Klaus BARBIE : « Le boucher de Lyon »

Klaus BARBIE

Klaus Barbie lors de son procès à Lyon en 1987

né en 1913 à Bad Godesberg, Allemagne – Mort en 1991 à la prison de Lyon

Officier SS, membre du Parti nazi, il a notamment été le chef de la Gestapo à Lyon durant la Seconde guerre mondiale et à ce titre il a arrêté et torturé de nombreuses personnes, dont Jean Moulin. En exil en Bolivie, il a été jugé en 1987 à Lyon pour Crimes contre l’Humanité et condamné à la prison à perpétuité. Son procès marque en France un tournant dans l’évolution de la Mémoire de la Seconde Guerre mondiale en France et le début des grands procès des années 80-90, illustrant la judiciarisation de la Mémoire.

Il adhère dès 1933 aux Jeunesses hitlériennes puis entre dans la SS en 1933. Il entre au SD (Service de Sécurité du Reich) puis effectue son service militaire et sa formation d’officier à partir de 1938.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est envoyé aux Pays-Bas où il est muté dans la Gestapo et participe à la traque et la déportation de juifs, de francs-maçons et émigrés. Son action lui vaut d’être promu et décoré

En 1942, il est envoyé en France car il parle bien français, notamment dans l’Ain, puis à Dijon et enfin à Lyon. Après l’invasion de la zone libre, il devient le Chef de la Gestapo à Lyon. Il y traque les résistants, les communistes et les Juifs et est responsable de l’arrestation et de la torture de nombre d’entre eux, notamment Jean Moulin en juillet 1943 mais aussi le Président Albert Lebrun. il est aussi responsable de nombreux convois de déportation notamment la rafle des enfants d’Izieu, de l’exécution d’otages notamment les prisonniers de Montluc ou des Juifs de Bron. C’est ce qui lui vaut le surnom de « Boucher de Lyon ».

En 1944, il sévit dans l’Ain, le Jura et la Haute-Savoie dans la répression des maquis avant de gagner les Vosges puis l’Allemagne.

Recherché, il se cache sous une fausse identité après la guerre et parvient à échapper aux arrestations. En 1947, il entre dans un réseau financé par le CIC, un service de renseignement américain qui l’utilise en ce début de Guerre froide dans la lutte contre les communistes et le protège des recherches françaises compte tenu de son expérience et de ses connaissances sur les communistes français.

En 1951, accusé de vol par la police allemande, il est exflitré en Amérique du sud avec la complicité de la CIA notamment. Installé en Bolivie, il y mène une nouvelle vie sous une fausse identité (Klaus Altmann) et y dirige une compagnie d’exploitation de bois puis une compagnie maritime qui fait aussi du trafic d’armes et de drogues pour les dictatures d’extrême-droite en Amérique du Sud dans les années 60. Toujours protégé par le gouvernement bolivien et les services secrets américains, il continue d’aider la CIA notamment dans la traque puis l’exécution de Che Guevara en Bolivie en 1967. Il crée également une organisation paramilitaire d’extrême-droite (Les fiancés de la mort) qui aide le gouvernement bolivien.

EN 1969, la demande de visa pour l’Allemagne de sa fille le fait identifier par la police allemande mais il continue d’être protégé par les Etats-Unis dans le cadre de la Guerre froide en Amérique latine.

Le changement de gouvernement qui n’est plus soutenu par les Etats-Unis au début des années 80, son identification en Bolivie notamment par Beate Klarsfeld et des journalistes français (notamment Ladislas de Hoyos qui le piège pour TF1 en 1972), les pressions de la France sur le gouvernement bolivien (à qui il a donné une substantielle aide au développement) conduisent à son extradition en 1983. Il est jugé en 1987 à Lyon pour Crimes contre l’Humanité et défendu notamment par Me Jacques Vergès.

Condamné à perpétuité pour ses crimes, il meurt à la prison de Lyon d’un cancer en 1991.

Video INA : Biographie de Klaus Barbie, un chef nazi (1987)

Video INA : Une biographie de Barbie avec interview de Serge et Beate Klarsfeld (1984)

Video INA : La 2° vie de Barbie en Bolivie (1987)

Video INA : Barbie : l’amnésie (1983)

Video INA : La traque de Barbie par Beate Klarsfeld (1987)

Video INA : La condamnation de Klaus Barbie (1987)

 

 

Louis Ecuvillon

Avec cet article que je découvre, l’occasion m’est donnée de partager des faits vécus ou vécus par des amis, qui ne sont pas connus. Lors de son passage dans le département de l’Ain Barbie logeait au « Château de Prévessin », à coté de Ferney Voltaire (en zone franche). Cette région était occupée par des soldats allemands qui, en majorité, avaient déjà fait la première guerre mondiale. Donc ils étaient sous la domination des jeunes SS et autres fanatiques allemands. Parmi ceux-ci, les 2 officiers allemands qui étaient le plus redoutés en pays de Gex, étaient « Le grand Willy » qui logeait à la Mainaz au col de la Faucille et Klaus Barbie qui lui n’est pas resté aussi longtemps. Néanmoins il a séduit une jeune fille de Ferney-Voltaire qu’il a emmené à Lyon avec lui et qui était chargée des interrogatoires en baignoire. Cette personne, dont j’ai le pedigree complet a eu sa photo affichée en mairie de Ferney avec l’avis de recherche suite à sa condamnation à mort. Sur le dos de la photo de cette jeune femme, il est marqué: exécutée à Lyon.
C’est très bizarre de retrouver cela, vu qu’en 1974, une jeune fille bolivienne est restée chez moi comme « Fille au pair » pour s’occuper de notre fille. A cette époque on commençait à parler d’Altmann, et Anna Maria nous disait ne pas croire ce qui se disait sur cet homme puisqu’elle était à l’école avec ses 2 enfants Altmann, qui étaient ses amis en Bolivie. Naturellement, en Pays de Gex on ne parle pas. (Chez ces gens là) comme le chantait si bien Jacques Brel.

Ecuvillon

Voir plus de précisions sur: Klaus Barbie à Prévessin. C’est la rubrique: Je suis mort et c »est beaucoup plus complet.

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