Gamal Abdel NASSER (1918-70)

Lieutenant-Colonel Gamal Abdel NASSER

Né le 15 janvier 1918 à Alexandrie (Egypte)

Mort le 28 septembre 1970 au Caire (Egypte)

1° Ministre (1954-56) et Président de l’Egypte (1956-58, 1961-70), Président de la République Arabe Unie (Egypte-Syrie, 1958-61)

Leader panarabe et laïc, il a incarné la modernisation de l’Egypte et le nationalisme arabe des années 50 et 60. Il a activement encouragé la décolonisation, notamment en participant à la Conférence de Bandung puis en soutenant les mouvements nationalistes arabes, en particulier au Maghreb, Il a aussi été l’un des pionniers du mouvement des non-alignés durant la Guerre froide avec Nehru et Tito dès 1956. La nationalisation du canal de Suez et la crise qu’elle déclencha en 1956, est un des évènements majeurs des années 50. Sa lutte contre Israël entraîna l’Egypte dans la Guerre des 6 Jours en 1967, défaite qui assombrit la fin de sa carrière et mit fin au rêve du nassérisme.

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Paul TOUVIER

Ce fonctionnaire français collaborateur avec l’Allemagne nazie a rejoint la Milice dont il est devenu le chef à Lyon. Il participe activement à la répression contre les Résistants et aux exécutions ou déportations de Juifs. Après la Seconde Guerre mondiale, il est notamment doublement condamné à mort par contumace en 1946 (à Lyon) et 1947 (à Chambéry) pour Crimes contre l’Humanité, notamment l’exécution de 7 juifs à Rillieaux-la-Pape (banlieue de Lyon) en représailles à l’assassinat du chef national de la Milice, Philippe Henriot en 1944.

En fuite grâce à la complicité de réseaux catholiques, il se cache, notamment dans les Alpes, sa région natale. Fugitif, il est grâcié par le Président de la République, Georges Pompidou en 1971, suite à un avis favorable de la Magistrature, ce qui est à l’origine d’un scandale. Retrouvé et arrêté en 1989, il est finalement jugé à Versailles. Reconnu coupable de Crimes contre l’Humanité, il est condamné à la réclusion à perpétuité. C’est le premier français dans ce cas et un excellent exemple de l’évolution des mémoires de la Seconde Guerre mondiale.

Il meurt à la prison de Fresnes en 1996.

INA, JT-rétrospective sur Touvier (1994)

Klaus BARBIE : « Le boucher de Lyon »

Klaus BARBIE

Klaus Barbie lors de son procès à Lyon en 1987

né en 1913 à Bad Godesberg, Allemagne – Mort en 1991 à la prison de Lyon

Officier SS, membre du Parti nazi, il a notamment été le chef de la Gestapo à Lyon durant la Seconde guerre mondiale et à ce titre il a arrêté et torturé de nombreuses personnes, dont Jean Moulin. En exil en Bolivie, il a été jugé en 1987 à Lyon pour Crimes contre l’Humanité et condamné à la prison à perpétuité. Son procès marque en France un tournant dans l’évolution de la Mémoire de la Seconde Guerre mondiale en France et le début des grands procès des années 80-90, illustrant la judiciarisation de la Mémoire.

Il adhère dès 1933 aux Jeunesses hitlériennes puis entre dans la SS en 1933. Il entre au SD (Service de Sécurité du Reich) puis effectue son service militaire et sa formation d’officier à partir de 1938.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est envoyé aux Pays-Bas où il est muté dans la Gestapo et participe à la traque et la déportation de juifs, de francs-maçons et émigrés. Son action lui vaut d’être promu et décoré

En 1942, il est envoyé en France car il parle bien français, notamment dans l’Ain, puis à Dijon et enfin à Lyon. Après l’invasion de la zone libre, il devient le Chef de la Gestapo à Lyon. Il y traque les résistants, les communistes et les Juifs et est responsable de l’arrestation et de la torture de nombre d’entre eux, notamment Jean Moulin en juillet 1943 mais aussi le Président Albert Lebrun. il est aussi responsable de nombreux convois de déportation notamment la rafle des enfants d’Izieu, de l’exécution d’otages notamment les prisonniers de Montluc ou des Juifs de Bron. C’est ce qui lui vaut le surnom de « Boucher de Lyon ».

En 1944, il sévit dans l’Ain, le Jura et la Haute-Savoie dans la répression des maquis avant de gagner les Vosges puis l’Allemagne.

Recherché, il se cache sous une fausse identité après la guerre et parvient à échapper aux arrestations. En 1947, il entre dans un réseau financé par le CIC, un service de renseignement américain qui l’utilise en ce début de Guerre froide dans la lutte contre les communistes et le protège des recherches françaises compte tenu de son expérience et de ses connaissances sur les communistes français.

En 1951, accusé de vol par la police allemande, il est exflitré en Amérique du sud avec la complicité de la CIA notamment. Installé en Bolivie, il y mène une nouvelle vie sous une fausse identité (Klaus Altmann) et y dirige une compagnie d’exploitation de bois puis une compagnie maritime qui fait aussi du trafic d’armes et de drogues pour les dictatures d’extrême-droite en Amérique du Sud dans les années 60. Toujours protégé par le gouvernement bolivien et les services secrets américains, il continue d’aider la CIA notamment dans la traque puis l’exécution de Che Guevara en Bolivie en 1967. Il crée également une organisation paramilitaire d’extrême-droite (Les fiancés de la mort) qui aide le gouvernement bolivien.

EN 1969, la demande de visa pour l’Allemagne de sa fille le fait identifier par la police allemande mais il continue d’être protégé par les Etats-Unis dans le cadre de la Guerre froide en Amérique latine.

Le changement de gouvernement qui n’est plus soutenu par les Etats-Unis au début des années 80, son identification en Bolivie notamment par Beate Klarsfeld et des journalistes français (notamment Ladislas de Hoyos qui le piège pour TF1 en 1972), les pressions de la France sur le gouvernement bolivien (à qui il a donné une substantielle aide au développement) conduisent à son extradition en 1983. Il est jugé en 1987 à Lyon pour Crimes contre l’Humanité et défendu notamment par Me Jacques Vergès.

Condamné à perpétuité pour ses crimes, il meurt à la prison de Lyon d’un cancer en 1991.

Video INA : Biographie de Klaus Barbie, un chef nazi (1987)

Video INA : Une biographie de Barbie avec interview de Serge et Beate Klarsfeld (1984)

Video INA : La 2° vie de Barbie en Bolivie (1987)

Video INA : Barbie : l’amnésie (1983)

Video INA : La traque de Barbie par Beate Klarsfeld (1987)

Video INA : La condamnation de Klaus Barbie (1987)

 

 

Adolf EICHMANN

Adolf EICHMANN

Adolf_Eichmann_at_Trial1961

(né à Solingen, Allemagne en 1906 – condamné à mort exécuté en 1962 à Jérusalem, Israël)

Officier nazi de la SS et haut fonctionnaire du III° Reich, il a été l’organisateur de la logistique de la « Solution Finale » à la tête du 4° Bureau du RSHA et à ce titre, responsable de la Déportation en camps et de l’extermination de millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Son enlèvement par les services secrets israëliens en Argentine où il avait trouvé refuge après la guerre et son procès en Israël ont marqué un tournant dans l’Histoire et le Mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Il a été reconnu coupable de Crimes contre l’Humanité, condamné à mort et exécuté.

 

 

Fils de comptable, élevé en Allemagne puis en Autriche, il sort de l’école sans diplôme et entre dans les années 20 dans la compagnie minière de son père. Membre d’organisation scout de jeunesse proche de l’extrême-droite, il fréquent les organisations nazies autrichiennes dès les années 20 et s’engage dans la SS autrichienne en 1932.

Dès 1934, il entre dans le SD (Services de Sécurité du Reich) dirigé par Reinhard Heydrich. Il y grimpe les échelons de la hiérarchie et est affecté aux bureaux des affaires juives. Il se rend en Israël en 1937 pour y évaluer la possibilité d’une évacuation des Juifs puis est affecté en Autriche après l’Anschluss en 1938. Il y organise l’expulsion des Juifs d’Autriche.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il organise la déportation de milliers de Juifs à l’est puis prend la tête du Bureau 4 du RSHA (le service de renseignement unifié du Reich), le bureau chargé des affaires juives. Il met sur pied le Plan Madagascar pour déporter tous les Juifs d’Europe sur l’île (protectorat français) mais sans suite. Invité à la Conférence de Wansse, il est chargé de mettre en oeuvre la Solution Finale par Himmler et organise le transport des convois de déportation de millions juifs dans les camps d’extermination.

En fuite en 1945, il trouve refuge en Argentine où il mène une nouvelle vie sous une nouvelle identité. Identifié et traqué par le Mossad, les Services secrets israëliens, il est enlevé et exfiltré de Buenos Aires vers Israël afin d’y être jugé pour ses crimes. Lors de son procès, la multiplicité des témoignages, des preuves et des nouvelles sources marquent un tournant dans l’Histoire du Génocide des Juifs tout autant que son comportement glacial, méticuleux et son absence totale de remords. Il est condamné à mort et exécuté en 1962 à Jérusalem. Ses cendres sont dispersées dans les eaux internationales.

Son procès a inspiré la philosophe juive Hannah Arendt pour écrire « Eichmann à Jérusalem ou la banalité du Mal« .

Extraits de son procès :

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/ximebz_extraits-du-proces-d-adolf-eichmann_news[/dailymotion]

Les Mémoires de la Seconde Guerre mondiale en chansons

Pour illustrer de manière plus ludique et décalée les cours en chansons, voici une sélection de chansons qui évoquent la Seconde Guerre mondiale en France.

Leurs auteurs, leurs contextes historiques, leurs paroles et leurs sujets reflètent bien la diversité des mémoires de la guerre et leur évolution.

  • Le mythe résistancialiste peut notamment être illustré par :

« Le chant des partisans » coécrit en 1943 par Maurice Druon et Joseph Kessel, résistants puis auteurs membres de l’Académie française.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=sUZWlf_vuKg[/youtube]

Sa reprise par Zebda bien plus récemment s’inscrit bien sûr dans une lecture différente et très contemporaine de la résistance. Le message y est politique (le collectif « Motivés » est engagé à l’extrême-gauche). La résistance se fait donc contre d’autres adversaires, notamment les autorités de droite et Nicolas Sarkozy.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=mXTZQdmN3RY[/youtube]

 

Serge Reggiani décrit l’invasion allemande comme celle des « loups » dans « Les loups »

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8v77VIxElwM[/youtube]

  • La mémoire communiste de la guerre est illustrée dans « L’affiche rouge » de Léo Ferré sur des paroles du poète Louis Aragon (tous deux proches des communistes) :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=uhOe-5HU15U[/youtube]

  • La mémoire refoulée du Génocide des Juifs et de la Déportation s’est réveillée plus tardivement. Elle est particulièrement bien illustrée par :

Jean Ferrat : « Nuit et brouillard » qui parle de l’ensemble des déportés, ennemis du Reich d’après le Décret du même nom

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=3k8VsijdTwo[/youtube]

Louis Chedid, le père de M (sur des paroles de sa mère Andrée) parle de la célèbre Anne Franck, jeune juive hollandaise déportée dont l’histoire est relatée dans son journal intime (Le journal d’Anne Franck) dans « Anne, ma sœur Anne »

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IIZysMH6oXg[/youtube]

Le toujours poignant « Comme toi » de Jean-Jacques Goldman en 1985 évoquant ce génocide sous les traits d’une jeune fille tuée dans le ghetto de Varsovie  « qui s’appelait Sarah, elle n’avait pas 8 ans »,

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ySZBnMukO8g[/youtube]

  • A contrecourant (comme toujours), Michel Sardou sort « Les ricains », une bombe musicale en 1967, juste après la sortie de la France de l’OTAN et les critiques du Général de Gaulle sur l’intervention américaine au Viet-Nam. Il y rappelle le sacrifice des américains durant la Seconde Guerre mondiale, en particulier le débarquement en Normandie et la libération de la France par ceux qu’alors dans les années 60 on critique en France avec une certaine américanophobie. Du coup, la chanson est censurée et interdite d’antenne.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IYINRTN4YNQ[/youtube]

  • Plus récemment, Mickey 3D a sorti une chanson sur Jean Moulin, incarnation du courage. Ecoutez bien les paroles qui illustrent une certaine vision contemporaine assez sombre et pessimiste de la France durant la Seconde Guerre mondiale :

Mickey 3 D : Jean Moulin (2007) sur Deezer

Croquis de synthèse : La superpuissance américaine dans le monde

De nombreux croquis sont proposés, notamment dans le manuel, sur divers sujets se rapportant à la superpuissance américaine mais ils sont souvent cantonnés à un thème (économique ou politico-militaire)

J’ai essayé d’en faire un complet intégrant les divers aspects de l’expression de la superpuissance américaine (politique, militaire, économique) et ses limites (économies et géopolitiques) à l’échelle mondiale :

Croquis-La-superpuissance-américaine

legende-superpuissance-americaine

Pour illustrer la Guerre froide en musique

Comme j’en ai parlé à mes élèves de Terminale, voici la chanson « Russians » de 1985, extrait de l’album « The dream of the blue turtles » du chanteur britannique, ex-leader de The Police.

Elle illustre la haine idéologique de la Guerre froide dans les années 80 vis-à-vis de l’URSS en s’opposant à contre-courant aux discours ambients contre « l’empire du Mal »

A méditer

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x2e7tc_sting-russians_music[/dailymotion]

Les paroles

Pour ceux qui voudraient découvrir, redécouvrir ou exploer The Clash, groupe punk-rock auteur dans les années 80 de l’album « Sandinista » en référence au mouvement communiste révolutionnaire nicaraguayens, voici une playlist de leur meilleurs tubes :

Playlist The Clash