Pierre MENDES-FRANCE

Pierre Mendès-France (1907-1982)

Une histoire de la Gauche française

« L’estime [du peuple] ira demain à ceux qui ne lui dissimuleront plus la vérité. »

Député radical, Président du Conseil (1954-55)

Merci à mon collègue et ami Fred pour cette excellente bio que je vous recommande de lire (ainsi que le très beau texte de son « appel à la jeunesse ») :

A l’âge de 15 ans, il obtient son bac et il entre l’année suivante à l’Ecole libre des sciences politiques. A 21 ans, Il devient le plus jeune avocat de France. Economiste reconnu, il est à la fois l’héritier du rigorisme économique de Raymond Poincaré et le fils spirituel du déjà très engagé Léon Blum.

Son ascendance juive lié à l’antisémitisme latent des années 30, en fera un membre de la LAURS la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste, mouvement étudiant opposé à l’extrême droite, puis un opposant farouche à l’envoi d’une délégation française aux JO de Berlin en 1936.

Radical et novateur, il deviendra député de l’Eure à partir de 1932, maire de Louviers à partir de 1935 et conseiller général de l’Eure en 1937 malgré une campagne farouchement antisémite. Ephémère sous-secrétaire d’État au Trésor dans le gouvernement Léon Blum (du 13 mars au 8 avril 1938), il se fera remarquer par des positions avant-gardistes que l’on qualifierait aujourd’hui de keynésiennes.

Faussement accusé de désertion au début de la seconde guerre mondiale lors d’un procès inique, il réussira à s’évader peu après pour rejoindre Londres où il intègrera tout d’abord les forces aériennes françaises libres avant de participer au CFLN puis au GPRF comme commissaire aux finances.

En conflit avec le héros de la France libérée (de Gaulle), s’en suivra alors une période « d’exil » de 1945 à 1950, à l’écart de la vie politique française au sein de la BIRD puis du FMI et enfin de l’ONU.

De retour dans la vie politique française, il devient président du Conseil le 18 juin 1954, soit à peine un mois après la débâcle de Dien Bien Phu. Elu pour mettre fin au bourbier indochinois, il signe le 20 juillet 1954 les Accords de Genève qui mettent fin au conflit puis engage dans la foulée des négociations pour la Tunisie.

Parallèlement il tente des réformes institutionnelles sensées mettre fin à l’instabilité ministérielle de la IVème république. Mais trop occupé par le volet international et sans doute peu attiré par les jeux (joutes) politiques du fait de sa haute idée de ce que doit être un homme d’Etat, son gouvernement succombera 7 mois plus tard.

Son gouvernement est finalement renversé le 5 février 1955 sur le problème du statut réservé à l’Algérie. PMF continuera la politique au sein du Front Républicain puis du PSU avant de tenter un dernier baroud d’honneur lors des présidentielles avec un ticket Deferre-Mendès (sur un modèle d’outre atlantique : président – vice-président) qui ne réussira pas à convaincre les électeurs. Dès lors la maladie le tiendra définitivement éloigné de la politique française.

Devenu un « sage », il soutiendra François Mitterrand lors de son élection de 1981 avant de s’éteindre le 18 octobre 1982.

Pierre Mendès France devient alors le symbole de l’exigence en politique. Rigoureux, austère, intransigeant avec lui comme avec les autres, PMF incarne à la fois les réussites et les échecs de ce que l’on peut appeler au sens large : la Gauche française. Incarnant une gauche moderne et ancrée dans les réalités du XXème siècle, il n’aura de cesse de proposer un projet moderne pour la France et sa jeunesse tout en prônant une rigueur budgétaire et économique à contre courant de sa tendance politique. Mais à contrario, il ne saura, ou ne voudra jamais s’arranger avec les compromis et compromissions que l’accès au pouvoir suprême exige de ses candidats et marque à lui seul les ambigüités qu’entretiennent les hommes de Gauche avec ce dernier. D’une part en traduisant l’incapacité de l’aile la plus réformatrice de la Gauche à s’imposer dans les arcanes de ses principaux partis alors même que sa pensée est dominante dans l’opinion publique (ce qui explique le prestige et la quasi mythification du gouvernement et de l’homme Mendès malgré son peu de temps au pouvoir). Et d’autre part, en marquant l’inaptitude globale des candidats de Gauche aux exigences du combat pour l’élection présidentielle, à l’exception de François Mitterrand, car nécessitant à leurs yeux des renoncements inconcevables à leur idéal.

C’est aussi çà l’héritage de Mendès.

Bibliographie

Le plus récent et le plus complet : « Pierre Mendès France » d’Eric Roussel, Gallimard, 2007.

Le plus connu : « Pierre Mendès France » de Jean Lacouture, Poche, réédition en 2004.

Textes

Pour moi le plus beau texte de Pierre Mendès-France – Message à la Jeunesse (22 décembre 1955)

http://pluriel.free.fr/PMF2.html

Vidéos

Documentaire : Le mystère Mendès-France : [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xmM5uoithYo[/youtube]

En Vidéo : le récit très surprenant et symbolique de son évasion en 1941 et de l’homme Mendès :

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Discours à Nevers

Les actualités de septembre 1954 (PMF au conseil de l’Europe)

Pour plus d’informations : le site à visiter : http://www.mendes-france.fr/

Enfin sur le Mendésisme (comme morale politique ou comme éthique de la République).: http://michel-loussouarn.blogspot.com/2006/08/le-mendsisme-une-ide-neuve.html

et sur son existence actuel : http://www.marianne2.fr/Pour-un-nouveau-mendesisme!_a85180.html?start_liste=5&paa=2

Liste des présidents et gouvernements de la IV° République

Vous trouverez ci-joint la liste des différents présidents de la République et des chefs de gouvernement de la IV° République (de même, vous pouvez déjà trouver la même chose pour la V° République : Liste des Présidents de la République et Premiers Ministres de la V° République)

Liste des présidents et gouvernements de la IV° République

De cette liste que retenir ou plutôt qui ?

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Mai 68 en Tchécoslovaquie : Le Printemps de Prague

Alexander Dubcek (1921-92)

1er secrétaire général du Comité Central du Parti Communiste tchécoslovaque (1968)

Depuis janvier 1968, la Tchécoslovaquie, démocratie populaire d’Europe de l’Est, est dirigée par le réformateur Alexander Dubcek qui prône une libéralisation du régime comme Nagy en Hongrie en 1956, défendant l’idée d’un « socialisme à visage humain ». Nous sommes alors dans la période dite de la « Détente » dans les Relations internationales. La réaction de l’URSS et l’écrasement de ce Printemps en août par les troupes du Pacte de Varsovie auront hélas raison de ce vent de liberté à l’Est. Un reportage vidéo décrit par des témoignages de tchécoslovaques des réformes en cours en ce mois de mai

Vidéo

Un très bon récit du Printemps de Prague en 1968 et de son écrasement sur le site des archives de la radio tchécoslovaque

Général Douglas MacARTHUR

Général Douglas MacARTHUR

 

Né le 26 janvier 1880 à Little Rock (Arkansas, USA)

Mort le 5 avril 1964

Commandant suprême des Forces Alliées dans le Pacifique (1941-45), Comandant des troupes d’occupation américaines au Japon (1945-51), Commandant en chef du corps expéditionnaire de l’ONU en Corée (1950-51)

 

Fils du gouverneur général des Philippines (colonie américaine jusqu’en 1946), il devient officier et se distingue durant la 1° guerre mondiale en France, devient dans les années 20 le superintendant de l’Académie de West Point qui forme les meilleurs officiers américains. Il y est le supérieur de célèbres autres généraux de l’armée (Marshall, Eisenhower…). Le président Hoover le nom chef d’état-major de l’armée en 1930 puis forme à partir de 1935 la future armée philippine. Après l’entrée en guerre des USA en 1941 contre le Japon, il commande les forces américaines et alliées dans le Pacifique, reconquérant les îles, la Nouvelle-Guinée sur le Japon et remportant des victoires décisives (Guam, Midway, Guadalcanal).

C’est lui qui reçoit la capitulation japonaise à bord du Missouri le 2 septembre 1945, mettant fin à la 2° guerre mondiale.

Son prestige militaire fait de lui le commandant en chef des troupes américaines au Japon qu’il administre comme un véritable gouverneur jusqu’en 1951. Lors des procès de Tokyo contre les criminels de guerre japonais, il joue un rôle déterminant pour épargner la famille impériale, en particulier l’Empereur Hiro-Hito, ce qui lui a longtemps été reproché.

Lors de la guerre de Corée, il prend le commandement des troupes de l’ONU qui débarquent à Inchon, remportant une victoire stratégique décisive en septembre 1950. Après l’entrée en guerre de Chine et le recul de 1951, il propose de bombarder nucléairement la Chine, ce qui conduit le président Eisenhower à le limoger et le remplacer par le général Ridgway. A son retour, il prend sa retraite.