Un travail de mémoire à partir d’archives en ligne : les tirailleurs sénégalais morts au combat durant la 1ère Guerre Mondiale

Source : le site « Mémoire des hommes » du Ministère des Armées

Pour la 1ère Guerre Mondiale, plus de 1,4 million de fiches individuelles numérisées de militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu pour la plupart la mention « Mort pour la France ».

Comment opérer une recherche?

  1. Rentrer un nom courant sénégalais dans le moteur de recherche. Ex : Seck, N’Diaye -et non Ndiaye-, Gueye). On peut aussi rentrer des prénoms courants comme Demba qui ont été interprétés comme des noms par les autorités françaises. On obtient une liste de noms avec les dates et pays de naissance

2. En choisissant aléatoirement un de ces noms, on clique sur l’icône « image » pour éditer la fiche établie par les autorités compétentes.

On apprend ainsi qu’Alassane SECK, né à Rufisque en 1896,  est mort de blessures de guerre en octobre 1916 -soit à l’âge de 20 ans- dans le département de la Somme.

3. Le nom précis du lieu du décès (Moreuil) permet une localisation via Géoportail. On repère ainsi Moreuil entre Amiens et Montdidier.

Ceci nous amène ensuite à consulter les cartes historiques de la guerre des tranchées à la date indiquée sur la fiche

On perçoit ainsi la ligne de front au sud-est d’Amiens…

…et en gros plan le village de Moreuil juste à l’arrière du front où est décédé Alassane Seck après avoir été blessé.

4. L’identification du régiment auquel le soldat Seck était affecté (5ème régiment d’Infanterie coloniale) nous conduit ensuite vers les « Journaux des Unités » qui relatent jour par jour les opérations militaires durant la guerre.

On rentre ainsi l’information dans le moteur de recherche

L’affichage propose les JMO (Journaux de marche et des opérations) du régiment par tranches chronologiques

On repère et consulte celle qui correspond à la date du décès inscrite sur la fiche.

A la page 34 du registre, on apprend qu’Alassane Seck a été blessé avec 5 autres compagnons lors d’une corvée sanitaire chargée d’enterrer les cadavres, 3 autres étant tués. C’était une « journée calme« .

Quelques jours après (3 octobre 1916), Alassane décédait de ses blessures sans que cela ne soit mentionné dans le Journal de Marche et des Opérations.