux élèves : Voici deux phrases simples, vous allez les assembler pour former des phrases complexes.

  • Il pleut. Je prends mon parapluie.

Préparer trois colonnes au tableau : propositions juxtaposées, propositions coordonnées, propositions subordonnées. Y inscrire les phrases proposées.

Puis structurer la recherche :

Expliquer que les phrases simples deviennent des propositions dans la phrase complexe.

  • On peut les juxtaposer (les mettre l’une à côté de l’autre) en utilisant une virgule, un point virgule, deux points.
  • On peut utiliser les conjonctions de coordination : mais ou et donc or ni car.
  • On peut aussi utiliser un subordonnant au début de la proposition subordonnée, l’autre proposition étant la principale. Exemples : quand, lorsque, dès que, alors que, puisque, parce que, si, au moment où, …
    • Dans cet exemple, les subordonnées sont circonstancielles mais on signalera aussi la subordonnée relative, qui complète un nom (le chat qui est endormi) et la subordonnée complétive, qui complète un verbe (Je vois qu’il est arrivé.)
  • Lorsque les propositions ne sont pas reliées par un subordonnant (un pronom relatif ou une conjonction de subordination), on dit qu’elles sont indépendantes.

Lancer une nouvelle recherche avec les phrases.

  • Tu conduis vite. Tu risques un accident.

Les élèves proposent les phrases et les situent dans les colonnes.

Types et formes des phrases

Extrait du rapport d’Alain Bentolila sur la grammaire : La maîtrise des types de phrases

L’accès à une grammaire de texte, dès l’entrée au collège, suppose qu’en sortant du cycle 3, les élèves aient une connaissance assurée des types de phrases : déclarative, interrogative, injonctive (ou impérative) et exclamative.

Ces quatre types se combinent avec les formes affirmatives et négatives.

La maitrise de ces types de phrases est à l’évidence liée à la connaissance des conjugaisons du verbe. C’est pourquoi, les types injonctifs et exclamatifs ne seront maîtrisés qu’après l’étude du subjonctif.

types :

  • déclarative, exclamative, impérative, interrogative

formes :

  • affirmative, négative
  • active, passive
  • neutre, emphatique (L’emphase est généralement assimilée à la mise en relief par déplacement d’un groupe de la phrase ou ajout d’un pronom ou d’un présentatif. Elle pouvait correspondre à une insistance.)

NB : Les programmes 2008 faisaient état des phrases injonctives, ce qui fait évidemment penser à l’usage de l’impératif mais aussi au présent de l’indicatif qui peut avoir la même valeur modale : « On se calme ! » « On se calme. » La phrase injonctive peut être déclarative ou exclamative.

Voir aussi :

la phrase de base : Office québécois de la langue française

la phrase graphique et la phrase syntaxique : Office québécois de la langue française

les formes de phrase : Office québécois de la langue française

les manipulations syntaxiques : Office québécois de la langue française

les types de phrase : Office québécois de la langue française

Les types et les formes des phrases (Ralentir travaux).

Bonjour,

Je passe le CRPE mardi, et en révisant j’arrive à une confusion en grammaire.

Qu’est ce qui permet de différencier :

_ un pronom relatif (donc proposition subordonnée relative)

et

_ une conjonction de subordination (donc subordonnée complétive)

et surtout avec les exemples de « qui » et « que ».

Également, une proposition indépendante, subordonnée…. est-ce une fonction ou une nature ?

Une fois souligné les différentes propositions, y a-t-il une fonction à leur donner ?

J’espère que vous pourrez m’aider.

Vous souhaitant un bon weekend.

Orélie

Bonjour,

Je pense que cette page pourra vous aider (sinon, je vous en proposerai d’autres).

Cependant, je ne suis pas d’accord avec le fait de dire qu’il y a autant de propositions que de verbes conjugués (et surtout pas avec les élèves). Une phrase complexe est formée à partir de phrases simples :

  • J’entends les enfants. Ils rient. Ils crient.
  • J’entends les enfants qui rient et qui crient.
  • J’entends les enfants rire et crier.

Bescherelle indique : « Les propositions relatives, complétives et circonstancielles peuvent présenter, au lieu d’un verbe conjugué, un verbe à l’infinitif, un participe présent ou passé. L’infinitif, ou le participe, constitue alors le noyau d’une véritable proposition. »

Mis à part cette réserve, la page est intéressante.

Cordialement.

Gaétan Solo

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