Jean MOULIN

JEAN MOULIN

(né en 1899 à Béziers – mort en 1943 à Metz)

Haut fonctionnaire, Préfet d’Eure-et-Loir (1939-40)

Résistant et fondateur du CNR (1943)

Arrêté, torturé par la Gestapo et mort de ses blessures dans le train de sa déportation

Héros de la Résistance, il l’incarne tout comme De Gaulle incarne la France Libre. Ce jeune fonctionnaire brillant de la III° République a réussi à unifier les mouvements de Résistance et créer le CNR. Arrêté par la Gestapo et torturé, sa mort en fait un martyr de la Résistance et une figure de la Mémoire de la Seconde Guerre mondiale résistancialiste. Transféré au Panthéon parmi les Grands Hommes de la République en 1964, il devient pour l’éternité ce que De Gaulle a dit de loin : « un très grand bonhomme. Grand de toutes les façons »…

Fils de professeur d’Histoire-Géographie de l’Hérault, républicain laïc, radical-socialiste et franc-maçon, il suit des études de Droit à Montpellier où il obtient sa licence en 1921. Entre-temps, il entre au cabinet du préfet de l’Hérault grâce à son père et gravit les échelons de l’administration.

Nommé sous-préfet dès 1925, à 26 ans (plus jeune à ce poste), il s’investit en politique auprès des radicaux-socialistes et devient directeur de cabinet au Ministère de l’Air sous le Front Populaire en 1936.

Promu préfet en 1937 (le plus jeune préfet de France à 38 ans), il est affecté en 1939 à la Préfecture d’Eure-et-Loire à Chartres. C’est la Seconde Guerre mondiale qui change son destin.

Lors de l’invasion de la France en 1940, il refuse de se soumettre aux calomnies des autorités allemandes qui accusent des tirailleurs sénégalais d’atrocités commis par l’armée allemande dans la région. Arrêté et passé à tabac, il est révoqué par le régime de Vichy et s’engage dans la clandestinité.

Il rejoint les rangs de la Résistance en zone libre dans le sud de la France et fréquente notamment Henry Frenay et son réseau Combat. Dès 1941, il rejoint la France Libre du Général de Gaulle à Londres pour lui faire un compte-rendu de la Résistance. Celui-ci en fait son délégué civil et militaire en zone libre et le charge d’y unifier les réseaux de Résistance. Parachuté en France, il unifie, non sans mal, les différents mouvements et crée en 1943 le CNR (Conseil National de la Résistance).

Un mois plus tard, il est arrêté le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire dans la banlieue lyonnaise par la Gestapo aux ordres de Klaus Barbie au cours d’une réunion secrète des principaux chefs de la Résistance. Torturé quotidiennement, il refuse de parler et est déporté en Allemagne. C’est au cours de ce trajet qu’il meurt dans le train en gare de Metz le 8 juillet des suites de ses mauvais traitements.

Harry S. TRUMAN

Né le 8 mai 1884 à Lamar (Missouri, USA)

Mort le 26 décembre 1972 à Kansas city (Missouri, USA)

33° Président des Etats-Unis (1945-1953)

Vice-Président de Roosevelt, ce démocrate lui succède à sa mort en 1945 à la présidence des Etats-Unis puis est élu en 1948 pour un 2° mandat. Il achève la 2° guerre mondiale et décide l’emploi de l’arme nucléaire pour vaincre le Japon. Les débuts de la Guerre froide le conduisent à formuler la doctrine Truman en 1947 et la stratégie de l’endiguement (containment); et à lancer le Plan Marshall. Il s’oppose ainsi à Staline dans les premières crises de la Guerre froide, notamment à Berlin (1948-49) et en Corée (1950-53). Son 2° mandat s’achève la même année que la mort de Staline (1953).

Fils de fermiers des Grandes Plaines, il devient agriculteur avant de combattre en France pendant la 1° Guerre mondiale. De retour aux USA, il adhère au Parti démocrate et obtient son premier mandat local en 1922. En 1934, il est élu sénateur du Missouri et soutient la politique sociale du New Deal du président Roosevelt qui le choisit comme vice-président en 1944.

Mis à l’écart des affaires, il succède pourtant à Roosevelt à la mort de celui-ci le 12 avril 1945, gagne la 2° Guerre mondiale et assume la responsabilité de l’emploi de l’arme atomique sur le Japon.

Il adopte un programme social aux Etats-Unis (le Fair Deal) et améliore les droits des noirs. Dans les relations internationales, il cherche à endiguer les ambitions soviétiques. En 1947, il propose une doctrine pour le monde libre afin de s’opposer au communistes, met en place le Plan Marshall pour l’Europe et parvient à faire échec à Staline lors de la crise de Berlin en 1948-49.

Réélu en 1949, son second mandat est marqué par certaines défaites vis-à-vis du communisme (Chine, Corée) et par le maccarthysme, la traque des communistes aux Etats-Unis. Il est resté très populaire notamment pour sa simplicité et son honnêteté

Maréchal Philippe PETAIN

Philippe PETAIN

(né en 1856 à Cauchy-la-Tour – mort en 1951 sur l’Ile d’Yeu)

Maréchal de France

Vice-Président du Conseil (1940)

Chef de l’Etat Français (1940-44)

Sans doute la personnalité la plus controversée de l’Histoire de France au XX° siècle. A la fois héros militaire de la Première Guerre mondiale, le « sauveur de Verdun », recours quasi-unanime lors de la Débâcle de 1940 et créateur d’un régime autoritaire qui a collaboré avec l’Allemagne nazie et déporté des milliers de juifs…

Fils de paysans du Pas-de-Calais, élevé de manière stricte dans la religion catholique, il choisit jeune d’être soldat. Elève officier à l’Ecole de Saint-Cyr, il effectue une carrière militaire plutôt modeste et ne reste que colonel en fin de carrière au moment où la Première Guerre mondiale. C’est celle-ci qui le révèle.

Promu Général en 1914, il est envoyé comme commandant des troupes à Verdun face à l’offensive allemande. Apprécié des hommes qu’il aide à ravitailler, évacuer par son organisation, il acquiert le surnom de « vainqueur de Verdun ». Ce rôle décisif en font un héros de guerre et il est promu Maréchal de France en 1918.

Général en chef de l’Armée française jusqu’en 1931, il commande les troupes françaises qui, aux côtés des Espagnols du Général Franco, mate l’insurection du Rif au Maroc en 1925.

Ephémère ministre de la Guerre en 1934 puis président du Conseil supérieur de la Guerre, il est nommé ambassadeur en Espagne en 1939 auprès du gouvernement de Franco qu’il a côtoyé au Maroc dont il partage les idées.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est rappelé au Gouvernement en tant que Vice-Président du Conseil au moment de l’invasion de la France en Mai 1940 à 84 ans. Partisan de l’Armistice, il est nommé Président du Conseil après la démission de Paul Reynaud dans la nuit du 16 au 17 juin et proclame dès le lendemain, dans une allocution radiodiffusée à 12h « qu’il faut cesser le combat ». L’Armistice est signé le 22 juin et le 10 juillet, le Parlement lui confie les pleins pouvoirs à une large majorité (seulement 80 oppositions) tant il apparaît comme le seul recours.

La poignée de main de Montoire entre Pétain et Hitler (octobre 1940)

Il crée ainsi un nouveau régime autoritaire et antidémocratique, le régime de Vichy appelé « Etat Français » qu’il dirige jusqu’en 1940. Sa poignée de main avec Hitler à Montoire dès octobre 40 l’engage dans la voie d’une collaboration active avec les Nazis jusqu’à la fin de la Guerre. Son régime est notamment responsable de la Déportation des Juifs et de la traque des Résistants.

En fuite en Allemagne après la Libération, il est arrêté puis jugé et condamné à mort à Paris en 1945. Sa peine est commuée par le Général de Gaulle en peine à perpétuité par égard à son grand âge. Il meurt en résidence surveillée sur l’Ile d’Yeu en 1951.

Allocution radiodiffusée de demande d’armistice (17 juin 1940)

Général Dwight D. EISENHOWER

Général Dwight D. EISENHOWER surnommé « Ike »

Né le 14 octobre 1890 à Denison (Texas, USA)

Mort le 28 mars 1969 à Washington (USA)

Commandant en chef des troupes alliées en Europe, 34° Président des USA (1953-60)

Issu d’une famille d’origine lorraine (de Forbach) installée aux USA depuis le XVIII° siècle, il est formé à l’Académie militaire de West Pont avant d’accompagner MacArthur aux Philippines. Il se distingue durant la 2° guerre mondiale où il dirige l’opération Torch (le débarquement anglo-américain en Afrique du nord en 1942) puis participe aux campagnes d’Italie et de Sicile. En 1944, il devient commandant des troupes alliées en Europe et planifie l’opération Overlord (le débarquement en Normandie) puis libère l’Europe et obtient la capitulation allemande le 8 mai 1945.

 

Après la guerre, il devient chef d’état-major des armées (jusqu’en 1948) puis commandant suprême de l’OTAN en 1950. En 1952, il est élu président des Etats-Unis et succède à Truman en 1953. Il met fin à la guerre de Corée en 1953, au maccarthysme en 1954 et est largement réélu en 1956. Il incarne par ailleurs l’Amérique triomphante des 50’s et de l’American way of life ». Sa politique au Moyen-Orient (la « Eisenhower doctrine ») est de soutenir les régimes anti-communistes. Pourtant, l’heure est à la coexistence pacifique et Eisenhower se garde de toute provocation envers l’URSS, préférant les coups de main discrets de la CIA comme en 1953 en Iran contre le Premier Ministre Mossadegh. Constatant le retard amércain dans la course à l’espace, il a aussi créé la NASA en 1958.

 

Il prend sa retraite en 1961 lorsque John Kennedy lui succède.

Joseph STALINE

Joseph Vissarionovitch DJOUGASCHVILI dit « STALINE »

né le 18 décembre 1878 à Gori (Géorgie)

mort le 5 mars 1953 à Moscou (URSS)

Secrétaire Général du Parti Communiste d’URSS (1922-1953)

De son vrai nom : Iossif Vissarionovitch Djougachvili. D’origine géorgienne modeste, Staline adhère au Parti bolchevique (communiste) dès 1904. Lors de la Révolution russe de 1917, il devient membre fondateur du Politburo (Bureau politique du Parti communiste) et Commissaire aux Nationalités dans le gouvernement de Lénine.

Elu secrétaire général du Parti Communiste en 1922, il devient le principal dirigeant de l’URSS, surtout après la mort de Lénine en 1924. Il écarte ses opposants dans les années 20, notamment Trotsky et contrôle totalement l’URSS à partir de 1929. Il impose son pouvoir totalitaire dans les années 30, causant des dizaines de millions de victimes au cours de sa sanglante dictature.

Il pactise avec l’Allemagne en 1939 et profite du début de la Seconde Guerre Mondiale pour étendre l’URSS avant que l’invasion allemande ne le surprenne en 1941. En 1945, malgré un très lourd bilan pour l’URSS, il apparaît comme l’un des principaux vainqueurs de la guerre et un des principaux leaders du monde. Il créé alors un bloc communiste dirigé par l’URSS notamment en Europe de l’est, à l’origine de la Guerre froide. De plus en plus paranoïaque, il meurt en 1953.

Vidéos : Un documentaire en 5 parties,  » le tyran rouge »

Partie 1

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Partie 2

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Partie 3

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Partie 4

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Partie 5

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Sa mort en 1953 annoncée par les actualités françaises qui montrent, par le commentaire élogieux, à quel point sa propagande avait donné de lui l’image de « petit père des peules » et caché la réalité de l’un des plus grands criminels de l’Histoire

Vidéo de l’INA (1953)

Winston CHURCHILL

Sir Winston Leonard Spencer CHURCHILL

Né le 30 novembre 1874 à Blenheim Palace (R-U)

Mort le 24 janvier 1965 à Londres

Premier Ministre britannique de 1940 à 1945 et de 1951 à 1955

Lord anglais, petit-fils du Duc de Marlborough. Il fit une carrière militaire avant de se lancer en politique. Elu en 1900 comme député conservateur puis libéral, il fut ministre du Commerce de 1908 à 1909, de l’Intérieur de 1910 à 1911, Premier Lord de l’Amirauté de 1911 à 1915 puis Secrétaire à la Guerre de 1917 à 1921. Après la guerre, partisan de la réconciliation avec l’Allemagne, il mit en garde contre le communisme. Secrétaire aux colonies en 1921-22, il négocia l’indépendance de l’Irlande.

Après avoir été Chancelier de l’Echiquier en 1924, il passa dans l’opposition consacrant les années 30 à écrire. Partisan de la fermeté face aux fascismes, il critiqua les accords de Munich (1938) et se prononça pour la guerre en 1939 comme en 1914, récupérant le poste de Premier Lord de l’Amirauté puis fut nommé Premier Ministre en 1940.

Pendant toute la guerre, il incarna la résistance britannique et accueillit les gouvernements européens en exil, tissant la grande alliance avec les Etats-Unis puis l’URSS. Il joua ensuite un grand rôle dans le « partage du monde » par ses accords secrets avec Staline (1944) et lors de la Conférence de Yalta (1945) avant d’être battu et de devoir céder sa place à la Conférence de Potsdam à son rival travailliste Clement Attlee. Il reprit alors ses mises en garde contre le danger communiste et fut un des premiers à anticiper la guerre froide dans un télégramme adressé au président américain Truman en 1945 puis par son célèbre discours de Fulton en 1946. Il redevint une dernière fois Premier Ministre de 1951 à 1955 et obtint le Prix Nobel de Littérature en 1953.